Introduction au volume
1. L’exégèse biblique et la culture matérielle
Que l’espace soit devenu en christianisme une coordonnée essentielle de la foi, nul n’en doutera. La configuration des villes et villages en Occident le montre au premier coup d’œil. « Garder ou remettre l’église au milieu du village » est même devenu un slogan ! C’est dire si les annales de l’Église se confondent bien souvent avec l’histoire de l’occupation chrétienne de l’espace. Et les études portant sur cette spatialisation de la foi, dans ses différentes époques et confessions, ne manquent pas1.
Reste que l’origine de ce mouvement religieux de bâtisseurs de cathédrales et de quadrillage (paroissial) du territoire interroge : à quand remontent les premiers lieux de réunion et de culte du christianisme ? À partir de quel instant la foi en Jésus s’émancipe-t-elle des lieux juifs de culte pour investir des espaces alternatifs, propres aux Églises naissantes ? Et quels furent ces espaces ? En quoi précisément ont-ils participé à la construction sociale de la foi, dans son identité comme dans ses pratiques ?
Mise au jour et exploitée à partir du XIXe siècle par l’archéologie moderne, la culture matérielle a progressivement reçu droit de cité dans le domaine des études bibliques, s’invitant à côté d’autres méthodes critiques dans l’organon de l’exégète2. Exhumés du sol du Levant et du pourtour méditerranéen, les vestiges du passé ont notamment permis de recouvrer le contexte social et culturel dans lequel évoluaient les premiers croyants en Jésus, tout en mesurant le degré d’historicité des textes composés. Dans ce registre, l’archéologue écossais William Mitchell Ramsay (1851-1939) a joué un rôle catalyseur3. Dans plusieurs études consacrées à Paul, à l’Église naissante ou encore à l’Apocalypse de Jean, c’est à recomposer l’arrière-plan socio-culturel du christianisme émergeant qu’il s’engage, découvertes archéologiques à l’appui4. Largement empreints de cette nouvelle science historique qu’enfantaient alors les Lumières européennes5, les travaux de Ramsay poursuivaient pour l’essentiel une double ambition : recomposer le contexte socio-historique dans lequel les textes du Nouveau Testament avaient été rédigés, tout en établissant la fiabilité référentielle des sources bibliques – néotestamentaires en l’occurrence.
2. La « maison-église » dans l’œil du cyclone
Les lieux de réunion et de culte du christianisme naissant sont l’un des domaines particuliers dans lequel l’exégèse a investi les résultats de l’archéologie. Dans une étude parue en 1939 dans le Journal of Biblical Literature, Floyd V. Filson, alors professeur de Nouveau Testament à Chicago, exposait de manière programmatique le périmètre d’études exégétiques et socio-historiques qu’inaugurait la mise au jour par l’archéologie des conditions de vie de l’Église émergente6. Ses mots conclusifs méritent d’être cités in extenso :
Il appert ainsi que l’église de maison fut une force vitale dans le développement de l’Église au cours du Ier siècle, et même dans les générations tardives. Elle a fourni le cadre dans lequel les premiers chrétiens ont réalisé une séparation mentale du judaïsme avant que la rupture effective ne survienne. Elle a donné une importance supplémentaire à l’effort de christianisation des relations familiales. Elle explique en partie la tendance de l’Église apostolique à la division. Elle nous aide à obtenir une véritable connaissance de la place influente des familles de possédants dans ce qui a parfois été considéré comme une Église des démunis. Elle nous oriente sur la situation dans laquelle se sont développés des leaders appelés à succéder aux apôtres. À l’évidence, l’Église apostolique ne peut en aucun cas être correctement saisie sans constamment garder à l’esprit la contribution des églises de maison7.
