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Xénophon dans le rôle d’un second Ulysse ou les conséquences de l’impiété1

Paul SCHUBERT

Genève

Introduction

La fluidité de la langue de Xénophon a eu pour conséquence de placer l’Anabase parmi les premiers textes qu’un helléniste débutant puisse aborder. Le lecteur n’en retient toutefois pour l’essentiel que les aspects historiques, au détriment d’une approche littéraire des procédés narratifs utilisés par Xénophon.

L’auteur raconte l’expédition des Dix Mille mercenaires grecs en Asie Mineure entre 401 et 399. Il expose comment Cyrus tente de renverser son frère Artaxerxès II, avant d’être tué lors d’une bataille à Kunaxa en Mésopotamie (été 401) ; Xénophon, qui accompagne l’expédition, se retrouve propulsé à la tête de l’armée, partageant le commandement avec quelques autres généraux. A partir de ce moment, l’objet même de l’expédition n’existe plus : Cyrus étant mort, il n’est plus question de le placer sur le trône de Perse. Les Grecs cherchent donc à regagner leur patrie, ce à quoi il parviendront au terme de pénibles tribulations.

L’objet des quelques pages qui suivent ne sera évidemment pas de traiter de l’ensemble de l’Anabase, mais plus modestement d’examiner à travers un exemple concret comment Xénophon exploite le modèle du héros homérique pour renforcer la justification de ses propres actions. Certains indices permettront d’établir que le parallèle entre Ulysse – héros mythique – et l’auteur même de l’Anabase ne se limite pas à une impression d’ensemble, mais que Xénophon a selon toute vraisemblance recouru sciemment à un tel rapprochement pour mieux se mettre à l’abri des critiques lors d’un épisode particulièrement douloureux de l’expédition.

L’auteur de l’Anabase

Contrairement à des historiens comme Hérodote et Thucydide, qui offrent à leur lecteur un préambule dans lequel ils s’identifient et exposent brièvement l’objet de leur ouvrage, Xénophon commence son récit sans la moindre introduction. Deux points méritent toutefois d’être relevés :

– Dans les Helléniques, Xénophon déclare en substance que l’Anabase a été rédigée par un certain Thémistogénès de Syracuse : « Comment Cyrus a rassemblé son armée, comment une fois cela fait il s’est enfoncé dans le territoire pour attaquer son frère, comment s’est déroulée la bataille et comment il est mort, et enfin comment les Grecs en ont réchappé en atteignant la mer, cela a été écrit par Thémistogénès de Syracuse »2. On en conclut aisément que Xénophon a recouru à un pseudonyme pour rédiger l’Anabase.

– Dans l’Anabase même, le personnage de Xénophon joue un rôle considérable dans le récit à partir du moment où Cyrus est tué à Kunaxa. L’exposé des faits prend alors un tour nettement autobiographique.

Le lecteur est donc confronté à une situation d’énonciation assez complexe, dans laquelle l’auteur réel est Xénophon, qui se retranche derrière un auteur fictif jouant le rôle de narrateur, Thémistogénès ; ce dernier dispose alors d’une objectivité de façade, grâce à laquelle il peut parler des actions de Xénophon avec un certain détachement. Le procédé n’a pas échappé à Plutarque : « Xénophon fut son propre historien : il a décrit son commandement et ses succès, et il en a attribué le récit à Thémistogénès de Syracuse, pour être plus crédible alors qu’il racontait ses exploits comme étant ceux d’autrui, cédant à un autre la gloire d’en avoir écrit le récit »3.

L’Anabase et l’Odyssée

Il n’est pas difficile pour un lecteur moderne de repérer certaines ressemblances entre l’Anabase et le récit des voyages d’Ulysse. Dans un premier temps, il s’agira pour nous de mettre en évidence les éléments les plus frappants de ce parallèle, sans pour autant préjuger d’une quelconque intention – même implicite – de la part de Xénophon. Ce n’est que dans une seconde étape qu’il sera possible de montrer, à partir d’un cas concret, que Xénophon a dû vouloir un lien entre l’Anabase et l’Odyssée.

Le voyage des Dix Mille consiste en fait en deux mouvements distincts : d’abord l’« anabase » proprement dite, c’est-à-dire un trajet qui éloigne les soldats de la côte pour les mener dans les profondeurs de l’empire perse ; puis la retraite jusqu’à la Mer Noire et le retour dans des contrées occupées par les Grecs. On peut comparer ce mouvement de flux et de reflux à l’expédition contre Troie : à la retraite des Dix Mille correspond le retour des héros grecs dans leurs cités, et en particulier les errances d’Ulysse.

