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Isaac Casaubon étudiant de Théodore de Bèze

Matteo CAMPAGNOLO

Genève

Parmi les prédécesseurs du jubilaire il y en a trois qui ont illustré les études grecques à Genève au XVIe siècle. Au cours de sa longue carrière, Théodore de Bèze (1519-1605)1, le réformateur, ne donna pas moins de cinq éditions traduites et commentées du Nouveau Testament s’adressant à un public cultivé et autant d’éditions où le texte grec établi par lui est accompagné d’un grand commentaire essentiellement philologique2. Avant la fondation de l’Académie en juin 1559, Bèze avait enseigné le grec à Genève, depuis son arrivée, à la fin de 1558, jusqu’au moment où il devint le premier recteur, et second professeur de théologie aux côtés de Calvin.

Isaac Casaubon3 (1559-1614) enseigna le grec à l’Académie de 1582 à 1596, lorsqu’il quitta Genève. En 1581 déjà, à la mort de son prédécesseur et professeur François Portus (1511-1581)4, il avait été choisi pour être le suppléant de celui-ci. Dans ses cours, il posa plusieurs fois les jalons de publications qui firent date dans le développement des études classiques. Casaubon fut le premier à montrer que les écrits du Corpus hermeticum, qui passaient pour être une œuvre du dieu égyptien Thot (Hermès pour les Grecs) et remonter à une Antiquité prémosaïque, étaient apocryphes et dataient de l’époque hellénistique et romaine. C’est le principal titre de gloire que lui reconnaisse l’actualité des études d’histoire de la philologie et de la philosophie à la Renaissance, à la suite de Frances Yates : « Il est des découvertes absolument cruciales dans l’histoire de la pensée qui semblent passer inaperçues. Personne ne parle d’une ère « d’avant Casaubon » ou « d’après Casaubon », et pourtant, quand en 1614 Isaac Casaubon réattribua les écrits hermétiques non plus à un prêtre égyptien de la haute Antiquité, mais à l’époque post-chrétienne, ce fut une date charnière entre la Renaissance et le monde moderne. D’un coup il démolit l’édifice du néoplatonisme de la Renaissance, aux bases hermético-kabbalistiques […] La découverte de Casaubon fut une bombe à retardement […] »5. Casaubon aurait été très surpris par cet hommage titanesque. Dans son journal6, le 25 août 1612, c’est ainsi qu’il s’exprimait au sujet de sa découverte : « Quelque chose de fait aujourd’hui au sujet de Mercure Trismégiste, mais cela m’a vite déplu. Que Dieu bénisse ma famille et mes études. » Voilà un bien modeste acte de naissance pour une « révolution copernicienne » de la fin de la Renaissance.

L’intérêt d’André Hurst pour Casaubon est certainement d’une portée plus genevoise et plus vaste à la fois. C’est à son successeur dans la chaire de grec à l’Université de Genève que Casaubon doit, à quatre siècles de distance, d’avoir finalement la place qu’il mérite dans la mémoire des Genevois. Au cœur de la Vieille Ville, le passage créé par la construction des nouveaux bâtiments du Collège lui est dédié ; en outre, dans la nouvelle salle Naville de la Faculté des lettres, la réserve des périodiques est placée sous son nom vénérable. Ainsi, a pris fin la rancune que les Genevois lui ont gardée pendant quatre siècles, causée par des attaques que Casaubon avait lancées contre eux pour des questions d’héritage, pendant son séjour parisien7. C’est également à l’initiative d’André Hurst qu’André-Louis Rey et le soussigné préparent une nouvelle édition critique, traduite et annotée des Ephémérides, ce journal intime tenu par Casaubon pendant les dix-huit ans qui lui restaient à vivre loin de Genève.

Admiré de ses contemporains comme le plus grand helléniste de son temps8, Casaubon reste, après quatre siècles, incontournable : les soins qu’il voua, en particulier, aux textes de Strabon, Théophraste, Athénée et Polybe demeurent le point de départ pour l’étude de ces auteurs. En outre, il publia et commenta des textes latins, et il enseigna même l’hébreu à l’Académie de Genève pendant une brève période.

