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L’exégèse protestante des Psaumes et son influence dans les usages militants des réformés

Gilbert DAHAN

Centre national de la recherche scientifique École pratique des hautes études, Université PSL Laboratoire d’études sur les monothéismes (UMR 8584 CNRS-EPHE)

Tous les récits concernant la période des prédicants après la révocation de l’édit de Nantes puis la guerre des Camisards témoignent de l’importance des Psaumes dans la spiritualité huguenote comme dans leur usage lors des révoltes de la fin du xviie siècle et du début du xviiie : aussi bien dans les assemblées de prière (le plus souvent clandestines) que dans les affrontements armés ou lors des condamnations des martyrs cévenols – sans parler même des voix célestes qui entonneraient miraculeusement des versets. Certains psaumes sont souvent cités : le psaume 46, auquel Luther avait donné une configuration quelque peu guerrière ; le psaume 51, qui se présente comme une imploration à la miséricorde divine ; le psaume 68, qualifié souvent de « psaume des batailles » ; le psaume 80, prière au berger d’Israël. Le psaume 118 apparaît lui aussi fréquemment, comme action de grâces et affirmation de la confiance en Dieu. Il est évident que ces psaumes sont portés par la musique du Psautier de Genève (1562) et par les traductions de Clément Marot et de Théodore de Bèze1, avec ou sans le rajeunissement de Valentin Conrart (ou de Marc-Antoine de La Bastide)2. Je l’évoquerai, mais ma recherche portera sur l’exégèse protestante des Psaumes aux xvie et xviie siècles, particulièrement sur les commentaires qui ont pu avoir quelque influence dans la réception populaire du Psautier ; la question fondamentale que je poserai sera donc de savoir dans quelle mesure cette exégèse (souvent savante) explique les usages militants évoqués plus haut. Je m’en tiendrai aux cinq psaumes mentionnés – ce qui représente déjà un matériau important – en examinant les points suivants : les lignes majeures de l’exégèse actuelle (nécessairement résumées et limitées à ce qui pourrait être en lien avec les usages militants, c’est-à-dire en omettant l’étude philologique et en choisissant des commentaires engagés confessionnellement3), quelques témoignages de leur utilisation militante, les éléments de quelques commentaires des xvie et xviie siècles pouvant avoir déterminé cette réception populaire. Je me suis limité aux commentaires les plus susceptibles d’avoir eu un écho en dehors des milieux savants : je renonce ainsi à ceux de Conrad Pellikan, de Wolfgang Musculus ou de Johann Brenz, pour prendre en considération le commentaire français de Jean Calvin4, la traduction française du commentaire de Martin Bucer5, les oraisons d’Augustin Marlorat sur le Psautier de Genève6 (et non son commentaire anthologique7) et le commentaire de Moïse Amyraut8. Il aurait intéressant d’examiner aussi la tradition des paraphrases françaises, précédant et suivant celle de Conrart9, mais c’est là un autre sujet qui outrepasse l’enquête présente.

Je procède ici psaume par psaume, ce qui est sans doute plus rébarbatif mais cela devrait nous permettre d’entrer au cœur du sujet.

Le psaume 46

Dans la traduction Segond révisée10, voici les v. 2-3 :

Dieu est pour nous un abri et un appui, un secours bien présent dans la détresse.

C’est pourquoi nous n’avons pas peur quand la terre tremble, quand les montagnes vacillent au cœur des mers.

Et dans le Psautier de Genève, la traduction de Clément Marot :

Des qu’aduersité nous offense,

Dieu nous est appuy et defense ;

Au besoin l’auons esprouué,

Et grand secours en luy trouué.

Dont plus n’aurons crainte ne doute

Et deust trembler la terre toute

Et les montagnes abysmer

Au milieu de la haute mer11.

Notons aussi le v. 8 (repris au v. 12), souvent source d’actualisation :

Le Seigneur des Armées est avec nous (en hébreu : Adonay zebaot ‘imanu), le Dieu de Jacob est pour nous une citadelle.

Et chez Clément Marot :

Mais pour nous, en ces durs alarmes,

A esté le grand Dieu des armes ;

Le Dieu de Jacob est un fort

Pour nous encontre tout effort.

Les exégètes contemporains sont d’accord pour voir dans ce psaume une louange collective, affirmant l’assurance de la présence de Dieu, qui gouverne le monde, même si beaucoup y perçoivent spécifiquement un chant de Sion. McCann dégage une orientation eschatologique, tandis que Maillot et Lelièvre donnent une interprétation christologique : le Seigneur protège Jérusalem, qui est le Christ « quand il se posera comme le nouveau Temple et la nouvelle Jérusalem ». Samuel Terrien conteste la récupération de la traduction de Luther, Ein’ feste Burg, autour de prétentions nationalistes ou ethniques, et souligne, en citant Calvin, qu’aucune nation ne peut affirmer sa supériorité et que, pour le Prophète, le monde est un12.

Le commentaire de Calvin insiste sur la dimension historique du psaume : c’est une action de grâces pour « quelque certaine délivrance » qu’il n’est pas possible de mieux identifier. On doit le considérer comme une exhortation à se placer sous la protection de Dieu. Les fidèles n’ont aucune matière de trembler, vu que Dieu est toujours prêt à les délivrer. L’Église est assurée que Dieu réside au milieu d’elle ; elle n’est jamais sans ennemis mais « combien que tout le monde se lève contre nous, […] il pourra en un moment estre mis à néant, si tost que Dieu se monstrera favorable envers nous ». La puissance du Dieu des armées est infinie et accorde au croyant son amour paternel13.

