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Contacts et influences entre Pierre Poiret et les groupes piétistes allemands

Klaus VOM ORDE

Sächsische Akademie der Wissenschaften, Leipzig

Pour traiter le sujet de cet article de manière exhaustive, je dois fixer certaines limites. Sur le plan géographique, je me limiterai à ce que l’on appelle le Saint Empire romain germanique. Ainsi, premièrement, je ne chercherai pas les influences de Poiret sur les piétistes et les groupes piétistes en Suisse ou en Scandinavie, et deuxièmement, j’exclus l’influence de Poiret sur les piétistes dits « radicaux », et surtout l’impression qu’il a faite à la cour de Wittgenstein à Berleburg1. L’accent sera donc mis d’une part sur les groupes piétistes appartenant à l’église luthérienne ou d’origine luthérienne, et d’autre part sur le réformé Gerhard Tersteegen, qui, dans un certain sens était un séparatiste, mais pas un piétiste radical.

1. Poiret dans le contexte historique de Philipp Jakob Spener

Il me paraît nécessaire de commencer par Philipp Jakob Spener, car mon principal sujet de recherche depuis de nombreuses années consiste dans l’édition critique des lettres de ce soi-disant « père du piétisme »2. Outre ces lettres, les meilleures informations sont fournies par Andreas Deppermann dans son livre sur Johann Jakob Schütz3 et dans la thèse de doctorat de Frank Hartmann sur Johann Heinrich Horb4.

En ce qui concerne Schütz, il était avocat à Francfort et l’un des fondateurs du collegium pietatis. Cette réunion d’hommes pieux commence pendant l’été 16705. Ils se rencontrent dans la maison de Spener et durant les premières années, ils lisent des livres de dévotion, avant de se tourner – à partir de 1675/1676 – vers la lecture de textes bibliques6. Spener raconte, à propos de Schütz, qu’il a été très reconnaissant pour tout ce qu’il avait appris par cet avocat7. C’est donc dire que tous deux étaient des amis intimes – du moins dans les premières années de leur rencontre8. Comme Wallmann l’a déjà montré dans son ouvrage Philipp Jakob Spener und die Anfänge des Pietismus, Schütz est le correspondant d’Anna Maria Schurman9, femme la plus célèbre parmi les labadistes10. Deppermann a également découvert que Schütz avait beaucoup plus de liens avec les séparatistes et/ou les mystiques11.

Durant ces années, lorsque le collegium pietatis commence à se développer, Poiret visite Francfort pour la première fois12. C’est en 1673, lors de son premier séjour à Francfort, qu’il prend connaissance de plusieurs textes de mystiques, mais surtout des écrits d’Antoinette Bourignon13 : cette expérience a totalement changé sa vie. Ainsi, lorsque Poiret est mentionné dans des écrits, son nom est souvent étroitement lié à celui de Bourignon. À ce titre, les lettres de Spener peuvent nous fournir un exemple éclairant. La première fois qu’il mentionne Poiret, Spener14 a été invité par Johann Melchior Stenger, pasteur dans l’électorat du Brandebourg, à se prononcer au sujet des spiritualistes15, des mystiques et des bohémistes16. Dans la première partie de sa lettre, Spener parle des bohémistes, avant de se tourner vers Antoinette Bourignon. Il avoue n’avoir lu que quelques passages de ses écrits, mais raconte ensuite qu’une année plus tôt (superiori anno)17, il a reçu la visite d’un savant (doctus)18 : il s’agit de Pierre Poiret. Dans leur conversation, ils abordent Bourignon ; de toute évidence, Poiret demande à Spener ce qu’il pense d’elle. La réponse est claire et nette : la position de Bourignon sur le mérite du Christ et sur d’autres sujets théologiques est hétérodoxe19. Poiret propose de discuter des textes problématiques avec Spener, mais Spener refuse par manque de temps. Dans les parties suivantes de la lettre à Stenger, le sujet principal est Bourignon, et non Poiret. Ainsi, lorsque le nom de Poiret apparaît pour la première fois dans la correspondance de Spener, ce n’est pas sa personne, mais les enseignements de Bourignon qui constituent le sujet principal. De manière presque analogue, Spener raconte l’histoire de sa première rencontre avec Poiret, alors que Veit Ludwig von Seckendorff20 prépare une revue critique sur les travaux rassemblés de Bourignon pour la publier dans les « Acta Eruditorum », un périodique scientifique de premier plan21. Désormais, Spener ne parle plus d’un « savant » de manière anonyme, mais il indique le nom complet : Pierre Poiret22. Bien que Spener sache que Poiret est l’éditeur des livres de Bourignon, il n’écrit pas sur lui, mais il se concentre sur les mauvais enseignements de Bourignon : comme précisé ci-dessus, il s’agit principalement de thèmes théologiques relatifs aux mérites du Christ dans l’œuvre de la justification23.

Dans les années qui suivent, Spener ne mentionne ni Poiret ni Bourignon. Mais en 1693, Poiret se retrouve sous les feux de la rampe – plus par hasard que volontairement. Johann Heinrich Horb, pasteur à Hambourg et beau-frère de Spener, fait circuler un petit livre intitulé Die Klugheit der Gerechten24. Horb prétend ne pas en connaître l’auteur. En fait, il s’agit de l’ouvrage de Poiret, Les principes solides de la religion et de la vie chrétienne25, traduit par Lic. Johann Georg Beckhof de Stade26. Le rôle de Poiret dans cette affaire n’est pas très important ; en réalité, cette édition semble plutôt être une occasion de s’en prendre aux pasteurs de Hambourg, amis de Spener et du nouveau mouvement appelé « piétisme ». Nous vous en donnons ici une brève explication. En 1686, Johann Friedrich Mayer arrive à Hambourg en tant que pasteur de l’une des principales communautés de la ville. Dans les années précédentes, il était professeur à Leipzig. À la même époque, Spener devient le principal prédicateur à la cour de Dresde. Mayer essaye rapidement de revenir à Leipzig, mais Spener l’en empêche. À partir de ce moment, Mayer, qui avait parlé très amicalement de Spener quelques années plus tôt, devient un adversaire acharné du prédicateur de la Cour et de tout le mouvement piétiste. En 1690, Mayer est donc chargé de faire en sorte que tous les pasteurs de Hambourg signent le Revers, une déclaration spéciale visant la condamnation des enseignements de Jakob Böhme, des enthousiastes et quelques autres sujets. Ces efforts étaient dirigés contre Horb et d’autres amis de Spener. Les pasteurs de Hambourg s’étant refusé de signer, Mayer échoua dans ses objectifs, mais cette affaire fut l’un des premiers conflits à l’encontre du piétisme. La discussion autour du Revers ainsi que quelques autres activités dans la ville servent de toile de fond à l’épisode de Horb et de son don du livret écrit par Poiret. Je pense que Horb avait raison lorsqu’il affirma qu’il n’avait rien trouvé d’hétérodoxe dans ce livre, surtout parce qu’il le considérait comme un livre plutôt pédagogique que théologique, bien qu’il soit certain que les écrits de Poiret sur Dieu et la trinité ne correspondent pas à l’enseignement orthodoxe, comme le souligne Krieg27. En effet, les faits de Hambourg montrent que l’attaque visait Spener bien plus que Horb. Par ailleurs, lorsque Spener a rendu compte de la situation à Hambourg dans une lettre adressée à August Hermann Francke, pasteur, professeur et fondateur de l’orphelinat de Halle, il se souvient qu’il avait découvert une version du livret de Poiret quelques années auparavant dans la bibliothèque de Francke28. Cela montre que Francke s’intéressait à la mystique même au-delà de sa traduction du Guide spirituel de Molinos de l’italien vers le latin29.