Dans ce registre, c’est le maître-livre de Jerome Murphy O’Connor sur la Corinthe romaine qui a incontestablement fait office de pierre miliaire. Publié en anglais, dans sa première édition en 1983, et traduit en français, l’ouvrage contient une section archéologique où sont explorées les coordonnées spatiales de la présence et de l’activité pauliniennes dans la cité de l’isthme8. Valorisant dans sa recomposition socio-historique le cas particulier de la villa romaine d’Anaploga – rapproché du logement mis à disposition de l’Église achaïenne par Gaïus (Rm 16,23) –, Murphy O’Connor a contribué à faire du domaine privé de la domus romaine l’espace par excellence dans lequel les lieux de réunion et de célébration (eucharistique) de l’Église naissante se seraient initialement domiciliés9.
Outillées des résultats de l’archéologie, d’autres études lui emboiteront le pas, s’engageant sur les empreintes spatiales et institutionnelles des croyants en Jésus10. Les travaux de Peter Oakes méritent une mention spéciale. Dans un livre de 2009 intitulé Reading Romans in Pompei11, l’exégète mancunien s’efforce de situer et d’éclairer la lettre de Paul aux Romains à partir des vestiges exhumés du sol de Pompéi – non sans nuancer le rôle joué par la villa romaine dans la genèse et le développement de l’Église émergente. Si l’on suit Peter Oakes en effet, c’est le modèle de la « maison-atelier » située dans l’ensemble plus large d’une insula, qui semble au mieux corroborer les données socio-littéraires collectées dans l’épître aux Romains12.
En parallèle et non sans certains croisements, ce sont les approches et modèles d’histoire sociale – progressivement appliqués aux sources chrétiennes anciennes, pauliniennes notamment – qui ont contribué à sensibiliser les biblistes aux composantes spatiales inhérentes à la construction de l’Église naissante et à populariser l’opinio communis d’un mouvement replié sur la sphère privée avant d’essaimer hors de la domus romaine pour bâtir et/ou investir des lieux (publics) de rassemblement. Dans ce registre sociologique, les travaux de Wayne Meeks et de Gerd Theissen ont ouvert la voie à partir des années 197013. Tout en déplorant les (trop) faibles vestiges archéologiques à notre disposition, susceptibles d’éclairer la vie quotidienne des croyants en Jésus, Wayne Meeks n’en a pas moins fait, dans sa reconstruction de la sociologie urbaine du christianisme paulinien, de la « maisonnée individuelle [...] l’unité élémentaire de l’établissement du christianisme dans la cité »14.
3. Les enjeux bibliques de l’espace dans la recherche contemporaine15
L’un dans l’autre, ces travaux préliminaires vont favoriser la prise en compte à partir du tournant du XXIe siècle d’une étude sociologique de l’espace dans l’examen des sources chrétiennes anciennes et préparer la réception au sein des sciences bibliques de ce que l’on a parfois qualifié de « tournant spatial » (spatial turn)16.
Dans ce registre, c’est à l’anthropologie culturelle, discipline tard venue dans l’organon exégétique du Nouveau Testament17, que l’on doit en particulier d’avoir recouvré la fonction centrale de la provenance (ethnique et géographique) dans la construction antique de la personne18. Là où l’homme moderne lie bien souvent l’identité sociale à l’activité professionnelle (« que fais-tu dans la vie ? »), c’est l’origine qui aimante l’intérêt de la culture antique et en oriente le déchiffrement identitaire (« d’où viens-tu ? »)19. Le trouble déclenché par la patrie galiléenne de Jésus illustre cette particule de vérité : absente des prophéties et autres traditions vétérotestamentaires juives, la bourgade de Nazareth ne le qualifiait guère à la messianité. D’où le scepticisme de Nathanaël, répliquant face à cette origine nébuleuse : « De Nazareth, quelle bonne chose peut-il sortir ? » (Jn 1,46 : ἐκ Ναζαρὲτ δύναταί τι ἀγαθὸν εἶναι; Nestle-Aland, 28e éd.).
