Sans précédent en langue française, ce nouvel ouvrage sur le Japon enrichit la collection « Mondes anciens » et nous révèle tout un pan de l’histoire humaine qui n’est connu que de quelques spécialistes. Le but que ce sont donnés Laurent Nespoulos, directeur du département d’études japonaise à l’Inalco et l’historien Pierre François Souyri n’est pas tant de proposer une histoire générale et encyclopédique du Japon, que d’offrir, grâce à l’importance et la richesse des fouilles archéologiques les plus récentes, « un éclairage sur la nature et le fonctionnement des sociétés anciennes dans leur évolution à travers les âges ».

Fascinante découverte que celle de ces premières migrations de chasseurs-cueilleurs venues depuis la Sibérie, la Chine et la Corée qui étaient encore reliées à l’archipel il y a quelques 40 000 années ! Par un réseau intense d’échanges commerciaux et techniques, ces premières sociétés créent alors les toutes premières poteries Jômon. Avec leur sédentarisation progressive et la construction des villages se développent non seulement une agriculture encore plus ancienne que celle du Moyen-Orient, mais aussi l’économie de la mer et l’économie des forêts.

L’âge des chefs et l’âge des princes s’organise progressivement, avec la fondation des premières capitales et la riziculture, les arts et la création d’une écriture japonaise à côté du chinois et l’apparition, dans le Yamato, des premières traces d’un État, prépare une centralisation avec à sa tête un empereur, le tenno. L’État des Codes qui se met alors en place représente un moment majeur de l’histoire japonaise : les institutions créées au tournant des VII^e et VIII^e siècles vont perdurer, sous de multiples formes, jusqu’en 1870.

De nombreuses cartes et illustrations éclairent le texte de manière remarquable et nous permettent de visualiser, au fil des pages, l’histoire d’une civilisation tout-à-fait originale.