Commentaire de l’Alexandra de Lycophron dans le papyrus de Berlin 16984 ?
S’il est un poème pour lequel on peut imaginer que les commentaires se sont avérés nécessaires dès sa publication, c’est bien l’Alexandra de Lycophron, ce long monologue de messager rapportant une prophétie de Cassandre (nommée ici « Alexandra ») formulée en style énigmatique. Les scholies transmises dans nos manuscrits, et récemment rééditées par Aloïs Leone (2002), mentionnent les noms de deux commentateurs (Théon et Sextion) ; il existe en outre deux paraphrases, mais on se demande si le matériel ne remonterait pas au poète lui-même. En effet, la conscience qu’a Lycophron de la difficulté de son tissu d’énigmes apparaît clairement dans le défi qu’il lance au lecteur à travers les paroles que le serviteur adresse au roi Priam dès le début du monologue, et cette conscience serait parfaitement compatible avec une activité d’exégète qu’il prendrait en charge lui-même.
Dans ce contexte, deux textes transmis sur des papyrus mutilés ont déjà été pris en compte : il s’agit de PSI VI 724 (IIIe s. ap. J.-C.) et de P.Oxy. XXVII 2463 (II/ffle s. ap. J.-C.)2. Récemment (privatim), Stéphanie West s’est posé la question de savoir s’il ne fallait pas considérer comme un élément de commentaire le texte du P.Berol. 16984 daté du IV/Ve siècle (= TrGF II 734b « Adespota »)3 ; son hypothèse est qu’il pourrait s’agir d’une scholie au vers 1203 de l’Alexandra. Elle ouvre ainsi la voie d’une reprise en considération de ce texte pour tenter d’en élucider l’objectif.
Voici le texte tel qu’il se trouve dans les TrGF :
. . .
]κ̣.[
]сαι̣ [
]μ̣εταβλ̣[ηθ-
]oc Φιλύρα̣[
5 ]τηс Ῥέαс [] τ[
] oμóvoc εἰ[c] ἵππον [μετε-
βλή]θη, ἡ δὲ̣ διὰ τὴν μ̣[εταμόρ-
φ]ωсιν ἀπέ̣τεκεν Χε̣[ίρωνα
τὸ]ν ἱπποκένταυρον [
. . . . .
(…) transform (é ?…) Philyra (…) Rhéa (…) il prit la forme d’un cheval, cependant qu’elle, par une conséquence de cette métamorphose, mit au monde Chiron l’hippo-centaure (…).
5 ραιαс ed. pr. 6 -μovoc fort. κρovoc Janko
(congrès de Genève, 19.08.10, scil. Kpóνoc)
Le fragment est présenté comme un schol (ion) marginale ad textum ignotum. On considérera trois possibilités : le « texte inconnu » pourrait être l’Alexandra de Lycophron ; il pourrait être un poème de Pindare ; il pourrait enfin s’agir des Argonautiques d’Apollonios de Rhodes.
1) Si le « texte inconnu » devait être l’Alexandra de Lycophron
a) Ce serait une explication du vers 1203
Le texte expliquerait le nom de Kévranpoc donné dans ce vers à Cronos :
τύμβοс γεγὠc Kένταυροс ὠμόφρων сπορᾶc
lui le cruel Centaure, tombeau de sa progéniture
Le personnage ainsi désigné n’est autre que Cronos. Comme on le voit dans les scholies de l’Alexandra (1200b), l’attribution du nom de « Centaure » à Cronos constituerait une allusion à sa métamorphose en cheval survenue au moment de son union avec l’Océanide Philyra. De cette union naîtra Chiron, le seul des Centaures qui soit issu directement de Cronos. Comme c’est le cas dans le texte du fragment de Berlin, la scholie mentionne à cette occasion les noms de Philyra et de Chiron. De surcroît, le texte mentionne Rhéa (5), ce qui donne à penser que la métamorphose de Cronos se trouvait expliquée par l’arrivée inopinée de Rhéa durant l’union amoureuse de Philyra et de Cronos.