Poiret est ensuite mentionné dans la correspondance de Spener, dans une lettre écrite en 1701. Là encore, on parle d’A. Bourignon, mais pas de Poiret30. Néanmoins, comme dans les lettres précédentes, Spener rappelle sa rencontre avec Poiret survenue environ vingt-cinq ans plus tôt31. Une « haute cour » lui avait demandé de donner son avis au sujet de Bourignon, de sorte qu’elle et ses enseignements, mais non Poiret, ont été le sujet principal de sa longue dissertation32.

Un an plus tard, en 1702, Spener écrit une lettre à l’un de ses confrères en Silésie33, où il avance l’idée que les persécuteurs catholiques romains du peuple protestant en Silésie n’interdiraient pas les livres de Poiret s’ils étaient au courant des conseils que Poiret donnait aux huguenots au sujet de la façon dont il faut se comporter dans le cadre des persécutions en France34. Ici, Spener avait surtout à l’esprit le livre de Poiret Advis charitables35. Spener connaissait donc bien certains écrits de Poiret. Dans la même lettre à destination de la Silésie36, il déclare également avoir lu certaines parties de L’Œconomie divine37. L’ouvrage n’avait pas causé de problème spécifique à Spener, car il comprenait et parlait parfaitement le français. Dans sa lettre envoyée en Silésie, il énumère ses critiques principales de la position théologique de Poiret, et en particulier la « triple justification », comme Spener l’appelle : iustificatio forensis, iustificatio effectiva et iustificatio inhaesiva et habitualis38. Bien que Spener lui-même critiquait l’affirmation unilatérale de la iustificatio forensis sans en questionner les conséquences (qu’il était certain de trouver dans les enseignements de nombreux luthériens), il proclame néanmoins que l’habitualia est tout aussi importante que la justificatio forensis. Il est donc évident que, dans la perspective de Spener, Poiret enseigne des thèses erronées et qu’il est donc un hérétique, aussi bien que les catholiques romains ou les sociniens39. Les deux, bien que différemment, mettent l’accent sur les actions des êtres humains et sur la nécessité de l’activité humaine pour être sauvé. En plusieurs passages, Spener déclare en guise de conclusion que « nous ne pouvons rien apprendre de Poiret, ni au sujet de sa doctrine du salut, ni de ses attitudes morales »40.

Nous devons enfin nous tourner vers une lettre de 170341. Le correspondant de Spener est Theodor Crüger, un jeune pasteur de Riga42. Dans sa lettre, Spener évoque un message qu’il a reçu d’une autre personne proche de Riga, qui parle de l’enseignement présumé erroné de Crüger. En plus de citer Jakob Böhme et de répandre plusieurs thèses erronées à propos Martin Luther, Crüger est accusé d’apprécier Poiret, en particulier sa thèse relative à une « position intermédiaire » des croyants entre la vie sur terre et l’éternité43. D’après Spener, cela ressemblait à une sorte de Purgatoire ; il considérait ces enseignements comme étant hérétiques et papistes.

Pour conclure ces considérations, Poiret n’est pas une personne très importante aux yeux de Spener. Son nom est presque toujours associé à celui de Bourignon. Ce fait implique des répercussions négatives sur l’image de Poiret, car Spener considère que cette femme est une mauvaise enseignante : aussi longtemps que Poiret l’admirera comme une déesse, a dit un jour Spener en plaisantant44, il ne sera jamais un véritable enseignant. Et surtout relativement aux principes fondamentaux, par exemple la doctrine de la justification, que Poiret, selon Spener, enseigne de manière erronée, tout comme Bourignon45. En outre, son attitude envers l’Église romaine n’est pas assez tranchante : c’est un trait distinctif de tous les enseignants orthodoxes luthériens que d’affirmer que cette Église est la « Putain de Babylone »46.

2. Les piétistes de Halle et Poiret

Comme précisé plus haut, August Hermann Francke n’a pas seulement traduit le Guide spirituel de Molinos de l’italien vers le latin, mais il a également accordé une certaine attention à Poiret. Bien avant que les troubles de Hambourg ne surviennent, Francke possédait un exemplaire des Principes solides. Il est bien connu que, surtout dans ses premières années à Halle, Francke avait plusieurs liens avec des personnes généralement appelées « piétistes radicaux ». August Tholuck soutient même que Francke a rencontré personnellement Poiret, sans aucune preuve pour autant47. En tout cas, Poiret est bien connu à Halle, au moins depuis que Anton Wilhelm Böhme48, originaire de Halle, lui a rendu visite à Rijnsburg et qu’il a été fasciné par cet homme et sa « bibliothèque mystique »49. Mais avant même leur rencontre, Böhme a traduit quelques livres de Poiret, publiés dans la maison d’édition de l’orphelinat de Halle : Der Göttliche Liebesweg unter dem Creutz50. Il s’agit de la biographie de Catherine de Gênes, et de Wahre Grundsätze Recht-Christlicher Kinderzucht51, le livre qui avait initié les luttes à Hambourg dix ans auparavant. Enfin, la traduction de la « Théologie du Cœur » de Poiret est probablement à attribuer à A. W. Böhme52. Il est d’accord avec Poiret sur plusieurs points. Par exemple, l’espoir de surmonter les frontières entre les confessions, non pas pour aboutir à une union, mais pour réaliser une communauté de tous les vrais chrétiens en tant que véritable Église. En outre53, Poiret est d’accord avec A. W. Böhme quant à la nécessité de trouver l’unio Dei au centre de l’âme.

Mais ce n’est que l’une des perspectives qui nous permettent de reconnaître Poiret dans le contexte de Halle. Joachim Lange, l’éminent gardien de l’orthodoxie luthérienne chez les piétistes, a produit54 une assez longue série de contestations « antipoiretiennes ». En regardant à leurs titres, nous pouvons constater que la plupart d’entre elles traitent des mêmes sujets, qui ont été mis en cause par Spener : le mérite du Christ, la justification, le sacrifice du Christ et la satisfaction venant de lui ainsi que quelques autres sujets55.

En conclusion de cette section, je souhaiterais partager une autre découverte intéressante. Dans une lettre adressée à Johann Albrecht Bengel56, Samuel Urlsperger, pasteur d’abord à Herrenberg puis à Augsbourg57, raconte que Johann Georg Pritius, l’un des successeurs de Senior à Francfort et éditeur de plusieurs livres de Spener58, a obtenu quelques sermons inédits de Macarios à la Bodleian Library d’Oxford, ainsi qu’un autre sermon de Macarios à la Library Colbertiana de Paris59. Ce dernier document a été envoyé par Poiret à Pritius60. Par ces remarques, deux choses sont à retenir : le lien direct entre Pritius et Poiret et l’intérêt d’Urlsperger pour les textes mystiques en général et en particulier pour ceux de Poiret.

