Samuel Baud-Bovy et la musique grecque contemporaine
L’activité de Samuel Baud-Bovy dans le domaine de la musique populaire grecque est bien connue. Ce qui l’est moins, c’est son intérêt et son engagement pour l’œuvre des compositeurs grecs contemporains : il a dirigé et enregistré certaines de leurs œuvres. Il a, de plus, entretenu des relations amicales avec quelques-uns d’entre eux pendant de nombreuses années.
C’est un peu par hasard que j’ai été amené à cette constatation. Mais le détour n’est pas sans intérêt, car il nous fait passer par l’un des plus importants compositeurs grecs contemporains : Nicos Skalkotas1.
Mon établissement en Grèce, en 1976, me fut grandement facilité par les suggestions et conseils de Samuel Baud-Bovy et Bertrand Bouvier. Ils m’ont mis en contact avec certaines personnalités de la musique grecque. Je ne mentionnerai aujourd’hui que Yannis Papaïoannou2.
Dès notre premier contact, Papaïoannou me proposa de m’occuper des Archives Skalkotas. A sa mort en 2000, j’ai entrepris de rechercher certains manuscrits ayant figuré aux Archives et disparu. C’est ainsi que je découvris une note de Papaïoannou de la fin des années cinquante précisant que le manuscrit du 1er concerto pour piano de Skalkotas aurait été envoyé à Baud-Bovy ou à la Radio Suisse Romande (RSR) en vue de l’exécution de l’œuvre sous la direction du musicien genevois. Il se serait agi d’une première mondiale3. Il est permis de supposer que Marica Papaïoannou4 en aurait été la soliste. Je pris contact avec la RSR. Aucune trace du manuscrit ne fut trouvée. Apparemment, l’œuvre ne fut ni interprétée en public ni enregistrée.
Cette recherche me permit cependant de constater que Baud-Bovy avait enregistré à Genève, dès 1955, des œuvres de compositeurs grecs contemporains d’orientations très différentes : les Variations et fugue sur un thème populaire grec5 d’Antiochos Evanghélatos, les Quatre mélodies pour soprano et orchestre6 d’Andréas Nézéritis, le Concerto pour orchestre7 et le Concerto pour violoncelle et orchestre8 de Yorgos Sicilianos9.
Evanghélatos10 et Nézéritis11 sont parmi les plus importants représentants de la deuxième génération de l’Ecole nationale, tandis que l’œuvre de Yorgos Sicilianos12 s’inscrit dans le cadre de la musique résolument contemporaine.
Baud-Bovy et Sicilianos entretinrent durant de nombreuses années des liens amicaux. Il en résulte une importante correspondance ; les lettres de Baud-Bovy ont été conservées aux Archives Sicilianos13. L’épouse de ce dernier, qui assurait sa gestion, en a obligeamment mis quelques-unes à ma disposition. On y voit différentes facettes de l’intérêt du musicien genevois pour la musique grecque contemporaine, notamment son engagement à faire jouer cette musique, l’affirmation de son jugement esthétique et son désir de connaître de nouvelles œuvres.
L’engagement
Les enregistrements à eux seuls pourraient être la preuve de l’engagement de Baud-Bovy en faveur de la musique grecque contemporaine. Le plus ancien conservé à la RSR date de décembre 1955. Il est intéressant de souligner d’emblée que ses efforts allèrent au-delà de l’exécution et de l’enregistrement des œuvres.
Dès 1965, il tenta de diriger Synthèse14 de Sicilianos à Genève, mais sans succès. A la faveur d’un contrat avec la Radiophonie Nationale grecque, il proposa de diriger et d’enregistrer cette œuvre à Athènes, lors de ses « services » du 10 novembre de la même année. Dans une lettre du 6 juin 1965, il en informa le compositeur : « Jusqu’à présent je n’ai pas trouvé moyen de jouer ici Synthèse. Mais la Radio Nationale a accepté que je consacre à l’enregistrement de l’œuvre les services que je dirigerai à Athènes le 10 novembre. »15
Le Concerto pour violoncelle et orchestre, enregistré avec l’Orchestre de la Suisse Romande en 1970, occupa Baud-Bovy dès 1968, quand il se mit à la recherche d’un soliste. C’est ainsi qu’il contacta Aurora Natola16 ; il en informa Sicilianos dans sa lettre du 21 février 1968 : « En ce qui concerne le concerto, j’ai téléphoné à Natola à son retour du Nord. Elle a différents projets et n’a pas le temps actuellement. Nous avons convenu de nous rencontrer en mars et j’essaierai de la convaincre de jouer le concerto. Elle n’a pas encore eu le temps de le regarder. »17
La recherche d’un soliste adéquat met en évidence un aspect caractéristique de l’engagement de Baud-Bovy : sa volonté de jouer l’œuvre dans les meilleures conditions possibles. En effet, l’exécution médiocre d’une œuvre connue serait immédiatement perçue comme telle par le public ; dans le cas d’une œuvre nouvelle, ce serait le compositeur que l’on trouverait mauvais, non l’exécution.