Ce dernier, parti de Troie avec plusieurs navires transportant ses compagnons, est finalement le seul à regagner Ithaque vivant. Chez Xénophon, l’armée n’est pas décimée de manière aussi drastique, mais sur les quelque 13’000 hommes engagés dans l’expédition – le terme de Dix Mille est abusif – il n’en reste même pas la moitié au terme de l’aventure4.

Comme Ulysse, Xénophon assume la responsabilité de ses compagnons dans son long retour vers la patrie. La disparition de tous ses compagnons pour l’un, la forte diminution de ses effectifs pour l’autre, soulèvent des questions auquel le récit se doit de répondre au moins de manière implicite. A la différence de l’Anabase, où Xénophon est à la fois un personnage et l’auteur, sans être le narrateur, dans l’Odyssée Ulysse assume certes le rôle de personnage, mais il est aussi le narrateur des voyages – sans être l’auteur5. Ces différences de situation d’énonciation ne dispensent toutefois pas Xénophon de prévenir d’éventuelles critiques quant à la manière dont il a veillé sur les hommes placés sous son commandement.

Dans l’Odyssée, la culpabilité des compagnons d’Ulysse est fortement soulignée, tant par le narrateur principal que par Ulysse en personne. Il suffit de se remémorer le début de l’Odyssée, où l’on apprend – avant même que le récit ne commence – comment Ulysse a perdu ses compagnons en dépit de ses efforts : (« […] ayant lutté pour sauver sa vie et celle de ses compagnons. Mais malgré cela, il ne sauva pas ses compagnons, bien qu’il s’y fût efforcé : car ils périrent par leur propre orgueil, les insensés […] »)6. Des incidents tels que celui de l’outre des vents, ou encore des vaches d’Hélios, illustrent la part de responsabilité que les compagnons d’Ulysse portent dans leur propre perte7.

Xénophon dispose donc avec l’Odyssée d’un modèle adéquat pour prévenir les critiques des lecteurs qui lui réclameraient des comptes sur la diminution de ses effectifs. Il convient de voir maintenant s’il s’est effectivement servi de ce modèle, et dans quelle mesure il fournit à son lecteur des éléments qui justifient un lien intertextuel. Pour répondre à cette question, nous allons examiner l’épisode de Calpé, dont les conséquences seront pour le moins catastrophiques, puisqu’il se clôt par la mort soudaine de près de cinq cents hommes. Il s’agit de la plus grosse perte subie d’un seul coup par l’armée des Dix Mille8.

Pour mesurer ce que représente cette diminution des effectifs, on peut tenter de faire une comparaison avec un dénombrement antérieur fait par Xénophon. A Cérasonte, située un peu à l’ouest de l’endroit où les troupes aperçoivent la Mer Noire, l’armée comptait encore 8’600 hommes9. Xénophon précise alors que les soldats manquants sont morts, tués par l’ennemi ou la neige, quelques-uns par la maladie. En progressant vers l’ouest sur environ 700 kilomètres en suivant le rivage de la Mer Noire, l’expédition atteint Héraclée, et elle semble avoir perdu près de cinq cents hommes en chemin, puisqu’on dénombre alors environ 8’140 soldats, toutes catégories confondues10. L’épisode de Calpé se situe peu de temps après le passage à Héraclée. Cette comparaison n’est toutefois que partiellement valable, puisque les pertes enregistrées entre Cérasonte et Héraclée touchent des soldats de l’armée proprement dite, alors que, dans l’épisode de Calpé, les morts ne sont dans leur majorité vraisemblablement pas des soldats, mais des esclaves et des serviteurs affectés au soutien logistique de l’armée11.

Sacrifices répétés à Calpé (X.An. 6.4.13-25)

L’épisode de Calpé se situe en automne 400. L’armée cherche à progresser encore vers l’ouest, en direction de Byzance, mais elle est empêchée de partir parce que les sacrifices produisent des réponses défavorables : « Lorsque l’on sacrifia en vue du départ, les présages ne furent pas propices »12. L’armée de Xénophon est assiégée, et il paraît exclu de faire une sortie sans l’assentiment des dieux.