3. Poiret dans le Württemberg

Cette dernière remarque nous amène dans le Wurtemberg. Bien avant que Johann Albrecht Bengel ne commence sa carrière, le duché comptait plusieurs personnes qui s’intéressaient aux idées de Jakob Böhme et d’autres spiritualistes. Quelques années auparavant, en 1686, trois prédicateurs, Ludwig Brunnquell61, Eberhard Zeller62 et Johann Jakob Zimmermann, avaient été chassés du Wurtemberg en raison de leur adhésion à la doctrine de Jakob Böhme63. On retrouve également des personnes et des groupes influencés par des spiritualistes et des séparatistes, ou, plus tard, par des personnes inspirées, comme Friedrich Rock et d’autres encore64. David Wendelin Spindler, beau-père de Bengel, appartenait à l’un de ces groupes65. Durant sa jeunesse, Bengel a donc été influencé par ces idées. Dans sa correspondance publiée, on peut lire plusieurs remarques au sujet de Poiret. En 1718, Bengel a écrit un essai intitulé Syntagma de Sanctitate Dei66. À cette époque, il correspond avec Caspar Neumann à Breslau67 et lui dit que ses idées sont assez comparables à celles de L’Œconomie divine68 de Poiret. Nous voyons ici un lien direct entre les idées de l’un et de l’autre. Bien que Bengel ait mis l’accent sur le fait de ne pas avoir trop lu les écrits de Poiret dans le passé69, il est évident qu’il l’avait fait, comme en témoignent par exemple ses remarques sur le De eruditione solida de Poiret70. Dans d’autres lettres, Bengel aborde le problème de la prescience divine. Dans les écrits de certains protestants, il constate qu’en abandonnant l’absolutum decretum, ils nient en même temps la prescience de Dieu. Il observe des idées similaires dans les livres de Poiret et de Bourignon. Bengel craint que cela ne conduise à enseigner de l’arbitraire en Dieu, ou que cela ne conduise à une compréhension problématique de la toute-puissance divine. Bengel aborde ces mêmes sujets avec Joachim Lange71. Ses contacts avec ce professeur à Halle semblent évidents. Non seulement ils avaient eu le même enseignant à Tübingen, Johann Wolfgang Jäger72, mais tous les deux étaient fortement impliqués dans la lutte contre Poiret. Alors que Lange Jäger a produit une série d’Antipoiretiana, par exemple Nova purgatio animae post mortem excocta73, Bengel s’est disputé avec Jäger sur le sujet suivant : De Theologia Mystica, Eiusque Processu : Quam, Iuvante Spiritu Sapientiae et Revelationis74. Poiret est mentionné dans cette querelle et certains passages de L’Œconomie divine sont cités – bien sûr avec un commentaire critique négatif, comme on peut s’y attendre, en raison de l’opposition de Jäger à Poiret. À la même époque, Christian Eberhard Weismann75 critiquait Poiret, mais de manière plus conciliante que Jäger76. Tholuck indique même qu’il y a eu une affinité de pensée entre Weismann et Poiret77. Enfin, je dois mentionner Friedrich Christoph Oetinger78, qui a obtenu des documents de la bibliothèque de Poiret par Otto Homfeld. Comme l’a remarqué Reinhard Breymayer, ses emblèmes sont influencés par L’Œconomie divine de Poiret79.

En conclusion de cette section, nous pouvons affirmer que l’engagement intense des professeurs de Tübingen dans la critique est une preuve de la réception et de l’influence qu’ont eues les thèses de Poiret80.

4. Poiret et Johann Wilhelm et Johanna Eleonora Pertersen

En lisant L’Œconomie divine, et surtout l’explication de Krieg81, les parallèles entre l’appréciation de Poiret et l’évolution de l’enseignement des Petersen82 sont évidents. Pour énumérer quelques sujets : Le millénarisme avec la résurrection des martyrs et simultanément le règne du Christ dans un corps glorieux. Ce dernier point, en particulier, est fondé sur l’idée d’un corps céleste du Christ. Les Petersen l’appellent « Das Geheimnis des Erstgebohrenen »83. Je constate qu’ils ne discutent jamais avec Poiret, mais les parallèles sont néanmoins significatifs84. Leurs racines communes dérivent probablement de Jakob Böhme. Un autre aspect commun à Poiret et au couple Petersen est peut-être l’idée d’une « position intermédiaire » des êtres humains, comme mentionnée ci-dessus85. Enfin, l’idée de l’apokatastasis panton86 semble également proche de l’enseignement de Poiret. Il demeure cependant impossible d’affirmer une influence directe de Poiret sur les Petersen.

5. Poiret et Gottfried Arnold

Dans la quatrième partie de sa « Kirchen- und Ketzerhistorie »87, Gottfried Arnold s’excuse de son survol assez rapide sur Poiret88 – il se trouve dans le paragraphe traitant d’Antoinette Bourignon89 – parce que lui, Arnold, n’écrirait pas sur les gens vivants90. Mais il emploie néanmoins plusieurs pages pour décrire la vie et les enseignements de Poiret91. Par-dessus tout, Arnold montre l’attitude de Poiret à l’égard de toutes les confessions, décrivant notamment chaque proche de Poiret comme libre de participer ou de ne pas participer au service religieux de son choix92. Par ailleurs, Poiret lui-même n’aurait célébré aucun service ou exercé aucune autre fonction religieuse de sein de sa propre maison93. Le point suivant qu’Arnold présente est l’aversion de Poiret à l’égard de la théologie contemporaine94, erronée en ce que lesdits théologiens n’auraient pas connu l’illumination de Dieu. À l’inverse, une personne qui n’aurait été instruite que par l’esprit de Dieu n’aurait aucunement besoin de règles d’exégèse ou de connaissance des langues bibliques ou de milliers de « critiques ridicules » (« tausenderley lappereyen aus der critica »95) pour comprendre la Bible. Il lui suffirait d’entendre les simples paroles du Christ. Plus encore, raconte Arnold, selon Poiret, il n’y a rien de plus nécessaire que l’illumination de Dieu et la bonne conduite des hommes dans certaines entreprises des sciences naturelles. On trouve une idée similaire dans le « Studenten-Gesang », un poème de Johann Friedrich Haug, qui appartenait au groupe de l’éditeur de la « Berleburger Bibel ». Ce poème est publié dans la « Theosophia pneumatica »96. Ici, je dois cesser de faire référence à la « Ketzerhistorie » d’Arnold. Il est évident en lisant cet opus que les enseignements de Poiret étaient répandus. Mais je dois aussi mentionner l’influence inverse. Hans Schneider, par exemple, montre que Poiret dépend de Gottfried Arnold dans certains passages de sa Lettre sur les principes et les caractères des principaux auteurs mystiques et spirituels97.

6. L’influence de Poiret sur Gerhard Tersteegen et d’autres

Plus célèbre est l’influence de Pierre Poiret sur Gerhard Tersteegen98. Comme l’affirme van Andel, il était « son plus grand professeur »99. Dans son Kurtzer Bericht über die Mystik, Tersteegen mentionne Arnold et Poiret pour aborder de manière substantielle ce sujet100. Il est bien connu que certains livres de Poiret sont parvenus à Tersteegen par l’intermédiaire d’Otto Homfeld (comme Oetinger, l’héritier de Poiret101). Dans son Leben heiliger Seelen102, il a notamment repris les biographies que les livres de Poiret lui ont fait découvrir103, en particulier celles de Jean de Bernières-Louvigny et de Madame Guyon104. Contrairement à Poiret, Tersteegen s’adresse à ses lecteurs en écrivant des biographies. Il s’intéresse davantage à la vie mystique qu’à la doctrine mystique. Nous pouvons aussi saisir l’influence de Poiret sur Tersteegen dans ses Abriß Christlicher Grundwahrheiten105. Sa description de la réponse de Dieu à la chute de l’homme est intitulée Haushaltungen ou – comme le dit Poiret – œconomiae106. Seeberg, Forsthoff et d’autres montrent que ses descriptions suivent Poiret en de nombreuses expressions107. Il faudrait toutefois examiner les influences directes de Poiret ou leurs racines communes.

