Les principales interprétations actuelles du travail dans la Bible se déploient à partir d’une dimension ontologique du travail fondée sur Gn 1 et 2, où la création est bonne et l’ambivalence du travail est reportée à l’après-transgression. La confrontation au mal est seconde et exogène au travail. Dans son dernier ouvrage, Travail et créativité, André Lacocque propose une interprétation dialectique originale. Il reprend le récit yahviste de Gn 2-3 et, en discussion avec différents philosophes, introduit l’ambivalence au cœur même du projet créateur de Dieu. Le travail devient une confrontation dialectique entre la créativité et la possibilité de la transgression et de la mort, dont la synthèse s’opère à travers les relations à Dieu, aux autres, au monde. La présente contribution expose cette interprétation et en tente une évaluation.