Non seulement l’anthropologie culturelle, mais aussi la sociologie de l’espace. À partir des années 1960 en effet, c’est un regain d’intérêt pour les problématiques et les études de l’espace que l’on observe dans le domaine large des sciences humaines et sociales20. En réaction ou en dépassement de ce qui a parfois été qualifié d’« oubli de l’espace »21 – les discours et pratiques humaines en modernité étant davantage orientés sur la mesure du temps et sa gestion –, les enjeux socio-identitaires de la spatialité ont réinvesti le devant de la scène scientifique, soulevant une vague inédite de travaux et d’approches sociologiques22. C’est sous cet éclairage aussi que la maison romaine, comme lieu social et imaginaire du christianisme naissant et non comme simple espace matériel, est depuis plus d’une génération maintenant l’objet d’un examen renouvelé dans la recherche néotestamentaire23.
Différentes questions et problématiques ont été soulevées dans ce cadre : en quoi la domiciliation du christianisme (post-)paulinien dans le contexte de la maison romaine – qu’il s’agisse des villas urbaines de l’élite locale (domus) ou des lieux d’habitation moins prestigieux, comme des appartements de location dans des insulae – a-t-elle favorisé des phénomènes de conditionnement et d’emprunts réciproques ? Comment, en particulier, les rôles et rites religieux propres à la religion domestique romaine ont-ils été réinvestis par les premiers croyants en Jésus ? Faut-il imaginer une re-sémantisation de ces pratiques ou doit-on compter avec des entreprises chrétiennes d’innovation rituelle ? Plus largement, dans quelle mesure la sociologie domestique de la maisonnée romaine, avec ses rôles et ses structures d’autorité, a-t-elle été adoptée et/ou reconfigurée dans l’ecclésiologie des « maisons-églises » ? Selon quelles modalités et pratiques ? Ce sont là – avec les interrogations déjà nommées (voir p. 7, supra) – quelques-unes des grandes questions auxquelles les études néotestamentaires de l’espace, informées par les sciences sociales en particulier, s’efforcent, depuis deux générations maintenant, d’apporter des éléments de compréhension24.
4. Présentation du dossier
Les cinq études réunies dans le présent numéro s’inscrivent sous ce même horizon. À l’exception du texte de Michael Theobald, conçu expressément pour la publication écrite, toutes sont issues d’une journée d’études qui s’est tenue le 26 novembre 2021 à l’Université de Genève, dans le cadre du programme doctoral en théologie de la Conférence universitaire de Suisse occidentale (CUSO).
Elles s’ouvrent sur une étude de Lorenz Baumer, professeur d’archéologie classique au Département des sciences de l’Antiquité de l’Université de Genève. À partir d’un riche éventail de cas d’études et à grand renfort d’illustrations, l’archéologue dresse un large panorama des types et formes de maisons romaines qui se sont développés au cours de la période impériale dans les régions urbaines du bassin méditerranéen. Malgré son organisation architecturale poussée et une certaine standardisation de ces espaces, ce sont des habitats de natures et de fonctionnalités diverses qui ont coexisté dans l’empire romain. Le modèle de la villa romaine d’Italie, organisé autour d’un atrium, ne saurait à lui seul récapituler cette grande variété architecturale. L’autre élément que rappelle cette étude, c’est l’épaisseur et la fonction éminemment sociales de la maison dans l’Antiquité romaine : la distribution des espaces et leur vocation (semi-)publique ou privée en témoignent tout particulièrement.
Dans la deuxième étude, Andreas Dettwiler, professeur de Nouveau Testament à la Faculté de théologie de l’Université de Genève, propose une analyse nuancée de l’étude d’Edward Adams de 2016 qui a mis en question le consensus établi depuis longtemps et selon lequel les premiers chrétiens se seraient essentiellement réunis dans des maisons privées. Tout en reconnaissant le caractère novateur et stimulant de l’étude d’Adams et en sollicitant des réflexions émanant de la sociologie de l’espace, il convient selon Dettwiler de souligner les nombreux avantages des espaces d’habitation privés comme lieu de réunion des communautés chrétiennes émergentes.
