Mythos et Plokè dans l’Odyssée à propos de l’« Irou pygmè »

Dimitri N. Maronitis

Résumé

A partir de l’épisode marginal et singulier de l’Irou pygmê qui apparaît dans la première partie du chant XVII de l’Odyssée, nous relançons le débat sur la signification et le fonctionnement du couple mythos/plokè dans les deux épopées homériques. Nous appuyant sur la bibliographie relative au sujet, nous avançons une définition tant du mythos que de la plokè qui rejoint la proposition de Todorov sur le caractère en quelque sorte conventionnel du mythos par opposition au caractère non conventionnel de la plokè. Ces désignations générales de mythos et de plokè se spécifient dans le cas des épopées homériques sur la base de deux données principales : tout d’abord est souligné le caractère restrictif du mythe troyen traditionnel pour la rédaction de l’Iliade et de l’Odyssée, tant dans la partie sur la guerre que dans celle sur l’après-guerre : à l’opposé, la plokè est définie en tant que divergence par rapport à l’axe mythologique des épopées et en tant que modification de ses règles conventionnelles. Dorénavant, la relation entre mythos et plokè est évaluée de façon générale dans l’Iliade et dans l’Odyssée à l’aide d’exemples tant macroscopiques que microscopiques. Avec comme catalyseur le bref épisode de l’Irou pygmê et à partir d’un passage de la Poétique d’Aristote qui s’y rattache, le dénouement de la plokè est examiné dans les exemples macroscopiques et microscopiques de l’Odyssée. D’où s’ensuit la conclusion suivante : alors que le dénouement de la plokè apparaît réussi et achevé dans le cadre de l’exemple macroscopique ou microscopique, il comporte en même temps une incertitude qui renvoie au contexte mythologique plus spécifique ou plus général.

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