Si le métier du livre à Liège au XVIIIe siècle n’a guère laissé d’archives, on possède néanmoins deux documents, peu exploités, qui dessinent de nouvelles perspectives sur ce que R. Darnton a appelé les « forbidden best-sellers of pre-revolutionary France ». En 1851 a été ouverte la « chambre secrète » de la Veuve Huet, où étaient cachés des exemples de la production la plus audacieuse de l’imprimeur Jean-François Bassompierre, notamment en matière de pornographie. Par ailleurs, deux prospectus parus sous la Révolution et attribués à Bas-sompierre mentionnent également certains de ces ouvrages. Nous tâchons, notamment au moyen de la bibliographie matérielle, d’établir un rapport entre quatre titres mentionnés et la documentation bibliographique qui les concerne : L’Académie des dames, Thérèse philosophe, La fille de joie et Le portier des Chartreux. On se réfère aux travaux récents dus à Fr. Moureau, E. Boussuge, C. Duflo, mais aussi à des études oubliées, comme celle de H. S. Ashbee.