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Introduction

Philippe BORGEAUD

Bien qu’écrit en un temps relativement court, Le Droit maternel (Mutterrecht, 1861) s’inscrit dans un long processus de maturation dont il ne représente qu’un des aboutissements. En comparaison avec la Symbolique des tombes (Gräbersymbolik, 1859), un travail contemporain dont on arrive relativement bien à suivre les travaux préparatoires, le Droit maternel donne davantage l’impression d’une création ex-nihilo, comme si l’idée de la gynécocratie s’était imposée d’un coup à l’esprit du savant bâlois. Cette apparence est toutefois trompeuse. Comme l’ont déjà remarqué les éditeurs des œuvres réunies de Johann Jakob Bachofen, la Gräbersymbolik et le Mutterrecht sont liés de façon inextricable, élaborés qu’ils sont à partir de thèmes communs, que l’on retrouve dans les deux ouvrages1. Les liens explicites et implicites qui unissent la Gräbersymbolik et le Mutterrecht mériteraient certainement une étude en eux-mêmes, d’autant plus que Bachofen ne signale pas toujours les parallèles qui existent entre les deux livres. Cette absence de renvois systématiques, un « défaut » que l’on rencontre ailleurs dans l’œuvre de Bachofen, trouve cependant, en l’occurrence, une explication simple : les manuscrits des deux livres parviennent simultanément chez l’imprimeur, en 18582.

S’il paraît donc légitime d’étudier le Mutterrecht dans son rapport à la Gräbersymbolik et réciproquement, on peut également aborder les deux œuvres séparément, étant donné le fait que les orientations thématiques divergent considérablement (l’intérêt se tourne vers la gynécocratie dans le monde antique d’un côté, vers la symbolique des tombes de l’autre). Par ailleurs, lorsque l’on compare la liste des articles et des ouvrages modernes cités dans la Gräbersymbolik à celle de la littérature secondaire mentionnée dans le Mutterrecht, on constate que seul un quart des références présentes dans le premier ouvrage se retrouve dans le second. Ce recours à des sources bien différenciées montre que les deux livres ne s’enracinent pas (exclusivement) dans un terreau commun. Ils sont le résultat de réflexions menées de manière relativement indépendante sur des sujets certes voisins, mais qui ne se recoupent pas systématiquement. Déterminer à quel moment Bachofen a commencé à opérer une dissociation (inconsciente ou non) au sein d’une réflexion qui aboutira à deux œuvres distinctes reste une question à laquelle il est difficile d’apporter une réponse définitive, tant la genèse des deux livres reste confondue. Cependant, nous le verrons, tout porte à croire que cette « dissociation » a eu lieu très tardivement, entre le moment où Bachofen décida d’abandonner définitivement son projet de livre sur l’ancienne Italie et celui où il prononça sa conférence sur le droit des femmes (le Weiberrecht), soit durant le printemps ou l’été 18563.

Le désir d’écrire un ouvrage sur la gynécocratie est donc venu relativement tard à Bachofen, ce qui ne signifie pas, bien sûr, que les thèmes traités soient eux aussi récents. Pour le démontrer, nous avons choisi de travailler sur deux fronts : le texte même du Droit maternel, et les écrits qui ont précédé sa rédaction. De la masse des manuscrits conservés dans les archives de Bâle, il fallait extraire ceux qui présentent le plus d’intérêt pour notre entreprise. Ont été privilégiés les manuscrits en relation avec le monde funéraire et les écrits qui ont directement précédé la rédaction du Droit maternel, soit les manuscrits 103 et 104 qui correspondent à deux versions de l’ouvrage inachevé sur L’ancienne Italie.

