Tania Velmans, L’Orient chrétien. Art et croyances
Paris, Picard, 2017, 247 p.
Personne mieux que Tania Velmans ne pouvait écrire cet ouvrage d’initiation à la compréhension des croyances et des arts des chrétiens orientaux, aujourd’hui soumis à des vexations et persécutions destructrices toujours plus violentes. Dans son impuissance, le public occidental, qui ne peut que suivre de loin les événements, reste malheureusement dans la méconnaissance de leur histoire multiséculaire et de l’originalité de leurs cultures religieuses et artistiques. « Or », dit Tania Velmans, « cette originalité riche de sens existe, et il est d’autant plus urgent de le reconnaître que les monuments, livres illustrés, icônes et objets liturgiques qui en témoignent pourraient ne pas résister à la folie des hommes » (p. 7). Avec une vitalité et un dynamisme exceptionnels, et dans l’effervescence spirituelle des premières communautés chrétiennes, les arts de l’Orient chrétien, dès la fin du IIIe s., se sont en effet épanouis dans le vaste espace qui recouvre aujourd’hui la Géorgie, l’Arménie, la Cappadoce, la Syrie, le Liban, Israël, l’ancienne Palestine, l’Égypte copte, la Nubie et l’Éthiopie. Et si toutes ces régions ont été tributaires des influences de la civilisation de Byzance, elles n’ont cessé de vouloir aussi constituer des identités à part sur le plan des différents arts et surtout de l’iconographie. C’est pour nous les faire apprécier à leur juste valeur que les analyses de Tania Velmans sont éclairantes et précieuses. Même si les neuf dixièmes du dense réseau d’églises et de monastères que l’Orient a connu jusqu’au XVe s. est détruit, ce qu’il en reste permet à l’auteur de montrer la profonde cohérence architecturale et iconographique qui l’animait, en rapport avec les doctrines théologiques et religieuses auxquelles ils ont toujours voulu rester fidèles. Les illustrations ont été reproduites avec le plus grand soin pour respecter autant que possible les nuances des couleurs des fresques ou des icônes. Les deux index des noms de personnages et de lieux sont aussi très utiles pour se familiariser avec une nomenclature étrangère difficile à retenir et retrouver les différents passages où ils apparaissent dans l’ouvrage.