A ce point du récit, Xénophon évoque des critiques formulées à son égard : certains prétendent qu’il aurait convaincu le devin de donner de mauvais présages afin de retarder le départ et de permettre l’établissement d’une colonie. C’est à la lumière de ces critiques que l’on doit comprendre le soin que Xénophon met par la suite à souligner la transparence de la procédure du sacrifice : il dit qu’il a fait annoncer par un héraut (κηρύξας) la prochaine tentative de sacrifice, invitant tous ceux qui le désirent à assister au rituel ; il ajoute qu’il s’est assuré du concours d’un devin pour l’assister ; il précise enfin que l’assistance fut nombreuse13.

Trois tentatives de sacrifice échouent, et la tension augmente car les vivres commencent à manquer14. Après avoir encouragé les soldats à patienter, Xénophon essaie encore à trois reprises de sacrifier, mais en vain15. Son récit fait sentir la pression qu’exercent ses troupes : les soldats viennent le trouver en réclamant des provisions, mais il maintient son refus de partir sans présages favorables. Le lecteur pourrait s’étonner de l’obstination d’un commandant qui, sept fois de suite, repousse le moment du départ parce qu’un rituel n’a pas livré la réponse attendue. Faut-il y voir de l’entêtement, ou pire, une intention cachée de retenir l’armée pour favoriser des desseins colonisateurs, comme Xénophon lui-même le laisse entendre ? La suite du récit apportera évidemment une réponse à cette question.

Devant la résistance des dieux, Xénophon décide de forcer légèrement le destin en présence de toute l’armée : il propose de faire comme si l’on allait tenter une sortie, dans l’espoir que les victimes se montreront alors favorables16. Comme les sacrifices répétés ont épuisé les réserves de moutons, on se résout même à livrer au couteau du sacrificateur des bœufs d’attelage. Malgré tous ces efforts, le verdict reste négatif.

En présentant les événements comme il l’a fait, Xénophon est parvenu à faire monter la tension jusqu’au point culminant où un officier appelé Néon, appartenant aux troupes placées sous le commandement de Cheirisophos, va prendre une initiative malheureuse : apprenant par un informateur local qu’il existe une possibilité de se ravitailler en pillant des villages avoisinants, il emmène deux mille hommes et fait une sortie17. Cette opération se solde par un cuisant échec : les pillards sont attaqués par les troupes de Pharnabaze, satrape de Bithynie, et près de cinq cents hommes sont tués18.

La tournure que prennent soudainement les événements pousse Xénophon à adopter des mesures exceptionnelles19 : les sacrifices ayant été défavorables ce jour-là, nous dit-il, il fait égorger un bœuf d’attelage et se porte au secours des troupes en difficulté. Même dans l’urgence, le chef se soumet à la nécessité de sacrifier ; mais – fait étrange – il ne prend pas la peine d’informer le lecteur du résultat du sacrifice. Ce silence suggère que, en dépit d’un résultat à nouveau défavorable, Xénophon fait une légère entorse à ses principes pour voler à l’aide des troupes en difficulté. On apprend dans la suite du récit que des vivres arrivent le lendemain par la mer ; de plus, le premier sacrifice que l’on tente ce jour-là donne un résultat favorable, et l’expédition est par conséquent autorisée à poursuivre son chemin.

L’enseignement à tirer de cet épisode, tel qu’il est présenté par l’auteur, est d’une grande clarté : Xénophon a eu raison de s’obstiner à respecter les présages défavorables ; l’impatience de Néon a coûté la vie de cinq cents hommes. D’ailleurs, le jour suivant l’initiative malheureuse de Néon, les vivres arrivent et les dieux laissent partir l’armée.

Xénophon le second Ulysse

Dans ce passage, Xénophon s’attribue comme principale qualité un respect obstiné de la volonté des dieux, face à des soldats dont la faim l’emporte sur la piété. Le parallèle avec Ulysse, attentif aux recommandations des dieux mais confronté à la désobéissance répétée de ses compagnons, s’impose aisément. Alors qu’Ulysse touche au but et aperçoit déjà Ithaque, il s’endort et ses compagnons libèrent les vents qu’Eole avait enfermés dans une outre20. Sur l’Île du Soleil, ils tuent les vaches du dieu sous l’effet de la faim et provoquent ainsi leur perte21.