b) Ce serait une explication du vers 670
Les mots qu’il s’agirait d’expliquer seraient alors :
(…) ἀήδων сτεῖα Kενταυροτόνοс
(…) rossignol stérile, meurtrière de Centaures
Habillée d’un singulier de type générique, cette expression désigne en l’occurrence les Sirènes (on se trouve au début de la partie consacrée au retour d’Ulysse, dans une énumération pathétique des épreuves qu’il devra subir). En effet, selon les scholies, les Centaures s’enfuient de Thessalie pour échapper à Héraklès et aboutissent sur l’île des Sirènes, où ces dernières les tuent. Faut-il supposer qu’une mention des Centaures était l’occasion de mentionner l’un des plus célèbres d’entre eux ? Que l’on percevait plus ou moins obscurément le récit de la naissance de Chiron comme l’un des récits de l’origine des Centaures dans leur ensemble ? On peut en douter. En tout état de cause, on observe que les scholies du passage sont moins détaillées que celles du vers 1203. Les Centaures sont simplement donnés pour connus. Dans l’hypothèse où la mention des Centaures justifiait une digression exégétique relative à la naissance de Chiron, on devrait s’étonner que les scholiastes attendent le vers 1203 pour la livrer. C’est peut-être la question du point d’ancrage qui importe ici : visiblement, et contrairement au vers 1203, le vers 670 ne se trouve pas dans un contexte où Cronos doive être nommé.
Dans l’un et l’autre cas, les paraphrases sont de peu de secours et ne font au mieux que confirmer la mort des Centaures chez les Sirènes (P ad 670), le fait que le « rossignol stérile » désigne bien une Sirène (p ad 670), ou encore que le mot « Centaure » désigne Cronos (p ad 1203).
Si l’on procède à la comparaison avec les scholies, la question que l’on peut se poser est de savoir quelle ampleur les auteurs de commentaires accordaient à leurs digressions mythologiques. En effet, le personnage mythologique n’étant jamais isolé d’un contexte relativement vaste, le commentateur doit choisir jusqu’où il compte faire porter son éclairage, et, à la limite, s’il doit commencer « avant la naissance du monde », pour faire écho à l’ironie de Racine dans ses Plaideurs4.
Par pure précaution, on mentionnera ici une possibilité supplémentaire qui serait en rapport avec Lycophron et qui devrait tempérer notre désir de rapprocher le texte de Berlin et l’Alexandra : le texte de notre fragment pourrait se rapporter à une tragédie de Lycophron. On sait que les vingt titres de tragédies transmis par la Souda se rapportent à des sujets qui, parfois, recoupent des segments de l’Alexandra. Nauplios, Télégonos, Éléphénor sont des cas particulièrement évidents, et chacune de ces trois tragédies pouvait de manière vraisemblable contenir une allusion soit à Chiron soit aux Centaures en général, ou plus particulièrement à leur mort chez les Sirènes. On constatera que le terrain devient glissant : si l’on songe à la tragédie, Lycophron n’est plus seul en lice, et l’immense partie perdue des tragiques, qu’ils soient alexandrins ou athéniens, nous inspirera ici la plus grande retenue, celle-là même qui préside au classement de notre texte dans l’édition des Tragicorum Graecorum Fragmenta et dans le catalogue de Mertens-Pack3.
2) Si le « texte inconnu » devait être une ode de Pindare
Considérons les possibilités offertes chez Pindare en les prenant par ordre croissant de vraisemblance.
a) Ce serait une explication d’un passage de la quatrième Néméenne (57-61)
Chiron apparaît dans le récit de cette ode en l’honneur de Timarque d’Égine (datée dubitativement de 473 av. J.-C.) : lorsque le poète évoque Pélée, ce qui convient pour honorer un Éginète vainqueur à Némée (Pélée descend d’Égine et de Zeus), il rapporte à propos de l’aventure survenue dans le triangle formé par Acaste, son épouse Hippolyté, et Pélée, une version selon laquelle Chiron offrit son aide à Pélée en le faisant échapper à la ruse d’Acaste.