C’est à questionner le rapport entre l’oikos (respectivement l’oikia) et l’assemblée ecclésiale que s’engage dans le troisième article Simon Butticaz, professeur de Nouveau Testament et de traditions chrétiennes anciennes à l’Université de Lausanne. Et cela, dans le cadre de la mission conduite par Paul en Grèce. Loin d’une superposition lisse ou d’une identification complète entre ces deux espaces, c’est au contraire à la reconfiguration de la sphère domestique, de ses identités sociales en particulier, que l’ecclésiologie paulinienne semble concourir. Une hypothèse que la pratique eucharistique de la communauté de Corinthe – telle que l’apôtre Paul la redéploie en 1 Corinthiens 11,17-34 – sert à étayer.
Les deux articles suivants servent de porte d’entrée dans le monde des réceptions pauliniennes, avec une concentration sur les lettres à Timothée et Tite. Ces trois lettres, aussi appelées « Pastorales », connaissent un intérêt en constante croissance depuis deux décennies. Dans le premier article, K. Luc Bulundwe, docteur en théologie et actuellement boursier postdoctoral du Fonds national suisse au Centre d’études avancées « Beyond Canon » de l’Université de Ratisbonne, esquisse un panorama des représentations géographiques des lettres à Timothée et Tite. À l’aide du concept de « carte mentale », il montre comment elles remanient la perception spatiale du champ d’action paulinien de l’est vers l’ouest, au tournant du Ier et du IIe siècles. Sa contribution prépare ainsi, d’un point de vue macrosociologique, pourrait-on dire, la compréhension des enjeux microsociologiques sous-jacents à l’étude de l’ethos domestique. Bulundwe montre, en effet, que le remaniement de la « carte mentale » paulinienne dans les épîtres à Timothée et Tite rejoint le destin de la maison romaine dans les trois lettres. Comprises dans une dimension plus vaste, presque régionale, les notions d’oikos et d’ekklèsia s’ouvrent, en effet, à une perspective publique dans les Pastorales. Le rôle que joue le père de famille dans une maison, à titre d’exemple, s’étend dans la communauté locale comprise elle-même dans le réseau paulinien qui prend forme. Ce constat est étayé par la contribution de Michael Theobald, professeur honoraire de Nouveau Testament à l’Université de Tübingen en Allemagne. Ce dernier montre les liens complexes entre les représentations de l’oikos (la « maison »), de la polis (la « ville ») et de l’ekklèsia (la « communauté ») dans le christianisme postpaulinien. Pour résumer la problématique : si la « maison » ou le « foyer » (oikos) reste un lieu important de vie pour la « communauté ecclésiale » (ekklèsia), son rôle évolue d’autant plus que cette dernière (l’ekklèsia) s’organise et gagne en visibilité dans la « cité » (la polis). Parallèlement, au cœur de sa contribution, Theobald s’attelle à réaffirmer l’impact de l’ethos domestique antique sur l’ecclésiologie des Pastorales à l’aide d’un travail lexical et agrémenté de trois exemples : le rôle des femmes, les représentations des fonctions de responsables ecclésiaux et le rapport à la richesse.
5. Remerciements
Les contributions réunies dans ce volume sont, on l’a dit, issues d’une journée de recherche en Nouveau Testament et en archéologie classique organisée en automne 2021 à l’Université de Genève. Dans le cadre de ce colloque, Gudrun Nassauer, professeure de Nouveau Testament à la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg, a également présenté une contribution, intitulée « La maison dans l’œuvre lucanienne ».