Si pour le lecteur moderne le parallèle paraît évident, il n’est cependant pas encore établi que Xénophon lui-même l’a sciemment recherché. Un détail du texte permet toutefois de lever le doute sur les intentions de Xénophon : avant que Néon n’intervienne, l’échec des sacrifices est sanctionné par la formule ἀλλ’ οὐδ’ ὣς ἐγένοντο (6.4.22 ; « même ainsi, le sacrifice ne fut pas [favorable] »). L’utilisation de l’adverbe ὥς dans sa forme accentuée, avec le sens de « ainsi », est un phénomène rare en prose, ce que ne manque pas de relever une vieille édition scolaire du texte de l’Anabase22. La tournure complète ἀλλ’ οὐδ’ ὥς est encore plus rare dans la prose attique du Ve et du IVe s. av. J.-C.23. En revanche, elle revient huit fois dans l’Iliade et neuf fois dans l’Odyssée24. Parmi ces occurrences homériques, la plus célèbre est sans doute celle que l’on trouve au début de l’Odyssée25, et qui a déjà été citée au début de cet article : ἀρνύμενος ἥν τε ψυχὴν καὶ νόστον ἑταίρων. | ἀλλ’ οὐδ’ ὧς ἑτάρους ἐρρύσατο, ἱέμενός περ | αὐτῶν γὰρ σϕετέρῃσιν ἀτασθαλίῃσιν ὄλοντο, | νήπιοι. A la rareté de l’expression ἀλλ’ οὐδ’ ὥς en prose vient s’ajouter un second argument qui suggère que Xénophon se réfère directement à l’épopée : sa propre tournure ἀλλ’ οὐδ’ ὣς ἐγένoντo correspond, y compris pour le mot ἐγένoντo, au rythme de l’hexamètre dactylique. Xénophon, à l’instar d’Ulysse, tente donc de préserver l’existence des soldats ; mais ceux-ci se comportent en νήπιοι (« insensés »), n’écoutent que leur appétit et perdent la vie pour prix de leur sacrilège.

Conclusion

Aucun élément ne nous autorise à douter de la véracité du récit de Xénophon : jusqu’à preuve du contraire, il faut considérer que les sacrifices répétés ont réellement eu lieu, et l’on peut admettre que la piété de Xénophon n’est pas seulement une façade. Il est toutefois manifeste que l’auteur dirige un éclairage particulier sur les événements ; il importe que le lecteur reconnaisse le procédé.

La mise en évidence de la tournure homérique ἀλλ’ οὐδ’ ὣς chez Xénophon, placée dans un contexte qui suggère clairement un parallèle entre la situation d’Ulysse et celle du commandant des Dix Mille, illustre le jeu intertextuel auquel Xénophon peut se livrer dans le cadre d’une démarche apologétique. Face à un événement d’une gravité extrême (la perte de cinq cents hommes lors d’une sortie malheureuse), Xénophon justifie son inaction en insistant sur les présages défavorables, grâce à une gradation du récit qui aboutit d’abord à l’initiative de Néon, puis à la résolution du blocage par l’arrivée du ravitaillement. Sur le plan de sa conduite personnelle, il utilise la caution de la figure d’Ulysse, comparant implicitement les soldats de l’expédition aux compagnons d’Ulysse. Si Ulysse est rentré seul à Ithaque, la faute n’est pas imputable à l’imprudence du héros, mais à la gloutonnerie et à l’impatience de ses compagnons. Xénophon, quant à lui, essuie aussi de lourdes pertes. A l’image des compagnons d’Ulysse, les soldats de l’expédition auraient pu limiter les dégâts en suivant les recommandations de leur chef.

Bibliographie

Couvreur, P. (18999) – Xénophon, Anabase, Paris.

de Jong, I. (2001) – A Narratological Commentary on the Odyssey, Cambridge.

Friedrich, R. (1987) – « Thrinakia and Zeus’ Ways to Men in the Odyssey », Greek, Roman and Byzantine Studies 28, 375-400.

Lendle, O. (1995) – Kommentar zu Xenophons Anabasis (Bücher 1-7), Darmstadt.

Masqueray, P. (1930) – Xénophon, Anabase, t. I, Paris.

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1 Je remercie Matteo Capponi (Neuchâtel) d’avoir lu une première version de cet article et de m’avoir fait part de plusieurs suggestions fort utiles. J’assume évidemment l’entière responsabilité des erreurs ou maladresses qui subsistent.

2 X.HG3.1.2 : ὡς μὲη οὖυ Κῦρος στράτευμά τε συηέλεξε καὶ τοῦτ’ ἔχωη ἀνέβη ἐπὶ τὸν ἀδελϕόν, καὶ ὡς ἡ μάχη ἐγέηετο, καὶ ὡς ἀπεθανε, καὶ ὡς ἐκ τούτου ἀπεσώθησαν οἱ Ἕλληνες ἐπὶ θάλατταν, Θεμιστογένει τῷ Συρακοσίῳ γέγραπται.

