Book Title

Bacchantes nonniennes

Diversité et cohérence1

Francis VIAN

Versailles

Les Bacchantes nonniennes sont les ἀμϕίπολοι ou δμωίδες Διονύσου2 ; elles constituent par excellence l’escorte du dieu, plus que ses suivants mâles, les Satyres, les Silènes et les Pans. Si le rôle qu’elles jouent tout au long du poème ne manque pas de cohérence, Nonnos, qui affectionne la ποικιλία, ne cherche pas à dissimuler leur diversité qu’explique sans doute le plus souvent la diversité de ses sources.

D’abord la dénomination des Bacchantes est fluctuante. Si on se fie au catalogue du ch.14 (v. 203-227), l’armée de Dionysos comporte un contingent de « Bacchantes » venues de Méonie ou d’au-delà du Sipyle (v. 203-205). Elles sont accompagnées de « Ménades lydiennes » (v. 217218), au « nombre desquelles » figurent dix-huit « Bassarides », réputées « plus puissantes » (κρείσσονες) et qualifiées de « nourrices de Dionysos » (v. 219-220) : Aiglé, Callichoré, Eupétalé, Iôné, Calyké, Bryousa, Siléné, Rhodé, Okythoé, Ereuthô, Acrété, Méthé, Harpé, Oinanthé, Lycasté, Stésichoré, Prothoé, Trygié (v. 221-227). Mais cette classification est purement arbitraire. Dans le reste du poème, les termes de Bacchantes, Ménades et Bassarides sont interchangeables3, et l’on doit y ajouter ceux de Mimallones4, de Ménalides5 et de Thyades6.

D’autre part, le qualificatif de « nourrices de Dionysos » donné aux dix-huit Bassarides du ch. 14 est en contradiction avec le récit principal. En effet, au ch. 9, le petit Dionysos a d’abord pour nourrices les filles (anonymes) du Lamos, fleuve béotien (9, 27-36)7, puis Inô, qui confie l’enfant à la sidonienne Mystis (9, 53-131). Quand Hermès est obligé de le lui retirer, il l’apporte en Asie à Rhéa (9, 139 ss.) qui est dès lors qualifiée de « nourrice de son petit-fils » (9, 154). Chez elle, Dionysos bénéficie de l’assistance des Corybantes (9, 162-168) et des Pans (9, 201-205) ; mais il n’est nullement question des dix-huit Bassarides du ch. 14.

Compte tenu des libertés que s’octroie souvent le narrateur, on peut à la rigueur admettre que les deux chants se complètent sans se contredire8. Mais il n’en va pas de même pour les dix autres « nourrices de Dionysos » qui interviennent dans la Lycurgie (20, 325 ; 21, 44, 86, 194). Distinctes des Bassarides du ch. 14, elles se nomment Ambroisie, Bromié, Polyxô, Cleidé, Gigartô, Phleiô, Eriphé, Phasyleia, Théopé et Kisséis (21, 3-89)9. La contradiction est d’autant plus évidente qu’elles sont destinées à devenir les Hyades (21, 295-298) et qu’elles concurrencent ainsi les filles du Lamos (14, 145-147)10.

Il est évident que Nonnos juxtapose trois groupes de « nourrices de Dionysos » : les filles du Lamos (ch. 9), mères des Phères et futures Hyades (ch. 14), les dix-huit Bassarides du ch. 14 et les dix Ménades du ch. 21, appelées elles aussi à devenir des Hyades. On leur adjoindra une dernière « nourrice de Dionysos », Macris, « Nymphe cronienne » (21, 193-195) : il s’agit là d’une allusion isolée à une version des enfances de Dionysos connue notamment par Apollonios de Rhodes, mais écartée par Nonnos11.

Dans le reste du poème, les deux seules catégories de Bacchantes qui jouent un rôle actif s’identifient ou s’apparentent aux deux collèges de « nourrices » énumérés aux ch. 14 et 21. Les filles du Lamos ne sont plus mentionnées que dans deux rappels (24, 50 ; 47, 678-679). Quant aux Bacchantes « coryciennes » du Parnasse, elles demeurent épisodiques. Ce sont elles qu’Inô, devenue folle, rassemble sur l’ordre d’Apollon afin d’instituer le culte de Dionysos enfant (9, 283-289)12. Elles sont donc présentées en quelque sorte comme des figures prédionysiaques. Elles ne font par la suite l’objet que d’une rapide allusion en 27, 259-262, dans le discours par lequel Zeus invite Apollon à combattre au côté de Dionysos.

