Book Title

Les soirées sargoniques des marchands assyriens

Antoine CAVIGNEAUX

Genève

A. H. de re publica bene merito

Les colons assyriens expatriés en Anatolie au début du IIe millénaire pensaient surtout « business » ; leurs archives, que les fouilles turques de Kültepe (l’ancienne Kanish) continuent d’exhumer annuellement, en témoignent de façon éloquente. Même si on y inclut les copies d’inscriptions royales, les textes scolaires et les textes magiques, les textes littéraires de Kültepe ne doivent guère dépasser la douzaine, égarés parmi des milliers de tablettes traitant de gestion économique ou administrative. Ces rares textes ont un véritable intérêt. Même s’ils relèvent du « main stream », ils ont souvent un cachet particulier, adaptant des textes reçus par la tradition au dialecte que parlaient les gens d’Assur et aux circonstances particulières de leur vie. Je reviendrai ailleurs sur les textes exorcistiques, pour me consacrer aujourd’hui uniquement à une inscription de Sargon récemment publiée, qui vient d’augmenter la série de manière surprenante. Sans être un expert en paléo-assyrien – titre auquel je ne peux prétendre – on ne peut pas ne pas sentir l’originalité du morceau. Depuis l’editio princeps1 le texte a déjà été retraduit et commenté plusieurs fois2, tous les auteurs, surtout Foster, insistant sur le côté parodique du texte. Quand on compare les diverses interprétations, on se croirait parfois reporté aux débuts de l’assyriologie, aux temps où la marge d’erreur était beaucoup plus grande qu’aujourd’hui. Cela tient au fait que ce nouveau texte, même quand on en comprend le mot à mot, se dérobe à l’analyse et stimule aujourd’hui encore l’imagination de ses lecteurs. Entre l’interprétation littérale de Hecker et les interprétations plus imaginatives – historiques et littéraires, ces dernières basées en partie sur la recherche de jeux de mots – des autres savants, il y a place pour une voie moyenne, que j’essaie d’emprunter, sans prétendre dire ni le mot juste, ni le dernier mot. Je m’inspire bien sûr des travaux antérieurs, et, quand cela ne ressort pas immédiatement de ma traduction, j’indique pourquoi je ne les suis pas toujours.

Il y a bien longtemps que les fictions à caractère romanesque dont les héros sont les rois d’Akkad Sargon et Naram-Sin ont inspiré les chercheurs, qu’ils s’intéressent à l’histoire ou à la littérature, en l’occurrence inséparables3. On sait que les écoliers de Nippur, à peu près à l’époque où fut rédigé notre texte, recopiaient encore avec le plus grand soin les inscriptions des rois d’Akkad gravées sur les monuments érigés sans doute dans la cour du temple de leur ville, qu’ils avaient donc quotidiennement sous les yeux et qui suscitaient leur intérêt linguistique et historique. C’est peut-être cela qui a permis la survie de données sinon authentiques, du moins remontant aux rois d’Akkad eux-mêmes, dans notre texte. Bien avant la publication de ce dernier, Mario Liverani avait avancé la perspicace hypothèse4 que le milieu d’où est issu le roman du Roi de la Bataille – qui raconte l’expédition entreprise par Sargon en Anatolie à l’aide des marchands de Purušḫanda (= Acem Höyük près du Lac Salé) – devait être celui de la colonisation marchande assyrienne en Anatolie. Le nouveau texte de Kültepe / Kanish suggère de manière très concrète que les marchands assyriens berçaient leurs soirées au coin de la cheminée, au long des hivers anatoliens, d’histoires dont les rois d’Akkad étaient les héros.

Une chance extraordinaire a préservé la tablette sans la moindre lacune, épargnant à l’éditeur l’usage des crochets droits, mais laissant le traducteur sans excuse pour ses interprétations hasardeuses. Le style semble parfois bâclé : le passage de la troisième à la première personne pourrait relever de la parodie de l’inscription royale, où elle est fréquente, mais on ne peut guère ranger sous cette catégorie l’abus de l’enclitique -ma (que j’ai systématiquement rendu par « ET »5, mais dont le lecteur pourra faire abstraction sans dommage), les changements de sujet et les ellipses. Tout cela pourrait s’expliquer aisément par une improvisation orale. Pourtant la conclusion mīnam iṭṭuppim lušam’id « que puis-je ajouter sur la tablette ? » (l. 63 sq.) montre bien que le texte fut bien conçu comme un texte écrit. Il suffit de regarder la photo ou la copie de Günbatti pour donner à ces mots un sens très concret : les deux faces, la tranche inférieure et la tranche supérieure sont pleines et la fin du texte est comprimée sur la tranche gauche ! Pressé par l’espace, le scribe cherche à dire l’essentiel dans une brève conclusion de deux lignes6. Quoi qu’il en soit, le style improvisé et la verve comique donnent à penser qu’on a à faire à un unicum, bien loin du style élevé du Roi de la Bataille, et dont on a peu de chance de jamais découvrir un duplicata.