En conclusion, je souhaiterais me focaliser sur certaines personnes ou attitudes pieuses transmises par Tersteegen et donc, indirectement, par Poiret. Au XIXe siècle, un mouvement de réveil s’est produit au sein de l’église catholique de l’Allgäu108. Johann Evangelista Goßner109 et Aloys Henhöfer110, tous deux convertis à l’église protestante, ont été influencés par le livre de Tersteegen, Leben heiliger Seelen111. Il est compréhensible qu’ils se soient intéressés à des catholiques romains dont ils considéraient exemplaire le mode de vie, et il n’est pas étonnant que dans leurs bibliothèques se trouvent les livres de Bourignon, de Poiret et d’autres mystiques112. Dans l’ouvrage Theobald und die Schwärmer113, Johann Jung-Stilling114, le plus important écrivain de ce mouvement de réveil en Allemagne, décrit Poiret comme « ein gelehrter rechtschaffener Mann » (un homme savant et honnête). C’est de lui, souligne Jung-Stilling de manière positive, que dérive l’élan de l’enthousiasme dans toute l’Allemagne115. Des personnages tels que Goßner, Henhöfer, Jung-Stilling et bien d’autres encore ont influencé certains groupes du mouvement de réveil en Allemagne au XIXe siècle et ensuite le début de la « Gemeinschaftsbewegung »116. Je souhaite simplement évoquer Hedwig von Redern, une femme noble du Mecklembourg117, qui a écrit des biographies sur les mêmes personnes que Tersteegen et Poiret118. Elle a indiqué Tersteegen comme étant l’une de ses sources119. Cela montre que les idées de Poiret via Tersteegen, via Oetinger et d’autres voies ont trouvé leur chemin vers la dévotion « piétiste moderne ».

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1À ce propos, je renvoie aux contributions de Sebastian Türk et de Xenia von Tippelskirch, ici-même.

2Je signale ici les volumes édités jusqu’à présent : Philipp Jakob Spener, Briefe aus der Frankfurter Zeit, vol. 1-7, éd. Johannes Wallmann (à partir du vol. 6 avec Udo Sträter), avec la collaboration de Klaus vom Orde et Markus Matthias et al., Tübingen, Mohr Siebeck, 1992-2019 ; Id., Briefe aus der Dresdner Zeit, vol. 1-4, éd. J. Wallmann et U. Sträter (à partir du vol. 3 avec Udo Sträter), avec la collaboration de Klaus vom Orde et al., Tübingen, Mohr Siebeck, 2003-2017 ; Id., Briefwechsel mit August Hermann Francke, éd. J. Wallmann et U. Sträter, avec la collaboration de Veronika Albrecht-Birkner, Tübingen, Mohr Siebeck, 2006 ; Id., Briefwechsel mit Adam Rechenberg, éd. U. Sträter avec la collaboration de Claudia Neumann, Tübingen, Mohr Siebeck, 2019.

3Andreas Deppermann, Johann Jakob Schütz und die Anfänge des Pietismus, Tübingen, Mohr Siebeck, 2002.

4Frank Hartmann, Johann Heinrich Horb (1645-1695). Leben und Werk bis zum Beginn der Hamburger pietistischen Streitigkeiten 1693, Halle et Tübingen, Max Niemeyer, 2004.

5Johannes Wallmann, Philipp Jakob Spener und die Anfänge des Pietismus (1970), Tübingen, Mohr Siebeck, 19862, p. 264-290 ; A. Deppermann, Schütz, op. cit., p. 81-98.

6Selon Deppermann, Schütz aurait donné une impulsion à la lecture de textes bibliques au lieu de livres de dévotion, cf. A. Deppermann, Schütz, op. cit., p. 65.

7P. J. Spener, Frankfurter Briefe, vol. 3, op. cit., lettre no 82, lignes 195-197.

8P. J. Spener, Dresdner Briefe, vol. 1, op. cit., lettre no 82, lignes 91-94.

9J. Wallmann, Spener, op. cit., p. 307, 312-318 ; voir aussi A. Deppermann, Schütz, op. cit., p. 288-298.

10A. M. van Schurman (1607-1678), connue comme une femme très savante. En rejoignant la communauté de Jean de Labadie, elle est devenue une dirigeante importante de ce groupe. Son autobiographie (Anna Maria van Schurman, Eukleria seu melioris partis electio, Altona, 1674 et Amsterdam, 1685, Dessau 17822 [= par microfiche : Zug, IDC, 1983]), est un livre s’adressant à la communauté labadiste, cf. Johannes Wallmann, « Schurman, Anna Maria van », Religion in Geschichte und Gegenwart 4 7 (2004), p. 1041 ; Michael Spang, Wenn sie ein Mann wäre. Leben und Werk der Anna Maria van Schurmann, Darmstadt, Wissentschaftliche Buchgesellschaft, 2009.

11Outre Schurman et Poiret, il mentionne par exemple Johann Heinrich von Schönau, qui a vécu de 1683 à 1685 à Wiewerd avec les Labadistes, et Heinrich Locher, un homme d’affaires zurichois qui était un ami du mystique, voir A. Deppermann, Schütz, op. cit., p. 320 ; Kaspar Bütikofer, Der frühe Zürcher Pietismus (1689-1721). Der soziale Hintergrund und die Denk- und Lebenswelten im Spiegel der Bibliothek Johann Heinrich Lochers (1648-1718), Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2009.

12La biographie la plus ancienne est anonyme : De Vita & Scriptis Petri Poireti Commentariolum, Amsterdam, 1721 ; la description la plus exhaustive de sa vie et de son œuvre est Marjolaine Chevallier, Pierre Poiret, du protestantisme à la mystique, Genève, Labor et Fides, 1994.

13Marthe van der Does, Antoinette Bourignon. Sa vie (1616-1680), son œuvre, thèse de doctorat, University of Groningen, 1974 ; Mirjam de Baar, « Ik moet spreken ». Het spiritueel leiderschap van Antoinette Bourignon (1616-1680), Zutphen, Walburg Pers, 2004.

14P. J. Spener, Frankfurter Briefe, vol. 3, op. cit., lettre no 64, lignes 52-66.

15J. M. Stenger (1638-1710), prédicateur à Wittstock/Brandebourg, voir Udo Sträter, « Johann Melchior Stenger », Religion in Geschichte und Gegenwart 4 7 (2004), p. 1714.

16P. J. Spener, Frankfurter Briefe, vol. 3, op. cit., lettre no 64, ligne 25 : « Maior pars epistolae tuae de spiritualibus, mysticis, Bohemicis. »

17Cf. les notes sur les rencontres avec des personnes du cercle piétiste à Francfort en 1676 : Marjolaine Chevallier, « Pierre Poiret et la mystique », in : Dietrich Meyer et Udo Sträter, Zur Rezeption mystischer Traditionen im Protestantismus des 16. bis 19. Jahrhunderts, Cologne, Rheinland-Verlag, 2002, p. 178, note 7.

18Lettre à Stenger, écrite le 17 septembre 1677 (P. J. Spener, Frankfurter Briefe, vol. 3, op. cit, lettre no 64, lignes 52-66).

19Ibid., ligne 50 : « Nonnulla valde displicent, inprimis, quae ipsa de se et suae de merito Christi refert, bilem movere. »

20V. L. von Seckendorff (1626-1692), Chancelier et président du consistoire de Zeitz, Chancelier de la nouvelle Université de Halle, cf. Solveig Strauch, Veit Ludwig von Seckendorff, Münster, Lit, 2005.

21Acta Eruditorum, le premier journal scientifique en Allemagne, a été fondé en 1682 par Otto Mencke à Leipzig. Cf. A. H. Laeven, Les « Acta Eruditorum » sous la direction d’Otto Mencke [1644-1707]. L’histoire d’une revue savante internationale entre 1682 et 1707, Amsterdam/Maarssen, Apa-Holland University Press, 1990. La revue de Seckendoff est : [Veit Ludwig von Seckendorff], « Toutes Les Œuvres De Madamoiselle [sic !] Antoinette Bourignon [...] », in : Acta Eruditorum, 1686, p. 9-17.