3 Plu.glor. Ath. 345e : Ξενοϕῶν μὲν γὰρ αὐτὸς ἑαυτοῦ γέγονεν ίστορία, γράψας, ἃ ἐστρατήγησε καὶ κατώρθωσε, [καὶ] Θεμιστογέυει περὶ τούτών συντετάχθαι τῷ Συρακοσίῳ, ἵνα πιστότερος ᾖ διηγούμενος ἑαυτὸν ὡς ἄλλον, ἑτέρῳ τὴυ τῶν λόγωυ δόξαν χαριζόμενος. Sur cette question, cf. Masqueray 1930, 3-5.

4 Cf. X.An.7.7.23 ; sur la question des effectifs de l’armée, ainsi que sur l’origine de l’expression « Dix Mille », cf. Masqueray 1930, 17-20.

5 Cf. de Jong 2001, 221-227 et append. B, 589-590.

6 Od. 1.5-8 : ἀρνύμενος ἥν τε ψυχὴν καὶ νόστον ἑταίρων. | άλλ’ οὐδ’ ὧς ἑτάρους ἐρρύσατο, ἱέμενός περ| αὐτῶν γὰρ σϕετέρῃσιν ἀτασθαλίῃσιν ὄλοντο, | νήπιοι.

7 La littérature secondaire consacrée à la responsabilité morale d’Ulysse face à ses compagnons est très abondante. Pour une bonne vue d’ensemble de la question, on se reportera notamment à Friedrich 1987, 379.

8 Cf. Lendle 1995, 395.

9 X.An.5.3.3.

10 X.An.6.2.16 : « C’est ainsi que l’armée est divisée en trois : les Arcadiens et les Achéens sont plus de quatre mille, tous des hoplites ; les hommes sous le commandement de Cheirisophos atteignent le nombre de mille quatre cents hoplites et sept cents peltastes (ce sont les Thraces de Cléarque) ; Xénophon a mille sept cents hoplites et trois cents peltastes ; il est le seul à disposer de cavaliers, au nombre d’environ quarante ». οὕτω γίγηεται τὸ στράτευμα τρίχα, Ἀρκάδες μὲν καὶ Ἀχαιοὶ πλείους ἢ τετρακισχίλιοι, ὁπλῖται πάντες, Χειρισόϕῳ δ’ ὁπλῖται μὲν εἰς τετρακοσίους καὶ χιλίους, πελτασταὶ δὲ εἰς ἑπτακοσίους, οἱ Κλεάρχου Θρᾷκες, Ξενοϕῶντι δὲ ὁπλῖται μὲη εἰς ἑπτακοσίους καὶ χιλίους, πελτασταὶ δὲ εἰς τριακοσίους ἱππικὸν δὲ μόνος οὗτος εἶχεη, ἀμϕὶ τετταράκοντα ἱππέας. Le total d’environ 8’140 hommes ne tient pas compte des éventuelles variations dues à des difficultés dans la transmission du texte ; cf. Lendle 1995, 376-377.

11 Cf. Lendle 1995, 395.

12 X.An.6.4.13 : θυομένοις δὲ ἐπὶ τῇ ἀϕόδῳ οὐκ ἐγίγντο τὰ ἱερά.

13 X.An.6.4.15.

14 X.An.6.4.16.

15 X.An.6.4.19.

16 X.An.6.4.21 : ὡς εἰς μάχην παρεσκευασμένοι.

17 X.An.6.4.23.

18 X.An.6.4.24 : οὐ μεῖοη πεητακοσίους.

19 X.An.6.4.25.

20 Od. 10.14-49.

21 Od. 12.298-365.

22 Cf. Couvreur 18999, 454, n. 12 : « Οὐδ’ ὥς, pas même ainsi : vieille formule épique, conservée avec καὶ ὥς dans la prose attique (voy. I 8.21 et III 2.23). »

23 Les trois seuls cas attestés se trouvent chez Thucydide (1.132.5) et Hérodote (1.128 et 3.152).

24 En poésie, la tournure est presque exclusivement homérique : pour une période allant d’Homère au IVe s. av. J.-C., et Homère excepté, on ne la trouve attestée qu’une seule fois, dans les Nuées d’Aristophane (527).

25 Od. 1.5-8.