Traduction

(1-4) Le roi Sharrum-kin, roi d’Akkad Centre, roi fort, qui parle avec les dieux,

(4-5) Adad lui a donné la force ET

(5-11) du levant au ponant j’ai pris possession du pays ET en un seul jour j’ai livré bataille à 70 villes. Je fis prisonniers leurs chefs et j’anéantis leurs villes.

(11-18) Par Adad, maître de la puissance et par Ishtar, maîtresse de la bataille, je le jure : je vis une gazelle ET je lançai une brique dans la rivière ; ET en courant ma ceinture se fendit, ET je mis un serpent (à sa place), ET me remis à courir, ET rattrapai la gazelle, fis remonter la brique de l’eau.

(18-28) Par Adad et par Ishtar, je le jure : j’abattais chaque jour mille bœufs et six mille moutons. Sept mille sont mes champions qui chaque jour mangeaient devant moi7 les entrecôtes. Trois mille sont mes coureurs qui mangeaient les gigots. Un millier étaient mes échansons (qui) chaque jour mangent à satiété la moelle (?)8 des jarrets.

(29-40) Mon … avait fait une invitation ; ET sept mille de mes champions mangèrent leurs entrecôtes, mais il n’y en eut pas pour le dernier ; ET il abattit son bœuf … de son siège (sa selle ?) ET donna les entrecôtes au dernier. Mon cuisinier fit griller le jarret ET pour sa punition il abattit deux cents moutons ET les servit à mes gens.

(40-47) Par Adad et par Ishtar, je le jure : sept ans un mois et quinze jours je restai dans l’obscurité avec mon ministre (?). A ma sortie, j’avais noué une botte de cornaline et de lapis-lazuli ET je la distribuai au pays.

(47-50) D’un coup j’ai fendu en deux la montagne de l’Amanus, croyez-moi ! ET comme un pieu entre les deux chaînes je dressai ma statue !

(50-62) J’ai vêtu de peau le prince de Tukrish ; les gens de Hutura, je leur ai mis des tresses sur la tête ; les gens d’Alashia (Chypre), je leur ai couvert la tête comme à des femmes ; les Amorrites, pour leur écraser le nez, j’ai serré (?) leur écharpe ; les gens de Kilar je leur ai attaché une lanière autour de la tête ; les … gens de Kanish, j’ai entouré / relâché leur sutuḫḫu ; les gens de Hatti, je leur ai fait raser le milieu du crâne ; les gens de Luhma je leur ai mis une broche pointue (??) ; les Goutiennes, les Lullubéens, les Hahhéens j’ai fait bouffer (?) leurs habits.

(63) Les treize (?) montants du ciel, je les ai touchés de ma main.

(63-65) Que puis-je ajouter encore à la tablette ? Ce serait péché que (les gens) ignorent que je suis roi, que j’ai pris possession du haut pays et du bas pays. Par Adad le roi, qu’on augmente ma ration d’offrande !

Commentaire

(1-4) « Akkad Centre » : « centre », littéralement « carrefour(s) », est une épithète littéraire accolée traditionnellement à Uruk et à Akkad. Dans l’épopée de Gilgamesh, J. Bottéro le rend par « Uruk les carrefours », A. George par « Uruk-Main-Street ». Pour le sens courant voir J.-M. Durand, NABU 1991 / 31, D. Charpin, NABU 1991 / 112 et surtout le passage ARM 27, 116, l. 4 sq. a-na ku-ut-la-timki ik-šu-du-nim-ma a-na qa-aṭ-ṭú-na-anki re-bi-tim ú-ul i-ru-bu-nim « ils sont arrivés aux Barrières, mais ne sont pas entrés dans Qattunan centre » (trad. M. Birot). Hecker pense à une déformation de la titulature traditionnelle des rois d’Akkad (roi d’Akkad, roi des quatre parties du monde), mais à mon sens cette simple épithète, impensable dans une inscription royale, trahit le texte comme une fiction littéraire en même temps qu’il rend peut-être la nostalgie des marchands pour leur propre « centre » si lointain, Assur.

