La philosophie en creux de la théologie

Le Nouvel Être de Paul Tillich

Aurélien Chukurian

Résumé

Cet article ambitionne d’explorer les enjeux philosophiques traversant la pensée théologique de Paul Tillich, en se concentrant sur un recueil de sermons, adressés à un public universitaire, intitulé Le Nouvel Être, ouvrage paru en 1955, objet d’une nouvelle traduction, proposée par le théologien André Gounelle aux éditions Labor et Fides (2022). L’article repère alors, au sein de la méditation tillichienne sur la Nouvelle Réalité apportée par le Christ, quatre lieux de résonances philosophiques. D’un côté, le traitement tillichien des thématiques de la vérité et de la sagesse témoigne d’un rapport explicite à la philosophie, tandis que, de l’autre, l’articulation conçue par Tillich entre amour et justice et sa conception de la certitude contiennent des implications philosophiques sous-jacentes.

Dès lors, ces quatre points d’ancrage contribuent à dessiner les contours d’un dialogue entre philosophie et théologie, en étant attentif aussi bien au regard propre porté par Tillich sur la philosophie, consistant dans une reconnaissance critique, qu’à la manière dont sa réflexion théologique sur le message évangélique du Nouvel Être, qui a surgi avec le Christ, déploie une conceptualité qui intéresse l’histoire de la philosophie.