Comme celui de Calvin, le commentaire de Bucer commence par un bref « argument » ; le voici : « Il est monstré quelle confiance et asseurance les fideles ont en quelque danger que ce soit, quand Dieu les conduit et gouverne. » Après la traduction (ici donc en français) du psaume, il donne, verset par verset, une paraphrase, proche de la traduction mais avec quelques différences, puis son commentaire. On retrouve la même idée que chez Calvin (le commentaire latin de Bucer est évidemment antérieur14) : « C’est une action de grâces pour quelque secours notable envoyé à la ville saincte de Ierusalem » ; l’aspect historique est assez développé. Les éléments actualisants sont épars dans cette approche rigoureuse, qui contient aussi une étude précise des images, notamment des ruisseaux et des fleuves. Le commentaire du v. 8 est quelque peu paraphrastique : « Le Seigneur des batailles est de nostre party : il nous est une forteresse et refuge ; et par ce moyen non seulement nous sommes en seurté mais aussi plus forts que noz ennemis. » La fin du commentaire invite les nations à adorer Dieu : « Me recognoissans donc pour le Dieu seul de toutes choses, taschez de vous adjoindre à mon peuple, plustost que de luy faire la guerre […] Dieu est de nostre party : il soustient nostre querelle »15.

Marlorat reprend le Psautier de Genève, avec la musique ; il en recopie les arguments, donne en marge une version française en prose assez proche du texte hébreu et conclut par une « oraison », que voici pour le psaume 46 : « O Dieu, seul refuge et force de ceux qui esperent en toy, asseure-nous en ta bonté, et dissipe tellement les conseils et entreprises des meschans, que nous vivions en paix et tranquillité d’esprit, pour te servir et honorer en toute nostre vie, te recognoissans nostre seul Protecteur et Sauveur, par ton Fils Iesus Christ, Amen. »16

La Paraphrasis in Psalmos Davidis de Moïse Amyraut comporte pour chaque psaume un « argument » souvent assez long, la paraphrase proprement dite, qui développe le texte, et en marge, il y a d’un côté le texte latin proche de l’hébreu17 et de l’autre côté des Annotationes, qui constituent un commentaire non continu. L’argumentum commence par mettre en garde contre la systématisation d’une interprétation allégorique : « Bien que le peuple d’Israël ait été le type de l’Église chrétienne et que ses libérations matérielles concernent allégoriquement celles qui sont arrivées en esprit à nous chrétiens, il ne faut pas croire que tout ce qui est arrivé matériellement à Israël soit perpétuellement applicable à l’Église… Il suffit que pour ceux des fidèles qui chantent ce psaume, en public ou en privé, il puisse être appliqué aux ennemis de notre salut spirituel, que notre Seigneur Jésus Christ a vaincus »18. Pour le théologien de Saumur, la recherche d’une allégorisation continue est un travail inutile qui tient à la curiosité. Néanmoins, les cantiques concernent l’institution de l’Église en tout temps, en tant qu’elle constitue un corps unique. Je traduis la paraphrase du v. 2 :

Maintenant le Dieu excellent et très grand (Deus Optimus et Maximus) a montré réellement qu’il est notre refuge le plus sûr, une force invaincue et un secours constant, qu’il est prêt à répondre à nos demandes, pour nous défendre contre nos ennemis et nous retirer de toutes les angoisses qui nous oppressent19.

L’annotation concerne les images. Pour le v. 8, Moïse Amyraut insiste sur l’espoir de salut éternel ; voici la paraphrase :

Confiants, nous osons dire d’une âme fidèle : Le Seigneur, Dieu des armées, est avec nous ; le Dieu de Jacob est pour nous comme une citadelle édifiée dans un lieu élevé et une fortification invincible20.

On le voit, l’exégèse ne se réfère pas directement aux événements contemporains, mais l’esprit général des commentaires justifie une appropriation.

Le psaume 51

Le psaume 51 est l’un des plus célèbres, notamment avec son incipit latin, Miserere mei, Deus, secundum magnam misericordiam tuam ; le titre rappelle qu’il s’agit de la demande de pardon après les reproches de Nathan à la suite de la liaison de David avec Bethsabée. Lisons le début :

Ô Dieu, fais-moi grâce selon ta fidélité (ke- ḥasdekha) ;

selon ta grande compassion, efface mes transgressions !

Lave-moi complètement de ma faute, purifie-moi de mon péché !

Car je connais mes transgressions

et mon péché est constamment devant moi.

Envers toi seul j’ai péché… (NBS)

Le Psautier de Genève donne la traduction de Clément Marot :

Miséricorde au paoure vicieux,

Dieu tout-puissant, selon ta grand’ clémence :

Use à ce coup de ta bonté immense,

Pour effacer mon faict pernicieux.

Laue moy, Sire, et relaue bien fort

De ma commise iniquité mauvaise

Et du péché qui m’a rendu si ord

Me nettoyer d’eau de grâce te plaise21.