La plupart des Bacchantes nonniennes n’ont aucun rôle déterminant dans l’action : elles font en quelque sorte partie du décor. C’est le cas pour certaines Bassarides du ch. 14 qui sont mentionnées dans la suite du récit. Eupétalé et Stésichoré interviennent dans la bataille du lac Astacide (14, 397-402). On retrouve la première chez le roi Staphylos (20, 30-32), puis dans la bataille du ch. 29 (v. 233-236, 268). Dans la même bataille sont mentionnées Calyké (v. 251-252, 257, 271-273) et Trygié, la Bacchante sénile et bonne à rien (v. 243-250)13, peut-être aussi Oinanthé et Stésichoré, bien que la tradition manuscrite, que j’ai conservée dans l’édition Budé, les nomme Oinôné (v. 252-255) et Terpsichoré (v. 237-242).

A ces Bassarides, il faut associer d’autres Bacchantes qui prennent part aux combats (souvent au prix de leur vie). Le poète se borne en général à les nommer, sans préciser leur origine ou leur généalogie. En voici la liste :

– Héliké, tuée par Erembeus en 17, 217-22414 ;

– Macris (21, 193-195), déjà mentionnée ci-dessus ;

– Staphylé, Gorgé, Myrtô, Nysa, qui combattent au ch. 29, au côté de certaines « Bassarides » du ch. 14. Blessées, elles sont guéries par Dionysos (29, 256-257, 265-267, 270, 272 + 274) ; l’une d’elles, Staphylé, sera tuée par Morrheus en 30, 223.

Au ch. 30, au cours de sa troisième aristie, Morrheus tue, outre Staphylé, sept autres Bacchantes : Alkimaché (v. 192-208, 210)15, Côdôné (v. 209-220), Eurypylé, Stéropé, Soé (v. 222), Gigartô (v. 223)16 et Mélictainé (v. 225). Dans ce nombre, seules les deux premières font l’objet d’un long développement : Nonnos a dû les emprunter à un prédécesseur17.

Au-delà du ch. 30, Nonnos ne cite plus aucun nom dans cette catégorie de Bacchantes. Il se borne à des rappels dans des « retours en arrière » : Côdôné et Gigartô en 33, 15, 52-53, quand Aphrodite et ses compagnes se lamentent sur les revers subis par l’armée de Dionysos ; puis Alkimaché et Côdôné en 35, 376-377, quand Dionysos, de retour parmi les siens, déplore les morts survenus en son absence. Désormais les Bacchantes de ce type ne sont plus qu’une collectivité et, si le récit fait parfois intervenir l’une d’elles en particulier, elle demeure anonyme18.

A ces Bacchantes « ordinaires » qui ne sont que de simples suivantes s’opposent d’autres qui deviennent de véritables protagonistes quand Dionysos se trouve mis temporairement hors de combat. C’est le cas d’abord d’Ambroisie et de ses compagnes qui affrontent Lycurgue, alors que Dionysos a dû se réfugier auprès de Thétis (ch. 21), puis de Chalcomédé qui berne Morrheus tandis que le dieu, frappé de folie par Héra, a déserté son armée (ch. 32-35). On peut même dire qu’en ces deux circonstances elles transcendent leur statut de Bacchantes, puisque, au contraire de leurs congénères, c’est quand leur dieu est absent qu’elles accomplissent leurs exploits19.

Dans les deux épisodes, elles se manifestent d’une façon soudaine, à l’initiative d’un dieu, mais sans présentation préalable20. C’est Zeus qui « donne fougue et audace » à Ambroisie en 21, 3, lorsque Lycurgue se lance à la poursuite des Bassarides après avoir contraint Dionysos à fuir. Ses compagnes se manifestent tout aussi ex abrupto à partir du v. 61. Quant à Chalcomédé, elle entre en scène au ch. 33 d’une manière assez surprenante. Le poète raconte d’abord qu’une compagne d’Aphrodite découvre avec désolation la mort de deux Bacchantes, Gigartô et Côdôné, qui ont péri au cours de la bataille du ch. 30 ; elle aperçoit en même temps Chalcomédé en fuite devant « le furieux Morrheus » (33, 15-18)21, épisode que le ch. 30 passe sous silence. Mais l’action dans laquelle Chalcomédé va se trouver impliquée ne s’engage que plus tard : c’est quand Aphrodite s’adresse à Eros (33, 149 ss.), qu’elle lui demande de décocher une flèche sur Morrheus afin qu’il s’éprenne de Chalcomédé (33, 166-179).