22Lettre à Seckendorff du 10 août 1686 (P. J. Spener, Dresdner Briefe, vol. 1, op. cit., lettre no 14, ligne 19 : « Du mérite du Christ, j’ai parlé à Mons. Poiret il y a sept ou huit ans ou plus (parce que je ne m’en souviens pas si étrangement), alors qu’il était à Francfort et qu’il était allé en Hollande pour lui rendre visite » (nous traduisons).

23« Elle a reconnu le mérite du Christ, mais in articulo de iustificatione de son imputation, elle ne veut pas laisser notre justice être notre justice, mais elle en affirme selon l’usage suae ecclesiae, qui pose le mérite du Christ comme fondement, mais ne reste pas seule dans sa justification. » Ibid., lignes 15-18.

24Die Klugheit der Gerechten/ Die Kinder/ Nach den wahren Gründen des Christenthums/ Von der Welt zum HErrn zu erziehen [...], Hamburg 1693 (d’après la page de garde de l’exemplaire de la Bibliothèque d’État et universitaire de Dresde).

25Pierre Poiret, Les vrais principes de l’Éducation chretienne Des Enfans, Amsterdam, 1690.

26J. G. Beckhof (1661-1747), après des études de droit et des voyages aux Pays-Bas (Utrecht et Leyde), en Angleterre et en France, avocat à Stade en 1687 (cf. Heinrich Wihelm Rotermund, Das gelehrte Hannover, Brême, Schünemann, 1823, p. 117 ; d’après sa traduction de la Klugheit, cf. F. Hartmann, Johann Heinrich Horb, op. cit., p. 349). Horb écrit à Spener : « Den auctorem weiß ich nicht, mir hats H.L. Brakhof, der es aus dem französischen vertiret, gesendet [...] » (Herrnhut, Archiv der Brüdergemeine, R.23.A, lettre no 92, fol. 252v). Il est probable que Horb ne connaissait pas très bien Beckhof, car dans sa lettre il est appelé « L. Brackhof », alors que Beckhof était déjà « Dr. Beckhof » (mais il peut s’agir de l’erreur d’un copiste).

27Gustav A. Krieg, Der mystische Kreis. Wesen und Werden der Theologie Pierre Poirets, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1978, 145f.

28« Mich deucht, ich habe vor einem jahr bey gel[iebtem] bruder solches tractätlein auch Frantzösisch gesehen. » (Spener, Briefwechsel mit Francke [vid. note 1], lettre no 75, ligne 42 et suiv., écrite le 4 février 1693). « Je crois avoir vu un tel tract en français il y a un an avec mon cher frère. »

29Plus d'informations sur cette traduction in : Klaus vom Orde, « Der Quietismus Miguel de Molinos bei Philipp Jakob Spener », in : Hartmut Lehmann, Heinz Schilling, Hans-Jürgen Schrader (éds), Jansenismus, Quietismus, Pietismus, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2002 p. 114.

30Philipp Jakob Spener, Letzte Theologische Bedencken, Halle, 1711 (17212), vol. 1, p. 24.

31Ibid., p. 25.

32Ibid., p. 25-74 ; cf. Klaus vom Orde, « Antoinette Bourignon dans l’évaluation de Philipp Jakob Spener et sa réception dans la tradition piétiste », Pietismus und Neuzeit 26 (2000), p. 50-80.

33P. J. Spener, Letzte Bedencken, vol. 1, op. cit., p. 93-98.

34« Wüßten aber die Röm. Geistlichen in Schlesien von Poirets gantzer lehr/ so würden sie nicht allein gern sehen/ sondern selbs befordern/ daß des mannes bücher bey den unsrigen in ihrem land nicht allein von geistlichen sondern auch von andern leuten fleißig gelesen und beliebet würden; als welche capabel sind/ die leute darzu zu disponiren/ daß bey vorseyender päpstischen gewaltsamer verfolgung alles fein bald un ohne vieles leiden auszustehen sich accommodire. » (ibid., p. 95).

35Ibid. : « Où vont ses conseils caritatifs pour renforcer les nouveaux convertis en France... ». Cet ouvrage de Poiret est d’abord publié sous le titre complet La Paix Des Bonnes Ames dans tous les Partis du Christianisme [...], Amsterdam, 1687. On connaît deux traductions allemandes : Irenicum Universale, cf. note 53 infra et Vollkommene Gewissen = Ruhe der Frommene [...], Frankfurt/Leipzig, 1714.

36P. J. Spener, Letzte Bedencken, op. cit., vol. 1, p. 95.

37Pierre Poiret, L’Œconomie Divine, Amsterdam, 1687.

38J. Spener, Letzte Bedencken, op. cit., vol. 1, p. 93 s.

39Un mouvement antitrinitaire, qui prend son nom de son leader Fausto Sozzini, qui a rejeté l’unité essentielle du Père et du Fils (dans son enseignement au sujet de la trinité).

40J. Spener, Letzte Bedencken, op. cit., vol. 1, p. 95 : « Daher wir von Herrn Poiret [...] nichts von der Evangelischen ordnung der seligkeit zu lernen/ ja auch in moralibus nicht schlecht dahin ihm zu trauen haben. »

41Ibid., vol. 2, p. 265-269. Lettre du 14 novembre 1703 à Theodor Crüger.

42Theodor Crüger (dates de naissance et de mort inconnues), pasteur en 1700 de la paroisse germanophone de Riga, suspendu en 1705 et déchargé en 1708, (cf. Karl Eduard Napiersky, Beiträge zur Geschichte der Kirchen und Prediger in Livland, Zweites Heft, Erster Theil, Mitau 1850, 44 s. ; Rigaische Stadt=Blätter für das Jahr 1816, Riga 1816, 153-157, 161 s.).

43Spener à Crüger [cf. note 40 supra], 266, f : « [...] den locum tertium der seelen nach dem tode will er aus 1.Cor. 3/13.14.15 und aus Poireti oeconomia behaupten. »

44Spener à Breckling (lettre du 22 juillet 1701) : (Forschungsbibliothek Gotha, Chart. B 198, fol. 420r-v : « Herr Poiret [...], von welchem mir wißend, wie geliebter Bruder auch noch letzt schriebe, daß er sie gleichsam anbete. » (fol. 420v) publié in : Johann Gerhard Meuschen, Eröfnete Bahn Des wahren Christenthums [...], Francfort, 1716, 1034-1040 ; cfSpener, Letzte Bedencken [vid. note 29] vol. 1, 95 : « da er die Antoinette Bourignon so hoch erhebet, daß es nur fehlet sie anzubeten, [...] ».

45Ibid., p. 95 : « Was betrifft die satisfactionen und iustification ziemlich mit den Socinianern und Papisten übereinstimmt. », cité d’après la deuxième édition, car la première comporte des erreurs.

46Cf. Ap 18.

47A. Tholuck, Das kirchliche Leben, Berlin, Wiegandt & Grieben, 1862, p. 48.

48A. W. Böhme (1673-1722), après avoir étudié à Halle et avoir été professeur à la cour de Waldeck et, peu de temps auparavant, aumônier à Halle du prince danois Corsort Georg de Danmark, cf. Arno Sames, Anton Wilhelm Böhme, vol. 26, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1990 ; Daniel L. Brunner, Halle Pietists in England: Anthony William Boehm and the Society for Promoting Christan Knowledge, vol. 29, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1993.

49Cf. A. Sames, Anton Wilhelm Böhme, op. cit., p. 103.

