Rousseau : le premier Discours, sans le second

Bertrand Binoche

Résumé

Au lieu de lire le premier Discours sur les sciences et les arts comme l’ébauche du second, on s’efforce ici de le lire pour ce qu’il dit, en vue de comprendre à la fois son durable succès et les difficultés propres qui sont les siennes. Le premier point s’explique par le caractère total de la critique qui renvoie dos à dos théologiens et philosophes, enveloppe toutes les institutions et concerne toutes les histoires, anciennes comme modernes. Le second point conduit à recenser les principales objections faites à la thèse de Rousseau et comment il y réplique : caractère sous-déterminé de la corrélation mœurs/sciences ; nécessité prétendue de sacrifier les secondes pour sauver les premières ; contradiction performative de l’analyse. Le débat se poursuivra jusqu’à la Révolution française incluse et l’on peut considérer que c’est à Condorcet qu’il appartiendra de le clore.
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