Cela explique que Baud-Bovy se soit d’abord adressé à Aurora Natola, le choix d’un soliste étant toujours une question délicate, à plus forte raison lorsqu’il s’agit de musique dodécaphonique. Connaissant cette musicienne, Baud-Bovy était sûr de trouver en elle les qualités requises pour l’exécution du concerto : elle était une excellente soliste, très au fait de la musique contemporaine.
Avant même de recevoir la réponse d’Aurora Natola, Baud-Bovy écrivit à Sicilianos : « Si d’ici là vous pouvez m’envoyer une réduction pour piano, j’essaierai d’en tirer quelque chose afin de l’accompagner. »18
Cette demande avait un double objectif. D’une part, il s’agissait d’une œuvre nouvelle ; en jouant lui-même la partie d’orchestre au piano, il pouvait faire entendre l’œuvre à la soliste, facilitant ainsi sa compréhension de la partie solo qu’elle avait à interpréter et le sens de son dialogue avec l’orchestre. D’autre part se posait la question pratique des répétitions sans orchestre, au cours desquelles chef et soliste s’entendent habituellement sur différents points d’interprétation.
Pour des raisons qui n’apparaissent pas dans la correspondance que j’ai pu consulter, Natola renonça à jouer le concerto. Baud-Bovy n’abandonna cependant pas son projet. Ce n’est que plus d’une année après, le 1er juillet 1969, qu’il put annoncer à Sicilianos avoir trouvé le soliste adéquat : « J’ai enfin trouvé un violoncelliste19 disposé à étudier votre concerto. C’est l’un des nouveaux membres de notre orchestre et l’un des rares à comprendre quelque chose à la musique contemporaine. Le studio de la Radio est d’accord de faire un enregistrement. »20
Après avoir trouvé dans la personne de Frank Dunand le soliste du concerto et obtenu l’accord de la RSR pour l’enregistrement de l’œuvre, Baud-Bovy précisa dans sa lettre du 1er juillet 1969 à Sicilianos : « Nous avons exigé deux répétitions. »21 Cela nous amène à souligner le soin que mettait le musicien à l’organisation des concerts et des sessions d’enregistrement. On en trouve déjà la trace dans plusieurs de ses lettres antérieures, notamment concernant l’enregistrement de Synthèse à la Radiophonie Nationale grecque en 1965.
Le 6 juin 1965, Baud-Bovy fit part à Sicilianos de son souci de disposer des meilleurs instrumentistes possibles. Il semble qu’il en avait déjà fait part à Siaskas, de la Radiophonie Nationale, dans un précédent courrier. La réponse de ce dernier ne le satisfit point, car il se contentait de renvoyer la question à une date ultérieure : « Nous définirons le nombre des membres de l’orchestre à cordes dont nous avons besoin lors de votre arrivée à Athènes. »22 Et Baud-Bovy d’insister, demandant à Sicilianos de s’occuper lui-même de la question : « Mais ce sera trop tard pour s’assurer d’avoir les meilleurs. Si vous n’avez pas d’objection, je vous demanderai de vous en occuper sur place et dès maintenant afin que nous puissions jouer l’œuvre dans les meilleures conditions. »23 L’insistance de Baud-Bovy était dictée par l’importance qu’il accordait à la mise en valeur de l’œuvre exécutée en général, mais surtout en musique contemporaine où – plus que dans les pièces du répertoire – il est nécessaire de pouvoir compter sur des exécutants plus habiles et aptes à affronter des situations musicales ou techniques inconnues.