50Der Göttliche Liebes-Weeg Unter dem Creutz [...] / in Italiänischer Sprache ursprünglich beschrieben durch Catharinam von Genua. Jetzo aber [...] aus des Herrn Poirets Frantzösischer Ubersetzung ins Teutsche überbracht [...], Halle, 1701.

51Wahre Grund=Sätze Recht=Christlicher Kinderzucht. [...]. Aus der Frantzösischen Sprache treulich übersetzet [...], [Halle], 1704.

52Cf. A. Sames, Anton Wilhelm Böhme, op. cit., p. 102. Hertzens-Theologie [...] / aus der Frantzös. Ed. des Herrn Poirets ins Teutsche übers, 2 Theile, Francfort et Leipzig, 1702.

53A. W. Boehme connaîssait probablement le livre de Poiret Irenicum Universale, Oder Gründliche Gewissen=Ruhe Aller Frommen Hertzen [...], Amsterdam, 1702, une traduction allemande de La paix des bonnes âmes.

54J. Lange (1670-1744), professeur à Halle en 1709 (cf. Udo Sträter, « Lange, Joachim », Religion in Geschichte und Gegenwart 4 5 (2002), p. 70).

55Dissertationum antipoiretianarum dodecas [...], Halle 1719 et 1720.

56S. Urlsperger à J. A. Bengel (lettre du 7 juin 1721), J. A. Bengel, Briefwechsel, Briefe 1707-1722, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2008. Texte zur Geschichte des Pietismus = TGP, VI.1], lettre no 252). Il s’agit d’un appendice de la lettre d’Urlsperger à Bengel, qui est une copie d’une lettre de Pritius à Urlsperger.

57S. Urlsperger (1685-1772), pasteur à Augsbourg (cf. Reinhard Schwarz, Samuel Urlsperger (1685-1772) : Augsburger Pietismus zwischen Außenwirkungen und Binnenwelt, Berlin, Akademie Verlag, 1996).

58J. G. Pritius (1662-1732), 1711 prédicateur principal à Francfort (cf. Johannes Wallmann, « Pritius, Johann Georg », Religion in Geschichte und Gegenwart 4 6 (2003), p. 1668 ss. ; Ernst Benz, Die protestantische Thebais. Zur Nachwirkung Makarios des Ägypters im Protestantismus des 17. und 18. Jarhunderts in Europa und Amerika, Wiesbaden, Akademie der Wissenschaften und der Literatur, 1963, p. 29-31).

59« Communicavit et P[etrus Poiretu[s] mihi homiliam nondu[m] editam ex M[anu]sc[ripto] Bibliothecae Colbertinae desceripta[m] [...] », J. A. Bengel, Briefwechsel, Briefe 1707-1722, op. cit., ligne 12 et suiv.

60J. A. Bengel, Briefwechsel, Briefe 1707-1722, op. cit., ligne 15.

61L. Brunnquell (1631-1689), pasteur au Wurtemberg, accusé d’enseigner le chiliasme et d’être un adhérent de J. Böhme, deux fois renvoyé, et pasteur à Flehingen en 1685, cf. M. H. Jung, « Brunnquell, Ludwig », Religion in Geschichte und Gegenwart 4 1 (1998), p. 1802 et suiv.

62E. Zeller (1652-1705), prédicateur à Göppingen, congédié en raison d’enseignements « hérétiques », après avoir visité Francfort et vécu à Hambourg, pasteur à Wallau en 1696, cf. Karl August Zeller, Die Familie Zeller aus Martinszell, Stuttgart, Martinszeller Familienvereins, 1974, p. 196.

63J. J. Zimmermann (1642-1693), diacre à Bietigheim, influencé par Brunnquell, devint un adepte de Jakob Böhme, ayant prophétisé la venue du millénaire. Il a été écarté en 1686. Après avoir visité Francfort et vécu à Hambourg, il meurt à Rotterdam, alors qu’il voulait émigrer en Pennsylvanie, cf. Johannes Wallmann, « Zimmermann, Johann Jakob », Religion in Geschichte und Gegenwart 4 8 (2005), p. 1862 et ss.

64Martin Brecht, « Der württembergische Pietismus », in : Martin Brecht, Klaus Deppermann et al., Geschichte des Pietismus, vol. 2, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1995, p. 230-237 [225-295].

65Cf. Gottfried Mälzer, Johann Albrecht Bengel, Stuttgart, Calwer, 1970, 27f.

66Johann Christian Friedrich Burk, Dr. Johann Albrecht Bengel’s Leben und Wirken, Stuttgart, J. F. Steinkopf, 1831, p. 8. Cet essai n’a pas été imprimé, mais il a reçu un éloge exceptionnel dans le « Corona Tubingense 1718 ».

67Caspar Neumann (1648-1715), pasteur et inspecteur à Breslau, bien connu comme auteur d’hymnes spirituels ; cf. Hildegard Zimmermann, Caspar Neumann und die Entstehung der Frühaufklärung. Ein Beitrag zur schlesischen Theologie- und Geistesgeschichte im Zeitalter des Pietismus, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1969. La correspondance entre Neumann et Bengel est publiée dans : J. A. Bengel, Briefwechsel, Briefe 1707-1722, op. cit., lettres no 18, 21 et 22. Le principal sujet de cette correspondance était la signification du terme hébreu קדש.

68« Nec omnino, hac q[ui]dem in caussa, reprobanda videbitur Theologia Poireti, qui Oecon. Lib. div. 1, c. 1, art. 14-21 & cap. 2, art. 4. 7 quot modis mihi, etsi indirecte, faveat, longum edisserere ». Bengel à Neumann, lettre du 8 juillet 1712, lignes 315-335.

69Johann Albrecht Bengel, Briefwechsel, Briefe 1707-1722, lettre no 274, ligne 27 (lettre du 30 janvier 1722).

70Bengel à G. M. Seeger, (lettre du 10 et 11 mars 1722), J. A. Bengel, Briefwechsel, Briefe 1707-1722, op. cit., lettre no 274, lignes 12-14 ; P. Poiret, De Eruditione Solida, Superficiaria Et Falsa, Libri Tres, Amsterdam 1692.

71J. A. Bengel, Briefwechsel, Briefe 1707-1722, lettre no 100, lignes 80-101.

72J. W. Jäger (1647-1720), 1680 professeur de philosophie et 1692 de théologie à Tübingen. Cf. M. H. Jung, « Jäger, Johann Wolfgang », Religion in Geschichte und Gegenwart 4 4 (2009), p. 347.

73J. W. Jäger, Nova Purgatio Animae Post Mortem, excocta in cerebro Mad. Bourignion [!], Et Petri Poireti [...], Tübingen, 1716. La préface commence par la déclaration suivante (p. 1 et suiv.) : « Quamquam haec Materia hactenus visa fuerit paene obsoleta, et purgatorium Pontificiorum tantum non extinctum, per solidissimas rationes nostrorum Theologorum : tamen ille ignis hodie praeter spem et opinionem resuscitatus fuit a PseudoPietistis nominatim a Doctore Petersenio [,] Mad. Bourignion [!] et inprimis a Fanaticorum et Enthusiastarum Pimipilo Poireto ». D’autres titres de Jäger sont : Comparatio theologiae Augustanae confessionis cum theologia hodierna fanaticorum et maxime Poiret et Sociorum, Tübingen, 1707 ; Examen Theologiae Novae, & maxime Celeberrimi Dn. Poireti [...], Francfort/Leipzig 1708.

74J. W. Jäger, De Theologia Mystica, Eiusque Processu [...], Tübingen 1707.