Il faut d’abord rappeler que ce psaume est l’un des psaumes pénitentiels. Les opinions des exégètes sont assez variées. McCann y voit la justification d’un pécheur par la grâce ; il met en valeur l’emploi des trois termes par lesquels Dieu s’est révélé en Ex 34, 6 : raḥum, « miséricordieux », ḥanun, « compatissant », ḥesed « amour », et du vocabulaire du péché22. L’une des interrogations récurrentes concerne le v. 5, dans lequel une certaine tradition a vu une affirmation du péché originel mais elle est combattue, notamment par Maillot-Lelièvre pour lesquels le psalmiste affirme ici sa naissance illégitime23. Mais le plus important dans notre perspective est qu’il s’agit d’une prière de contrition à la recherche d’une purification morale et d’une restauration qui sera une nouvelle naissance24 – seul Dieu pouvant procurer cela –, le problème étant de savoir si cette prière est individuelle ou collective25.

Dans son commentaire, Calvin, tout en replaçant le psaume dans le contexte de la vie de David, « qui exalte magnifiquement par divers titres de louange la miséricorde infinie de Dieu », souligne la relation avec des thèmes des épîtres pauliniennes et dégage, plus régulièrement qu’à propos d’autres psaumes, l’application collective ; ainsi en conclusion de ses remarques sur le v. 2 :

Par cest exemple nous sommes advertis que, quand nous avons péché, il n’est point question d’attendre que Dieu tonne du ciel contre nous, mais qu’il nous convient paisiblement et franchement obéir à ses Prophètes, par la bouche desquels il nous convie à repentance.

Ou bien, sur le v. 3 :

Pource que le pécheur, tant plus il se sent souillé, d’autant plus se doit-il inciter à gémissemens continuels et affectueux, afin de venir finalement au-dessus des espovantemens de la conscience26.

On notera que, sur le v. 7, Calvin développe la thèse du péché originel en prenant soin de se distinguer des explications des « papistes ».

L’argument de Bucer invite immédiatement à une application collective : « C’est une oraison d’un povre pécheur, recognoissant à bon esciant ses fautes et péchez, par laquelle l’homme fidèle imploire le bon Esprit de Dieu, par lequel toute perverse cupidité est réprimée ». Le commentaire tout entier reprend constamment cette application ; ainsi au v. 2 :

Ô bon Dieu, Père du grand Seigneur Iesus, Père de toutes miséricordes et de consolations infinies, qui engloutis l’abysme des enfers par l’abysme de tes compassions ! Mais nous aussi qui espérons ceste bonté, considérons comment la repentance de David n’a point esté une repentance légiere, ains à bon escient : et comment il s’est submis d’un cœur docile à la correction de son Père celeste.

Sur le v. 7, il parle de la « corruption de la nature humaine » et mentionne le péché originel, sans y insister comme le fera Calvin27.

Il n’y a rien de remarquable chez Marlorat et je n’ai pas repéré d’application générale dans le commentaire de Moïse Amyraut, contrairement aux autres psaumes. Il n’en demeure pas moins que ce psaume 51 est très fréquemment présent dans les usages militants des huguenots. Félix Bovet note que plusieurs pasteurs chantaient ce psaume au pied de l’échafaud28. Il termine le culte qu’établit le prédicant (puis ministre du Désert) Claude Brousson, en demandant aux fidèles de s’agenouiller quand ils le disent29. Dans la relation du chef camisard Jacques Bonbonnoux, le cordonnier Adam chante ce psaume lors d’une attaque armée des révoltés réformés contre un détachement de troupes royales près de Vézenobres30.

Le psaume 68

Pour beaucoup de réformés, c’est le « Psaume des batailles ». Je citerai les v. 2-3 :

Dieu se lève, ses ennemis se dispersent ;

ceux qui le détestent fuient devant lui.

Comme la fumée se dissipe, tu les dissipes ;

comme la cire fond au feu,

les méchants disparaissent devant Dieu. (NBS)

Et dans la version du Psautier de Genève, 1562 (Théodore de Bèze) :

Que Dieu se montre seulement

Et l’on verra soudainement

Abandonner la place :

Le camp des ennemis espars,

Et ses haineux de toutes pars

Fuir devant sa face.

Dieu les fera tous s’enfuir,

Ainsi qu’on voit s’evanouir

Un amas de fumée.

Comme la cire auprès du feu,

Ainsi des meschans devant Dieu

La force est consumée.

Citons aussi les v. 20-21 :

Béni soit le Seigneur jour après jour !

Il nous prend en charge, ce Dieu-là est notre salut. Pause.

Ce Dieu est pour nous le Dieu du salut ;

C’est à Dieu le Seigneur qu’appartiennent les issues de la mort. (NBS)

Et chez Théodore de Bèze :

Or loué soit Dieu tous les jours,

Dieu, di-je, qui de son secours

Nous soustient et asseure.

Nostre Dieu nous est Dieu sauveur,

Dieu qui monstre aux siens sa faveur

Par mainte delivrance.

C’est l’Eternel Seigneur tres fort,

Qui les issues de la mort

Retient en sa puissance31.

On considère aujourd’hui ce psaume comme l’un des plus difficiles (un « Mont Blanc de l’exégèse », disait André Caquot32), étant donnée la multiplicité des motifs qu’il expose. Cependant, on s’accorde à y voir un chant triomphal (même si la victoire n’est pas identifiée) et à le mettre en relation avec Sion33.