Le 8 septembre 1965, il relate au compositeur les difficultés rencontrées dans la préparation de l’enregistrement : « C’est une belle œuvre dont l’écriture très élaborée n’enlève rien à sa fraîcheur ni à sa vitalité. Mais…, mais…, impossible d’en réussir une bonne exécution en deux répétitions, même de longue durée. (…) Il n’est pas question de la qualité des exécutants. Je dirais la même chose à propos de l’Orchestre de la Suisse Romande. L’œuvre est difficile, avant tout le cinquième mouvement, et pour qu’elle sonne agréablement, il faut qu’elle semble facile. »24 Il proposa alors deux solutions : soit d’obtenir de la Radiophonie Nationale un service supplémentaire, soit de se limiter à l’enregistrement de trois mouvements. C’est la seconde alternative qui fut finalement adoptée.
Le jugement esthétique
La remarque qui précède au sujet de Synthèse soulève la question de la notation musicale et de son efficacité. La notation n’est que le moyen de transmettre l’idée et la pensée musicales ; il est donc préférable qu’elle facilite la tâche de l’exécutant en vue du seul objectif impératif : une réalisation sonore adéquate.
Baud-Bovy revint sur cette problématique à l’occasion de l’enregistrement du Concerto pour violoncelle. Le 8 novembre 1970, il répondit à une lettre de Sicilianos, où le compositeur lui exprimait sa satisfaction – tout en faisant probablement quelques remarques à propos d’une certaine infidélité à la partition dans les nuances de tempo : « Cela m’a fait grand plaisir que vous ayez trouvé satisfaisante l’exécution de votre Concerto. »25 Il ajoute ce commentaire éloquent au sujet de la technique de composition : « Je pense qu’un jour vous pourriez arriver au même résultat avec moins d’exigences techniques. (…) D’ailleurs vous-même ne respectez pas toujours les subtiles nuances rythmiques que vous notez dans la partition. Et cela n’altère en rien l’atmosphère si impressionnante de l’œuvre. N’est-ce point la preuve que vous pourriez éviter certaines formes d’écriture trop extrêmes, qui chez de nombreux jeunes compositeurs finissent par n’être qu’une sorte de coquetterie ? »26
La sensibilité de Baud-Bovy à la création contemporaine transparaît dans un autre passage de cette même lettre, au sujet de deux autres compositeurs grecs contemporains : « Les compositions de Gazouléas27 ne me disent rien. Quant à Adamis28, il a certes du talent, mais son style déclamatoire m’est tout à fait insupportable et me paraît ne pas convenir au fond sonore. »29
Le désir de connaître de nouvelles œuvres
Dans ses lettres à Sicilianos, Baud-Bovy fait donc preuve de son intérêt marqué pour la création contemporaine. Il demande constamment au compositeur de lui montrer ses partitions, qu’il lit avec grande curiosité et commente dans ses messages brefs, limités à une simple carte. Le 1er juillet 1969, il évoque les Perses, c’est-à-dire l’Επίϰλησις pour récitant, chœur d’hommes et douze exécutants30 : « Ce sera très impressionnant. »31 Le 8 novembre 1970, il demande à Sicilianos de lui envoyer la partition des Perspectives pour grand orchestre32 qu’il « lirait très volontiers »33. Enfin, dans sa lettre du 5 juin 1978, il se réfère à La Dame du clair de lune34, dont il envisageait probablement une exécution en Suisse : « Le poème de Ritsos, dois-je avouer, à la première lecture, m’a paru sans profondeur et artificiel ; c’est vous qui me l’avez fait juger plus justement et sentir le désespoir étouffant qu’il dégage. (…) Une traduction française de La Dame du clair de lune demanderait une réadaptation complète de la mélodie. (…) Les Suisses ne sont pas assez connaisseurs de l’anglais pour apprécier l’œuvre en traduction anglaise. Il serait préférable, je crois, qu’ils suivent l’œuvre en grec avec une bonne traduction française sous les yeux. »35 On aura remarqué que Baud-Bovy envisage ici plusieurs aspects d’une œuvre : la musique elle-même, mais aussi la compréhension des paroles par le public. Cette conception pluridimensionnelle des œuvres est caractéristique de la pensée du musicien et lettré qu’il était. Toute sa carrière l’a démontré.