De son vivant, la découverte de Casaubon en matière d’histoire de la pensée antique avait été beaucoup moins remarquée que sa position de plus en plus critique envers l’orthodoxie réformée, qui n’empêcha cependant pas une résistance, que l’on pourrait qualifier d’obstinée, face aux tentatives de le convertir au dogme romain. A la mort d’Henri IV, incertain sur l’avenir de la Réforme en France, dans une situation personnelle ressentie comme étant de plus en plus délicate à Paris, Casaubon avait fini par accepter l’invitation de Jacques Ier d’Angleterre, qui lui offrait une position prestigieuse à la cour. C’est là, en moins de quatre ans, que Casaubon – désormais en historien de l’Eglise et en théologien – se lança, sous les yeux attentifs du « roi théologien » et de ses meilleurs docteurs de l’Eglise, à démonter la formidable machine de guerre de la Contre-Réforme que furent les Annales ecclesiastici du Cardinal Baronius.

Né à Genève, Casaubon avait passé une enfance par moments difficile dans le Dauphiné, où son père avait été appelé à exercer le ministère pastoral. Il était revenu à Genève pour suivre les cours de l’Académie, juste à temps pour profiter de l’enseignement de l’helléniste vénéto-crétois François Portus. A l’époque, tous les étudiants fréquentaient les cours de théologie, ceux de Bèze en particulier, devenu le professeur le plus important à la mort de Calvin. Casaubon fut donc, comme les autres, l’élève de Théodore de Bèze. Il fut un étudiant particulièrement attentif et assidu, à deux titres. Nommé professeur, il n’en continua pas moins à suivre les cours du maître9. Certes, à 25 ans, il n’y avait pas à avoir honte de suivre comme auditeur le cours du Réformateur. Casaubon a un mérite de plus : il a laissé un résumé mis au net d’un cours de Bèze, qu’il emporta parmi les papiers qui le suivirent en Angleterre10.

Ce précieux document constituera un appendice du tome XXVII de la Correspondance (1586) de Théodore de Bèze, dont la parution est prévue pour le printemps 200511. C’est le seul cours de Bèze dont les notes d’élèves sont conservées, à part ceux enregistrés par Marcus Widler vingt ans plus tôt et publiés par Pierre Fraenkel et Luc Perrottet12. Bèze avait donné le cours sur les trois premiers chapitres de la Genèse, en 1574 déjà – avant de le reprendre, vraisemblablement en 1583 –, comme s’en souvenait avec émotion un ancien élève : « de multis gravissimis philoso-phorum quaestionibus ostenderes nihil cautius nihil melius afferri posse quam quae ex ipsa Dei voce petuntur et promuntur ». A remarquer que ces paroles résument parfaitement le cours de Bèze, tel qu’il nous a été conservé par Casaubon. En 1584, Jacob Monau s’était laissé dire par son correspondant que celui-ci pensait publier sa « cosmopœia », et il le pressait de le faire. Il revenait d’ailleurs à la charge une semaine plus tard ; Bèze ne se résolut jamais à mettre son projet à exécution, mais il eut la complaisance d’adresser à son correspondant qui insistait flatteusement « mea quaedam in Mosis cosmopœiam », l’année suivante13.

Par leur ampleur, les notes de Marcus Widler remplissent un volume. Casaubon, lui, ne conserve que le contenu de dix-sept leçons. Si Widler était un élève moyen, dont on peut penser qu’il a enregistré de façon scolaire ce qu’il entendait, Casaubon était à l’opposé, un élève exceptionnel ; mais il ne semble pas qu’il ait pour autant cédé à la tentation de se substituer au maître dans ses notes14. Ce qui apparente les deux cours, c’est que, dans les deux cas, Bèze avait pris comme sujet une partie de la Bible qui représentait un enjeu essentiel de son point de vue : l’Epître aux Romains, dont le rôle fondateur pour la Réforme n’a pas à être rappelé, et le récit de la Genèse. Selon les notes de Casaubon, Bèze en montre l’extrême importance dans l’introduction de son cours, « car il y a deux façons de connaître Dieu, à travers sa parole et à travers ses œuvres »15, or, le récit de la Création réunit les deux. Bèze préparait son cours avec soin : il lui arrivait de le rédiger entièrement. Casaubon note que certaines leçons furent lues, telle la leçon 5, qui reprenait, « de façon plus approfondie », la question de la création de la lumière. Ce sont, évidemment, les copies de ces rédactions que Bèze adressait à Monau, en invoquant l’indulgence de ses quelques doctes lecteurs « pour ce fruit de mes insomnies ».

