Les attributs divins, une perspective hébraïque
Résumé
C’est au carrefour de l’hébreu et du grec que la question des anthropomorphismes s’est posée pour la première fois. En hébreu l’attribut est une forme d’apposition car s’il est au présent, et il l’est forcément, il ne peut se dire véritablement puisque le verbe être ne se conjugue pas à ce temps. La question se complique quand on prend en compte le fait que le nom qui désigne la Divinité est forgé sur le radical du verbe être. Le problème que pose l’attribut au monothéïsme hébraïque, c’est qu’il implique une quelconque corporéïté de Dieu alors qu’il n’est pas tenu pour susceptible d’être représenté ni de s’inscrire dans l’ordre de l’espace. La philosophie juive a élaboré toutes sortes de solutions à la question qui soulève les catégories de corps, présence, regard, image de Dieu, langage, voix et parole. L’auteur, au terme d’une réflexion qui met en balance réciproque le Divin et l’humain aboutit à l’idée que pour la conscience hébraïque le monde est inachevé, embryonnaire et donc ne peut être objet d’une attribution à l’être qui est en devenir – si ce n’est l’attribut de rahamim, la miséricorde matricielle, dans la mesure où il porte l’être à venir.
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