L’argument de Calvin, après avoir mentionné les victoires que David avait obtenues sur ses ennemis par la grâce de Dieu, souligne que ce psaume « nous propose matière de louer Dieu par le gouvernement de ce monde universel » et « descend à la rédemption du peuple esleu ». Sur le v. 2, il note que « ce pendant que les iniques affligent l’Église avec grande insolence et cruauté, finalement néantmoins il s’eslève pour en faire la vengence » ; « il y a aussi, dit encore Calvin, une consolation pleine de grande douceur, en ce que nous voyons que tous ceux qui molestent l’Église sont nommez Ennemis de Dieu ». Relevons encore le commentaire de la fin du psaume : il est parlé ici de la protection de l’Église de Dieu ; Calvin cite la promesse d’Ex 25, 8 J’habite au milieu de vous ; l’alliance accordée au peuple d’Israël est gratuite et s’applique maintenant « au salut et conservation de l’Église »34.

Bucer rappelle également dans son argument les victoires de David contre les peuples étrangers. Mais le psaume « figure apertement le Royaume de Jésus Christ […] prévoyant que tout le monde seroit submis sous son obéissance. Parquoy il exhorte generalement tous peuples de chanter louange au Seigneur ». Sur le v. 2, qu’il considère comme une sorte de préface du psaume, Bucer fait un lien (comme plusieurs exégètes contemporains) avec l’arche sainte et rappelle le verset de Nb 10, 35, O Seigneur, lève-toi et tes ennemis seront espars et ceux qui t’ont en hayne s’enfuyront. Sur le v. 20-21, Bucer affirme qu’il n’y a ici rien qui ne contienne une « affection ardente » : Dieu procure notre salut ou délivrance et nous garde de diverses façons35.

Marlorat reproduit l’argument du Psautier de Genève. On peut relever l’oraison finale :

Seigneur Dieu des armées, qui maintiens et garentis ceux qui se fient en toy, desploye ta force invincible pour renverser nos ennemis, affoibli la puissance des hautains, change nos afflictions en prospérité et fay qu’au milieu de nos assemblées la louange de ton sainct Nom qui y est célebrée te soit tousjours agréable, par Jésus Christ ton très cher Fils. Amen36.

Moïse Amyraut donne un argument assez long, dans lequel il souligne à la fois les difficultés et la beauté du psaume 68. S’il contient des allusions aux faits passés et des prédictions futures concernant le peuple israélite, beaucoup de choses se rapportent à l’Église chrétienne et à la personne du Messie. Amyraut affirme qu’un certain nombre d’éléments sont faciles à comprendre et exposent la doctrine avec des mots courants. S’il parle beaucoup de l’arche sainte, il met certains passages en relation avec l’Ascension du Seigneur (v. 5, v. 25 et suivants). Dans sa note sur le v. 23, il affirme que les libérations dont il est question sont « typiques » et doivent être appliquées à la rédemption spirituelle et éternelle dont le Christ est pour nous l’auteur. De même, la destruction des ennemis temporels d’Israël doit être expliquée allégoriquement de toutes les autres37. Sur le v. 28, ce qui s’applique à l’Israël ancien peut être « accommodé » à l’union de l’Église38.

L’un des emplois les plus significatifs du psaume 68 est fait lors d’une bataille aux environs de Nîmes, fin 1702, qui nous est racontée dans les Mémoires du chef camisard Abraham Mazel : alors que le capitaine Poul, qui dirige les troupes royales avec le comte de Broglie, s’avance vers les révoltés cévenols menés par Ravanel, ceux-ci « les attendent de pied ferme » et se mettent à entonner « Que Dieu se montre seulement » ; le capitaine Poul est tué et le comte de Broglie prend la fuite39.

Le psaume 80

Autre psaume souvent chanté dans des circonstances difficiles, le psaume 80 est considéré généralement par l’historiographie comme une lamentation nationale40. Voici la traduction des versets 2-4, le v. 4 jouant le rôle de refrain :

Prête l’oreille, berger d’Israël,

toi qui conduis Joseph comme un troupeau !

Toi qui es assis sur les keroubim,

parais dans ta splendeur !

Devant Ephraïm, Benjamin et Manassé, éveille ta force,

mets-toi en marche pour notre salut !

Ô Dieu, ramène-nous !

Fais briller ta face, que nous soyons sauvés ! (NBS)

C’est encore une traduction de Théodore de Bèze qui figure dans le Psautier de Genève :

O Pasteur d’Israël, escoute

Toy qui conduis la troupe toute

De Joseph, ainsi qu’un troupeau :

Monstre-nous ton visage beau,

Toy qui te sieds en majesté

Entre les chérubins monté.

Seigneur, fay marcher ta puissance

Devant Ephraïm, et t’avance

Vers Manasses et Benjamin :

Radresse vers nous ton chemin,

Afin que parmi ces assaux

Soyons garentis de tous maux.

O Dieu qui vois comme on nous meine,

Fay que ta bonté nous rameine :

Fay luire sur nous de tes yeux

Le regard doux et gracieux :

Et nous voilà hors de torment,

Par un doux regard seulement41.

Les exégètes actuels posent un problème de date : sommes-nous, comme le suggère Dahood, aux derniers jours du Royaume du Nord (détruit en 721)42 ? Une approche théologique voit le thème principal dans l’absence de Dieu, dont on attend la manifestation43. Peut-être le verbe traduit dans la NBS par « ramène-nous » (hashivenu) exprime-t-il davantage qu’une restauration physique et connote-t-il la notion de conversion, de retour sur soi, de repentance (teshuvah). Bien sûr, le thème initial du berger (qui n’apparaît pas nettement en latin, pas plus que dans le Ps 23 – le terme ro‘e étant dans les deux cas traduit par le verbe regere) est particulièrement parlant dans un contexte de crise. En tous cas, le Ps 80 est considéré par tous comme « une prière liturgique née dans des circonstances difficiles »44.

