Bibliographie et discographie de la musique du Dodecanese

Marcos Ph. Dragoumis

Résumé

La chanson populaire du Dodécanèse (Rhodes et les îles voisines, au sud-est de la mer Egée) constitue un sous-ensemble à part dans le corpus de la musique grecque traditionnelle. Elle s’apparente certes à celle de la Crète et des Cyclades, mais cela ne l’empêche pas d’avoir sa physionomie propre, caractérisée par une finesse, une plasticité et une noblesse particulières. L’auteur irait jusqu’à dire que les habitants du Dodécanèse sont les plus authentiques dépositaires d’une culture musicale qui a dû être largement répandue autrefois, dont l’origine remonte à Byzance et, dans certains cas, à l’Antiquité préchrétienne. Il ne s’agit pas là d’une simple hypothèse, mais d’un fait qui a été prouvé, ne serait-ce que de façon indicative, par Samuel Baud-Bovy et par d’autres chercheurs. Il est notable que si la modernité a gagné aujourd’hui la plupart des habitudes et des secteurs d’activité dans le Dodécanèse, elle n’a pas fait disparaître la tradition musicale locale. Celle-ci continue d’être aimée et cultivée dans le chant, le jeu instrumental et la danse, une mention spéciale devant être faite du village d’Olymbos dans l’île de Carpathos. Du point de vue bibliographique, la plus ancienne étude consacrée à la musique dodécanésienne est le recueil de 62 airs de l’île de Cassos publié à Port-Saïd en 1928 par N. G. Mavris et E. A. Papadopoulos. Mais avec ses deux volumes de chansons notées dans l’ensemble des Douze îles, parus à Athènes en 1935 et 1938, Samuel Baud-Bovy a fait œuvre de pionnier. Ses transcriptions ont incontestablement stimulé les travaux des musicologues grecs et étrangers, travaux qui se sont multipliés depuis l’union du Dodécanèse à l’Etat hellénique en 1947. Les mélodies notées par Baud-Bovy ont également inspiré des compositeurs grecs contemporains. Quant à la discographie, alimentée aussi bien par des spécialistes et des organisations du cru que par des émigrés dodécanésiens aux Etats-Unis, un relevé non exhaustif, allant de 1928 à 2007, en atteste la richesse.
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