75Chr. E. Weismann (1677-1747), influencé par Philipp Jakob Spener, professeur à Tübingen en 1721 (J. Weinhardt, « Christian Eberhard Weismann [...]. Ein Tübinger Theologe zwischen Spätorthodoxie, radikalem Pietismus und Frühaufklärung », in : Udo Köpf (éd.), Die Universität Tübingen zwischen Orthodoxie, Pietismus und Aufklärung, Ostfildern, Leinfelden-Echterdingen, 2014, p. 91-122.

76C. E. Weismann, Institutiones theologiae exegetico-dogmaticae, Tübingen, 1739, p. 475, écrit à propos de Poiret : « Vir alias, quod non negari potest, veritatem serio, et religionis ex principio quaerens, sed, dum ratiocinando et philosophando genio seculi nostri accomodare voluit, huius viae infirmitates & insufficientas saepe experto in se ipso. [...] Et tamen persuasissimus fuit Vir doctus, se harum veritatum, quas nominat, ope, auxiliante Deo, emersisse tandem ex abysso difficultatum, quae circa mali originem et eventus, libertatis regimen, praedestinationis doctrinam, ipsum non parum antea constrinxerint. »

77A. Tholuck, Das kirchliche Leben, op. cit., p. 48.

78F. Chr. Oetinger (1702-1782), influencé par J. A. Bengel, après avoir étudié à Tübingen, en voyageant à travers l’Allemagne il fait l’expérience de la Kabbale juive et rencontre Nikolaus von Zinzendorf, le chef de la communauté morave ; après avoir enseigné pendant une courte période à Halle, il devient pasteur dans plusieurs endroits du duché de Wurtemberg ; ses idées théologiques (la « philosophia sacra » pansophique) sont plutôt controversées, cf. Hermann Ehmer, « Oetinger, Friedrich Christoph », Religion in Geschichte und Gegenwart 4 6 (2003), p. 460.

79R. Breymayer, « Friedrich Christoph Oetinger and Emblematics », in : F. Chr. Oetinger, Biblisches und Emblematisches Wörterbuch, Teil 2 (TGP, VII/3), p. 43 ss.

80Cf. la déclaration de Jäger : « Scriptus est inprimis contra Poiretum ; subtilis ingenii hominem, et qui, si intra Verbi Divini Terminos substitisset, inter primos seculi nostri Theologos referri posset. », J. W. Jäger, Examen, op. cit., a2v. Même dans son « Systema theologicum [...] », dans les différents points qu’il aborde, Poiret est souvent l’un des adversaires dont il est question (par exemple : vol. 1, p. 43 et suiv., 51 et suiv., 55 ; vol. 3, p. 10 et suiv., 35 et suiv., 50 ; vol. 4, p. 19, 285).

81G. A. Krieg, Der mystische Kreis, art. cit.

82J. W. Petersen (1649-1727), surintendant à Lüneburg en 1688, en 1692 il doit renoncer à sa fonction parce qu’il encourageait le chiliasme et l’enthousiasme ; avec sa femme Johanna Eleonora, il a écrit de nombreux textes théologiques, en particulier sur la résurrection des martyrs au début du millénaire, l’apocatastase et d’autres sujets accusés d’hérésie, cf. Markus Matthias, Johann Wilhelm et Johanna Eleonora Petersen. Eine Biographie bis zur Amtsenthebung Petersens im Jahre 1692, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1993 ; R. Albrecht, Johanna Eleonora Petersen. Theologische Schriftstellerin des frühen Pietismus, Göttingen, Vandehoeck & Ruprecht, 2005.

83J. W. Petersen, Das Geheimniß Des Erst=Gebohrnen aller Creaturen von CHRISTO JESU Dem GOtt=Menschen/ [...], Francfort, 1711.

84Cf. R. Albrecht, Petersen, op. cit., p. 305, qui note qu’au moins J. E. Petersen connaissait les écrits de Poiret. Elle montre que Johanna Eleonora, à cette époque non mariée et portant le nom de jeune fille « von Merlau », était en contact direct avec Poiret lors de sa visite à Francfort en 1673 et par la suite (cf. supra p. 69).

85Cf. supra p. 73.

86J. W. Petersen, Das ewige Evangelium der allgemeinen Wiederbringung aller Kreaturen [...], voir l. 1698 ; J. W. Petersen, Die verklärte Offenbarung Christi [...], 1706 ; J. W. Petersen, Mysterion Apokatastaseos [...], 3 parties, 1700, 1703, 1710 – Le développement de cette idée dans la théologie des deux Petersen est montré par R. Albrecht, Petersen, op. cit., p. 271-301.

87G. Arnold, Unparteiische Kirchen- und Ketzer-Historie, 2 Teile, Francfort, 1700.

88G. Arnold (1666-1714), après avoir étudié à Wittenberg, est professeur (« informateur ») à Dresde et à Quedlinburg, 1697 puis professeur à Gießen, 1698, il quitte sa fonction et retourne à Quedlinburg, en 1702, pour être pasteur au château d’Allstedt, et à Perleberg en 1707, cf. Erich Seeberg, Gottfried Arnold. Die Wissenschaft und die Mystik seiner Zeit, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1964 ; Dietrich Blaufuß, Friedrich Niewöhner [éds], Gottfried Arnold (1666-1714): mit einer Bibliographie de Arnold-Literatur ab 1714, Wiesbaden, Harassowitz, 1995 ; Jürgen Büchsel, Gottfried Arnold. Sein Verständnis von Kirche und Wiedergeburt, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1970.

89G. Arnold, Ketzer=Historie, op. cit., Th. III, C. XVI (« D’Antoinette Bourignon et de plusieurs autres femmes / ainsi que de Petro Poiret »), p. 150-172.

90Ibid. p. 164 : « En ce qui concerne les autres circonstances de cet homme / je passe devant la même chose ici principalement à cause des personnes / qui sont encore en vie / (comme M. Poiret vit encore dans la solitude près de Leyden à Rinßburg) / il n’est pas dans mon intention d’écrire sur eux / de mon projet. »

91Ibid., p. 164-170.

92Ibid., p. 165.

93Ibid.

94Ibid., p. 166-169.

95Ibid., p. 166.

96Theosophia pneumatica, oder / Geheime Gottes=Lehre [...], 1710 Cf. les nouvelles éditions avec (différents) commentaires : Hans-Jürgen Schrader, « Johann Friedrich Haugs radikalpietistischer “Studenten-Gesang” als “Anweisung zur Seligkeit in allen Facultäten” », in : Id., Literatur und Sprache des Pietismus : ausgewählte Studien, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2019, p. 633-655 ; et Klaus vom Orde [éd.], Pietas et eruditio : pietistische Texte zum Theologiestudium, Leipzig, Evangelische Verlagsanstalt, 2016, p. 191-197.

97Hans Schneider, « Johann Arndt and the Macarian homilies », in : Id., Der fremde Arndt : Studien zu Leben, Werk und Wirkung Johann Arndts, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2006, p. 27.

98G. Tersteegen (1697-1769), après sa scolarité, il est apprenti chez un marchand ; il entre en contact avec des piétistes, qui le mènent à une vie rigoureuse, séparée du monde ; il traduit de nombreux textes, notamment de mystiques français (par exemple Labadie, Madame Guyon), et devient un écrivain productif et un chef spirituel, cf. Cornelius Pieter van Andel, Gerhard Tersteegen, Neukirchen et Düsseldorf, Erziehungsverein und Presseverband der Evangelischen Kirche im Rheinland, 1973.

99C. P. van Andel, Gerhard Tersteegen, op. cit., p. 232.