Le commentaire de Jean Calvin est essentiellement historique : le psaume parle « spécialement du royaume d’Israël », même si l’argument a une portée plus large :

C’est une prière pleine de pleurs et cas lamentables, à ce qu’il plaise à Dieu de subvenir à son Église affligée. Mais, afin que plus facilement les fidèles obtiennent secours en leurs misères, ils en font comparaison avec les commencemens d’icelle, ausquels on avoit veu reluire une grâce singulière de Dieu.

On relèvera à propos du v. 4, traduit « O Dieu, converti-nous, et fay reluire ta face », une rapide discussion sur le sens de convertir, que Calvin avait paraphrasé « remets-nous en nostre estat premier » :

Aucuns prennent autrement le mot Convertir, comme si les fidèles demandoient à Dieu l’esperit de régénération. Mais pource que cela est trop subtil, contentons-nous du premier sens, c’est asçavoir que les fidèles affligez de maux ont leur refuge à Dieu, le propre duquel est de rendre la vie aux morts45.

L’argument de Bucer semble limiter la signification du psaume au contexte de l’Israël ancien, comme l’impliquent les premiers versets :

Le peuple de Dieu estant abandonné à la rage des infidèles, prie d’estre délivré et ramentoit [rappelle] les anciens benefices [bienfaits] de Dieu sous l’allégorie de la vigne comparée à la calamité présente, et ce pour confermer son esperance.

Mais la conclusion l’applique à la condition des chrétiens :

Il n’y a rien qui ne soit bien digne d’estre diligemment considéré de tous Chrestiens : car leur condition est du tout telle que ce Pseaume la descrit.

Bucer observe que le v. 4, qui apparaît trois fois (v. 4, 8, 20), a un rôle de refrain46. On peut lire l’argument du Psautier de Genève, tel que le reprend Marlorat :

C’est une prière pour la pauvre Église de Dieu, là où les grâces qu’il luy a faites sont réduites en mémoire, afin qu’il soit plus enclin de luy subvenir, pour ne point laisser aller son œuvre en décadence.

L’oraison finale rappelle le thème du berger et semble bien adaptée à une période de persécution :

O Dieu, qui nous as mis par ta bonté en la bergerie de ton Fils unique pour estre gouvernez par luy, comme par celuy qui est seul Pasteur et Evesque de nos ames, ne destourne point ta face de nous : mais regarde du ciel et voy comment les meschans cerchent à nous exterminer. Esten ta fureur sur eux et nous garenti de tous maux, afin que nous t’en rendions graces immortelles par iceluy Iesus Christ, amen47.

L’argument de Moïse Amyraut met en valeur les qualités esthétiques du psaume 80 et considère qu’il ne présente pas de difficultés, tant dans le sujet que dans la composition. En commentant le v. 2, il rappelle que les plaintes de l’Église judaïque s’appliquent doublement à l’Église du Christ : d’une part, parce que les deux ne forment qu’un seul corps (facit unum corpus cum vetere Ecclesia), d’autre part, du fait de la similitude entre les calamités matérielles qui affectent l’une et l’autre48. Assez curieusement, Amyraut voit une application « typique » (au sens de typologique) de ce psaume à la captivité de Babylone49. Il me semble que c’est l’un des rares endroits où se trouvent fondés les principes d’actualisation des psaumes. Je noterai aussi sa paraphrase du v. 4 : « Ô Dieu, fais en sorte que tu nous ramènes de notre dispersion et restaure-nous ; que l’éclat de ton visage vienne sur nous, pour que nous soyons libérés de cette calamité immense qui nous touche. »50

C’est bien ce verset qui sert de thème à un prédicant exposé à l’oppression catholique dans les années 1690, lors d’une prière du soir : « Ô Dieu qui vois comme on nous mène / Fais que ta bonté nous ramène. »51

Le psaume 118

Les exégètes contemporains ne sont pas d’accord sur le genre de ce psaume ; pour les uns, il s’agit d’une « hymne royale de remerciement pour avoir sauvé de la mort et permis de remporter une victoire »52 ; pour d’autres, c’est une liturgie pour les pèlerins du Temple53. Tous y voient cependant la conjugaison d’une action de grâce individuelle et d’une liturgie collective54. McCann rappelle qu’il est cité (notamment en Mc 11, 9 et Mt 23, 39) lors de l’entrée de Jésus à Jérusalem55. Dans la perspective présente, nous intéresse surtout la mention répétée de l’amour (ḥesed) infini de Dieu, qui répond à celui qui s’adresse à Lui du fond de la détresse, même s’Il lui envoie des épreuves pour le corriger. Je citerai quelques versets – mais c’est l’ensemble qui est significatif.

Verset 1

Louez l’Éternel, car il est bon !

Oui sa bonté [traduit mal ḥesed] dure éternellement.

Rendez à Dieu louange et gloire :

Car il est benin et clement :

Qui plus est sa bonté notoire

Dure perpétuellement.

Versets 5-6

Du fond de la détresse j’ai fait appel à l’Éternel.

L’Éternel m’a répondu, il m’a délivré.

L’Éternel est pour moi, je n’ai peur de rien :

que peuvent me faire des hommes ?

Ainsi que j’estois en destresse,

En invoquant sa majesté

Il m’ouit, et de ceste presse

Me mit au large à sauveté.

