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Cὺν θεῷ: signification et destin d’une formule d’invocation en Égypte

Philippe LUISIER

Rome

Après la conquête de l’Egypte par Alexandre le Grand, l’antique civilisation du pays du Nil tant admirée par Hérodote s’hellénise peu à peu. Le grec est non seulement la langue de la cour, mais aussi celle de l’administration. Un bilinguisme s’installe de la Méditerranée jusqu’aux premières cataractes qui ne disparaîtra pas à l’arrivée des Romains dont le latin, mais dans une moindre mesure, deviendra également un idiome de communication. Quant à la vieille langue autochtone, elle va connaître un certain renouveau à travers ce que nous appelons le « copte », c’est-à-dire la dernière phase de l’égyptien, écrit avec les vingt-quatre caractères grecs complétés par quelques lettres d’origine démotique, au ductus parfaitement adapté à celui de l’onciale hellénique. L’invasion arabe en 642 ne modifie guère, au début, la situation linguistique, mais il suffit de quelques décennies pour que la langue grecque disparaisse de l’administration. Suit un long processus d’arabisation qui conduira finalement à la mort du copte : les grammairiens chrétiens du XIIIe siècle ne comprennent déjà plus le génie de l’égyptien et décrivent leur langue, désormais réduite à un seul dialecte et confinée à l’usage liturgique, selon les catégories de l’arabe.

Ce rappel cavalier de l’histoire linguistique de l’Egypte suffira pour introduire les quelques notes qui suivent autour de la formule σὺν θεῷ, bien connue des papyrologues et que les coptisants rencontrent fréquemment dans les diverses marques de scribes, en-têtes ou colophons, qui la reprennent telle quelle du grec sous la graphie сγn θεω. Mais nous pourrons en tracer l’histoire jusqu’aux siècles où l’arabe va s’imposer. Le sujet, bien sûr, mériterait davantage que l’espace réduit qui nous est imparti. Gageons au moins qu’il saura intéresser le récipiendaire de ces mélanges1 et susciter des recherches plus poussées.

Pour commencer, tâchons de savoir ce que signifie la formule. Littéralement, elle peut se traduire « avec Dieu », comme on le fait souvent aujourd’hui dans les publications scientifiques2. A vrai dire, cette traduction minimale n’aide guère à saisir toute la portée de l’invocation et on a cherché à la spécifier. H. Marrou, l’éditeur du P. Fouad 87, papyrus du VIe siècle provenant de Kūm Išqāw, la rend par « avec l’aide de Dieu » à la ligne 20 du document3 et un excellent spécialiste la commente ainsi : « cette expression, dans les textes byzantins indique souvent une visée vers l’avenir », ajoutant en note : « Nous rappelons que σὺν Θεῷ accompagne fréquemment, dans les actes notariés, les mentions d’indictions prochaines »4. Cet exemple, pris parmi tant d’autres, nous oriente vers l’énorme masse documentaire papyrologique que les sables d’Egypte nous ont conservée et pour laquelle nous disposons, grâce au Sammelbuch, d’un répertoire muni d’index à la consultation aisée5. On n’aura pas de peine à y repérer nombre de documents d’époque byzantine où la formule accompagne effectivement les indictions à venir, c’est-à-dire l’une des quinze années du cycle d’imposition, du type τῆς σὺν θεῷ τρεισκαιδεκάτης ἰνδικτίωνος6.

Mais un autre usage fréquent, qui paraît dater de la fin de l’époque byzantine en Egypte, n’implique aucune idée de futur. Il s’agit de συν θεῷ précédant un terme de fonction publique actuellement exercée par le personnage en question, e.g. βοηθὸς τοῦ λογιστηρίου7, γεωμέτρης8, γραμματεύς9, πάγαρχος10, στρατηλάτης11 ou συμβολαιογράϕος12, voire un διάκονος50. Certes, on pourrait la comprendre comme Marrou le proposait, quelque chose comme « X, avec l’aide de Dieu assistant de la chancellerie etc. », mais il n’y a pas ici de « visée vers l’avenir ». Rien de tel non plus dans P. Mich. Inv. Nr. 490, du VIe siècle, où nous trouvons l. 12 : σὺν θεῷ δ̣ὲ ἐγ καλῇ ἐσμεν καταστάσει, que l’éditeur traduit, fidèle à l’interprétation illustrée par Marrou : « Mit Gottes Hilfe sind wir in guter Verfassung »14. Mais est-ce vraiment la bonne ou l’unique possible ? Des documents coptes tardifs viennent nous guider sur une autre piste.