Le monde funéraire et l’Italie des origines de Rome sont des sujets privilégiés dans l’œuvre du savant bâlois. Les débuts de son intérêt pour l’art antique considéré sous l’angle funéraire nous sont contés dans l’autobiographie4 qu’il adressa à son maître, le grand juriste romantique Friedrich Karl von Savigny : « Alors que je parcourais les musées d’Italie, un objet s’imposa de plus en plus à moi au milieu des trésors prodigieux qu’ils contenaient, un objet dans lequel l’Antiquité se présentait sous l’un de ses plus beaux atours, le monde des tombes (Das Gräberwesen). » Nous sommes alors en 1842/43, lors du premier séjour de Bachofen en Italie. Cette découverte de l’objet fut suivie d’une période de onze ans durant laquelle Bachofen accumula une considérable documentation littéraire et iconographique. Il en fit usage pour la première fois dans trois conférences prononcées en février et mars 18535. Le monde funéraire tient également une place de choix dans le manuscrit 104, rédigé pour l’essentiel entre les mois d’octobre et novembre 1855. Cet écrit capital autant pour la genèse de la Gräbersymbolik que pour celle du Mutterrecht, fait l’objet d’une analyse détaillée dans le présent livre6. Les travaux de Bachofen sur le monde funéraire en général et sur les tombes d’Italie en particulier reçurent une impulsion supplémentaire lorsqu’en 1856 parut l’ouvrage d’Otto Jahn consacré aux représentations de la villa Pamfili7. Cette publication, de l’aveu même de Bachofen8, lui permit d’approfondir ses réflexions et de leur donner enfin ce tour définitif qui se concrétisa par la publication coup sur coup de la Gräbersymbolik (1859) et du Mutterrecht (1861).

Après une longue gestation qui dura près de dix-sept ans, les spéculations de Bachofen sur le monde funéraire trouvèrent donc finalement l’occasion de se cristalliser sous la forme de deux livres qu’il offrait au public. Malgré les liens privilégiés que l’Italie entretient avec le monde funéraire, Bachofen mit encore plus de temps à réaliser son projet d’une histoire de la péninsule. Le manuscrit 103 qui contient la première version de L’ancienne Italie fut abandonné en octobre 1855 après seulement cinq mois de travaux. La seconde version, qui constitue le manuscrit 104, a également été mise de côté par Bachofen qui préféra, comme on l’a vu, se lancer dans la rédaction de la Gräbersymbolik et du Mutterrecht. Même si l’Italie est présente dans le manuscrit 104, notamment à travers l’analyse de la fresque représentant Ocnus, ce texte témoigne surtout de la volonté de Bachofen d’élargir son enquête à l’ensemble des peuples de l’Antiquité et de ne plus se limiter au seul territoire italien. Cette tendance à aborder l’histoire dans une perspective universelle s’accentuera encore avec le Mutterrecht où Bachofen prolongera ses enquêtes sur les Grecs et les Romains en direction des Egyptiens, des Incas et des peuples d’Asie. Il reviendra cependant à l’Italie bien des années plus tard, dans des esquisses rédigées en vue de ce qui aurait dû devenir une « Histoire romaine » dirigée contre Mommsen, et d’où sortira, enfin, un troisième grand livre, consacré aux origines de Rome, La légende de Tanaquil (Die Sage von Tanaquil, 1870). E. Kienzle a édité le texte d’une de ces esquisses en appendice à son édition de Tanaquil : il s’agit d’une conférence intitulée « Les lois fondamentales de l’évolution des peuples et de l’historiographie »9, que Bachofen prononça le 15 décembre 1864 et qui contient des expressions très proches de celles utilisées neuf ans plus tôt dans les manuscrits inachevés de L’ancienne Italie.

Les livres de Bachofen, comme le montrent ces deux exemples, sont le fruit d’un travail de longue haleine et d’une réécriture constante. Le nombre de textes à avoir fait l’objet d’une publication est finalement très limité en comparaison des innombrables esquisses, souvent volumineuses, que le savant abandonna en cours de rédaction. Etudier la genèse d’un livre de Bachofen revient donc à se plonger dans une masse d’écrits pour la plupart inédits (mais heureusement conservés dans les archives bâloises) pour y suivre la mise en forme progressive des dossiers constitutifs de l’ouvrage finalement publié. Cela devrait permettre de mieux évaluer l’aboutissement de ce processus de réélaboration, à savoir le texte final, celui que Bachofen aura jugé suffisamment mûr pour faire l’objet d’une publication.

