Ce volume remet avec bonheur entre nos mains quelques-uns des grands textes qui ont fait la notoriété d’Emmanuel Berl comme essayiste, historien, pamphlétaire, journaliste politique, écrivain d’art et mémorialiste. Sans oublier le moraliste franc et généreux qu’il a toujours été. Berl, trop rapidement oublié de nos jours, pour ne pas dire inconnu au bataillon.

Modèle d’esprit critique, sans conformisme ni dogmatisme, Berl ne s’est préoccupé que d’une seule chose tout au long de sa vie, riche de rencontres multiples et d’un travail d’écriture qui a touché tous les genres : être vrai avec les autres comme avec soi-même.

En allant des essais sur l’histoire et le métier d’historien, la France et l’Algérie, ses réactions à de Gaulle et à l’Europe d’après-guerre, ses prises de position sur la justice, l’antisémitisme et l’affaire Dreyfus, jusqu’aux précieuses analyses d’œuvres d’écrivains et de peintres passés et contemporains qu’il a rédigées avec autant d’honnêteté que de modestie, c’est toujours le même ton qui frappe et que ce mot résume admirablement : « Berl est en effet quelqu’un qui n’a pas le sens de l’ennemi ». Voilà qui tranche avec les langages d’aujourd’hui. « Lire Berl, dit Bernard de Fallois en introduction, c’est rencontrer un des esprits les plus intelligents, les plus justes de notre temps. »