Dans ces textes, on voit en effet la formule grecque doublée d’une traduction copte, ou bien alors on trouve, à la même place dans les documents, tantôt la formule grecque, tantôt la copte. Un colophon du Xe siècle nous donne ainsi [ᴤ]m ᴨᴏγωϣ mᴨογτε, à la place de l’habituelle formule15. Des contrats provenant du monastère de Baouît et qui remontent au IXe siècle contiennent parfois cyn θεω, parfois comme dans le colophon cité plus haut, ᴤm πογωϣ mπnογτε, ce que l’éditrice rend justement les deux fois par « God willing »16 ; littéralement, la formule copte peut être traduite : « par la volonté de Dieu ». D’autres documents découverts à Djemê, le bourg copte situé près des temples de Medinet-Habou en face de l’actuelle Louxor, sur la rive gauche du Nil, et qui remontent à la seconde moitié du VIIIe siècle, nous montrent côte à côte le grec et le copte : сγn θ(εω) m πογωϣ εmπnογτε17, ce que l’on a traduit : « σὺν θεῷ, mit Gottes Willen »18. Il ne fait donc aucun doute qu’à cette époque, on interprétait σὺν θεῷ non pas comme une invocation à l’aide de Dieu, mais à son bon vouloir. En allait-il autrement dans les siècles précédents ?

Il semble bien que non. Il y a d’abord des cas comme P. Mich. Inv. N° 144, du Ve siècle d’après son éditeur19, où l’on voit, pour marquer un futur, la formule θεοῦ θέλοντος, quelque chose comme « si Dieu le veut »20, à laquelle aurait tout aussi bien pu être substitué notre σὺν θεῷ. Dans l’archive de Paniskos (fin IIIe siècle), qui n’était pas chrétien, on retrouve θεοῦ θέλον[τος] avec un futur, mais on a aussi ἠὰν ὁ θεὸς θέλι21. Parfois, à l’époque païenne, ce sont les dieux au pluriel que l’on invoque, comme dans un papyrus d’Oxyrhynque (± a. D. 100) : « τάχα θεῶν θελόντων καλῶς πράξο̣μ̣αι »22. Mais on trouve également la formule σὺν θεῷ au pluriel : « σὺν δὲ τοῖς θεοῖς τευξόμεθα ἐν Πηλουσίωι ‛.’ ἕω̣ς̣ ῑɛ̄ τοῦ ἐνεστῶτος μηνός », une attestation ancienne de la formule, s’il faut dater le papyrus de 97 avant Jésus-Christ23. Terminons ce bref recueil avec un édit d’Hadrien de 136 en faveur des paysans, après la crue du Nil. Le document nous est conservé en trois exemplaires et à la ligne 11, on peut lire [σ]ὺν θεῷ δὲ εἰρήσθω suivi d’un futur24. Jouguet l’avait traduit comme une incise en paraphrasant : « (ceci soit dit avec le consentement du Dieu) », avec ce commentaire : « Σὺν θεῷ δὲ εἰρήσθω est une parenthèse : le dieu est sans doute le Nil »25. En fait, il ne s’agit probablement pas du fleuve divinisé, mais de la volonté divine qui est invoquée ici comme ailleurs, quand on utilise cette formule qui paraît proprement égyptienne. En tout cas, il est clair qu’elle n’a rien de spécifiquement chrétien26.

