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Un exemple de l’interpretatio Graeca

L’évolution du culte d’Apollon en Égypte ptolémaïque et romaine

Océane HENRI1

La mention du nom d’Apollon en Egypte est attestée par une centaine de textes grecs s’échelonnant du VIIe s. av. J.-C. au VIe s. ap. J.-C. Le présent article porte sur l’assimilation de ce dieu à des divinités locales, et sur la manière dont Apollon en Egypte s’est distancié de son homologue grec. Il est certain que cette démarche, reposant pour l’essentiel sur l’étude des textes papyrologiques et épigraphiques grecs, est influencée par l’hétérogénéité des découvertes ; certains aspects permettent toutefois de définir la manière dont le dieu s’est acclimaté au territoire égyptien.

Dès la XXVIe dynastie, les mercenaires ioniens et cariens, répondant à l’appel de Psammétique Ier, s’installent en Egypte. Suivent des commerçants et voyageurs qui véhiculent leur image du pays dans le bassin méditerranéen. Enfin, la conquête macédonienne entraîne l’arrivée de quantités de colons qui s’établissent dans les villes et campagnes égyptiennes. Ces nouveaux arrivants portent sur l’Egypte – et en particulier sur ses croyances – un regard conditionné par leur culture d’origine. Afin de mieux appréhender la religion locale, ils comparent ses divinités avec celles qu’ils connaissent. Les dieux égyptiens se voient ainsi désignés par des dénominations grecques choisies selon certains critères, le plus souvent iconographiques ou mythologiques. De ce fait, des mentions de dieux grecs faisant référence à une réalité égyptienne se retrouvent dans les textes documentaires : pour ne citer que quelques exemples, Aphrodite désigne le plus souvent Hathor, Léto est Ouadjet, Hermès devient Thot. La présente étude illustrera les premières conclusions de notre recherche au moyen de l’exemple d’Apollon.

Apollon avant le IIe s. av. J.-C.

Les premières attestations écrites d’Apollon proviennent de Naucratis, où le nom désigne manifestement le dieu « de Didymes »2. Il en va de même à Philae, où une dédicace faite par un Cyrénéen est probablement consacrée au dieu de sa ville d’origine (son association à Isis pourrait toutefois renvoyer à Horus), et à Thèbes dans une dédicace à Apollon Lykaios sur une statuette de loup3. Cette épithète attribuée à Apollon situe ce texte dans un milieu culturel hellène4. Le lien entre Apollon et le loup, attesté en Asie Mineure et en Grèce, a cependant connu une évolution supplémentaire au contact de la culture égyptienne. Ainsi, une dédicace à Anubis faite par une association apolloniaque à Alexandrie, ainsi que l’assimilation possible de ce dernier à Apollon à Narmouthis, illustrent l’existence d’un rapport entre les deux dieux5. Il en va de même à Lycopolis, où il faut peut-être reconnaître Oupouaout derrière le nom d’Apollon6.

A Coptos, une stèle de calcaire est dédiée à Apollon d’Hylè, Artémis porteuse de lumière, Artémis protectrice des routes, Léto aux beaux enfants et à Héraclès à la belle victoire7. Apollon porte ici une épiclèse qui le lie à la ville d’Hylè, sise dans la partie sud de Chypre8. Cette appellation rattache donc le dieu de la dédicace à cette région9. Les épithètes d’Artémis sont également connues dans le monde classique, plus particulièrement à Rhodes10. Elles sont toutefois particulièrement adaptées à la région de Coptos, d’où partent de nombreuses pistes caravanières traversant le désert oriental : la déesse devient ainsi protectrice des voyageurs. La présence de Léto, dont l’épithète « aux beaux enfants » est rare, ne semble due qu’à la présence des jumeaux divins. De même, Héraclès n’est que rarement associé aux Létoïdes11. L’association de ces quatre personnages divins ainsi que leurs qualificatifs incitent à y voir des dieux hellènes dont le nom ne recouvre probablement pas une réalité égyptienne. Il en va de même à Aphroditopolis, où la dédicace d’un disque de bronze à Apollon fait sans doute référence au rôle de ce dernier auprès des athlètes dans les gymnases12.