C’est donc dans la perspective de ce rapport entre l’œuvre et ses esquisses que nous avons effectué notre enquête. Les résultats obtenus confirment ce que pouvait laisser prévoir un premier dépouillement des manuscrits de L’ancienne Italie, à savoir que la plupart des éléments traités dans le Mutterrecht apparaissent déjà dans les travaux antérieurs, sous des formes et dans des termes parfois très proches de ceux de la version finale. Mais si les manuscrits contiennent tout, il y manque néanmoins l’essentiel : une théorie générale apte à relier l’ensemble des éléments dégagés par l’analyse et qui puisse, finalement, s’ériger en système. L’exemple du Mutterrechtest très révélateur de la difficulté qu’éprouve Bachofen à formuler des théories générales. En effet, malgré les innombrables essais embryonnaires développés ici et là au gré des besoins et des circonstances, il faudra attendre que la rédaction du livre soit achevée pour que Bachofen s’astreigne enfin à rédiger pour son lecteur une présentation synthétique de son système. Le fait que cette partie théorique se trouve située en introduction de l’œuvre et non en conclusion ne doit pas nous leurrer. Ce « Préambule » permet à Bachofen de donner dès les premières pages l’illusion d’un travail et d’une réflexion achevés, alors que l’œuvre elle-même, dans son foisonnement, conserve jalousement tous les signes d’une pensée en constante élaboration10.

Si les thèmes constitutifs du Mutterrecht sont déjà présents dans les manuscrits mentionnés, l’apparition proprement dite du terme « Mutterrecht » (« droit de la mère », ou « droit maternel ») date, elle, de septembre 1856. Elle a lieu dans le texte (mais non dans le titre) de la conférence que Bachofen prononça à Stuttgart sur le « droit des femmes »11. Dès lors, l’idée d’écrire un ouvrage sur la gynécocratie ne quittera plus Bachofen. Dans une lettre datée du 5 octobre 1856, il annonce à Wilhelm Henzen, secrétaire de l’Institut de correspondance archéologique de Rome, son intention de rédiger un petit écrit sur le droit de la mère12. Il le prie par la même occasion de lui communiquer tous les textes épigraphiques dans lesquels des noms de mères apparaissent, isolés ou de manière particulièrement soulignée. Comme à son habitude, Bachofen rédige très vite. Le 17 mars 1857, il annonce au même Henzen l’achèvement prochain de deux ouvrages :

« 1. La gynécocratie. Le principe féminin de la nature dans les domaines de la religion et du droit.

2. Ocnus, la signification du culte des marécages. »13

Les travaux de finition dureront encore quelques temps. Le 17 juin de la même année, dans une lettre adressée à son ami zurichois Heinrich Meyer-Ochsner, Bachofen exprime à nouveau son intention d’achever son écrit sur la gynécocratie pour lequel, dit-il, il n’a pas encore trouvé d’éditeur14. La demande qu’il adresse le 17 août 1857 à l’éditeur Johann Georg Cotta de Stuttgart15 se soldera par une réponse négative16. Bachofen ne perd pas courage pour autant, comme en témoigne cette lettre envoyée le 23 octobre 1857 à son ami l’archéologue et épigraphiste napolitain Agostino Gervasio avec lequel il correspond ici en français17 :

« Quand l’ouvrage sera un jour entre vos mains vous verrez que l’auteur n’a épargné ni temps ni travail, pour gagner à cette recherche l'intérêt du monde savant. Ce que je regrette c’est que la langue allemande, dont je me sers, sera pour bien du monde un obstacle sérieux à s’occuper de mon travail. Ce qui m’en console, c’est que les interprètes ne lui manqueront pas, si le livre parvient à se frayer son chemin. Comme l’impression se commencera sous peu, je puis avoir l’espoir de vous le faire parvenir l’été prochain. »18 L’impression débutera au printemps de l’année suivante, comme nous l’apprend une lettre envoyée au même Gervasio et datée du 31 mars 185819. Les 300 premières pages sont imprimées en juillet, mais ensuite le rythme d’impression se ralentit considérablement, ce qui laissera tout loisir à Bachofen de continuer ses recherches et de rédiger des suppléments. Dans une lettre datée du 10 avril 1860, il se plaint une fois de plus de la lenteur des travaux d’édition à son ami W. Henzen : « Par sa négligence inexcusable, l’éditeur de mon écrit sur la gynécocratie m’a imposé un retard de trois ans dans l’impression. Il a attendu jusqu’à maintenant pour prendre des dispositions sérieuses en vue de l’impression de la deuxième moitié de l’ouvrage. »20 Mais Bachofen n’est pas encore au bout de ses peines. La publication du Mutterrecht ne s’achèvera qu’au printemps 1861, soit trois ans après le début de l’impression et quatre ans après qu’il se soit mis en quête d’un éditeur21. Au début du mois d’avril 1861, Bachofen part en France, puis rejoint l’Espagne pour un voyage de deux mois : « Mon but, écrit-il à Heinrich Brunn à Rome, est avant tout de secouer un peu la poussière bâloise et de passer en revue les musées et les bibliothèques espagnoles. »22 Il rentre début juillet à Bâle, très éprouvé par son voyage : « Je devais marcher sous 35° de chaleur, contractai une diarrhée et un échauffement de l’estomac, je fus alité et revins encore à moitié malade dans ma chère patrie pluvieuse… »23C’est à la fin de cette lettre, selon l’éditeur de la correspondance de Bachofen, que notre savant devait annoncer à son ami H. Meyer-Ochsner que son Mutterrecht était enfin disponible24. Mais la fin de cette lettre étant perdue, nous ne serons jamais témoins de la joie qu’il dut éprouver lorsqu’il tint enfin le Mutterrecht entre ses mains.