Dans cet exposé, je me suis limité aux lettres que Baud-Bovy a envoyées à Sicilianos. Elles m’ont permis d’éclairer un aspect peu connu de ses activités : soucieux de bien connaître l’avant-garde grecque de l’époque, il a dirigé des œuvres de compositeurs grecs contemporains. Des lettres de Baud-Bovy conservées dans d’autres archives pourront, espérons-le, élargir nos connaissances à ce sujet.
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1 Chalcis 1904-Athènes 1949. Diplôme de violon en 1920. 1921-1923 : poursuite de ses études à Berlin. En 1923, il abandonna son instrument pour s’adonner exclusivement à la composition. Ses professeurs furent Kurt Weill, Philipp Jarnach et, finalement, Arnold Schönberg de 1927 à 1931. En 1933, il rentra en Grèce. Il y connut, jusqu’à sa mort, l’hostilité du monde musical régnant (l’Ecole nationale). La plus grande partie de son œuvre est dodécaphonique, mais il composa aussi des œuvres tonales et modales.
2 1915-2000. Urbaniste, architecte, musicologue et ami de Baud-Bovy. Il fut un ardent promoteur de la musique contemporaine en Grèce. C’est essentiellement à lui que l’on doit la découverte et la diffusion de l’œuvre de Skalkotas.
3 Skalkotas a composé ce concerto à Berlin en 1931, à la fin de ses études auprès de Schönberg. Le manuscrit de l’œuvre, resté à Berlin quand Skalkotas revint en Grèce en 1933, fut découvert en 1954 chez un antiquaire berlinois par Georges Hadzinicos, qui en donna la première exécution à Athènes en été 1978, avec l’Orchestre symphonique de Lorraine dirigé par Michel Tabachnik.
4 1904-1994. Sœur de Yannis Papaïoannou, amie de Skalkotas et de Baud-Bovy.
5 Composées en 1947.
6 Composées en 1934.
7 Composé en 1954.
8 Composé en 1963.
9 Les sessions d’enregistrement eurent lieu à Genève les 26 décembre 1955 (Evanghélatos), 21 juin 1957 (Nézéritis), 15 novembre 1961 et 9 mai 1970 (Sicilianos).
10 1903-1981.
11 1897-1980.
12 1920-2005.
13 Actuellement aux Archives Historiques du Musée Bénaki.
14 Cette œuvre date de 1962 ; elle est écrite pour double orchestre à cordes et percussion.
15 « Ίσαμε τώϱα δε βϱήϰα τον τϱόπο να εϰτελέσω εδώ τη Σύνθεση. Αλλά δέχθηϰε το ΕΙP να αφιεϱώσω τα services που θα διευθύνω ϰάτω στις 10.XΙ στην ηχοληψία του έϱγου. » Lorsqu’il écrivait à ses correspondants grecs, Baud-Bovy préférait s’exprimer en grec – à quelques rares exceptions près.
16 Epouse d’Alberto Ginastera, compositeur argentin habitant alors Genève.
17 « Όσο για το ϰοντσέϱτο, τηλεφώνησα της Natola μόλις επέστϱεψε από το Βοϱϱά. Ετοιμάζει διάφοϱα ϰαι δεν ευϰαιϱεί, αλλά συμφωνήσαμε να ιδωθούμε το Μάϱτη ϰαι θα πϱοσπαθήσω να την πείσω για το ϰοντσέϱτο. Δεν πϱόφτασε αϰόμη να το ϰοιτάξη. »
18 « Αν μποϱέσετε ώς τότε να μου στείλετε την παϱτιτούϱα για πιάνο, θα πϱοσπαθήσω ϰάτι να βγάλω να μποϱέσω να την αϰομπανιάϱω. » Lettre du 21 février 1968.
