L’article s’interroge sur le statut de l’éthique de Schleiermacher. Après avoir rappelé que les énoncés éthiques avaient pour Schleiermacher forme descriptive (et pas prescriptive ou prudentielle), il montre que la conception éthique de Schleiermacher est une forme de naturalisme dont le paradigme est fourni par la chimie (dans sa conception romantique). En partant de la façon dont Schleiermacher détermine le rapport entre loi naturelle et loi morale et récuse la dichotomie kantienne en ces matières, l’article propose ensuite de reconstruire le sens de la conception schleiermacherienne de la loi morale à l’aide de la conception du bien exposée par Philippa Foot dans Le Bien naturel (2001), et plus spécialement de son analyse des « catégoriques aristotéliciens » (Aristotelian categoricals). Il conclut qu’on doit comprendre la position éthique fondamentale de Schleiermacher comme une forme de naturalisme normatif.