Un cas de possession ritualisée: le ménadisme

Marie-Christine Villanueva Puig

Résumé

A l’intérieur de cette réflexion sur la perception du divin, à la fois sur les émotions et la maîtrise rituelle, mon propos concerne Dionysos, la divinité grecque épiphanique par excellence et plus précisément un aspect de son culte pratiqué par les femmes dans l’Athènes classique. En croisant les données littéraires et figurées, qui présentent de troublantes ressemblances en dépit de leur distance chronologique et des contraintes spécifiques à leur nature, et en faisant un détour par Delphes, où un rituel extatique féminin auquel participent des thyiades venues d’Athènes, a laissé quelques traces saisissables, je proposerais qu’Athènes, où Dionysos est présent comme une grande divinité de la Cité, soit allée plus loin encore dans l’accueil de ce dieu de l’altérité par excellence. Elle aurait inventé une forme de ménadisme rituel, où un groupe de femmes, désigné par la Cité, s’abandonne au dieu par l’extase jusqu’à la possession, au bénéfice de tous. L’image « artistique », littéraire et figurée, de la ménade comporterait des éléments cultuels, dont témoignent par ailleurs quelques documents exceptionnels concernant les thyiades de Delphes et d’Athènes sur le Parnasse.

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