Nous remercions la CUSO et ses responsables pour le soutien financier grâce auquel ce colloque a pu être réalisé. Un mot de remerciement aussi à la Faculté de théologie de l’Université de Genève et à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Lausanne qui ont financé la traduction du texte de Michael Theobald réalisée par K. Luc Bulundwe.
Dans le registre des personnes maintenant, nous souhaitons exprimer notre profonde gratitude à Fernand Salzmann, docteur en littérature française et étudiant en théologie à l’Université de Genève, ainsi qu’à Sascha Cosandey, assistante en Nouveau Testament à la Faculté de théologie de la même Université, qui ont soigneusement relu les contributions et les ont harmonisées formellement. La préparation formelle du volume a aussi bénéficié des soins éditoriaux de Mmes Apolline Thromas, secrétaire de rédaction à la Revue de théologie et de philosophie, et Melinda Tacchi, chargée de fabrication chez Droz. Enfin, nous remercions le comité de rédaction de la Revue de théologie et de philosophie qui a accepté de publier le volume, accompagnant son processus d’évaluation et d’édition par ses conseils avisés.
____________
1Cf. notamment Maurice Halbwachs, La topographie légendaire des évangiles en Terre sainte, Paris, PUF, 1941 ; Dominique Iogna-Prat, La Maison Dieu. Une histoire monumentale de l’Église au Moyen Âge (v. 800-v. 1200), Paris, Seuil, 2006 ; Christophe Markschies et Hubert Wolf (éds), en collaboration avec Barbara Schüler, Erinnerungsorte des Christentums, München, Beck, 2010.
2À ce sujet et pour ce qui suit, cf. à titre introductif John McRay, Archeology and the New Testament, Grand Rapids, Baker, 1990 ; John R. Bartlett (éd.), Archeology and Biblical Interpretation, New York, Routledge, 1997 ; Olivier Artus, Jacques Briend et Damien Noël, « Archéologie, Bible, Histoire », Cahiers Évangile 131 (2005).
3Cf. à son propos W. Ward Gasque, Sir William M. Ramsay. Archeologist and New Testament Scholar: A Survey of His Contribution to the Study of the New Testament, Grand Rapids, Baker, 1966.
4Cf. notamment William M. Ramsay, The Church in the Roman Empire before A.D. 170, New York/London, Putnam’s Sons, 1893 ; Id., St. Paul the Traveler and Roman Citizen, London, Hodder and Stoughton, 18973 ; Id., A Historical Commentary on St. Paul’s Epistle to the Galatians, London, Hodder and Stoughton, 1899 ; Id., The Letters to the Seven Churches of Asia and Their Place in the Plan of the Apocalypse (1896), London, Hodder and Stoughton, 19062.
5Cf. Horst Walter Blanke et Dirk Fleischer (éds), Aufklärung und Historik. Aufsätze zur Entwicklung der Geschichtswissenschaft, Kirchengeschichte und Geschichtstheorie in der deutschen Aufklärung. Mit Beilagen, Waltrop, Spenner, 1991 ; Ulrich Muhlack, Geschichtswissenschaft im Humanismus in der Aufklärung. Die Vorgeschichte des Historismus, München, Beck, 1991 ; Anthony Grafton, What Was History? The Art of History in Early Modern Europe, Cambridge, Cambridge University Press, 2007.
6Floyd V. Filson, « The Significance of the Early House Churches », Journal of Biblical Literature 58 (1939), p. 105-112.
7Ibid., p. 112 (notre trad.).
8Jerome Murphy O’Connor, St. Paul’s Corinth. Texts and Archaeology, introduction par John H. Elliott, Wilmington, Michael Glazier, 1983 (Collegeville, Liturgical Press, 20023) = Jerome Murphy O’Connor, Corinthe au temps de saint Paul. L’archéologie éclaire les textes (1986), trad. de l’angl. par J. Prignaud et J. Martin-Bagnaudez, Paris, Cerf, 20042.
9J. Murphy O’Connor, St Paul’s Corinth, op. cit., p. 153-161 (référence est ici faite à la pagination de la première édition).
