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Cécile Leblanc, Marie Médard, une jeune résistance. Du quartier latin à Ravensbrück

Ampelos, 2021, 142 p.

Olivier PIGEAUD

C’est à partir de l’autobiographie de Marie Médard, d’entretiens avec elle et des indications de sa famille que l’historienne Cécile Leblanc a rédigé ce livre utilement introduit par Patrick Cabanel. Il retrace la vie de cette jeune résistance jusqu’à son retour en France après une très dure vie de déportée.

On y lit sa prise de conscience précoce de ce qu’il y avait d’inacceptable dans le régime de Vichy, particulièrement vis-à-vis des juifs, qui pousse la jeune étudiante à la Sorbonne, fille de pasteur, à porter l’étoile jaune, à convoyer des enfants juifs, puis à être agent de liaison du réseau Jonque. Arrêtée le 23 juin 1944, elle est torturée puis incarcérée à Fresnes et ensuite déportée à Ravensbrück, d’où elle sera envoyée à Torgau et Koenigsberg. À la fin de l’hiver terrible à Ravensbrück, elle est libérée et accueillie en Suède où elle est soignée avant de revenir à Paris en juin 1945.

Le récit constitue une contribution importante sur l’univers concentrationnaire que Marie Médard a vécu avec Germaine Tillion et tant d’autres. Les explications de Marie Médard elle-même sur l’évolution de sa pensée politique et sur sa foi, très importante pour elle, sont tout à fait remarquables.

On voudrait en savoir plus sur la vie de Marie Médard-Fillet, après 1945, une des déportées retournées en Allemagne pour particulier à un programme de dénazification des mouvements de jeunesse, puis militante à la Cimade. Il y aurait aussi à dire sur son travail en parallèle avec celui de son mari René Fillet, promoteur des bibliobus, directeur de la bibliothèque de Tours puis de celle de Beaubourg, avant d’être maire de Beaumont-la-Ronce en Touraine. Ce sera peut-être pour un autre volume consacré à celle forte personnalité toujours simple et souriante.