Une plaque de marbre blanc provenant d’Alexandrie est dédiée à Apollon Bladouis13. Le sens de l’épithète est obscur, mais la découverte de l’objet dans l’enceinte du Sarapieion laisse envisager un rapport entre Apollon et la triade alexandrine. Une dédicace beaucoup plus tardive provenant de Philae et datant de la fin du IIe s. ap. J.-C. fait état d’un oracle d’Apollon situé sans doute à Alexandrie14. La popularité grandissante d’Harpocrate, ainsi que le rapport entre Harpocrate de la triade alexandrine et Harpocrate fils d’Isis à Philae, pourraient laisser envisager une identification entre ce dieu et Apollon. Un oracle dans l’enceinte du Sarapieion expliquerait en outre la présence de la plaque consacrée à Apollon Bladouis. Ajoutons qu’une stèle de marbre trouvée à Thèbes mais provenant vraisemblablement de Naucratis est dédiée « à Isis, à Sarapis, à Apollon »15. Apollon paraît une fois encore identifié à Harpocrate.

Enfin, l’Apollon des textes d’Edfou, Bouto et Saïs est manifestement un équivalent d’Horus16. Le culte d’Horus revêt une importance capitale dans la première de ces villes qualifiée de « cité de Phébus » sur une épitaphe. A Bouto, une stèle bilingue associe sans doute possible Apollon et Horus de Bouto. Enfin, un calendrier des fêtes de Saïs mentionne une fête d’Apollon le 2 Mésoré. Cette date ne correspond à aucune date festive connue en égyptien, ni à Saïs ni dans d’autres villes d’Egypte17.

D’autres divinités grecques mentionnées dans cette liste peuvent aussi être identifiées à des dieux égyptiens : ainsi, la fête d’Athéna le 13 Epeiph, également décrite chez Hérodote, est recensée dans le calendrier des fêtes d’Esna comme une date consacrée à Neith18. La présence d’Horus à Saïs explique manifestement la fête d’Apollon au mois de Mésoré19.

Il apparaît grâce à l’étude de ces quelques attestations qu’avant le IIe s. av. J.-C., il n’y a que peu de variété, la diffusion du culte d’Apollon restant limitée aux régions subissant une forte influence hellénique. Quand ce dieu correspond à une divinité égyptienne, il est le plus souvent identifié à Horus, peut-être sous la forme d’Harpocrate à Alexandrie et Naucratis.

Le IIe s. av. J.-C.

Au IIe s. av. J.-C., les identifications d’Apollon se diversifient. Son culte apparaît dans les centres urbains du sud tels que Thèbes ou Memphis20. Les textes bilingues grecs et démotiques de Thèbes identifient clairement l’Apollonieion du Nord avec le temple de Montou21. Dans le désert oriental et à Kom Ombo, Haroéris est parfois nommé Apollon22.

Dès le IIe siècle, Apollon est également attesté à Narmouthis23. Une dédicace le qualifie de « guide », épiclèse portée par Apollon à Milet, Calymna et Phasis ; elle qualifie aussi Anubis à Délos24. Parallèlement, un sphinx et un lion du dromos du temple d’Isis-Hermou-this portent des dédicaces d’associations plus tardives, l’une à Anubis, l’autre à Apollon25. Un autel dédié à Isis-Hermouthis était érigé entre les deux. Un autel sarde étudié par Michel Malaise porte une dédicace à Isis et la représentation d’un cobra, un crocodile et un chien26. Tous trois ont été identifiés comme la triade de Narmouthis : le cobra est l’image d’Isis-Hermouthis, le crocodile de Sobek et le chien d’Anubis. Ce dernier paraît ainsi faire partie intégrante de la triade locale27. Il est donc possible que nous ayons ici une double dédicace sur le sphinx adressée au dieu sous son appellation locale (Anubis), et sur le lion au même dieu portant un nom grec (Apollon). La présence marquée d’Horus de Shedet dans la ville dès le Moyen Empire, peut-être appelé Ankhoès dans les hymnes d’Isidoros, pourrait également expliquer la présence d’Apollon dans les textes grecs28.