Les notes de Casaubon ne sont pas des bribes décousues, mais un résumé rédigé, dans le latin d’étude, entrecoupé, il va sans dire, des quelques mots hébreux qu’il s’agissait d’expliquer et de termes grecs. Il nous semble pouvoir affirmer que Casaubon ne se superpose jamais au professeur dont il résume le propos, indubitablement avec sa grande probité intellectuelle. Il lui arrive quelque fois de renvoyer dans la marge à des textes qui devaient le préoccuper alors, et qu’il connaissait bien16. Parfois, Bèze parle à la première personne, comme si Casaubon le citait. Le Réformateur avait pour habitude de lire chaque verset en hébreu, d’en donner ensuite une traduction aussi littérale que possible, puis de développer son commentaire du point de vue de la langue et du contenu.

Pour Bèze, Moïse est sans conteste l’auteur du livre de la Genèse. Le récit reflète l’ordre de la création, qui va du moins parfait au plus parfait, à part une exception motivée par la volonté de Dieu de combattre l’adoration des astres17. La Terre est le centre de l’univers, et l’homme, l’être le plus parfait de la création, a été créé le dernier. En tout cela, Bèze est fidèle aux idées de son époque, qui remontent au Moyen Age.

« Une foule de questions philosophiques […] auxquelles Bèze montrait que la plus sûre réponse provenait de la Parole de Dieu.18 » Bèze laisse entrevoir ses préférences personnelles dans l’attention qu’il voue aux auteurs grecs, qu’il connaît si bien, et qui sont à l’honneur à Genève. Les auteurs grecs, dont la redécouverte était récente, bénéficiaient à Genève d’une vogue éditoriale qui ne faiblissait pas19. Bèze compare la représentation que Moïse se fait de la création à celle des anciens Grecs, qu’il rejette là où elle contredit la Bible. Il avait annoncé, implicitement, la démarche tout au début du cours : « c’est du récit de Moïse que l’on doit apprendre à peu près tout ce que l’on peut savoir sur la création du monde ». En passant, Bèze s’insurge non seulement contre les philosophes hellènes, mais également contre les Manichéens et autres hérétiques, les Kabbalistes et l’astrologie judiciaire20. L’étudiant réformé était conduit à l’étude du grec par la nécessité de s’approprier les instruments nécessaires à l’étude du Nouveau Testament dans la langue originale, mais il ne fallait pas qu’il devînt la proie des sirènes païennes. Les Pères de l’Eglise, comme les Byzantins, n’appelaient-ils pas précisément Hellènes les païens, dont ils se distinguaient en insistant sur le fait qu’ils étaient, eux, des Ῥωμαῖοι ? A Genève en particulier, il y a une relation d’haine-amour avec Aristote, relation presque schizophrène, que l’on retrouve dans le cours sur la Genèse. Bèze cite Aristote, qui a un avis sur tout, mais c’est pour tenir les rênes d’un aristotélisme qui pourrait conduire au rationalisme. Aristote doit rester un maître de logique, un instrument21.

Le cours de Bèze s’arrête au verset Genèse 2, 4, avec la fin du premier récit de la création (celui du Chroniqueur généalogiste), et non, comme annoncé dans le titre, avec la fin du chapitre 3. Manque de temps du professeur ou lassitude de l’élève ? En l’absence de tout indice, il est difficile de se prononcer, dans un sens ou dans l’autre. On peut simplement remarquer, sur la base de la reconstruction de la semaine de cours donnée par Borgeaud, que Bèze enseignait trois heures toutes les deux semaines. Le cours a donc duré trois mois environ. Avec les notes du cours, Casaubon a conservé également le résumé d’un sermon sur le début d’Actes 17, prononcé par Bèze le 31 janvier 1586. Casaubon spécifie qu’il s’agit d’un sermon exemplaire de la façon de prêcher de Bèze : celui-ci a l’habitude de commencer par indiquer le lien de la péricope du jour avec ce qui précède, puis il l’analyse. Il est très succinct en ce qui concerne les éventuelles allusions historiques ainsi que les loci communes (contrairement à sa méthode d’enseignement), en revanche, il illustre abondamment les erreurs des papistes et de ceux qui s’éloignent de la pure doctrine réformée. Bèze a la coutume de terminer par un résumé parénétique. En outre, afin d’être exhaustif, avant de passer au résumé du cours, Casaubon indique également la façon dont Bèze a l’habitude de faire la prière au début et à la fin de l’heure, et il résume brièvement la prière se rapportant au début de la leçon sur I Pierre 322.