« Qui parle avec les dieux » : personne n’a commenté cette phrase bien étrange dans la phraséologie akkadienne. Elle pourrait être prise au sens littéral : Sargon a le privilège de s’entretenir de vive voix avec les dieux9. On pourrait comprendre aussi : passé de vie à trépas, il a quitté le commerce des hommes pour celui des dieux. C’est à mon sens l’interprétation la plus vraisemblable ; elle fait du texte une sorte de message d’outre-tombe. Une troisième possibilité est de comprendre que le texte lui-même est un discours présenté par Sargon aux dieux, peut-être pour être admis parmi eux (?). C’est moins vraisemblable, car, d’après ce que nous savons des habitudes littéraires akkadiennes, on attendrait une formulation de type épistolaire, identifiant le destinataire, mais cela donnerait un relief encore plus comique à la phrase finale (l. 65 q.v.).

(11) « Je le jure ! » : ce serment assertoire a une résonance comique encore aujourd’hui. Pourtant il remonte à une expression qu’on trouve dans les propres inscriptions des rois d’Akkad : « Par Shamash et Ilaba je le jure, ce ne sont pas des mensonges, mais c’est vraiment vrai »10 ; ces rois, eux-mêmes naturellement déjà conscients des énormités de leur discours, voulaient en imposer à leurs futurs lecteurs ; Shulgi l’a repris dans ses hymnes : lul ba-ra-na hé-ge-en « ce n’est pas du tout un mensonge, c’est vrai »11. Dans le récit de ce qui semble être surtout un exploit sportif (une sorte de triathlon avec course, lancer de brique et plongée), B. Foster (NABU 2002 / 82) suggère de nombreux jeux de mots (ṣabītu « gazelle » vs. sābītu « brasseuse » ; šarru « roi » vs. sarru « menteur » ; nāru « rivière » vs. narû « stèle ») qui ne me paraissent pas tous convaincants, même s’ils sont parfois bien tentants.

(18-40) Deux passages soulignant l’hospitalité somptueuse du roi. Les festins quotidiens offerts par Sargon à ses hommes sont un thème littéraire qui trouve son origine dans les propres inscriptions de Sargon : « Sargon, le roi à qui Enlil n’a pas laissé de rival, pas moins de 9 x 600 (= 5400) hommes ne mangent quotidiennement devant lui »12.

(29) Pour DUB(?).DU i IG-re-e-ma, la proposition de Dercksen (NABU 2001 / 100) : qištum igrēma « la forêt devint hostile » est subtile, mais peu convaincante, non seulement parce qu’elle force l’original, mais aussi parce qu’on est trop loin de l’épisode de l’obscurité (ikiltum l. 42).

(40-47) Pour um-mè-ni-a, au lieu de « mon ministre », V De Mieroop suggère « mes créanciers », qui correspondrait bien aux préoccupations quotidiennes et terre-à-terre des marchands assyriens. Pour le sens « avec ma troupe » serait meilleur, mais devrait être *um-ma-ni-a. De toutes façons il faut corriger en um-mè<-a>-ni-a, puisque, en principe, la contraction ne se fait pas en paléo-assyrien.

Tout comme Gilgamesh (tablette IX), Sargon, après avoir franchi le tunnel souterrain du bout du monde, est parvenu au jardin enchanté de l’au-delà de l’Occident, jardin minéral où les arbres sont chargés de pierreries, une sorte de jardin des Hespérides. Sargon pataugeant dans l’obscurité mais finissant par trouver la lumière (ša iklitam iḫbutuma nūram īmuru) est aussi un thème de la littérature divinatoire13. « J’avais noué une botte de … », littéralement « je nouai du roseau … » ; on pourrait aussi comprendre « j’attachai (à mon cou) un roseau de cornaline … », qui me paraît moins vraisemblable.

(47-50) Encore une réminiscence de Gilgamesh qui, dans sa lutte avec Huwawa, avait fendu en deux le Liban, donnant naissance à une double chaîne de montagnes : « ils piétinaient le sol, des talons, disloquant, de leurs saccades, l’Hermon et le Liban » (Gilgamesh tablette V 133 sq., trad. J. Bottéro) ; pour l’interprétation, cf. A. George, Zeitschrift für Assyriologie 80 (1990), 216 sq.