Dans une dédicace à Apollon sur un sphinx d’Alabastrine, il semble que ce n’est plus Horus sous forme de faucon qui aurait été associé à Apollon, mais Myisis, le lion, fils de Sekhmet, dont l’identification à Horus de Hebenou est attestée dès le Nouvel Empire29. Deux procédés ont pu être employés : l’un impliquerait une identification préalable de Myisis à Horus, puis de celui-ci à Apollon ; l’autre assimilerait directement Myisis à Apollon du fait de leur caractère solaire et guerrier. Le manque de sources locales ne permet pas de trancher la question. L’existence d’une assimilation entre Apollon et Horus dans le reste de l’Egypte avant cette époque tend cependant à rendre la première de ces hypothèses plus séduisante.

Enfin, la présence d’Apollon à Memphis est étroitement liée au groupe des Iduméens, connu par deux inscriptions : l’une est un décret structurant les honneurs accordés au stratège Dorion afin de le remercier des bienfaits qu’il a accordés à l’« Apollonieion d’amont » ; la seconde est une liste de noms, principalement sémitiques, inscrits à la suite d’une dédicace à Zeus et Apollon30. Sans doute le rôle d’archer du dieu Qôs aurait-il incité les Grecs à y voir une forme d’Apollon. Des terres appartenant au temple de Qôs semblent en outre mentionnées dans une liste des terres des temples memphites31. Une stèle du IIe s. av. J.-C. découverte à Saqqara offre un parallèle hiéroglyphique aux titres portés par Dorion dans le décret des Iduméens32. Il y est non seulement stratège, mais aussi prêtre d’Horus-khenty-khety, d’Onnophris et d’Osiris à Athribis33. En revanche, son titre grec de « prêtre de la compagnie des porteurs de sabres » ne trouve aucun équivalent égyptien34. Gilles Gorre propose d’y voir une institution totalement étrangère à l’Egypte le rattachant à son rôle dans l’armée. De fait, les actions de Dorion dans le temple ne semblent pas être en relation avec ses fonctions religieuses, mais plutôt avec ses responsabilités en tant que stratège. Notons toutefois qu’il s’agit d’un prêtre d’Horus, lui-même souvent identifié à Apollon, œuvrant en faveur d’un temple de Qôs qui peut parfois apparaître également sous la dénomination grecque d’Apollon. Dorion ne se serait donc pas tourné de manière fortuite vers ce temple dont le dieu pouvait lui être familier.

Il apparaît qu’après avoir été dans un premier temps principalement identifié à Horus, Apollon reçoit dans le courant du IIe s. av. J.-C. des attributions plus variées puisqu’il protège le voyageur du désert oriental et se voit qualifié de « guide » à Narmouthis. Il peut également être assimilé à différentes divinités telles que Myisis, Anubis, Montou ou Qôs.

Entre le Ier s. av. J.-C. et le Ier s. ap. J.-C.

Au début de l’époque romaine, Apollon continue d’être assimilé à Montou à Thèbes, et à une divinité hiéracocéphale à Kom Ombo, Dendera, Panopolis, Tentyris, Bousiris et Psenamosis35. Il semble en revanche être le dieu importé de Grèce dans les textes du colosse de Memnon, d’Oxyrhynque et d’Alexandrie36. A Hermopolis, la situation est manifestement similaire à celle de Memphis aux siècles précédents37. Le temple d’Apollon ayant été édifié par des Iduméens, il faut probablement y voir le dieu comme un alter ego de Qôs. Notons également, comme à Memphis, l’implication des soldats, les « mercenaires Apolloniates », dans les travaux du temple. La stèle évoquant la construction du temple par les Iduméens est également citée dans un acte de procès du IIe ou IIIe s. ap. J.-C. à Hermopolis38. Une plainte a été déposée contre une association qui n’agissait pas selon le culte égyptien traditionnel. Nous retrouvons dans cette mention le groupe d’Iduméens, leur culte spécifique et le « naos du temple que ceux-ci ont érigé à Apollon »39.

