L’apothéose d’Hercule comme celle de Romulus, dans les textes ou les images, mettent en scène le passage du corps humain au corps divin. Ces modèles « théoriques » ne s’appliquent pas directement aux divinisations impériales car le corps des empereurs ne saurait être « escamoté » comme dans les récits mythiques. Les ossa, enterrés dans le Mausolée, coexistent à la relatio inter divos de l’empereur, sous une nouvelle forme corporelle. L’analyse de quatre représentations figurées de divinisation impériales permet de préciser le fonctionnement rituel et symbolique du funus publicum et son rapport avec le décret de consecratio rendu par le Sénat. Le bûcher représente le point rituel de basculement d’une identité corporelle à une autre, entérinée par le décret sénatorial. Les représentations figurées donnent à voir un véritable corps montant au ciel depuis le bûcher, manifestant l’importance du visuel dans le rituel de divinisation ainsi que le rapport essentiel liant la nouvelle identité corporelle du divus avec ses représentations sous forme de simulacrum dans les temples qui lui sont dédiés.