La féminisation de l’édition littéraire illustrée pendant l’entre-deux-guerres

Une approche socio-esthétique

Camille Barjou Jean-Michel Galland

Résumé

L’édition littéraire illustrée est une activité culturelle majeure de l’entre-deux-guerres français. Cet article examine, avec une double approche historique et socio-esthétique, les modalités et les limites de la féminisation de ce segment de l’édition. L’émergence de femmes, illustratrices ou éditrices, dans des fonctions de création au sein de cette activité s’avère limitée comme, à cette époque encore, en peinture ou en sculpture. Ce constat est mieux compris, si ce n’est expliqué, en recourant à une analyse bourdieusienne du champ de l’édition littéraire illustrée mettant en évidence une concentration des créatrices dans une région relativement restreinte de la structure de ce champ, la seule au sein de laquelle les différentes formes d’opposition masculine ont permis qu’elles s’expriment et qu’en l’occurrence elles y jouent un rôle-clef. Les parcours des principales illustratrices, comme Mariette Lydis ou Marie Laurencin, et éditrices, comme Jeanne Bucher ou Elvire Choureau, sont brièvement décrits à l’occasion de cette analyse. L’existence d’un livre illustré féminin à cette période fait également l’objet, dans le même cadre heuristique, d’une évaluation critique. Une ouverture, enfin, vers une appréhension genrée de l’édition littéraire de l’entre-deux-guerres dans son ensemble est proposée.

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