10Cf. par exemple David G. Horrell, « Domestic Space and Christian Meetings at Corinth. Imagining New Contexts and the Building East of the Theatre », New Testament Studies 50 (2004), p. 349-369.
11Peter Oakes, Reading Romans in Pompeii. Paul’s Letter at Ground Level, Minneapolis, Fortress, 2009. Cf. aussi, tout récemment : Id., Empire, Economics, and the New Testament, préface de Bruce W. Longenecker, Grand Rapids, Eerdmans, 2020.
12Cf. P. Oakes, Reading Romans, op. cit., en particulier p. 69-126.
13Wayne A. Meeks, The First Urban Christians (1983), New Haven/London, Yale University Press, 20032 ; Gerd Theissen, « Soziale Integration und sakramentales Handeln. Eine Analyse von I Cor. XI 17-34 », Novum Testamentum 24 (1974), p. 179-206 ; Id., Studien zur Soziologie des Urchristentums, Tübingen, Mohr Siebeck, 19893 ; Id., Histoire sociale du christianisme primitif. Jésus – Paul – Jean. Recueil d’articles traduits par I. Jaillet et A.-L. Fink, Genève, Labor et Fides, 1996.
14W. A. Meeks, The First Urban Christians, op. cit., p. 28-29 (notre trad.).
15Sur ce dossier, cf. en priorité Halvor Moxnes, Putting Jesus in His Place. A Radical Vision of Household and Kingdom, Louisville/London, Westminster John Knox Press, 2003, en particulier p. 1-21 ; Id., « Landscape and Spatiality: Placing Jesus », in : Dietmar Neufeld et Richard E. DeMaris (éds), Understanding the Social World of the New Testament, London/New York, Routledge, 2010, p. 90-106 ; Patrick Schreiner, « Space, Place and Biblical Studies. A Survey of Recent Research in Light of Developing Trends », Currents in Biblical Research 14 (2016), p. 340-371 ; Simon Butticaz, en collaboration avec Andreas Dettwiler, « Universalité, ethnicité et espaces : la construction de l’identité aux origines du christianisme. Introduction », Annali di storia dell’esegesi 36 (2019), p. 369-375.
16Sur ce « tournant spatial » (spatial turn) des sciences, cf. Doris Bachmann-Medick, Cultural Turns. Neuorientierung in den Kulturwissenschaften, Rowohlt, Reinbeck bei Hamburg, 20104, p. 284-328. Cf. H. Moxnes, Putting Jesus, op. cit., en particulier p. 1-21 ; Id., « Landscape and Spatiality », art. cit., p. 90-96.
17Cf. en détail à ce sujet Simon Butticaz, « L’anthropologie culturelle dans l’exégèse du Nouveau Testament. Approche, enjeux et exemples d’application », in : K. Luc Bulundwe et Chen Dandelot (éds), en collaboration avec Id., Approches et méthodes en sciences bibliques. Quoi de neuf ?, Genève, Droz, 2022, p. 39-65.
18En détail, cf. à ce propos Bruce J. Malina et Jerome H. Neyrey, Portraits of Paul. An Archeology of Ancient Personality, Louisville, Westminster John Knox Press, 1996.
19Ici et pour ce qui suit, cf. aussi H. Moxnes, Putting Jesus, op. cit., en particulier p. 1-21 ; Id., « Landscape and Spatiality », art. cit., p. 90-91.
20Cf. sur l’histoire de la recherche et ce dossier en général Markus Schroer, Räume, Orte, Grenzen. Auf dem Weg zu einer Soziologie des Raums (2006), Francfort, Suhrkamp, 20186.