60 ἄλαλκε δὲ Χίρων
καὶ τὸ μόρсιμον Διόθεν πεπρωμένον ἔκφερεν
mais Chiron fut son protecteur, et fit aboutir le destin voulu par Zeus
Les scholies du passage n’expliquent aucunement qui sont les Centaures (95b) ni qui est Chiron (98). Leur mention arrive dans un contexte qui correspond à l’aspect « classique » de leur légende. Une digression explicative qui mettrait en œuvre la naissance de Chiron paraît – semble-t-il – disproportionnée pour les commentateurs anciens aux fins d’expliquer la situation évoquée dans ce cas.
b) Ce serait une explication d’un passage de la neuvième Pythique (29-65)
Dans cette ode composée en 474 av. J.-C. en l’honneur du Cyrénéen Télésicratès, le Centaure Chiron apparaît comme interlocuteur d’Apollon : ce dernier lui demande qui est la chasseresse dont il vient de s’éprendre et qui n’est autre que Cyréné.
29 αὐτίκα δ’ ἐκ μεγάρων Χίρωνα προсήνεπε φωνᾶι
‘сεμνὸν ἄντρον, Φιλλυρίδα, προλιπὼν κτλ.’
Sans plus tarder, il interpela Chiron dans sa demeure : « Enfant de Philyra, quitte cette auguste grotte, etc. »
Les scholies, cependant, se bornent à paraphraser le texte sans expliquer quoi que ce soit relativement aux Centaures (50a), voire discutent deux sens possibles de l’adjectif ζαμενήс sans souffler mot de κένταυροс qu’il qualifie. On est conduit à penser que le contexte ne favorisait pas une digression poussant jusqu’à la naissance de Chiron, malgré la présence du qualificatif de Φιλυρίδαс.
c) Ce serait une explication d’un passage de la troisième Néméenne (43-58)
Dans cette ode (datée peut-être de 475 av. J.-C.) composée en l’honneur d’un autre Éginète, le pancratiaste Aristocleidès, Pindare explore le passé d’Égine au travers de la figure d’Achille. Philyra et Chiron sont nommés l’une et l’autre à ce propos.
43 ξανθὸc Ἀχιλεὺc τὰ μὲν μένων Φιλύραс ἐν δόμοιс κτλ.
47 cώματα δὲ παρὰ Κρονίδαν
48 Κένταυρον ἀсθμαίνοντα κόμιζεν κτλ.
47 cώματα Vcl Dpc : cώματι Dac Dl : сωμάτια Bcl
Achille le blond, lorsqu’il habitait les demeures de Philyra (…) et rapportait leurs cadavres haletants (scil. des lions et des sangliers abattus par lui) au Centaure fils de Cronos.
Les scholies du passage, pour leur part, expliquent que Philyra est la mère de Chiron (76a), et que le « Cronide Centaure » est Chiron, fils de Cronos et de Philyra (82). Il semble que nous ayons dans ce cas des points d’ancrage qui justifieraient un texte comme celui du fragment de Berlin.
3) Si le « texte inconnu » était un passage d’Apollonios de Rhodes5
Dans son édition des scholies de Pindare, Drachmann signale (ad N. 3, 82) le parallèle entre l’information donnée dans cette scholie et un passage d’Apollonios de Rhodes (2, 1235). Ce faisant, il se borne à indiquer une concordance des versions offertes. Pour nous, c’est une piste : en fait, deux passages du poème des Argonautiques pourraient être des candidats plausibles pour être le texte expliqué dans le fragment de Berlin.
a) Ce serait une explication de A.R. Arg. 1, 553-558
Au moment du départ du vaisseau Argo, Chiron descend de sa montagne avec Achille encore enfant pour lui faire admirer l’événement.
1,553 αὐτὰρ ὅ γ’ἔξ ὑπάτου ὄρεοс κίεν ἄγχι θαλάссηс
Χείρων Φιλλυρίδηс, πολιῆι δ’ ἐπὶ κύματοс ἀγῆι
τέγγε πόδαс κτλ.
554 Φιλλυρίδηс Ω : Φιλυ- Ε
Du sommet de la montagne, Chiron fils de Philyra descendit près de la mer et mouilla ses jambes dans les brisants teintés de gris (…).