Chaque fois, ces Bacchantes remportent une victoire définitive. Ambroisie, avec l’aide de ses compagnes, réussit à enchaîner Lycurgue et, bien qu’il soit délivré par Héra, il ne sera plus désormais qu’un mendiant aveugle et inoffensif pour le restant de ses jours (21, 162-169). De même, dès l’instant où Morrheus est contraint de renoncer à Chalcomédé (35, 223-224), il cesse d’être le redoutable Achille indien. S’il a encore assez d’autorité pour haranguer les troupes – dans un discours où il travestit sans honte le passé (36, 429-471) –, Dionysos a vite fait de mettre un terme à son ardeur guerrière pendant la naumachie. Il doit abandonner piteusement la bataille pour faire soigner sa blessure à l’arrière (39, 351-360). Il disparaît ainsi sans gloire de la scène ; comble de disgrâce, Athéna prend son apparence pour abuser Dériade et mener à sa perte le roi des Indiens (40, 7-81).

Nonnos met en parallèle avec insistance la Lycurgie et l’Indiade22. Si l’action de Chalcomédé ne ressemble guère à celle d’Ambroisie, les deux figures présentent pourtant des similitudes23. Elles disparaissent l’une et l’autre tout aussi brutalement. Ambroisie, d’abord « morte vivante » changée en vigne (21, 26-28), est, si l’on ose dire, définitivement tuée quand Héra tranche les sarments de sa vigne afin de libérer Lycurgue (21, 153154). Quant à Chalcomédé, elle disparaît du récit dès l’instant où elle a réussi à leurrer son amoureux (35, 223-224). Son stratagème fera tout au plus l’objet d’un rappel en 40, 160-193.

Toutes deux – et elles seules dans l’entourage de Dionysos – font l’objet d’un catastérisme que le poète présente chaque fois d’une façon singulière. C’est seulement quand Dionysos est revenu dans son armée et qu’il a dépêché une ambassade auprès de Dériade qu’il apprend presque incidemment par le devin Protée que « le chœur des Hyades habite l’éther » et qu’Ambroisie « se lève désormais dans l’Olympe » (21, 295-298)24. C’est au contraire avant le début de l’action que Thétis prédit à Chalcomédé que Dionysos placera dans le ciel, près de la couronne d’Ariadne, le serpent qui aura protégé sa virginité (33, 370-376). Le catastérisme doit apparemment avoir lieu après la victoire sur les Indiens ; mais le poète n’en fait plus mention, même quand il évoquera la Couronne d’Ariadne (48, 969-973).

Les deux épisodes comportent d’autres similitudes mineures. Dionysos a dû se réfugier auprès de Thétis quand Ambroisie affronte Lycurgue et celle-ci demande d’emblée à la Terre la faveur de mourir (21, 24-32). D’une façon un peu analogue, Chalcomédé souhaite d’abord mourir quand elle se sent menacée par Morrheus et c’est alors Thétis qui lui dicte la voie à suivre (33, 318-382).

D’une manière plus générale, Ambroisie et Chalcomédé incarnent deux des aspects essentiels du dionysisme, tel que Nonnos le conçoit, puisque l’une a pour arme la vigne et l’autre l’amour. On notera en particulier que, lorsque Ambroisie enchaîne Lycurgue dans les sarments de sa vigne (21, 33-61), elle préfigure le comportement de Dionysos lui-même, quand il affrontera Dériade pour la première fois (36, 304-390). Les deux narrations recourent d’ailleurs à la même image, celle du poisson-ventouse, le rémora, qui immobilise les navires (21,45-48 ~ 36, 367-369)25.