21Ibid., p. 17 (notre trad.) ; en page 9 du même ouvrage, Schroer renvoie lui-même à l’usage de « Raumvergessenheit » chez Bernhard Schäfers et Bettina Bauer, « Georg Simmels Beitrag zur Raumbezogenheit sozialer Wechselwirkungen. Ein Plädoyer gegen die Raumvergessenheit soziologischer Analysen », in : Sibylle Meyer et Eva Schulze (éds), Ein Puzzle, das nie aufgeht. Stadt, Region und Individuum in der Moderne, Berlin, Sigma, 1994, p. 45-56.
22Cf. Edward S. Casey, Getting Back into Place: Toward a Renewed Understanding of the Place-World, Bloomington, Indiana University Press, 1993 ; Id., The Fate of Place, Berkeley, University of California Press, 1998. Cf. H. Moxnes, Putting Jesus, op. cit., p. 6-10 ; Id., « Landscape and Spatiality », art. cit., p. 91-92.
23Voir l’état des lieux dressé par Halvor Moxnes, Putting Jesus, op. cit., en particulier p. 1-21 ; Id., « Landscape and Spatiality », art. cit., p. 90-106 ; P. Schreiner, « Place, Space », art. cit., p. 340-371. Cf. aussi les études listées dans la note 24 infra.
24Cf. en particulier les travaux suivants (par ordre chronologique) : Hans-Josef Klauck, Hausgemeinde und Hauskirche im frühen Christentum, Stuttgart, Katholisches Bibelwerk, 1981 ; Stephen C. Barton, « Paul’s Sense of Place. An Anthropological Approach to Community Formation in Corinth », New Testament Studies 32 (1986), p. 225-246 ; Roger W. GEHRING, Hausgemeinde und Mission. Die Bedeutung antiker Haüser und Hausgemeinschaften von Jesus bis Paulus, Giessen, Brunnen Verlag, 2000 ; David G. Horrell, « From ἀδελφοί to οἶκος θεοῦ. Social Transformation in Pauline Christianity », Journal of Biblical Literature 120 (2001), p. 293-311 ; Id., « Domestic Space », art. cit., p. 349-369 ; Jorunn Økland, Women in Their Place. Paul and the Corinthian Discourse of Gender and Sanctuary Space, New York, T&T Clark, 2004 ; Karin Lehmeier, Oikos und Oikonomia. Antike Konzepte der Haushaltsführung und der Bau der Gemeinde bei Paulus, Marburg, Elwert, 2006 ; P. Oakes, Reading Romans, op. cit. ; James C. Walters, « Paul and the Politics of Meals in Roman Corinth », in : Steven J. Friesen, Daniel Schowalter, James C. Walters (éds), Corinth in Context. Comparative Perspectives on Religion and Society, Leiden, Brill, 2010, p. 343-355 ; J. Brian Tucker, “Remain in Your Calling”: Paul and the Continuation of the Social Identities in 1 Corinthians, Eugene Pickwick, 2011 ; David L. Balch et Annette Weissenrieder (éds), Contested Spaces. Houses and Temples in Roman Antiquity and the New Testament, Tübingen, Mohr Siebeck, 2012 ; Martin Ebner, Die Stadt als Lebensraum der ersten Christen. Das Urchristentum in seiner Umwelt I, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2012, passim ; Edward Adams, The Earliest Christian Meeting Places: Almost Exclusively Houses?, London et al., Bloomsbury T&T Clark (2013) 20162 ; Richard Last, The Pauline Church and the Corinthian Ekklésia. Greco-Roman Associations in Comparative Context, Cambridge, Cambridge University Press, 2016 ; Markus Öhler, « Meeting at Home. Greco-Roman Associations and Pauline Communities », in : William E. Arnal et al. (éds), Scribal Practices and Social Structures Among Jesus Adherents. Essays in Honour of John S. Kloppenborg, Leuven, Peeters, 2016, p. 517-545 ; Jenn Cianca, Sacred Ritual, Profane Space. The Roman House as Early Christian Meeting Place, Montréal et al., McGill-Queen’s University Press, 2018.