Les scholies mentionnent à ce propos la métamorphose de Cronos en cheval au moment où il s’unit avec Philyra, fille d’Okeanos. L’auteur du commentaire s’appuie sur ὁ τὴν Γιγαντομαχίαν ποιήсαс (ad 554).
b) Ce serait une explication de A.R. Arg. 2, 1231-1241
Les Argonautes longent l’île de Philyra : c’est l’occasion pour le poète de raconter la rencontre amoureuse de Cronos et de Philyra ; la métamorphose de Cronos en cheval lorsqu’ils sont surpris par Rhéa ; la fuite de Philyra dans les « montagnes des Pélasges » où elle enfante Chiron, dont la nature mi-humaine mi-chevaline s’explique par la mésaventure survenue durant l’union de ses parents.
2,1231 νυκτὶ δ’ ἐπιπλομένηι Φιλυρηίδα νῆсον ἄμειβον‧
ἔνθα (…)
2,1239 Ὠκεανὶc Φιλύρη εἰc οὔρεα μακρὰ Πελαсγῶν
ἦλθ’, ἵνα δὴ Χείρωνα πελώριον, ἄλλα μὲν ἵππωι,
ἄλλα θεῶι ἀτάλαντον, ἀμοιβαίηι τέκεν εὐνῆι.
1240 ἦλθ’ WImgOF2 : ἔνθ’ Ω
La nuit suivante, ils longeaient l’île de Philyra, lieu dans lequel (…) [récit de l’union de Cronos et Philyra surprise par Rhéa] (…) l’Océanide Philyra se rendit dans les vastes montagnes des Pélasges, où elle mit au monde Chiron le monstrueux, semblable pour une part au cheval et pour une autre à un dieu, du fait de cette union alternée.
Nous avons pour ce passage des scholies qui n’ont guère besoin d’expliquer le texte, suffisamment informatif par lui-même, mais qui précisent certains points : Philyra s’enfuit en Thessalie ; Phérécyde rapporte la même version qu’Apollonios, mais il existe une version de la naissance de Chiron qui en fait un fils d’Ixion.
On constatera que le poème d’Apollonios contient en quelque sorte les éléments de commentaire nécessaires à sa bonne compréhension6. Si le fragment de Berlin fait songer d’assez près au commentaire des scholies d’Apollonios pour le passage 2, 1231-1241 des Argonautiques, c’est que ce commentaire reprend simplement ce que le texte du poète dit explicitement et n’ajoute qu’un environnement qui rende compte de détails et de variantes. En fait, ce passage d’Apollonios n’a pas besoin d’explications : il constitue lui-même une explication. Ce qui conduit à faire l’hypothèse que le premier passage d’Apollonios, celui du premier chant, serait un candidat plus vraisemblable, surtout si l’on tient compte du fait qu’en ce point du texte les scholies expliquent bel et bien, en quelque sorte par anticipation, ce que le poème lui-même expliquera plus tard.
Il reste donc au moins trois bonnes possibilités pour identifier le « texte inconnu » : Lycophron, Pindare et Apollonios de Rhodes. Faut-il faire pencher la balance vers l’un ou l’autre des trois ? Le texte de Berlin serait certes également à sa place dans un commentaire de l’un ou de l’autre, avec une préférence pour le vers 1203 de l’Alexandra chez le premier, pour la troisième ode néméenne chez le deuxième et pour le premier chant des Argonautiques chez le troisième ; mais ce qui pourrait les départager serait le besoin plus ou moins pressant que pouvait avoir le lecteur ancien de se voir expliquer un détail du texte. Or, dans ce cas, nous sommes bien empruntés : nous constatons que les scholiastes racontent le mythe de la naissance de Chiron même lorsque l’on n’est pas confronté à l’obscurité légendaire de Lycophron. C’est dire que si, dans un premier mouvement, on est tenté de voir dans le « texte inconnu » cette Alexandra qui demande à voix si forte d’être expliquée, la prudence s’impose malgré tout au moment où il serait question d’inclure le fragment de Berlin dans la liste des textes témoignant du travail d’exégèse accompli sur le сκοτεινὸν ποίημα dans l’Antiquité.
Dans la discussion qui a suivi la communication, Richard Janko a proposé une nouvelle lecture à ligne 6 du fragment ; je l’ai incorporée à l’apparat critique du texte. Par ailleurs deux suggestions ont été présentées.