Le tout-puissant qui m’ouit plaindre

Mon party tousjours tenir veut :

Qu’ay-je donc que faire de craindre

Tout ce que l’homme faire peut ?

Verset 14

L’Éternel est ma force et le sujet de mes louanges, c’est lui qui m’a sauvé56.

Le tout-puissant est ma puissance,

C’est l’argument, c’est le discours

De mes vers pleins d’esjouissance,

C’est de luy que j’ay eu secours57.

Pour Calvin, David exhorte les Israélites à louer la grâce de Dieu, « par la conduite heureuse de laquelle la restauration de leur salut vient en avant ». Sur le v. 5, il demande pourquoi Dieu permet que les siens souffrent et soient durement opprimés et affirme que la miséricorde de Dieu ne nous fait point défaut. Il faut être confiant en l’aide de Dieu seul : « Combien qu’il fût destitué de tout secours humain, ‹David› ne doute point d’opposer Dieu à tous ses ennemis. » Et sur le v. 17, « tout le temps de notre vie il nous faut méditer cette chanson, nous (dis-je) desquels la vie est cachée avec Christ en Dieu »58.

Chez Marlorat, je citerai seulement l’oraison :

Père benin et miséricordieux, qui n’abandonnes iamais ceux qui se fient en toy, et chasties paternellement les tiens pour leur salut, fay que nous soyons tellement édifiez comme pierres vives sur Jésus Christ seul et vray fondement de l’Église, que combien qu’il soit reietté et mesprisé des hommes, nous le recognoissions touiours nostre Roy et Sauveur, pour iouir finalement du fruict de ta bonté et miséricorde. Amen59.

Le commentaire de Bucer est tout entier axé sur les circonstances historiques : David, élevé à la dignité royale après avoir « évité les maux » dus notamment à Saül, rend grâces à Dieu. Il accompagne cette interprétation littérale d’une application à Jésus Christ, notamment à propos des v. 22-24 :

(sur le v. 24, C’est la journée que le Seigneur a faite) Car tout ainsi que le peuple Judaïque recognoissoit la journée du couronnement de David comme la journée du salut public […] Aussi les fidèles estiment la journée de l’Évangile si heureuse, qui est la journée du couronnement de Jesus Christ, laquelle dure tant que la Foy en Jesus Christ dure, qu’ils s’esgayent d’une resjouyssance perpétuelle pour le Royaume salutaire du Fils de Dieu60.

Moïse Amyraut commence par une remarque intéressante, en notant que ce psaume loue la bonté de Dieu, alors qu’ailleurs c’est sa puissance qui est célébrée ; les deux constituent, selon lui, le fondement de la piété et de la foi. Pour Amyraut aussi, David est un type du Christ, mais le psaume 118 s’applique à tout croyant, dans la mesure où le Christ est le modèle (exemplar) auquel les fidèles doivent se conformer. Sur le v. 8, il affirme que ce que David dit ici de ses ennemis matériels peut être référé aux ennemis du Christ, aussi bien matériels que spirituels. D’une manière générale, tout le commentaire du psaume rappelle cette application au Christ61.

Le psaume est considéré comme le « psaume des martyrs » et, comme le psaume 51, il est chanté sur l’échafaud ; Félix Bovet62 relève aussi avant la bataille de Coutras (1587) le chant des v. 24-25, dans une version inspirée de Marot :

La voici, l’heureuse journée

Qui répond à notre désir ;

Louons Dieu qui nous l’a donnée,

Faisons-en tout notre plaisir.

C’est l’un des psaumes que le pasteur François Dubruc promet de lire, « debout et tête nue », avant chaque coucher dans son « vœu de sainteté » en 1684, avec aussi les psaumes 103 et 11663.

Ce dernier exemple nous montre que c’est l’ensemble du Psautier qui est connu des huguenots et utilisé aussi bien dans le culte que dans la vie, y compris au combat. Nous pourrions citer des exemples similaires avec les psaumes 69 ou 137. Il est intéressant de noter que, même lorsqu’elle souligne le caractère typologique des psaumes, l’exégèse protestante ne semble pas se livrer à une démarche explicite d’actualisation ; faut-il y voir un phénomène d’autocensure ou le souhait de ne pas restreindre la signification d’un passage à une période donnée ? Je terminerai en rappelant le plaidoyer vibrant de Jean Bruguier, « ministre de la Parole de Dieu en l’Église de Nîmes », son Discours sur le chant des Pseaumes, qu’il publie en 1662 et dans lequel il montre que le chant des Psaumes est permis à tout un chacun, y compris en langue vulgaire, y compris dans la traduction de Marot et de Bèze, « à toutes sortes de personnes et en tous lieux ».

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1. J’utilise le fac-similé de l’édition de Genève : Michel Blanchier, 1562 : Clément Marot – Théodore de Bèze, Les Psaumes en vers français avec leurs mélodies, éd. Pierre Pidoux, Genève : Droz, 1986 (2e éd. 2008), désormais désigné comme Psaumes Genève, 1562. Voir maintenant l’édition de Max Engammare, Les Pseaumes mis en rime françoise, t. I, Texte de 1562, Genève : Droz, 2019 (texte seul).

2. Les Psaumes en vers françois retouchez sur l’ancienne version de Cl. Marot et Th. de Bèze par feu M. V. Conrart, Charenton : Antoine Cellier, 1679. Voir Orentin Douen, « La Bastide, ancien de Charenton, et la révision des Psaumes de Conrart », BSHPF 38 (1889), p. 506-523.