Pour préparer son cours, Bèze peut compter sur un atout formidable : le manuscrit du commentaire à la Genèse de l’hébraïsant réformé Jean Mercier, dont il est alors le dépositaire, et qu’il finira par publier, le jour où il ne pourra plus monter en chaire23. Dans la préface, Bèze a ces mots, qui représentent une clé de lecture de son cours sur la création : « … ipsum Mosem, vel potius Spiritum ipsum sanctum per os Mosis hebraice loquentem. ». Il montre dans quel estime il tient Mercier depuis des décennies : personne, avant Mercier, n’a évité de se laisser fourvoyer par la LXX et la traduction de Jérôme, et après Mercier, il semble que, du point de vue de la philologie en tout cas, il n’y a plus rien à ajouter. Bèze entend déjà certains, à la suite de ces déclarations, l’accuser de « judaïser ». A la Bibliothèque de l’Académie, Bèze trouvait également le commentaire sur la Genèse de Wolfgang Musculus, qui était relié avec celui de Calvin24 et ceux de Pellican et de Marlorat25. Parmi les anciens, il avait ceux de Basile26 et d’Ambroise27. Bèze cite rarement des auteurs. Il cite Basile expressément une fois28, jamais Chrysostome, qu’il connaissait probablement29.

Certes, le guide sous-jacent est le commentaire de la Genèse de Jean Calvin. Parfois Bèze développe, et donne une valeur générale à ce qui chez Calvin est lié à l’actualité. Par exemple, Bèze demandait à son auditoire : « comment Dieu pouvait-il être défini l’auteur et le créateur du monde, lui qui est immuable ? En effet, s’il créa le monde, il fut n’ayant pas créé, puis il créa, et devint autre »30. Calvin ne se souciait guère de cette question ; il affirmait seulement, avec Jean 1,3, que Dieu n’a rien créé sans son Verbe. Il réfutait néanmoins Servet, qui faisait commencer le Verbe : « quum Deus mandavit ut lux esset », car : « Servetus imaginatur novam in Deo qualitatem, quum loqui coepit ». Bèze, quant à lui, accordait beaucoup d’importance à dissiper cette erreur. A l’aide de la logique aristotélicienne, notamment, il distinguait « les épithètes de Dieu qui se rapportent à son essence, comme la toute-puissance, et celles qui se rapportent à son œuvre. […] ces dernières n’entraînent en Dieu aucune modification. » Calvin, avec un instinct très sûr, avait su éviter les pièges d’un biblicisme poussé à ses extrêmes conséquences. Bèze était moins autonome que Calvin par rapport à la Bible.

Dans les leçons 7-831, on voit que Bèze considère la terre comme ronde, solidement implantée au centre de l’univers. En cela, Bèze suivait discrètement Ptolémée, et non la représentation biblique primitive, dont le thuriféraire était à Genève Matthieu Béroalde. Au sujet des travaux de ce dernier, Bèze, embarrassé, recommandait de lire l’œuvre avec discernement !32 Cette position avait de lourdes conséquences sur l’astronomie de Bèze. Tout hellénisant qu’il était, il ne faisait aucune place dans son cours à la redécouverte de l’astronomie grecque par les astronomes de la Renaissance et à la révolution copernicienne, qui avait été rendue publique quarante ans plus tôt, et qui renouait avec l’héliocentrisme d’Aristarque, que – dix-sept siècles avant Copernic -les Alexandrins n’avaient su adopter. Il ne pouvait en être autrement. « C’est du récit de Moïse que l’on doit apprendre à peu près tout ce que l’on peut savoir sur la création du monde […] Moïse seul est pour nous la norme et le canon », c’est ainsi qu’avaient été formulées les remarques liminaires du cours sur la création. La science grecque se trouvait traitée à plusieurs reprises à la même enseigne que nombre d’hérésies. Bèze tenait, en revanche, pendant la même leçon, à se montrer au courant des théories récentes de la navigation.