1) Paul Schubert a suggéré que le texte inconnu pourrait être également le vers de l’Iliade (11, 832) où il est question de Chiron. Cette ingénieuse proposition se heurte au fait que les scholies du passage relèvent avant tout la contradiction interne qui saute aux yeux entre ce vers et le récit de Phénix au chant 9. C’était là, semble-t-il, le problème à soulever pour un commentateur plutôt que celui des circonstances dans lesquelles Chiron avait été conçu. A l’évidence, cependant, cette considération ne suffit pas pour exclure l’hypothèse. Par ailleurs, les passages de l’Iliade où l’on rencontre une mention de Chiron ne donnent pas lieu, dans les scholies, à des digressions sur la naissance de Chiron7.
2) Le texte pourrait ne pas être un commentaire d’un texte inconnu, mais un fragment de traité mythographique. C’est ainsi que Franco Montanari se demande si le texte du fragment de Berlin porte des marques claires du fait qu’il constitue le commentaire d’un autre texte. Dans cette même perspective, Paul Schubert évoque le mythographe homérique dont il a produit une édition récente8. Pour ce qui concerne la première question, le texte du parchemin de Berlin ne livre pas d’indice ; et pour établir s’il ne s’agirait pas d’un fragment de traité mythographique, la faible étendue du texte considéré ne permet pas d’en décider avec sûreté. L’hypothèse, par conséquent, demeure valable jusqu’à plus ample informé.
Bibliographie
Hurst, A. (2012), Sur Lycophron (Recherches et Rencontres 30, Genève) 141-149.
Hurst, A. / Kolde, A. (2008), Lycophron, Alexandra (Paris).
Lachenaud, G. (2010), Scholies à Apollonios de Rhodes (Paris).
Leone, P.A.M. (2002), Scholia vetera et paraphrases in Lycophronis Alexandram (Lecce).
McNamee, K. (2007), Annotations in Greek and Latin Texts from Egypt (Am. Stud. Pap. 45, Oakville Conn.).
Pfeiffer, R. (1968), History of Classical Scholarship I : From the Beginning to the End of the Hellenistic Age (Oxford).
Rudhardt, J. (1981), Du mythe, de la religion grecque et de la compréhension d’autrui (Cahiers Vilfredo Pareto, Revue européenne des sciences sociales XIX, n° 58, Genève).
Van Rossum-Steenbeek, M. (1998), Greek Readers’ Digests ? Studies on a selection of subliterary papyri (Leiden).
Vian, F. / Delage, E. (1974/1980/1981), Apollonios de Rhodes, Argonautiques, 3 t. (Paris).
Wendel, K. (1935), Scholia in Apollonium Rhodium vetera (Berlin).
____________
1 Voir désormais Hurst (2012).
2 = Π5 et Π6 dans Hurst / Kolde (2008) LIX-LX.
3 Il s’agit d’un « petit fragment » de codex en parchemin, qui comporte notre texte du côté chair. Cf. McNamee (2007) 454 et pl. XXIV (=MP3 2463.3, Tragedy).
4 Acte 3, scène 3. On songe ici à la manière dont Jean Rudhardt (1981) 192 oppose les contes et les mythes, en concluant de la manière suivante : « A l’instar d’Hésiode, il arrive que les Grecs exposent un tel ensemble (scil. de récits mythiques) d’une manière systématique ; quand ils ne le font pas mais racontent des événements mythiques limités, ils prennent pourtant soin de les situer sommairement en lui, par des indications généalogiques ou en rappelant celui des épisodes qui forment les grandes articulations de cet ensemble auquel les événements concernés se relient immédiatement. »
5 Texte selon l’édition de Vian (1974/1980/1981). Je n’ai pas repris, en revanche, la traduction d’Emile Delage qui l’accompagne.
6 C’est une particularité traditionnelle de la poésie épique soulignée par Pfeiffer (1968) 4-5.
7 4, 219 : médicaments reçus par Machaon de son père Asclépios, et qui les tenait de Chiron. 16, 143 : l’ἔγχοс d’Achille, que seul Achille peut brandir, et que Chiron avait donné à Pélée. Idem au chant 19 (19, 388-391= 16, 141-144).
8 P.Oxy. LXI 4096 ; plus généralement, cf. Van Rossum-Steenbeek (1998).