3. J’utiliserai notamment Alphonse Maillot et André Lelièvre, Les Psaumes. Traduction, notes et commentaires, 3 vol., Genève : Labor et Fides, 1962-1969 ; J. Clinton McCann, A Theological Introduction to the Book of Psalms. The Psalms as Torah, Nashville : Abingdon Press, 1993 ; Samuel Terrien, The Psalms. Strophic Structure and Theological Commentary, 2 vol., Grand Rapids (Mich.) – Cambridge : W. B. Eerdmans, 2003. Voir également Mitchell Dahood, Psalms, 3 vol., Garden City (N. Y.) : Doubleday, 1965-1970 ; Évode Beaucamp, Le Psautier. Ps 1-72, 2 vol., Paris : Gabalda, 1976, etc.

4. Commentaire de Jehan Calvin sur le livre des Pseaumes, 2 vol., Paris : Ch. Meyrueis et Cie, 1859.

5. Familière déclaration du livre des Pseaumes, Genève : Philbert Hamelin, 1553.

6. Les Pseaumes de David, mis en rime françoise par Clement Marot et Theodore de Beze. Avec la prose en marge, et une oraison à la fin d’un chacun pseaume par Augustin Marlorat, Genève : Abel Rivery, 1577.

7. In CL Psalmos Davidis et aliorum sanctorum prophetarum explicatio ecclesiastica seu Bibliotheca expositionum in Psalmos…, Genève : E. Vignon et J. Le Preux, 1585.

8. Paraphrasis in Psalmos Davidis cum annotationibus et argumentis, Saumur : Isaac Desbordes, 1662.

9. Voir par exemple Paulette Leblanc, Les paraphrases françaises des Psaumes à la fin de la période baroque (1610-1660), Paris : PUF, 1960. Voir également de nombreuses études publiées dans la revue Psaume : Bulletin de recherche sur le psautier huguenot (Saint-Étienne : Institut Claude Longeon).

10. Sauf exception, je renvoie à La Nouvelle Bible Segond, Villiers-le-Bel : Alliance biblique universelle, 2002 (abrégé NBS).

11. Psaumes Genève, 1562, p. 149-151.

12. J. C. McCann, A Theological Introduction to the Book of Psalms, p. 136-140 ; S. Terrien, The Psalms. Strophic Structure and Theological Commentary, t. I, p. 375 ; A. Maillot, A. Lelièvre, Les Psaumes. Traduction, notes et commentaires, t. I, p. 281.

13. Commentaire de Jehan Calvin sur le livre des Pseaumes, t. I, p. 391-397.

14. Il date de 1528-1530.

15. Familière déclaration du livre des Pseaumes, p. 51-58.

16. Les Pseaumes de David, fol. H.iii.r°.

17. Je n’ai pas réussi à identifier cette traduction. Il ne s’agit ni de la version courante (dite Psautier gallican ou selon les Septante) ni de la traduction de Jérôme selon l’hébreu. Il pourrait s’agir d’une traduction due à Moïse Amyraut lui-même.

18. M. Amyraut, Paraphrasis in Psalmos Davidis, p. 198 : « … tametsi populus Israeliticus Ecclesiae Christianae typus fuerit, liberationes vero illius corporeae ad eas allegorice pertineant quae nobis Christianis secundum spiritum obtigerunt, attamen credendum non est res omnes singulares ad corpus attinentes, quae Israeli acciderunt, habere in Ecclesia Christiana perpetuo aliquid, singulare etiam, ad quod typice referantur. […] Sufficit fidelibus temporum Evangelicorum, cum hunc Psalmum et qui similes esse possunt vel publice vel privatim canunt, quod applicari possunt ad salutis nostrae spiritualis hostes, quos Dominus noster Iesus Christus devicit… » Sauf mention contraire, les traductions sont nôtres.

19. Ibid., p. 199 : « Nunc Deus Optimus Maximus ipsa re demonstravit se esse nostrum tutissimum perfugium et invictum robur et auxilium praesentissimum, denique quoque quaerentibus nobis praesto est ut nos ab inimicis nostris defendat et eripiat ex omnibus angustiis quibus subinde premimur. »

20. Ibid., p. 200 : « Ea re freti, audemus fidenti animo dicere : Dominus, Deus exercituum, nobiscum est ; Deus Iacobi nobis est tanquam arx in excelso loco edita et inexpugnabile munimentum. »

21. Psaumes Genève, 1562, p. 164-165.

22. J. C. McCann, A Theological Introduction to the Book of Psalms, p. 101-102.

23. A. Maillot, A. Lelièvre, Les Psaumes. Traduction, notes et commentaires, t. II, p. 22.

24. M. Dahood, Psalms, t. II, p. 2.

25. Cf. André Caquot, « Purification et expiation selon le psaume LI », Revue de l’histoire des religions 169 (1966), p. 133-154 (p. 154 pour ce point).

26. Commentaire de Jehan Calvin sur le livre des Pseaumes, t. I, p. 437 et 438.

27. Commentaire de Jehan Calvin sur le livre des Pseaumes, t. II, p. 96-97, 100 et 104-105.

28. Félix Bovet, Histoire du Psautier des Églises réformées, Neuchâtel – Paris : J. Sandoz – Grassart, 1872, p. 179.

29. Charles Bost, Les prédicants protestants des Cévennes et du Bas-Languedoc, 2 vol., Montpellier : Les Presses du Languedoc, 2001 (1re éd. 1912), t. I, p. 443.