100Gerhard Tersteegen, Briefe, éd. Gustav Adolf Benrath, en collab. avec Ulrich Biester et Klaus vom Orde, Gießen/Göttingen, Brunnen Verlag/Vandenhoeck & Ruprecht, 2008, lettre no 739 (Gerhard Tersteegen, Ich bete an die Macht der Liebe, Gießen/Bâle, Brunnen Verlag, 1997, p. 192-199).

101F. C. Oettinger, Die unerforschliche Wege des Herunterlassung Gottes [...], Leipzig 1735, 5r (cf. à ce propos : H.-J. Schrader, « Madame Guyon, Pietismus und deutschsprachige Literatur », in : H.-J. Schrader, Literatur und Sprache des Pietismus, op. cit., p. 436.

102Gerhard Tersteegen, Leben heiliger Seelen, t. 1, 1733, A2r.

103C. P. van Andel, Gerhard Tersteegen, op. cit., p. 231.

104Ibid., p. 232.

105Ce livre est écrit en 1724, mais il n’est publié qu’après sa mort : Gerhard Tersteegen, Unparteiischer Abriß Christlicher Grundwahrheiten, Speldorf, 1801, cf. C. P. van Andel, Gerhard Tersteegen, op. cit., p. 26.

106G. Tersteegen, Unparteiischer Abriß Christlicher Grundwahrheiten, op. cit., p. 135 : « Eilfters Kapitel. Von der Haushaltung Gottes mit seiner Kirche unter der Zeit der Verheissung ».

107E. Seeberg, Gottfried Arnold, op. cit., p. 547 ; Heinrich Forsthoff, « Tersteegens Mystik », Monatshefte für Rheinische Kirchengeschichte 12 (1918), p. 134, démontre également le lien étroit entre l’« Abriß » et l’« œconomie » de Poiret, mais il rejette la paternité de Tersteegen et suggère que Wilhelm Hofmann en est l’auteur (ibid., p. 134 et ss).

108Horst Weigelt, « Die Allgäuer katholische Erweckungsbewegung », in : M. Brecht, K. Deppermann et al., Geschichte des Pietismus, vol. 3, op. cit., p. 85-111 (et surtout p. 86 : les protocoles de l’Inquisition montrent l’existence de livres, écrits par Christian Hoburg, G. Arnold, P. Poiret et A. Bourignon, dans les bibliothèques interrogées ; cf. la liste des 40 auteurs in : Eckhard Hagedorn, Erweckung und Konversion: der Weg des katholischen Priesters Aloys Henhöfer (1789-1862) in die evangelische Kirche, Giessen/Bâle, Brunnen-Verl., 1993, qui appartiennent pour la plupart à la tradition piétiste ou piétiste radicale.

109J. E. Goßner (1773-1858), 1796 prêtre catholique, 1820-1824 emploi à Saint-Pétersbourg, 1826 conversion à l’Église protestante, 1836 fondateur de la « Goßner-Mission » ; cf. Martin Laube, « Goßner, Johannes Evangelista », Religion in Geschichte und Gegenwart 3 (2000), p. 1093 ; Horst Weigelt, « Johann Evangelista Goßner und Tersteegen », in : D. Meyer et U. Sträter éd., Zur Rezeption mystischer Traditionen im Protestantismus, op. cit., p. 305-312.

110A. Henhöfer (1789-1862), d’abord prêtre catholique, influencé par l’« Allgäuer Erweckungsbewegung » et le piétisme wurtembergeois ; conversion à l’Église protestante puis pasteur à Spöck ; principal représentant du mouvement de réveil au Grand-Duché de Bade (cf. E. Hagedorn, Erweckung und Konversion, op. cit.).

111G. Tersteegen, Leben heiliger Seelen, op. cit.

112Concernant Henhöfer, cf. Hagedorn, Erweckung und Konversion, op. cit., p. 345 ; Gerhard Schwinge, Katalog der Henhöfer-Bibliothek in der Landeskirchlichen Bibliothek Karlsruhe, Karlsruhe, Verl. Evang. Presse-Verb. für Baden, 1989.

113Johann Heinrich Jung-Stilling, Theobald oder die Schwärmer, 2 vol., Francfort et Leipzig (1784/85) ; cf. l’extrait de ce livre dans : Veronika Albrecht-Birkner (éd.), Johann Heinrich Jung-Stilling, Leipzig, Evangelische Verlagsanstalt, 2017, p. 97-143 ; la phrase « ein gelehrter rechtschaffener Mann » se trouve à la page 116. Sur l’influence de Jung-Stilling à travers des auteurs mystiques, cf. G. Schwinge, « Jungs-Stillings Lektüre », in : G. Schwinge, Johann Heinrich Jung-Stilling (1740-1817), « Patriarch der Erweckung », op. cit., p. 158 : « (Il) a cherché [...] la tradition des grands de la littérature d’édification, Arndt et Arnold, ainsi que la tradition du mysticisme quiétiste, surtout catholique français (Bourignon, Guyon, Fénelon, Poiret) et de la Théosophie plus ancienne [...]. »

114J. H. Jung-Stilling (1740-1817), conseiller secret à la Cour par le grand-duc Karl Friedrich von Baden, un auteur productif d’œuvres spirituelles ; cf. Gerhard Schwinge, Jung-Stilling als Erbauungsschriftsteller der Erweckung : eine literatur- und frömmigkeitsgeschichtliche Untersuchung seiner periodischen Schriften 1795-1816 und ihres Umfelds, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1994 ; Id., Johann Heinrich Jung-Stilling (1740-1817), « Patriarch der Erweckung »: Beiträge aus 26 Jahren Jung-Stilling-Forschung, Siegen/Ubstadt-Weiher, Jung-Stilling-Gesellschaft/Verlag regionalkultur, 2014.

115J. H. Jung-Stilling, Theobald oder die Schwärmer, op. cit., p. 21 : « Ce Poiret, tant par cette œuvre [la traduction des textes de Bourignon, et d’autres ; KvO], que par son mode de vie très moral et bienveillant autour de lui, a suscité un mouvement extraordinairement intense aux Pays-Bas [...] de là, la puissance de l’enthousiasme s’est répandue dans toute l’Allemagne. »

116Dieter Lange, Eine Bewegung bricht sich Bahn, Giessen/Dillenburg, Brunnen/Gnadauer, 1979 ; Jörg Ohlemacher, Das Reich Gottes in Deutschland bauen : Ein Beitrag zur Vorgeschichte und Theologie der deutschen Gemeinschaftsbewegung, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1986.

117H. von Redern (1866-1935), poète et auteur de textes spirituels, notamment de biographies sur les mystiques (cf. Günter Balders, « Redern, Hedwig von », in : Helmut Burkhardt, Evangelische Lexikon für Theologie und Gemeinde, vol. 3, Wuppertal, Brockhaus, 1994, p. 1667.

118Par exemple : Hedwig von Redern, Andreas G. von Bernstorff, Ein Werkzeug in Gottes Hand Katharina von Sienas Leben im Lichte von Zeit u. Ewigkeit, Schwerin, i. Mecklb. F. Bahn, 1907 ; Hedwig von Redern, Eine Mutter in Christo: Lebensgang und Dienst der heiligen Theresia nach den Quellen, Schwerin, Bahn, 1924 ; Ead., Der Gottesfreund Johannes Tauler und die Freunde Gottes im vierzehnten Jahrhundert, Schwerin, Bahn, 1923 ; Ead., Die Geschichte einer Seele: Leben, Leiden und Lehren von Jeanne M. B. de la Mothe Guyon ; zusammengefaßt für unsere Tage, Schwerin, Bahn, 1928.

119Cf. Klaus vom Orde, « Die Rezeption der mystischen Tradition in der Nachfolge von Gerhard Tersteegen », in : D. Meyer et U. Sträter (éds), op. cit., p. 336-338 (329-338).