Au-delà de l’épisode de Chalcomédé, on ne relève plus aucune Bacchante nommément désignée sauf Charopé, « coryphée des chœurs bacchiques » (36, 256). Cette inconnue s’oppose à un inconnu, l’Indien Collétès, et leur affrontement peut sembler aussi banal que tous les autres combats singuliers qui peuplent les batailles nonniennes. Mais, si Charopé est un simple nom, Collétès est présenté comme un colosse haut de neuf coudées, pareil aux mythiques Alkyoneus, Otos et Ephialtès (36, 241-242, 247-250) ; il descend d’Indos en personne et, dans sa démesure, il rêve de conquérir toute la troupe des Bassarides pour peupler son harem (36, 244-245). Il suffit pourtant d’une simple pierre aiguë, ὀξέι πέτρῳ, lancée par Charopé (v. 255) pour tuer ce monstre et susciter l’admiration mêlée d’effroi d’un chœur anonyme qui célèbre alors la valeur guerrière des Bacchantes, jugée bien supérieure à celle des Amazones « meurtrières de mâles » (36, 257-272). Cette scène héroï-comique est le véritable prélude au dénouement de la bataille. Alors que Dériade en personne se lance à la poursuite de la meurtrière de Collétès, celle-ci se réfugie auprès de Dionysos (36, 273-276). Le prolixe Nonnos insère alors quelques combats retardateurs (36, 277-290) ; mais il est clair que le duel Charopé-Collétès annonce la rencontre décisive entre Dionysos et Dériade qui commence au v. 291, quand Zeus se saisit de la « balance du combat ». L’épisode occupe donc une place importante dans la structure générale du récit ce que confirme d’ailleurs sa longueur (36 vers).

En résumé, on peut conclure que les évidentes contradictions qu’on relève dans les Dionysiaques au sujet des Bacchantes ne compromettent pas la cohérence de la narration. Elles affectent principalement le catalogue du ch. 14, ce qui ne saurait surprendre : le catalogue du ch. 2 de l’Iliade a lui aussi son autonomie. Mais à partir de 14, 247, quand commence l’expédition proprement dite, jusqu’à la fin du poème, on ne relève plus d’incohérences majeures. Nonnos ne fait plus intervenir désormais que deux catégories très distinctes de Bacchantes. Les unes – Ambroisie et ses compagnes, puis Chalcomédé – jouent un rôle déterminant quand Dionysos est mis temporairement hors de combat, et elles sont récompensées à leur mort en prenant place dans le ciel étoilé. Les autres constituent le contingent des Bacchantes « ordinaires ». Elles interviennent d’abord individuellement dans l’action, surtout dans les combats, ce qui permet au poète d’insérer çà et là des rappels du catalogue du ch. 14 ; puis, à partir du ch. 30, elles deviennent une collectivité anonyme et n’apparaissent plus dans aucune aristie individuelle, à l’exception de Charopé.

Bibliographie

Chrétien, G. (1985) – Ed. Nonnos, t. 4 (ch. 9-10).

Chuvin, P. (1976) – Ed. Nonnos, t. 2 (ch. 3-5).

Chuvin, P. (1991) – Mythologie et géographie dionysiaques (ADOSA, 1991).

Gerlaud, B. (1994) – Ed. Nonnos, t. 6 (ch. 14-17).

Hopkinson, N. (1994) – Ed. Nonnos, t. 8 (ch. 20-24).

Livrea, H. (1973) – Dionysii Bassaricon et Gigantiadis Fragmenta (Rome, Ateneo).

Nonnos de Panopolis, Les Dionysiaques, éd. des Belles Lettres (C.U.F.), Paris, 1976 -

Vian, F. (1976) – Ed. Nonnos, t. 1 (ch. 1-2).

Vian, F. (1997) – Ed. Nonnos, t. 10 (ch. 30-32).

____________

1 Ce sous-titre entend faire écho à celui qui figure en tête de la belle étude d’A. Hurst sur Apollonios de Rhodes, parue en 1967.

2 Cf. 17, 90, 259 ; 20, 238 ; 36, 146 ; 37, 416 (où le terme d’ἀμϕιπόλους paraît ici plutôt masculin) ; 42, 401 ; 44, 142 ; 45, 270.

3 Les Bassarai ou Bassarides font leur apparition chez Eschyle qui donne ce titre à la deuxième tragédie de sa tétralogie intitulée Lycurgie : cf. A. Nauck, TGF, 9. Leur nom reparaît notamment dans le titre des Bassariques de Dionysios dont Nonnos est tributaire : cf. Livrea 1973, 21-31, 83-98.

4 Les Mimallones sont attestées à partir de Callimaque (fr. 503 Pf.) et de Lyc., 1464.

5 Le terme de « Ménalides » se lit en 14, 346, puis dans cinq passages des chants 34-36. Il est surprenant, car Nonnos ne fait pas état du mont Ménale en Arcadie : cf. Chuvin, P. (1991), 62 (n. 25). On peut penser qu’il s’agit d’un synonyme de Μαινάδες forgé par Nonnos metri causa : Cf. Gerlaud, B. (1994), 198 (n. à 14, 346-347). On notera cependant que l’anthroponyme Mainalos est attesté aussi en Asie Mineure : cf. Q. S. 3, 298-299 ; 11, 36-40.