De l’époque ptolémaïque jusqu’au début de l’époque arabe, nous voyons donc la formule σὺν θεῷ fréquemment utilisée dans les documents papyrologiques, édits, lettres, contrats divers. La signification qu’on lui donne souvent aujourd’hui, « avec l’aide de Dieu », n’est vraiment correcte que dans les cas où σὺν θεῷ est employé pour marquer un futur, mais s’il est vrai qu’ils sont très fréquents, ils ne sont néanmoins pas exclusifs et quand il s’agit du présent27, ce sont les parallèles grecs ou les traductions coptes qui nous indiquent le bon sens : « avec, selon le bon vouloir de Dieu » – ou plutôt de la divinité, puisqu’aussi bien la formule n’a pas été forgée par les Chrétiens. Mais à partir de l’époque arabe, on observe un glissement soit dans l’usage, soit dans la signification de la formule.

En effet, σὺν θεῷ devient alors une espèce de compendium28 que l’on place volontiers tout au début des documents, comme détaché du reste du texte qu’il paraît introduire ou protéger à l’instar de la basmala arabe, « au nom de Dieu miséricordieux… »29. Il serait important, d’un point de vue historique, de déterminer s’il y a là une influence directe d’un usage musulman ou bien si σὺν θεῷ avait déjà évolué vers cette relative autonomie ; nous penchons quant à nous pour la première solution. Certes, on trouve déjà avant l’arrivée des Arabes des documents chrétiens qui commencent par exemple avec ἐν ὀνόματι τοῦ κυρίου (καὶ) δεσπότου Ἰησοῦ Χριστοῦ τοῦ θεοῦ σωτῆρος30, mais l’habitude de débuter tout discours et tout écrit par l’invocation de Dieu, typique du monde musulman, va s’imposer, croyons-nous, comme par nécessité. Dès 642 / 643 apparaissent les papyrus bilingues qui commencent par la basmala en arabe, puis sa traduction grecque, ἐν ὀνόματι τοῦ θεοῦ31. Il est fort probable que cyn θεω, formule si bien enracinée dans la tradition des scribes, finira par devenir en copte une alternative à la basmala chrétienne, que l’on mettra en tête d’un acte32, d’une lettre33, sur une inscription34 ou à l’intérieur d’un colophon35, mais aussi, usage appelé à un long avenir, au début d’un texte biblique ou liturgique36.

Au terme du processus, on ne saura même plus du tout le sens de la formule, au point de lui joindre la basmala simple, comme si elle en était la traduction : dans un manuscrit daté de 1389, nous voyons côte à côte сγn θεω ﷲ ﰜ. alors que l’arabe signifie « au nom de Dieu »37. Mais à cette époque, les Chrétiens d’Egypte ne comprennent déjà plus bien ni le grec ni le copte et l’on ne se soucie guère de l’incongruité du rapprochement. Nous rencontrons à nouveau les deux expressions, par exemple, dans un manuscrit du XVIIe siècle, copie d’un original qui doit remonter au début du XVe siècle38. Cet ouvrage est composé de nombreux chapitres sur diverses questions liturgiques et fréquemment, à la fin d’un chapitre, le copiste écrit : ﷲ س ﻝﲂ ﻭﰟ, « [Le texte est] terminé et achevé avec l’aide de Dieu »39. Cette dernière phrase correspond à la formule des colophons grecs ἐτελειώθη θεοῦ χάριτι40, dont il existe une variante qui ne manque pas d’intérêt : ἐτελειώθη σὺν θεῷ41. Ainsi donc, alors que le grec et le copte se perdent, la tradition des copistes continue à exprimer avec justesse, sous un habillement arabe, de vielles formules d’école.

Les innombrables occurences de сγn θεω dans les documents et les manuscrits coptes, formule pieuse qui s’utilise encore aujourd’hui dans les livres liturgiques imprimés42, n’ont apparemment plus servi, à partir des premiers siècles de la conquête arabe, qu’à marquer l’appartenance chrétienne d’un écrit. La signification de la formule n’était pas aussi importante que son caractère identitaire. Héritée du grec, elle est devenue comme tant d’autres reliques des cultures qui se sont succédées en Egypte, pharaonique, hellénistique, romaine, byzantine, musulmane, l’apanage d’un monde chrétien toujours plus replié sur lui-même, mais transmettant jusqu’à nos jours un héritage plurimillénaire43.

Bibliographie

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1 Il y a trop longtemps, hélas, que nous avons quitté les rivages de la Grèce antique pour aborder l’étude de Charon de Lampsaque !