Un recensement lycopolitain fait état de pastophores d’Apollon vivant dans l’enceinte du temple40. Or Macrobe, un auteur du IVe siècle, affirme que « dans Lycopolis, ville de Thébaïde, on rend un même culte à Apollon et au loup »41. Ce rapprochement rappelle la dédicace thébaine du IIIe s. av. J.-C. invoquant « Apollon Lykaios » ainsi que le rapprochement alexandrin d’Apollon et d’Anubis et l’identification possible de ces deux derniers à Narmouthis. Il paraît donc raisonnable de considérer qu’à Lycopolis, c’est Oupouaout, dieu lycocéphale, qui est identifié à Apollon, par le biais de l’iconographie.

La tendance apparue au IIe s. av. J.-C. continue donc de s’accentuer aux siècles suivants puisque les identifications d’Apollon se diversifient, de même que les localités où celui-ci apparaît.

Après le IIe s. ap. J.-C.

A partir du IIe s. ap. J.-C., de plus en plus de villes sont concernées par un culte d’Apollon. On retrouve encore et toujours le dieu importé de Grèce dans certains contextes, Montou dans la région thébaine et des cultes de différentes formes du dieu hiéracocéphale à Kysis, Pela, Crocodilopolis, Philae, Bompae, Alabastrine, Senskis ainsi que peut-être dans les nomes panopolite et oxyrhynchite42.

A Talmis, un proscynème est adressé à « Mandoulis-Apollon qui écoute et qui donne des réponses »43. Cette formulation suggère l’existence d’un oracle, interprétation renforcée par une dédicace locale à Apollon Pythien44. Cette fonction, ainsi que l’aspect hiéracocéphale et solaire de Mandoulis, en ont fait un Apollon en langue grecque.

Apollon de Kom Isfaht est vraisemblablement une forme du dieu faucon Antywy présent sur la rive est45. Une inscription provenant des carrières d’El-Hosh fait état de l’extraction de blocs de grès destinés à « la porte de notre seigneur Apollon et de notre dame… » en l’an 11 d’Antonin. Au vu des nombreux travaux effectués sous ce règne dans des temples pouvant être définis comme Apollonieion (Hermonthis, Medamoud, Tod, Kalabchah), l’identification de ce monument est incertaine. La découverte à Kom Isfaht de blocs de grès dégagés près de linteaux portant les cartouches d’Antonin entourés de faucons et de figures hathoriques pourrait toutefois apporter un élément de réponse46. La mention d’un « dromos d’Apollon et Aphrodite » (P.Brem 23, 46) à Kom Isfaht permettrait vraisemblablement d’attribuer à ce temple les blocs extraits des carrières d’El-Hosh.

La mention d’un prêtre d’Apollon dans une liste de comptes hermopolite illustre la persistance du culte d’Apollon entre le quatrième et le sixième siècle de notre ère47. Un texte magique invoquant Apollon archer pour lutter contre les saignements provient de la même ville48.

Enfin, à Théadelphie, un texte fait état de jeux apolliniens qui étaient manifestement organisés en l’honneur d’Héron, dieu guerrier au caractère solaire marqué, dont l’identification à Apollon est déjà attestée en Thrace49.

On constate donc que la diversité des lieux de culte et des dieux identifiés à Apollon s’accroît de plus en plus. Il est tout d’abord identifié à Horus, dieu solaire, vigoureux, combatif. Tous ces qualificatifs fondent les principales caractéristiques des deux dieux. Il apparaît en effet que l’interpretatio repose en premier lieu sur les aspects marquants des divinités qui sont pensées comme équivalentes, et non sur des rôles plus secondaires. Puis, « Apollon » devient une dénomination pour nombre de divinités hiéracocéphales ainsi que pour d’autres dieux tels que Mandoulis, Antywy ou Héron.