(50-62) Pour ce passage encore il y a un support textuel, à savoir une réminiscence de textes des rois d’Akkad ; la copie d’une inscription de Naram-Sin14 porte en effet : bí-bí-in-na-at-sú-nu ugallib « Je rasai leurs… », qui inspire directement notre bibennātim qaqqadātišunu aškun « je mis des bibennātum sur leurs têtes » (l. 52 sq.). Le sens doit être peu ou prou le même, à savoir que Naram-Sin a imposé aux ennemis vaincus une tonsure particulière15. La réminiscence n’est peut-être pas seulement littéraire, mais aussi visuelle. Sur les stèles sargoniques comme la belle stèle dite de Nassiriye16, les artistes ont été attentifs à reproduire distinctement les coiffures des captifs ; comme ils sont nus, c’était évidemment l’indice le plus parlant pour permettre aux spectateurs de les identifier.

Quoi qu’il en soit le thème est développé avec de telles variations que le passage devient une sorte d’étiologie humoristique des usages vestimentaires et cosmétiques caractérisant les peuples du monde oriental d’alors. Les gens de Hatti sont le peuple anatolien dont nous avons donné le nom aux Hittites, ceux de Kanish (Kültepe) sont naturellement ceux au milieu de qui vivait l’auteur du pastiche ; Hahhum (ville des Hahhéens) est une fameuse ville située vers le haut Euphrate ; Luhma est un lieu connu des textes hittites ; Hutur(a) et Kilar sont des noms de lieu non attestés en tant que tels, mais d’où dérivent des nisbe comme ḫu-tù-ra-i-im (génitif), ki-lá-ri-um, *kilarītum (voir Kh. Nashef, Répertoire Géographique des Textes Cunéiformes 4, Wiesbaden 1991, pp. 46, 62, 71). Tukrish est une région à l’est du Tigre et au nord de l’Elam, célèbre par sa métallurgie, ses textiles et ses pistaches, peut-être le Luristan17.

Le sens général me paraît clair, mais on ne peut guère espérer comprendre toutes les allusions concrètes. Qu’en est-il en particulier des Amorrites ? Van De Mieroop comprend a-be comme abu « père » : « Those of Amurru, like their fathers, their xxx of the land, I finished », l’anglais masquant le fait que qatû « finir » est intransitif. La traduction de Hecker « Was die Amurriter angeht, so kam ich, statt ihre Nase abzuschneiden, bezüglich ihres Penis zum Ende » dérive a-be de appu, ce qui me paraît plus plausible ; elle est grammaticalement inattaquable, mais le résultat, même enrichi d’un commentaire, me semble inintelligible. On peut dériver i-ša-ar-šu-nu de išaru « pénis », de išāru (inf. = ešēru), ou de išru « écharpe(?) »18. Le verbe KTi (?), qui doit être transitif, me semble inconnu. Je suis Hecker pour l’interprétation générale (en comprenant seulement kīma comme « demgemäss, dass, damit, en sorte que » plutôt que comme « antstatt » et en préférant išru à išaru) et en conjecturant arbitrairement le sens du verbe KTi. Les bédouins d’alors devaient se protéger le visage, comme ceux d’aujourd’hui.

(63-65) Dans a-num la i-dí / de8-a-ni, a-num = annum < arnum « faute, châtiment ». Les traductions publiées comprennent qu’il s’agit du dieu Anum, sujet du verbe qui suit, pour lequel elles balancent entre nadû « jeter » et idû « savoir » : « Anum beni reddetmedi (Anum ne m’a pas repoussé) » (Günbatti) ; « Anum soll mich nicht verwerfen » (Hecker) ; « Anum does not know » (Van De Mieroop) ; à mon sens on doit avoir une subordonnée pour rendre compte du subjonctif i-de8 (=dí)-a-ni avec sujet implicite au féminin pluriel (nišū « les gens »). La graphie ar-ni-šu (l. 38) ne contredit pas forcément cette interprétation, puisqu’on a dans un cas le sens propre (« faute, châtiment »), dans l’autre un sens affaibli, peut-être propre à la langue parlée, un peu comme notre « dommage ! ».

(65) « Qu’on augmente ma ration d’offrande ! ». La requête pourrait s’adresser aux dieux (voir supra comm. ad 1-4), mais il me semble qu’il est tout aussi naturel de l’adresser aux lecteurs / auditeurs ; dans une inscription royale, on attend à cet endroit les formules de malédiction, ici on a plutôt une invitation à remplir l’assiette du conteur.

Abréviations

ARM Archives Royales de Mari, Paris 1950 sqq.

NABU Notes Assyriologiques Brèves et Utilitaires, Paris 1987 sqq. (cité par année et numéro de la note, par ex. 1987 / 1 etc.)

Les inscriptions akkadiennes sont citées d’après Frayne, D. (1993) – Royal Inscriptions of Mesopotamia Early Periods (RIME) 2, Toronto.

