« Comme il convient de se conduire dans la maison de Dieu » (1 Tm 3,15)
Les lettres pastorales à la lumière de l’ethos domestique antique
Résumé
L’hypothèse largement admise selon laquelle l’ecclésiologie des épîtres pastorales est marquée par l’expérience de l’oikos antique (« ecclésiologie de l’oikos ») est remise en question depuis peu, surtout pour deux raisons : premièrement, la terminologie de l’oikos ne serait déployée qu’en 1 Tm, la thèse selon laquelle les trois épîtres formeraient un corpus épistolaire pseudépigraphique ne résisterait pas à la spécificité de chacune des trois épîtres. Deuxièmement, ce n’est plus l’oikos, mais la polis qui servirait de contexte social aux trois lettres qui se distinguent les unes des autres. Dans ce débat diffus, le présent article souhaite offrir une position plus nuancée. (1) Une analyse linguistique précise du champ lexical de l’oikos confirme son utilisation uniforme et métaphorique dans les trois lettres ; (2) entre-temps, l’Église locale est perçue publiquement comme une entité propre, distincte des synagogues, au sein de la polis ; (3) la référence à la polis de l’ekklèsia n’exclut pas que l’oikos agisse sur la vie de l’ekklèsia, tout comme celle-ci, à l’inverse, stabilise la vie dans l’oikos. Cette contribution propose trois exemples : le rôle des femmes, les représentations de la fonction de responsable d’église et le rapport à l’argent et à la richesse.