Etude onomastique

Le cas des noms doubles dans l’onomastique privée témoigne de cette même tendance. La combinaison la plus fréquente est celle d’Apollon et d’Horus. C’est ce que montrent des dénominations telles qu’Apollodoros-Haroéris, Apollonios-Horos, ou encore Apollonios-Haruotès50. Des anthroponymes formés sur le nom de Montou et d’Apollon apparaissent également en Thébaïde, confirmant ainsi l’identification de ce dernier à Apollon51.

Etude toponymique

Il en va de même pour les toponymes. De nombreux sites d’Egypte hellénistique et romaine sont nommés d’après Apollo. La majorité, constituée de petits villages, n’est pas située avec précision, ce qui empêche toute identification du dieu qui y était adoré. En revanche, quand ces établissements sont connus par d’autres sources, ce sont toujours des villes dont le culte principal était celui d’une divinité hiéracocéphale. Ainsi, Apollinopolis Magna (Edfou) est une ville d’Horus ; Apollinopolis Parva (Qus) possède un temple à Haroéris ; et Antywy était manifestement adoré à Apollinopolis Heptakomia (Kom Isfaht). Les modalités du passage du nom égyptien au nom grec restent obscures. Dans le cas de villes de cette taille, le choix du nom et son utilisation dans les textes officiels ont dû émaner du pouvoir central. Le manque de sources laisse néanmoins la question ouverte.

Synthèse

Tous ces témoignages illustrent la domination d’Horus dans l’interpretatio d’Apollon. A partir du IIe s. av. J.-C., Apollon est identifié à d’autres divinités : Montou, Haroéris, Myisis, Qôs ou Mandoulis. Il reçoit également des attributions nouvelles. Aux siècles suivants, il englobe sous son nom quasiment tous les faucons d’Egypte. Dans le contexte grec d’origine, le rapace ne semble avoir que des rapports ténus avec Apollon52 ; mais c’est sans doute l’iconographie d’Horus qui a encouragé ce développement. Notons également que l’aspect musical d’Apollon, qui est le plus répandu en Grèce hellénistique, ne se retrouve pas en Egypte. De même, l’association d’Apollon avec Artémis ou Léto, si fréquente dans le monde classique, n’apparaît que rarement, et à chaque fois dans un contexte manifestement grec53. L’iconographie falconiforme n’est pas unique, bien que largement majoritaire. Ainsi, à Lycopolis, Apollon était identifié à Oupouaout, de même qu’à Thèbes et Narmouthis où il était probablement un équivalent d’Anubis.

En conclusion, après avoir été introduit sur le territoire égyptien et avoir été plus ou moins artificiellement assimilé à la divinité qui lui était la plus proche, Apollon s’est éloigné du dieu qu’il était dans le monde grec pour devenir un dieu aux traits plus locaux, ayant subi les influences du pays dans lequel il s’était intégré. Une multitude d’Apollons spécifiques aux lieux où ils se sont implantés apparaissent ainsi dans les sources documentaires, illustrant différents modes d’interpretatio variant selon les localités et les époques.

Fig. 1 : attestations d’Apollon en Egypte au début de la période ptolémaïque

Fig. 2 : attestations d’Apollon en Egypte à la fin de la période ptolémaïque

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1 Cette présentation synthétise les résultats d’une recherche encore en cours destinée à la présentation d’une thèse de doctorat relative à l’interpretatio religieuse en Egypte. Ne seront inclus ici que les textes pour lesquels une localisation et/ou une datation permettent d’étudier la mention du dieu dans un contexte bien défini.

2 Cf. I.Delta II, p. 655, n° 125 (VII/VIe s. av. J.-C.) : [Ἀπόλλω]ν̣ι Διδυ[μεῖ] ; I.Delta II, p. 755, n° 20 (IIIe s. av. J.-C.), dédicace d’une palestre à Apollon.