Bibliographie

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Börker-Klähn, J. (1982) – Altvorderasiatische Bildstelen, Mainz

De Mieroop, M. Van (2000) – « Sargon of Agade and his Successors in Anatolia », Studi Micenei ed Egeo-Anatolici 42, 133-159.

Dercksen, J. G. (2001) – « The king that walked in darkness », NABU 2001 / 100, 96-97.

Foster, B. (2002) – « The Sargon parody », NABU 2002 / 82, 79-80.

Goodnick Westenholz, J. (1997) – Legends of the Kings of Akkade, Winona Lake.

Günbatti, C. (1998) – « Kültepe’den akadli Sargon’a âit bir tablet », Archivum Anatolicum 3, Ankara, 131-153.

Haayer, G. (1983) – « Enigmata sumerologica », dans Seybold, I., Meqor Hayyim, Fs. G. Molin, Graz, 121-125.

Hecker, K. (2001) – « Akkadische Texte » dans Kaiser, O. et alii, Texte aus der Umwelt des Alten Testaments, Ergänzungslieferung, Gütersloh, 11-60.

Liverani, M. (1993) – « Model and Actualization. The Kings of Akkad in the Historical Tradition » dans Liverani, M., Akkad. The First World Empire. Structure, Ideology, Traditions, Padova, 41-67.

Schileico, W. (1928 / 1929) – « Ein Omentext Sargons von Akkad und sein Nachklang bei römischen Dichtern », Archiv für Orientforschung 5, 214-218.

Stol, M. (1976) – Studies in Old Babylonian History, Leiden.

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1 Günbatti 1998.

2 Traduction et étude : De Mieroop 2000 ; traduction : Hecker 2001, 58-60 ; remarques et commentaires : Dercksen 2001 et Foster 2002.

3 Les textes akkadiens à caractère littéraire sont rassemblés dans Goodnick Westenholz 1997.

4 Liverani 1993, 52-56.

5 Le « et » minuscule étant réservé au ù.

6 On peut – je le concède – donner à ṭuppum le sens d’inscription, puisque c’est ainsi que les rois d’Akkad désignent parfois les textes sur leurs statues, comme celui de Bassetki. Cela n’enlève rien à l’effet comique de la phrase, qu’il faudrait alors rendre par « à quoi bon en rajouter dans une inscription ? ».

7 Nous dirions ‘à ma table’, mais il ne faut pas s’imaginer ces festins avec les convives assis à une table, mais plutôt accroupis.

8 En akkadien muḫḫu a le sens de « crâne, haut » ; on a peut-être ici le sens que le mot a dans les autres langues sémitiques « cervelle, moelle » (emploi culinaire ?).

9 « Who negotiates with the gods » (Van De Mieroop) me paraît forcé.

10 dUTU ù ìl-a-ba4 ú-ma la sú-ra-tim lu kí-ni-iš-ma, Rimush E2.1.2.4, 73-78, Naram-Sin E2.1.4.2 vii 29-viii 1. Cf. Foster 2002.

11 Haayer 1983.

12 Copie de l’inscription bilingue d’une statue, Frayne, RIME 2.1.1.11, 29-36 avec le parallèle 12, 22’-30.

13 Schileico 1928 / 1929, 215, l. 8. Hecker dérive ikiltam de akālu « manger » ; ils seraient donc restés tout ce temps à table ! Comme l’a suggéré Dercksen, c’est cependant moins vraisemblable.

14 Frayne, RIME 2.1.4.6 ii 4’ (Brockmon Tablet 1).

15 Le sens de bibēnu / bibennu est difficile à établir. Les listes lexicales nous donnent uzu.a-za-ad, uzu.sag = bibēnu, suggérant « tête », qui est sans doute trop vague. Comme il doit s’agir d’une partie chevelue, on peut penser au sommet du crâne, mais les passages physiognomoniques cités par les dictionnaires suggèrent « lèvre supérieure », en tous cas une partie du visage située après nez et narines, avant […] et bouche ; Böck 2000, 187, propose « Nasenscheidewand » (cloison nasale, voulant peut-être dire la partie inférieure du nez située entre les narines). Il aurait pu leur raser cheveux et moustaches !

16 Börker-Klähn, 1982, n° 22, souvent reproduite.

17 Voir Stol 1976, 41.

18 Probablement séduit par le parallélisme « nez » (ou « gland ») – pénis, Hecker choisit išaru. Pour išru « Wollbinde, a woolen belt or scarf » voir les dictionnaires ; c’est en tous cas une pièce de vêtement, ce qui irait bien dans le contexte. L’état construit išar, comme šiprum / šipar, serait normal en assyrien.