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1 Cf. les commentaires donnés par K. Meuli et E. Howald, respectivement éditeurs du Mutterrecht et de la Gräbersymbolik dans les Gesammelte Werke von J.J. Bachofen, Benno Schwabe & Co Verlag, Basel, vol. II et III, vol. IV. Les références qui seront faites à l’œuvre de Bachofen renvoient à cette édition initiée par K. Meuli, Johann Jakob Bachofens Gesammelte Werke, Basel-Stuttgart 1943- (8 vols, parus, 2 vols. en préparation), ici abrégée GW. Nous ajoutons entre parenthèses, en la faisant suivre de l’abréviation B. (pour « Barilier ») la page correspondante de la traduction française : Johann Jakob Bachofen, Le droit maternel. Recherche sur la gynécocratie de l’antiquité dans sa nature religieuse et juridique, traduit de l’allemand et préfacé par Etienne Barilier, Lausanne 1996.

2 La publication du Mutterrecht s’est étendue de 1858 à 1861, celle de la Gräbersymbolik de 1858 à 1859. Bien que la Gräbersymbolik soit l’œuvre la plus fréquemment citée dans le Mutterrecht, aucune référence n’y est faite avant la page 503. Dans les premiers chapitres, Bachofen cite par contre Die drei Mysterien-Eier, ce qui a conduit Meuli (GW III, p. 1095) à postuler qu’au début de l’impression du Mutterrecht (printemps 1858), Bachofen n’avait pas encore eu l’idée de réunir Die drei Mysterien-Eier et Oknos au sein d’un ouvrage commun (la Gräbersymbolik). Cette supposition est infirmée par Howald (GW IV, p. 557) qui cite une lettre du 15 mars 1858 (GW X, n° 105, pp. 180-181) dans laquelle Bachofen exprime clairement son intention de regrouper les deux écrits dans un même ouvrage. Les renvois de la Gräbersymbolik au Mutterrecht sont vagues (la plupart du temps Bachofen renvoie sans plus de précision à Mein Mutterrecht), ou ne concernent que les premières pages de cet écrit. Bien que les travaux d’impression du Mutterrecht aient débuté avant ceux de la Gräbersymbolik, ils se sont poursuivis à un rythme très lent pour s’achever deux ans après la parution de celle-ci.

3 On sait, d’après une feuille datée de mars 1856 que Bachofen travaillait encore à son manuscrit sur l’ancienne Italie à ce moment-là. Il prononça sa conférence sur le Weiberrecht le 24 septembre de la même année.

4 Bachofen, « Eine Selbstbiographie » publiée pour la première fois à titre posthume dans la Zeitschrift für vergleichende Rechtswissenschaft, vol. 34, Stuttgart 1916, pp. 337-380. Ce document, écrit entre le 24 et le 27 septembre 1854, livre des renseignements très précieux sur le parcours scientifique et intérieur de Bachofen, depuis le début de ses études de droit jusqu’au moment où il décide de se consacrer à l’étude de la religion. Le passage cité se trouve à la page 358.

5 Bachofen (1854), p. 358. Le texte de ces conférences est contenu dans les manuscrits 97, 98, 99, 100 et 101, résumés et commentés aux pages 81-91 du présent volume.

6 Cf. infra pp. 93 sqq.

7 O. Jahn, « Die Wandgemälde des Columbariums in der Villa Pamfili mit Erläuterungen », Abhandlungen der königl. Bayer. Akademie der Wissenchaften, vol. 8, sect. 2.