3 Philae : I.Th. Sy. 310 (285-180 av. J.-C.) : dédicace d’un Κυρηναῖοс.

4 Cf. Graf (2009) 120-124 et 132.

5 Cf. I.Alex. Imp. 65 (Alexandrie, Ier s. ap. J.-C.).

6 Sur Narmouthis et Lycopolis, cf. infra.

7 Cf. I.Portes 47, 1-5 (246-221 av. J.-C.) : Ἀπόλλωνι Ὑλάτηι, Ἀρτέμιδι Φωсφόρωι, Ἀρτέμιδι Ἐνοδίαι, Λητῶι Εὐτέκνωι, Ἡρακλεῖ Καλλινίκωι.

8 Cf. Wernicke (1895) 1-111, en particulier 71. Spéos d’Apollon Hylatès sur le site de la Nouvelle Paphos au IVe s. av. J.-C. : cf. Masson (1961), n° 2-3. Temple d’Apollon Hylatès à Kourion au Ve s. av. J.-C. : cf. Dietrich (1996) 17-39 ; Mitford (1971) 411 (index).

9 Cf. LSJ s.v. Ὑλέτηс et LSJ Suppl. s.v. Ὑλᾶτηс.

10 Cf. IG XII.1 914 (Lindos [Rhodes], IIIe s. av. J.-C.) : сωτείραι (…) Εὐ[ή]κωι Φωсφόρωι ’Εννοδ[ίαι] « salvatrice, bien à l’écoute, porteuse de lumière et protectrice des routes ». Une autre dédicace provenant du même endroit identifie la « déesse Soteira » à Artémis : IG XII.1 915 (Lindos [Rhodes], datation inconnue).

11 Cf. IGSK II 207, 4-7 (Erythrée, IIe s. av. J.-C.). Un calendrier d’offrandes mentionne ensemble Héraclès Kallinikos, Poséidon Asphaleios, Apollon et Artémis. A Thyateira, un groupe de colons dédie une stoa à colonnades à Apollon, Artémis et Héraclès Kallinikos, sous la règne d’Auguste, entre 27 av. J.-C. et 14 ap. J.-C. ; cf. Tituli Asiae Minoris, Suppl. 23 et 24.

12 Cf. Michaïlidès (1948/1949) 297-314.

13 Cf. I.Alex. Ptol. 57 (IIIe s. av. J.-C.) : Ἀπόλλωνι Βλ̣α̣δ̣ο̣υ̣ι Θεότιμ[οс].

14 Cf. I.Philae II 168 (191 ap. J.-C.).

15 Cf. I.Delta II, p. 749-750, n° 13 (221-205 av. J.-C.).

16 Edfou : P.Eleph. 25, 6-7 (223-222 av. J.-C.) : ἀρχιερέωс τοῦ Ἀπόλλωνοс ; IM 5, 10 (205-30 av. J.-C.) : αἰπυείαс Φοίβου τῆсδ’ ἱερᾶc πόλεωс. Bouto : Minas / Hallof (1999) 26-31 (IIIe s. av. J. C.) : Ἀπόλλωνι en grec et Pj-bik-Hr-n-P « Le faucon Horus de Pe » en démotique. Saïs : P.Hib. I 27, 186 (301-240 av. J.-C.).

17 Cf. El-Sayed (1975) App. C ; Perpillou-Thomas (1993) 55 et 72.

18 Cf. Hdt. 2, 62 ; Esna V, p. 270.

19 Sur Horus à Saïs, cf. El-Sayed (1975) 61-72, doc. 5 ; 180-199 ; 216, n. 7 ; 289 (index) ; Habachi (1943) 369-416.

20 Thèbes : P.Lond. III 1200 (p. 2 ; 192 ou 168 av. J.-C.) ; P.Coll. Youtie 13 (170 av. J.-C.) ; W.Chr 110 A (110 av. J.-C.). Memphis : SB I 681 (IIe s. av. J.-C.) ; I.Prose 25 (112/111 av. J.-C.).

