L’apparition de l’édition musicale à Lyon est un parfait exemple de l’utilité des sources archivistiques en complément des travaux bibliographiques classiques. En effet, si seulement trois éditions ont été retrouvées avant l’année 1532 (date des premières éditions musicales datées de l’imprimeur Jacques Moderne), la comparaison avec les mentions trouvées dans les inventaires de libraires ou de collections, essentiellement espagnols, révèle qu’une bonne quinzaine d’éditions ont été publiées entre 1525 et 1530, avec au moins trois procédés techniques : le procédé d’Antico en gravure, le procédé d’Attaingnant en typographie ou le procédé hybride du Contrapunctus (gravure en double impression). Il y a donc eu à Lyon, à cette époque, des essais et des hésitations multiples quant au choix du procédé et, pour les musicologues de notre temps, une perte sensible d’une part du répertoire musical de cette époque.