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Christine Chaillot, L’Église assyrienne de l’Orient, Histoire bimillénaire et géographie mondiale

Paris, L’Harmattan (Religions et spiritualité. Série Études), 2020, 221 p.

Jean BOREL

Il devient urgent que, peu à peu, les chrétiens d’Occident, qu’ils soient catholiques ou protestants, apprennent à mieux connaître l’histoire et la culture des églises chrétiennes d’Orient, y compris celle qu’on appelle « non-éphésienne », parce qu’elle n’a pas accepté le concile d’Éphèse en 431. Ces communautés assyriennes ont été en effet extrêmement florissantes et prospères non seulement au Moyen-Orient où elles sont nées, mais également dans le Golfe persique, en Inde, en Asie centrale et en Chine, qui fut atteinte en 631, et ceci jusqu’aux invasions de Tamerlan (1370-1405), dont l’intolérance et la puissance destructrice sont rapidement devenues un obstacle majeur à leur développement. Si, depuis lors, elles ont subi une domination humiliante et douloureuse, ainsi que de graves persécutions, massacres et exils de toutes sortes qui les ont considérablement affaiblies, elles sont malgré tout restées vivantes en manifestant une résistance et une résilience qui forcent l’admiration. Nous remercions Christine Chaillot d’avoir reconstitué de manière aussi significative les événements essentiels de cette histoire bimillénaire de l’Église assyrienne d’Orient et de sa géographie, montrant comment la grande majorité de ses fidèles, qui habitent de moins en moins sur leurs terres ancestrales de Mésopotamie – Irak et Iran actuels –, mais en diaspora, ont réussi à maintenir une vie communautaire malgré tous les problèmes d’adaptation et d’identité qu’ils ont rencontrés dans des cultures qui leur étaient étrangères. Une excellente bibliographie de plus de trente-cinq pages est dressée en fin de volume, donnant pour chacun des neuf chapitres les références à toutes les études historiques, littéraires et doctrinales qui ont été publiées à ce jour, ainsi qu’aux différents sites d’information que l’on peut consulter sur internet. Une chronologie de l’Église assyrienne d’Orient et quelques cartes géographiques font de cette étude une référence importante en français sur ce sujet encore trop mal connu.