21 Cf. Quaegebeur (1975/1976) 463-478, en particulier 466 ; Quaegebeur (1974) 37-55 ; pour l’Apollonieion, 44-45.

22 Cf. I.Pan 59, 3-4 (Ouadi Abu Diyeiba, 175-145 av. J.-C.) : Ἀπόλλωνι τῶι καὶ Ἀροήρει ; I.Th. Sy. 188, 1-2 (Kom Ombo, 160-145 av. J.-C.) : Ἀροήρει θεῶι μεγάλωι Ἀπόλλωνι ; I.Th. Sy. 197 (Kom Ombo, datation inconnue).

23 Cf. I.Fayoum III 162, 1-2 (IIe/Ier s. av. J.-C.) : Ἀπόλλωνι Ἡγημόνι ἀφεἰκται ; IM 175 (Ier s. av. J.-C.).

24 Apollon Hegemon : Detienne (1998) 87-88 ; Apollon προκαθηγεμών : LSAM 53 (Milet, Ier s. ap. J.-C.) ; Tituli Calymnii 145 (Calymna, Ier s. ap. J.-C.). Anubis Hegemon : cf. Dunand (1973) II 110 ; Roussel (1916) 110, n° 49 ; 276-278.

25 Cf. I.Fayoum III 171 et 172 (Narmouthis, haute époque impériale). Le formulaire utilisé pour les deux dédicaces est identique.

26 Cf. Malaise (1978) 627-717, en particulier 670-673 ; Malaise (1972) 315, pl. 63.

27 Cf. I.Fayoum III 160, 1-2 (IIe/Ier s. av. J.-C.) ; SB XXVI 16816, 5-9 (160/161 ap. J.-C.).

28 Cf. Bresciani (1975) 3-9 ; Bresciani (1977) 11-13 ; IM 175.

29 Cf. SB V 7748 (IIe/Ier s. av. J.-C.) ; Žabkar (1975) pl. XXI ; Steindorff (1946) n° 575. Le n° 576 représente Horus sous forme léontocéphale. Cf. aussi De Wit (1952) 75-76 ; résumé de Yoyotte (1955) 47-56.

30 Cf. supra, n. 20 ; Thompson (1984) 1069-1075.

31 Cf. BGU VI 1216, 10 (110 av. J.-C.).

32 Cf. Pros. Ptol. III 5519 ; CGC 22137.

33 wr mš’w « le grand commandant des soldats » ; ḥm-nṯr Ḥr-ẖnty-hty nb Km-wr « prophète d’Horus-khenty-khety maître d’Athribis » ; ḥm-nṯr nsw-bity Wn-nfr « prophète du roi de la Haute et Basse Egypte Onnophris » ; ḥm-nṯr Wsỉr hry-ỉb Km-wr « prophète d’Osiris qui réside à Athribis ». Cf. Gorre (2009) 263-269 ; Gorre (2007) 239-250, en particulier 242-245.

34 ἱερεὺc τοῦ πλήθουс τῶν μαχαιροφόρων.

35 Thèbes : O.Ashm. 84, 3. Kom Ombo : I.Th. Sy. 192, 6-7 (79-81 ap. J.-C.). Dendera : I.Portes 40, 3. Panopolis : IM 114, iii, 14 ; iii, 2. Tentyris : SB XII 11087. Bousiris : BGU IV 1200, 3 (20-11 av. J.-C.). Psenamosis : I.Prose 40, 36 (67-64 av. J.-C.).

36 Memnon : I.Memnon 13, 7 (92 ap. J.-C.). Oxyrhynque : P.Yale I 64, 12-15 (74/75 ap. J.-C.). Alexandrie : SB III 6211, 1 (30 av. J.-C. – 14 ap. J.-C.) ; I.Louvre 26 (Ier s. av. J.-C.) ; SB V 8775, 1-2 (20/21 ap. J. C.) ; Sel. Pap. III 113, 1-2 (Ier s. ap. J.-C.) ; I.Alex. Imp. 65 (Ier s. ap. J.-C.).

37 Cf. I.Hermoupolis 5-6, 1-4 (25 janvier 78 ap. J.-C.).

38 Cf. P.Giss. 99 (Hermopolis, II/IIIe s. ap. J.-C.).

39 16-18 : ἱδρυμέ[ν]αιν τοῦ [ν]εώ δν ἤγειρα̣ν ἐκε[ῖν]οι τῶ̣ι Ἀ[πό]λλων̣ι.