19 Il s’agissait de Frank Dunand.
20 « Βϱήϰα επί τέλους ένα βιολοντσελίστα διατεθειμένο να μελετήση το ϰοντσέϱτο σας. Είναι από τα νέα μέλη της οϱχήστϱας μας ϰαι από τους λίγους που ϰαταλαβαίνουν από σύγχϱονη μουσιϰή. Το Studio συμφωνεί για μια φωνοληψία. »
21 « Βάλαμε όϱο να έχωμε δύο πϱόβες. »
22 « Μου γϱάφει ο ϰ. Σιάσϰας : “Τον αϱιθμόν των μελών της οϱχήστϱας εγχόϱδων που απαιτείται για την εϰτέλεσιν θα ϱυθμίσωμεν άμα τη αφίξει σας εις Αθήνας”. »
23 « Θα είναι όμως αϱγά για να εξασφαλίσωμε τους ϰαλύτεϱους. Αν δεν έχετε αντίϱϱηση, θα σας παϱαϰαλέσω να φϱοντίσετε επί τόπου ϰαι από τώϱα για να μποϱέσωμε να δώσωμε το έϱγο όσο γίνεται ϰαλύτεϱα. »
24 « Είναι ωϱαίο έϱγο που το πολύ δουλεμένο γϱάψιμό του δεν του αφαιϱεί τίποτε από τη φϱεσϰάδα ϰαι τη ζωντάνια του. Αλλά…, αλλά…, αδύνατο με δύο πϱόβες, ας είναι εϰτεταμένες, να πετύχωμε μια ϰαλή απόδοση. (…) Δεν πϱόϰειται για την ποιότητα των εϰτελεστών. Το ίδιο θα έλεγα για την Orchestre de la Suisse Romande. Το έϱγο είναι δύσϰολο, πϱο παντός το ε΄ μέϱος, ϰαι για ν’ αϰούεται ευχάϱιστα πϱέπει να φαίνεται εύϰολο. »
25 « Xάϱηϰα πολύ που βϱήϰατε ιϰανοποιητιϰή την εϰτέλεση του Κοντσέϱτου σας. »
26 « Πιστεύω πως ϰάποτε θα φτάνατε στο ίδιο αποτέλεσμα με λιγώτεϱες τεχνιϰές απαιτήσεις. (…) Ούτε εσείς ο ίδιος δε σέβεστε πάντα τις λεπτές ϱυθμιϰές αποχϱώσεις που σημειώνετε στην παϱτιτούϱα. Κι αυτό δε χαλάει την ατμόσφαιϱα την πολύ επιβλητιϰή του έϱγου. Δεν είναι η απόδειξηπου μποϱούσατε ϰάποτε να αποφύγετε τις γϱαφές τις πολύ στϱυφνές, που ϰαταντάν, σε πολλούς νέους συνθέτες, ένα είδος ϰοϰεταϱίας ; »
27 Stéphanos Gazouléas, né en 1931. Egalement pianiste et chef d’orchestre. Vit en Allemagne depuis 1969, essentiellement à Munich.
28 Michalis Adamis (1929-2013). Fut l’un des premiers compositeurs de musique électronique en Grèce. Son style mêle la musique byzantine et le langage contemporain.
29 « Του Γαζουλέα τα ϰομμάτια δε μου λένε τίποτα. Ο Αδάμης έχει ασφαλώς ταλέντο αλλά το ύφος της απαγγελίας το βϱίσϰω αφόϱητο ϰ’ εντελώς αταίϱιαστο με το fond sonore. »
30 Op. 29, 1968.
31 « Θα είναι πολύ επιβλητιϰό. »
32 Op. 26, 1966.
33 « Την παϱτιτούϱα των Πϱοοπτιϰών ευχαϱίστως θα την διάβαζα. »
34 Op. 41, 1977, opéra de chambre en un acte sur un poème de Yannis Ritsos.
35 « Το ποίημα του Pίτσου που, ομολογώ, όταν το πϱωτοδιάβασα, μου φάνηϰε ϱηχό ϰαι φτιαχτό, με ϰάνατε να το ϰϱίνω πιο σωστά, ϰαι να συναισθανθώ την πνιγεϱή απελπισία που αναδίνει. (…) Μετάφϱαση στα γαλλιϰά της Κυϱίας του Σεληνόφωτος θα απαιτούσε ϱιζιϰή μεταβολή του μέλους. (…) Και δεν είναι αϱϰετά αγγλομαθείς οι Ελβετοί για να χαϱούν το έϱγο σε αγγλιϰή απόδοση. Πιο εύϰολα, θαϱϱώ, θα παϱαϰολουθούσαν τα ελληνιϰά με ϰαλή γαλλιϰή μετάφϱαση στα χέϱια. »