Sur un nombre important de points, Bèze semble se rapprocher plus encore du style et du commentaire de Tremellius et Du Jon que de Calvin, avec lesquels il collabora à la publication de la Bible. Par exemple, au sujet du pluriel Elohim, dans Genèse 1,1, Casaubon enregistrait : « L’Ecriture a l’habitude de désigner clairement par ce pluriel le Dieu un et trin ». Calvin, dans son commentaire à la Genèse, estimait qu’une telle interprétation faisait violence au texte et qu’il convenait de laisser la question tranquille : « Mihi satis est quod pluralis numerus Dei virtutes sonet quas in creando mundo exercuit ». Calvin faisait lui aussi la distinction entre potentia et essentia reprise par Bèze33. De leur côte, Tremellius / Du Jon sont catégoriques pour y voir la Trinité, ainsi que dans tout le récit de la création.

Le cours résumé par Casaubon concerne l’Ancien Testament, sur lequel Bèze n’a rien laissé de comparable à son œuvre sur le Nouveau Testament, à part ce qui lui revient dans la traduction de la Bible de la Compagnie et ses commentaires sur Job et sur le Cantique, sans parler des Psaumes. Il constitue un aperçu d’autant plus intéressant qu’il fournit des indications sur un pan peu connu de l’activité du Réformateur, celui de l’enseignement34, et sur sa personnalité.

Bibliographie

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Yates, F. (1988). – Giordano Bruno et la tradition hermétique, Paris (trad. Marc Rolland)

____________

1 Sur l’enseignement à Genève voir Borgeaud 1900, en particulier sur celui du grec pp. 52 ss., 75 ss., 209 ss., 313 ss. ; sur Théodore de Bèze voir Geisendorf 1949, en particulier p. 105-109, Dufour 2002.

2 « à la fin du [XVIe] siècle, et encore bien avant dans le XVIIe, le dernier mot de la science biblique » (Dufour 2002, 334).

3 Pour la biographie de Casaubon, voir Pattison 18922 ; et aussi Cozzi 1958 ; Reverdin 1961 ; Campagnolo 1979-1980 ; id. 1991 ; id. 2005 ; Hurst 1994.

4 Sur ce personnage, voir maintenant les actes du colloque Genève et la Grèce moderne, Genève 21-22 novembre 2003, à paraître en 2005.

5 Yates 1988, 465-466.

6 Sur les Ephémérides, voir infra ; la traduction est d’André-Louis Rey.

7 Et dont Olivier Reverdin conservait sans doute encore des traces, lui qui préférait Henri Estienne (voir Reverdin 1988).

8 « C’est le plus grand homme que nous ayons en grec. Je luy cède : est doctissimus omnium qui hodie vivunt. […] » (Scaligerana secunda…, Amsterdam, 1740, s. n. Casaubon) disait Joseph-Juste Scaliger (1540-1609), « qui – quant à lui – omnia omnium sæculorum ingenia obscuravit », comme écrit Casaubon sans craindre l’hyperbole, Epistolæ…, publiées par Théodore Janson d’Almeloveen, Rotterdam, 1709, n° 647 (cf. aussi n° 247).

9 Entre Bèze et Casaubon se nouait alors une profonde amitié, faite d’estime d’un côté, de vénération de l’autre, ce qui n’empêchera pas Casaubon de prendre les distances de Bèze savant et théologien, comme nous espérons pouvoir le montrer à l’occasion du quatrième centenaire de la mort de Bèze.

10 Aujourd’hui : Oxford, Bodleian Library, Casaubon ms. 35 (= 3966 o), f. 7-25.

11 Qu’Alain Dufour veuille trouver ici l’expression de ma reconnaissance pour ce travail d’équipe, et pour les précieuses suggestions dont la présente notice a également bénéficié.

12 Fraenkel et Perrottet (1988), 7-8, annoncent la publication du cours enregistré par Casaubon, qu’ils datent des environs de 1583.