30. Journaux camisards (1700-1715), éd. Philippe Joutard, Paris : Union générale d’éditions, 1965, p. 123.

31. Psaumes Genève, 1562, p. 213-214 et 218.

32. André Caquot, « Le psaume LXVIII », Revue de l’histoire des religions 177 (1970), p. 147-182 (ici, p. 147).

33. Cf. M. Dahood, Psalms, t. II, p. 133 (« a triumphal hymn ») ; É. Beaucamp, Le Psautier. Ps 1-72, t. I, p. 287 (« un admirable chant de triomphe et de confiance ») ; S. Terrien, The Psalms. Strophic Structure and Theological Commentary, t. I, p. 485, donne pour titre au psaume « Te Deum : From Sinai to Zion ».

34. Commentaire de Jehan Calvin sur le livre des Pseaumes, t. I, p. 540-558.

35. Familière déclaration du livre des Pseaumes, p. 209-229.

36. Les Pseaumes de David, fol. L.vi. v°.

37. Paraphrasis in Psalmos Davidis, p. 280-281, sur v. 23 : « Quum omnes hae liberationes temporales typicae fuerint, referri debent ad redemptionem spiritualem et aeternam cuius Christus nobis auctor est » ; sur v. 24 : « Istud potuit locum aliquem habere in destructione hostium temporalium Israelis, sed de aliis allegorice exponit debet. »

38. Ibid., p. 282 : « Istud aliquid habet quod ad veterem Israelem refertur ; et tamen ad unionem partium Ecclesiae inter ipsas accommodari potest. »

39. Journaux camisards (1700-1715), p. 65.

40. Cf. M. Dahood, Psalms, t. II, p. 255 (« a national lament characterized by a refrain »).

41. Psaumes Genève, 1562, p. 268-270.

42. M. Dahood, Psalms, t. II, p. 255.

43. Cf. S. Terrien, The Psalms. Strophic Structure and Theological Commentary, t. II, p. 580-581.

44. A. Maillot, A. Lelièvre, Les Psaumes. Traduction, notes et commentaires, t. II, p. 184.

45. Commentaire de Jehan Calvin sur le livre des Pseaumes, t. II, p. 109-115.

46. .  Familière déclaration du livre des Pseaumes, p. 355-362.

47. .  Les Pseaumes de David, fol. O.i. r°.

48. Paraphrasis in Psalmos Davidis, p. 335 : « Nihil opus est ut hic annotemus quod alibi saepe dictum est, hasce querimonias Ecclesiae Iudaicae ad Ecclesiam Christianam dupliciter pertinere. Nam et facit unum corpus cum vetere Ecclesia, et praeterea nonnumquam accidit ut Ecclesiae particulares perpetiantur calamitates temporales in quibus est priscarum illarum rerum aliqua similitudo. »

49. Ibid., p. 335-336 : « Ad rationem typicam quod attinet, haec [impr. hinc] est admodum conspicua, si Psalmus ad captivitatem Babylonicam referatur. »

50. Ibid., p. 335 : « O Deus, fac ‹ut› nos reduces ex dispersione nostra, et nos restitue : exoriatur super nos faciei tuae fulgor, ut ex hac ingenti nostra calamitate liberemur. »

51. Ch. Bost, Les prédicants protestants des Cévennes et du Bas-Languedoc, t. II, p. 402.

52. M. Dahood, Psalms, t. III, p. 155.

53. S. Terrien, The Psalms. Strophic Structure and Theological Commentary, t. II, p. 783.

54. Par exemple, É. Beaucamp, Le Psautier. Ps 1-72, t. II, p. 218 : « Du psaume 116, [le psaume 118] reprend le thème de l’action de grâce individuelle, et du psaume 115, celui d’une liturgie collective, culminant dans une bénédiction sacerdotale. »

55. J. C. McCann, A Theological Introduction to the Book of Psalms, p. 166-167.

56. Ici, la traduction de la NBS me paraît insatisfaisante ; je donne le texte de Segond 21, Genève : Société biblique, 2007.

57. Psaumes Genève, 1562, p. 394-397 (Clément Marot).

58. Commentaire de Jehan Calvin sur le livre des Pseaumes, t. II, p. 373, 374 et 377.

59. Les Pseaumes de David, non folioté.

60. Familière déclaration du livre des Pseaumes, p. 666.

61. Paraphrasis in Psalmos Davidis, p. 481 (sur v. 1) : « Alibi Dei potentiam magnifice praedicat, hic bonitatem. Quae duo fundamenta sunt pietatis et fiduciae nostrae » ; p. 482 (sur v. 5) : « Hic incipiunt ea quae Davidi et Christo communia sunt et quae dicuntur a Davide tam de seorsum quam quatenus typus erat Redemptoris […] Ut enim David fuit Christi typus, sic etiam Christus est exemplar ad quod eius fideles conformari debent » ; (sur v. 8) : « Quae hic David dicit de hostibus suis temporalibus ad hostes Christi, tam temporales quam spirituales, referri possunt et debent. »

62. F. Bovet, Histoire du Psautier des Églises réformées, p. 179. Voici le texte de Marot, Psaumes Genève, 1562 : « La voicy l’heureuse journée / Que Dieu a faite à plein désir : / Par nous soit ioye démenée, / Et prenons en elle plaisir. »

63. Ch. Bost, Les prédicants protestants des Cévennes et du Bas-Languedoc, t. II, p. 472.