40 Cf. P.Oxy. Census.

41 Cf. Macr. Sat. 1, 17, 40.

42 Apollon grec : P.Reinach 2065 (nome héracléopolite, 117 ap. J.-C.) ; P.Oxy. XXXI 2553, 27 (Oxyrhynque, II/IIIe s. ap. J.-C.) ; P.Oxy. XII 1449, 2 et 4 (Oxyrhynque, 213-217 ap. J.-C.) ; P.Oxy. VII 1015, 5 (Oxyrhynque, IIIe s. ap. J.-C.) ; SB V 7747 (Alabastrine, IIIe s. ap. J.-C.) ; SB I 176 (?) (Pachnemounis, 161-180 ap. J.-C.). Thèbes : O.Bodl. 2342 (Ier-IVe s. ap. J.-C.) ; SB XVIII 13622-13626 (II/IIIe s. ap. J.-C.) ; Kayser (1993) 217-220 ; Wagner / Lecuyot (1993) 413-418 ; Lecuyot (1992) 383-390. Formes hiéracocéphales : SB V 8441 (Kysis, 142 ap. J.-C.) ; P.Oxy. XLIX 3473 (Pela, 161-169 ap. J.-C.) ; BGU I 118, ii, 1-2 et 13-15 (Crocodilopolis, 189 ap. J.-C.) ; I.Philae II 168, 6 (Philae, 191 ap. J.-C.) ; CEML 53 (Bompae, II/IIIe s. ap. J.-C.) ; SB XVI 13030 (Alabastrine, 205 ap. J.-C.) ; I.Pan 69, 4 (Senskis, 261-268 ap. J.-C.) ; SB XVI 12438, 9 (?) (nome panopolite [ ?], 235 ou 266 ap. J.-C.) ; P.Oxy. XII 1435 (?) (Teïs, 147 ap. J.-C.).

43 Cf. SB I 4607, 5-6 (date inconnue) : Ṃανδοῦλιν Ἀπόλωναν εὐήκουον χρηсμοδότην ; aussi IM 167 (II/IIIe s. ap. J.-C.).

44 Cf. IM 169, 1 (II/IIIe s. ap. J.-C.) : Π(ύ)θι(ε) Ἄπολλον ; IM 168, 23-28 (Ier-IIIe s. ap. J.-C.) : μαντικὰ πυθιόων.

45 Cf. P.Brem. 23, 46-47 (116 ap. J.-C.) ; P.Giss. 3 (117 ap. J.-C.) ; I.Portes 117, 4 (147/148 ap. J.-C.).

46 Cf. Lefebvre (1912) 81-94, § IV.

47 Cf. P.Lips. I 101, 20 (Hermopolis, IV/Ve s. ap. J.-C.).

48 Cf. BGU IV 1026, xxii, 13-15 (Hermopolis, V/VIe s. ap. J.-C.).

49 Cf. SB VI 9409, 57 (252 ap. J.-C.).

50 Cf. p. ex. P.Dryton I 16, 8 (Pathyris, 131 av. J.-C.) : Ἀπολλόδοτοс / Ἁρсιῆсιс ; SB XX 14392, 5-6 (Memphis, 53 ap. J.-C.) : Ἀπολλώνιοс / Ἁροηρίων.

51 Cf. p. ex. P.Tor. Choach. 8, 3 (Thèbes, 126 av. J.-C.) : Ἀπολλώνιοс / Ψεμμώνθηс.

52 Cf. Aristoph. Av. 514-516. Le dieu se transforme en faucon dans VIliade 15, 236-238, et un milan est son messager dans l’Odyssée 15, 525-528.

53 Apollon, Artémis et Léto : I.Portes 47, 1-7 (Coptos, 246-221 av. J.-C.) ; Apollon et Léto : I.Memnon 13, 7 (Thèbes, 92 ap. J.-C.).