2 E.g. Hebbelynck / van Lantschoot 1937, 2 etc. ; Till 1964, 246 ; Depuydt 1993, 24, 69, 118 et 554.

3 Cf. Marrou 1939, 194. Dans son commentaire p. 196, il écrit : « on rencontre souvent, dans les papyrus byzantins, ces mots placés de la sorte en incise (…) ; leur sens, bien entendu, est assez affaibli et représente quelque chose comme l’inch ’Allah musulman ».

4 Cf. Gascou 1976, 168.

5 Cf. SB, commencé par Fr. Preisigke à Strasbourg en 1915 et continué par divers éditeurs ; aujourd’hui, il est dirigé par H.-A. Rupprecht et publié à Wiesbaden. Nous le citons d’après les numéros d’ordre des documents.

6 SB n° 12481, 1. 20 (a. D. 668). Sijpesteijn 1981, 59, traduit le passage ainsi (c’est nous qui soulignons) : « dass ich für die Steuern davon jährlich ab der Ernte derD.V. dreizehnten Indiktion acht und zwei Drittel wohlgezählte Gold-Solidi… verschaffen werde ». Voir encore, e.g., SB n° 7758, l. 22 (a. D. 497) ; 14712, l. 9 (a. D. 498) ; 13037, l. 13 (a. D. 522) etc.

7 SB n° 12264, l. 5 (a. D. 628).

8 SB n° 4921, l. 6 (époque byzantine).

9 SB n° 5276a, l. 1 (époque byzantine).

10 SB n° 9144, l. 1 (a. D. 589).

11 SB n° 4907, 1. 1 (époque byzantine).

12 SB n° 12492, l. 38 (a. D. 638).

50 SB n° 4839, l. 4 (époque byzantine).

14 Cf. Hübner 1990, 40 (texte) et 41 (traduction). Dans SB, ce document porte le numéro 15091.

15 Cf. van Lantschoot 1929, 150 (texte) et 60 (note), qui renvoie à des parallèles. Pour сγn θεω, cf. p. 9,15, 25, 34, 38,41,50,111,116,120,123,154,177,188,191,196, 201, dans des colophons du IXe au XIIe siècle.

16 Cf. MacCoull 1994, 142, l. 7 et 149, l. 4 (texte), 143 et 151 (traduction), à comparer avec 145, l. 6 et 153, l.6 (texte), 147 et 155 (traduction).

17 Cf. Crum 1912, 182 (texte n° 57, l. 7) ; voir aussi 321 (texte n° 104, 1. 12-13).

18 Till 1964, 138. Dans l’index consacré aux « Griechische Wörter und Abkürzungen », p. 246, il donne l’équivalence : « σὺν θεῷ mit Gott ».

19 SB n° 11330, l. 2 ; édité par Browne 1974, 42.

20 « Dio volente » italien ou « God willing » anglais le traduisent à la lettre ; cf. supra n. 6, le « D.V. » de Sijpesteijn.

21 SB n° 7251, l. 4 et 7250, l. 12. Pour la première formule, cf. n° 6222, l. 36 (fin IIIe siècle) et 12182, col. I, 1. 13-14 (IIIe siècle) ; pour la seconde, l’inch’Allah évoqué par Marrou n. 3 supra, cf. e.g. SB n° 9636, 1. 5 (a. D. 136) et 9616, recto l. 10 (ἐὰν θέλει ὁ θεός, milieu VIe siècle). On relèvera un θεοῦ κελεύοντος au n° 9135, l. 13 (IVe siècle).

22 SB n° 15708, l. 36. Cf. 7242, 1. 5 (IIe siècle). Traduction du passage dans Rea 1993, 78 (c’est nous qui soulignons) : « By listening still to the rethoricians declaiming, among whom is Poseidonius, perhaps, if the gods will, I shall do well ».