6 Le substantif est rare : 25, 226 ; 34, 194 ; 43, 42. Mais l’adjectif qualifie assez souvent les Bacchantes : 17, 90 ; 20, 259 ; 36, 273 ; 46, 24, 178 ; 47, 664 ; cf. 17, 259.

7 Sur le Lamos, cf. Chrétien G. (1985), 13, 17 ; Chuvin, P. (1991), 40 (n. 15). Ces Nymphes, devenues Bacchantes avant l’heure, auraient pu tuer l’enfant dans leurs bacchanales si Hermès n’était pas intervenu (9, 37-52).

8 L’hypothèse pourrait s’autoriser d’une autre incohérence : le ch. 14 fait état de Centaures nommés Phères qui sont issus des filles du Lamos ; il les qualifie de « pères nourriciers de Dionysos » (14, 143-192), ce qui suppose qu’ils ont dû assister leurs mères. Pourtant le ch. 9 n’en fait pas mention.

9 Sur ces dix Bacchantes, cf. Chuvin, P. (1991), 257 (n. 8) ; Hopkinson, N. (1994), 48-53.

10 Sur les différentes légendes relatives aux Hyades, cf. Vian, F. (1976), 147-148 (n. à 1, 197) ; Chrétien, G. (1985), 13-18 ; Hopkinson, N. (1994), 45-53, 288.

11 Selon Ap. Rh., 4, 540 et 1131-1138, l’eubéenne Macris est fille d’Aristée et a recueilli Dionysos à sa naissance. Chez Nonnos, elle est l’aurige du dieu et se désole quand celui-ci est contraint de fuir devant Lycurgue. Cf. Chuvin, P. (1976), 90 (n. 4) ; Hopkinson, N. (1994), 218 (n. à 21, 193b-195).

12 Cf. Chrétien, G. (1985), 29-31.

13 Même jugement défavorable déjà en 14, 227.

14 Cf. Gerlaud, B. (1994), 252.

15 Déjà mentionnée en 27, 330.

16 Sur Gigartô, cf. Chuvin, P. (1991), 191. Il s’agit sans doute d’une homonyme de celle qui combat au côté d’Ambroisie en 21, 77 : cf. Hopkinson, N. (1994), 50.

17 Cf. Chuvin, P. (1991), 88. Alors que le contingent des Bacchantes est originaire d’Asie Mineure continentale selon le ch. 14 (cf. supra), Alkimaché et Côdôné sont l’une lemnienne, l’autre originaire d’Elide. La première a en outre dévasté le temple d’Héra à Argos : cf. Vian, F. (1997), 13-14.

18 Notamment la vierge morte qui provoque les désirs d’un Indien, anonyme lui aussi, en 35, 21-78. Ce cas demeure isolé. Les Bacchantes, quel que soit le nom qu’elles portent, n’apparaissent plus dans la fin du poème qu’en tant que collectivité et souvent dans des discours : 20 fois sur 43 aux ch. 39, 40, 42, 43, 47, 48 ; 12 fois sur 30 dans la Penthéide (ch. 44-46). Elles sont absentes des ch. 37, 38 et 41.

19 Les autres Bacchantes perdent au contraire toute leur force quand elles sont privées de l’influx magique qui émane de Dionysos ; elles redeviennent alors de simples femmes, notamment en 34, 343-358.

20 Une réserve toutefois au sujet des compagnes d’Ambroisie. L’une d’elles, Phasyleia, apparaît déjà en 20, 125-126, comme aurige de Méthé. Sur cette Bacchante, cf. Chuvin, P. (1991), 257 (n. 8).

21 Passage rappelé aux v. 52-54.

22 Cf. 26, 22-23 ; 27, 54-55 ; 30, 280-282 ; 34, 50-51 ; 35, 365-366 ; et surtout 43, 179180 ; 44, 231-239 ; 46, 23.

23 Cf. Vian, F. (1997), 5-7.

24 Sur ce passage dont la place et le contenu ont surpris, cf. Hopkinson, N. (1994), 48-49.

25 Sur le rémora, cf. ibid., 208 (n. à 21, 45-48).