Jean d’Arrérac est l’auteur d’une œuvre importante qui n’a pourtant pas fait l’objet d’études très approfondies. Juriste lettré de la fin du XVIe siècle, c’est d’abord un homme engagé dans la défense humaniste de la philologie. Il aime à revenir sur les textes anciens, à les corriger et à les restituer, quand il le peut, dans leur première perfection, n’hésitant pas à s’en prendre aux glossateurs médiévaux. Il entreprend par ailleurs de glorifier sa terre natale. Ses travaux lui permettent de dire la grandeur et l’antiquité de Bordeaux et sont aussi l’occasion de célébrer un parler typique, celui, selon lui, d’un terroir qui dit les choses franchement et même parfois crûment. Jean d’Arrérac est enfin un lecteur, lecteur des auteurs antiques bien sûr mais aussi des modernes comme Ronsard ou Du Bartas. Une influence sensible et diffuse se manifeste surtout, celle de Montaigne. Sa présence est visible à de nombreuses reprises. Pourtant Jean d’Arrérac ne le cite jamais explicitement.