8 Cf. l’introduction à la Gräbersymbolik, p. 8.

9 « Die Grundgesetze der Völkerentwicklung und der Historiographie », GW VI, pp.409-441.

10 Signes manifestes de cette difficulté à clore le Mutterrecht, les divers suppléments publiés en fin d’ouvrage font écho aux nombreuses annexes des manuscrits 103 et 104.

11 « Vortrag über das Weiberrecht », Verhandlungen der sechszehnten Versammlung deutscher Philologen, Schulmänner und Orientalisten in Stuttgart vom 23. bis 26 September 1856, Stuttgart, Verlag der J.B. Metzler’schen Buchhandlung, 1857, pp. 40-65 ; une version italienne en est parue dans : Johann Jakob Bachofen, Diritto e Storia. Scritti sul Matriarcato. L’Antichità e l’Ottocento, a cura di M. Ghelardi e A. Cesana, Venezia, Marsilo Editori 1990. Cf. K. Meuli, « Nachwort », in GW III pp. 1070 et 1093. Cette conférence correspond de si près aux premiers chapitres du Mutterrecht (pp. 85-206 des GW II = pp. 71-232 B.) que Meuli (loc. cit.) se proposait de ne pas la republier dans l’édition des Gesammelte Werke dont il était responsable. Le terme « droit de la mère » (Mutterrecht) apparaît aux pages 40 et 57 sqq. Bachofen parle également de « Eherecht » comme un équivalent au « Vaterrecht » (p. 49) et oppose le « Männerrecht » au « Weiberrecht » (p. 50).

12 Lettre n° 87, GW X, p. 154.

13 Lettre n° 91, GW X, p. 159 : « 1. Die Gynaikokratie. Das weibliche Naturprinzip auf dem Gebiete der Religion und des Rechts. 2. Ocnus, die Bedeutung des Sumpfkultes ».

14 Lettre n° 93, GW X, p. 162.

15 Lettre n° 94, GW X, pp. 163-165.

16 Lettre n° 98, GW X, pp. 170-171.

17 Gervasio ne connaissait pas l’allemand. Bachofen lui écrit donc en latin, ou en français.

18 Lettre n° 96, GW X, p. 168. La première traduction française intégrale de son livre, par Etienne Barilier (cf. supra N. 1) ne paraîtra que 139 ans après l’envoi de cette lettre ! Jusqu’alors, seuls quelques extraits de l’œuvre immense de Bachofen avaient été traduits en français, dont le préambule du Mutterrecht : cf. Le droit de la mère dans l’antiquité, trad. par le Groupe français d’études féministes, Paris 1903 (cf. supra p. 7 note 5) ; et A. Turel, Du règne de la mère au patriarcat, Paris, 1938. Une traduction italienne est disponible depuis 1988, réalisée par G. Schiavoni, Johann Jakob Bachofen. Il matriarcato. Ricerca sulla ginecocrazia del mondo antico nei suoi aspetti religiosi e giuridici, Torino. Il n’existe pas, à ce jour, de traduction anglaise intégrale. La réception du côté francophone a pu bénéficier toutefois, en l’absence de traduction, des adaptations louangeuses qu’Alexis Giraud-Teulon, juriste français enseignant à Genève, diffusa des thèses de son ami bâlois : cf. en particulier La mère chez certains peuples de l’Antiquité, Paris 1867.

19 Lettre n° 105, GW X, p. 181

20 Lettre n° 118, GW X, p. 206. On peut se demander, avec K. Meuli (GW III, p. 1095), dans quelle mesure Bachofen, avec ses ajouts et ses suppléments, n’est pas un peu responsable de la lenteur de l’impression.

21 On ne sait pas exactement à quel moment le livre fut disponible. Les comptes rendus de F. Gerlach sont parus les 1er et 12 août 1861 dans la Augsburger Allgemeinen Zeitung. Le 5 septembre 1861, Bachofen faisait parvenir son livre à W. Henzen à Rome (cf. lettre n° 136, GW X, p. 241 et N. 2).

22 Lettre n° 133, GW X, p. 231

23 Lettre n° 134 du 12 juillet 1861 à H. Meyer-Ochsner, GW X, pp. 234-235.

24 F. Husener, GW X, p. 235, note 2.