Dans ce petit ouvrage sur l’éveil de la conversion de l’homme à Dieu en référence avec l’expérience « fulgurante » que Pascal a faite lui-même de sa propre conversion, Hélène Michon fait merveille.

Spécialiste de longue date de la pensée de Pascal, elle nous conduit de main de maître dans le cheminement de sa foi, dont elle montre comment il peut éclairer le cheminement spirituel de chacun de nous.

Comment donc chercher Dieu ? Et pourquoi ? Suis-je inquiet ou non ? Ai-je vraiment le goût des choses spirituelles ou suis-je encore l’esclave du divertissement ? Il n’y a qu’une seule réponse à ces trois questions : Aucune démarche vers Dieu n’est possible ni même valable si Dieu lui-même ne l’inspire par sa présence préalable. Aucun mouvement vers Dieu qui ne soit expansion divine, mais aussi aucune communication de Dieu n’est saisissable hors de ce retour efficace.

Le secret reste celui de Dieu, qui a toujours l’initiative. Toute approche opérante de Dieu suppose une grâce qui ne se mérite pas, puisqu’elle est le principe du mérite. Si l’homme peut être sauvé de sa condition et de sa culpabilité, c’est nécessairement de façon gratuite. Non que gratuité signifie passivité.

Et c’est bien ce qu’Hélène Michon souligne magnifiquement. « Une fois touchés par la grâce, il nous faut ensuite entretenir une relation avec Dieu, un dialogue que la tradition chrétienne appelle prière. » Et comme la prière elle-même ne peut nourrir son élan que par la lecture de la Parole de Dieu, il s’agit alors de savoir « comment lire » la Sainte Écriture, dont Pascal précise qu’elle est « science du cœur ».

Nous voilà saisis dans un circuit existentiel, lequel ne peut prendre forme réelle que dans l’Église, corps du Christ, « terroir » par excellence de la croissance spirituelle de chaque croyant. C’est là que l’ordre du cœur et l’ordre de la charité se conjuguent, pour témoigner de tous les bienfaits que Dieu nous a donnés en Jésus-Christ pour assurer notre salut.