13 Voir Bèze, Correspondance t. XXV (1584), 276, 278-279, 301 ; t. XXVI (1585), 61. Les éditeurs ont fait en vain des recherches pour retrouver le ms. de Bèze.

14 S’agissant de notes à son usage personnel, la remarque qu’il fait au sujet du sermon de Bèze qu’il résume dans le même cahier (voir infra), tend à montrer que Casaubon est soucieux, dans ses notes, de garder, avant tout, un souvenir de la façon dont Bèze enseigne.

15 Cas. ms. 35, f. 7 – Nous traduisons les citations tirées des notes de cours. – La contemplation de l’univers mène droit à celle du créateur : cette pensée est à la base de la vision de la nature des prédicateurs réformés (Bayley (1980), 150-151), Calvin, Institution de la religion chrétienne I, 5, i, l’affirmait également (cf. Amyraut (1636), 3e sermon).

16 Voir, par exemple, Cas. ms. 35, ff. 17 (Strabon), 18 (Scaliger).

17 Cas. ms. 35, f. 15 v., début de la leçon 10.

18 Voir Bèze, Correspondance t. XXV (1584), 276, résumé du passage cité à la n. 13.

19 Voir dernièrement Reverdin 2000.

20 Sur la position de Casaubon concernant l’astrologie en général, voir Ephémérides, introduction, et aux 9 janvier et 29 août 1609.

21 Voir le résumé et la bibliographie sur cette grave question, dans Dufour (2002), 334 ss., Bèze, Correspondance t. XXIV (1583), XIV.

22 Oxford, Bodleian Library, Casaubon ms. 35 (= 3966 o), f. 1-4 v.

23 23 Mercier (1598) – Le ms. est conservé à la Bibliothèque publique et universitaire de Genève, où il porte la cote Ms. lat. 9. Il s’agit de 191 folios de 19 x 26 cm, montés sur onglet et reliés en 1884, couverts d’une écriture minuscule. On admire le travail de l’imprimeur qui a indiqué la pagination de l’imprimé dans la marge du ms.

24 Ganoczy (1969) n° 156.

25 Ganoczy (1969) nos 105, 175.

26 Ganoczy (1969) nos 33, 65.

27 Ganoczy (1969) n° 69.

28 Cas. ms. 35, f. 20 – Autres commentaires et ouvrages probablement utilisés par Bèze (qui se trouvaient dans la Bibliothèque de l’Académie en 1572, selon Ganoczy (1969) : Rabbini = Biblia hebraica com commentariis Rabbinorum, Venise, 1524, Bomberg 1527 n° 1 ; Thargum n° 20 ; Philon, εἰς τὰ τοῦ Μωσέως, Paris 1522, n° 24 ; Augustin n° 85, etc. ; Pline, Bâle 1549, n° 329 ; Epiphane nos 29 bis, 48 ; Ovide n° 423 ; Platon nos 283, 295 ; Augustin n° 72 ; Aristote, Opera Graece, Bâle 1531, n° 284, De natura, Bâle, 1552, n° 307, De natura animalium, Venise, 1504, n° 314 ; Ptolémée n° 288 ; Cicéron nos 377, 378 ; Lucrèce n° 381 ; Hieroglyphica n° 408 ; Physice Melanctonis et Hesiodus n° 416 ; Cajetan n° 77 ; Borrhaus n° 201. Bèze possédait vraisemblablement aussi bonne partie de ces textes dans sa bibliothèque, dont on ne connaît hélas pas la liste.

29 Bèze, Responce à Jean Hay, Genève, 1586, p. 121 (Genève, Musée historique de la Réformation D Laf 1) ; Ganoczy (1969) n° 70.

30 Cas. ms. 35, f. 9.

31 Résumées ensemble ; Cas. ms. 35, f. 14 v.-15.

32 Le collaborateur de Bèze dans la révision de la Bible française, qui parut en 1588, et qui est connue comme la Bible de la Compagnie des pasteurs de Genève, enseigna à l’Académie de 1574 à 1576 (voir Borgeaud (1900), 180 ; Campagnolo (1979-1980), 7 s.). Le principal collaborateur de cette Bible fut l’hébraïsant Corneille Bertram.

33 Passage cité par The Cambridge History of the Bible, p. 87.

34 Fraenkel et Perrottet (1988), p. 7.