23 SB n° 12321, 1. 10-12, cf. Carrez-Maratray 1999, 181 n° 356, qui traduit : « avec l’aide des dieux, nous nous trouverons à Péluse jusqu’au 15 de ce mois ». Voir aussi σὺν θεοῖς dans n° 12330, l. 6 (IIe siècle avant J.-C.) ; 9903, l. 10 (a. D. 200) ; 7992, l. 12.15 (IIe-IIIe siècle). On relèvera par ailleurs le Καθὼς οἱ θεοὶ ἠθέλησαν du n° 14339, l. 3 (IIIe siècle).

24 SB n° 6944. Cf. aussi Jouguet 1920, 379, sur la base des deux copies du Caire.

25 Jouguet 1920, 381 (traduction) et 388 (commentaire).

26 Il faut donc corriger Wagner 1987, 357, qui se base sur la formule σὺν θεῷ pour affirmer l’existence d’une communauté chrétienne dès 319 / 320 dans la Grande Oasis : le contrat qu’il réédite p. 327 n’implique à notre avis rien de tel.

27 Pour σὺν θεῷ avec la mention de l’indiction présente, cf. SB n° 10285, l. 13-14 (a. D. 523) : τῆς σὺν θεῷ [π]α̣ρ̣ούση̣ς ἐπινεμ[ή]σεως.

28 On verra dans van Lantschoot 1929, aux pages citées n. 15 supra, la reproduction exacte de diverses formes de ce compendium.

29 Sur cette formule, cf. Carra de Vaux / Gardet 1960.

30 SB n° 9777, 1. 1 (a. D. 597), etc.

31 Déjà en 642 / 643, cf. SB n° 9576-9578.

32 E.g. Crum 1912, 340 Cf. Biedenkopf-Ziehner 1998, 15, au n° 26 f : une des formules de l’« Invocatio ».

33 E.g. KSBI, n° 282, 284 ; KSBII, n° 831, 938.

34 E.g. KSB I, n° 371 ; KSB II, n° 1093, 1099.

35 Outre le recueil de van Lantschoot 1929, on en aura de nombreux exemples dans les descriptions détaillées de manuscrits fournies par éditeurs et catalogues, e.g. Hebbelynck / van Lantschoot 1937, Depuydt 1993 et l’édition du Nouveau Testament bohairique par Horner, 1898, xxxvii-cxxvi et 1905, x-lxviii.

36 Cf. Depuydt 1993, 24, dans un Evangéliaire, à la fin du titre de Matthieu et Luc et 69, dans un Lectionnaire, deux manuscrits des IXe-Xe siècles ; 118, au point 5, pour les extraits d’un Livre d’heures dans un manuscrit daté de 897 / 898.

37 Cf. Hebbelynck / van Lantschoot 1937, 15 etc. ; Störk 1995, 292, 323 etc. et 2002, 26, 111, 222, 226, 233, qui écrit abusivement : « сγn θεω mit arabischer Übersetzung ».

38 ’Abdallah 1962, 146 ; reproduction photographique en face de la page 66. Pour la date du manuscrit, cf. la discussion p. 46. On lit сγn θεω tout seul p. 230, mais sous forme de compendium disposé sur trois lignes.

39 ’Abdallah 1962, 127, 144, 155, 200, 240, 253, 258, 259.

40 Cf. Gamillscheg 1995, 418, l’« Abschlußvermerk », premier élément d’un colophon type.

41 Cf. Gardthausen 1913, 430, avec un exemple daté de 927 ; les copistes grecs, qui utiliseront encore longtemps la formule σὺν θεῷ, l’ont-ils apprise des scriptoria égyptiens ? – Relevons que nous n’avons pas rencontré dans les colophons coptes сγn θεω après une des formes de x̱ωκ (ɛbολ) qui traduit ἐτελειώθη, cf. e.g.van Lantschoot 1929, à l’index, p. 149 du Fascicule 2.

42 Spécialement du type сγn θεω ιcϰγρoc, suivant l’arabe ﺍﻟﻘﻮ ﻱ ﷲ ﰟ auquel il est censé correspondre ; cf. déjà Störk 2002, 170 (XVIIIe-XIXe siècle), 222 (vers 1800), 233 (XVIe-XVIIe siècle).

43 Le grec σὺν θεῷ ne serait-il à son tour que la traduction d’une formule pharaonique ?