Ex bibliotheca. Les livres retrouvés de l’Académie réformée de Saumur
Catalogue raisonné de l’exposition présentée à la Médiathèque Louis Aragon du Mans du 19 octobre 2018 au 19 janvier 2019, puis au Château-Musée de Saumur du 6 juillet au 30 novembre 2019, éd. Thomas GUILLEMIN, collab. Kévin TREHUEDIC, Gand : Snoeck, 2020, 160 p.
On connaissait un peu la bibliothèque de l’Académie de Saumur, fondée par Philippe Duplessis-Mornay en 1599, par l’inventaire des livres qui en avait été fait lors de la fermeture de l’Académie en janvier 1685, listant plus de 1400 ouvrages (inventaire édité par Clotilde Perigault, La bibliothèque de l’Académie de Saumur en 1685…, Mémoire de maîtrise, Tours, Centre d’Études Supérieures de la Renaissance, 2004). On la connaît mieux maintenant grâce à l’enquête méthodique de Thomas Guillemin dans les fonds anciens de la Médiathèque du Mans et de la ville de Saumur : où ont été retrouvés, identifiés, plusieurs dizaines d’ouvrages portant des marques de provenance de la bibliothèque ou du milieu académique saumurois. Après une double exposition, au Mans puis au château de Saumur, un superbe catalogue donne à voir ces livres qui ont appartenu pour les uns à Duplessis-Mornay lui-même, qui avait fait don de sa bibliothèque de travail à l’Académie, pour d’autres à la bibliothèque académique, pour d’autres encore à tel ou tel professeur de l’Académie, en particulier le célèbre hébraïsant Louis Cappel, ou encore à d’autres donateurs saumurois. Chaque exemplaire présenté fait l’objet d’une notice approfondie. À signaler entre autres raretés la Critica sacra de Louis Cappel (1650) avec des annotations de sa main (p. 100-103), et un prix de piété, une édition de l’Avertissement aux juifs sur la venue du Messie de Duplessis-Mornay (1609), dédicacée par le principal du collège en 1670 à un fils à un fils d’un certain Josué de La Place (homonyme du célèbre théologien de Saumur), « dans la première classe de l’Académie » (p. 98-99).
Cette enquête pionnière à partir des marques d’appartenance de livres dispersés dans les fonds anciens de bibliothèques ouvre des pistes et relance l’intérêt pour l’histoire des bibliothèques des Églises réformées en France, dispersées en 1685.