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Introduction

Chrystel BERNAT

Institut protestant de théologie, Faculté de Montpellier – Laboratoire d’études sur les monothéismes (UMR 8584, CNRS – EPHE, PSL)

Dossier issu d’une Journée d’étude organisée par Chrystel Bernat et Gilbert Dahan le 3 mars 2020 à l’EPHE – PSL, avec la collaboration d’Annie Noblesse Rocher.

L’historiographie du protestantisme francophone fait des Psaumes – cet « autre Livre des réformés »1 – un trait dominant de la culture calviniste de la période moderne2. Les travaux les plus récents ont souligné combien leur chant forme l’un des principaux marqueurs de l’identité huguenote des xvie-xviiie siècles3. Pourtant, si certains ont insisté sur leur aspect partisan, à l’instar d’Henri Hauser et d’Eugénie Droz qui ont évalué le puissant vecteur de conversion et de propagande qu’ils furent4, et ont considéré leur typicité dans les pratiques dévotionnelles réformées5, les travaux de la seconde moitié du xxe siècle les concernant se sont surtout centrés sur l’histoire du livre et de l’édition. L’historiographie s’est tour à tour intéressée à l’activité de soutien des imprimeurs6, aux éditions et travaux paraphrastiques des Psaumes7, aux éditions des Psautiers de Lyon et de Paris, de Genève et d’Anvers8.

Depuis le dernier tiers du siècle passé, la recherche a abordé les psaumes par le biais de la musicologie et de la création artistique, s’intéressant à l’hymnologie et à la musicalité de la parole, tant aux pratiques cultuelles instrumentales et aux aspects mélodiques des psaumes qu’à leurs musiciens9. Elle s’est aussi saisie de la valeur littéraire et poétique des psaumes, examinant la stylistique et la métrique, les dimensions linguistique et langagière, les procédés de traduction, de révision et de réécriture du Psautier huguenot10, évaluant jusqu’à la matérialité de ce « monument littéraire »11. À l’analyse poétique des psaumes, la traductologie s’est ouverte à l’étude théologique de la matière psalmique et au décalque poétique et lexical du texte hébraïque12. Abordés sous l’angle de l’écriture subjective13, de la biographie14, de l’éducation et de la pédagogie15, comme une élément de la vie quotidienne réformée dont on a cherché les « formes de popularité » et la diversité des circulations en Europe16, puis examinés par le biais des énoncés identitaires et à la lueur des usages missionnaires dans le Nouveau Monde17, les psaumes ont intégré au cours des trente dernières années l’histoire culturelle, puis anthropologique et sociale.

Rares, cependant, sont les études à aborder le chant des psaumes sous l’angle de la militance, sinon de façon oblique, tantôt à partir des velléités identitaires et des usages controversistes du psautier, tantôt en fonction des modalités conflictuelles d’établissement des premières Églises réformées ou des cultes clandestins dérobés à la répression catholique auxquels les psaumes se trouvent liés18. Associés à des énoncés ou à des pratiques combatives, les psaumes sont appréhendés comme une œuvre originale portant « le sceau de l’évangélisme militant »19, sans que l’affirmation en soit nécessairement étayée ni la notion approfondie. La cause semble acquise et le terme suffisamment transparent. Pourtant, si le vocable ne fait pas mystère, la signification théologique de la militance doit pousser l’historien à davantage d’attention, tant ce terme relève de la définition de l’Église chrétienne à laquelle les protestants revendiquent d’appartenir et soulève la question de l’articulation des psaumes à la compréhension réformée de la vie croyante. C’est précisément cette dimension, liée aux modalités de l’engagement chrétien et à l’utilisation partisane du corpus psalmique, qui nous intéresse au premier chef.

L’enquête que nous présentons ici s’inscrit dans le sillage des remarques de Roger Zuber qui, dans ses réflexions sur le rôle éminent des psaumes dans l’histoire des huguenots, tient la militance pour propriété du psautier : « Ce qui fait le caractère propre du psautier huguenot, c’est le rôle actif, militant, presque provoquant qu’a joué ce livre dans la diffusion de [la] Réforme, et dans l’édification du petit peuple avec lequel s’est confondue, dans le cadre du royaume de France, l’existence de la religion réformée »20. En suivant cette piste, ce dossier thématique entend, d’une part, explorer la notion même de militance – sa compréhension protestante et la diversité des éléments de sa construction réformée – ; d’autre part, identifier les formes disparates qu’elle épouse à partir de perspectives historiques, exégétiques, musicologiques et littéraires qui, chacune à sa façon, en fouille les déclinaisons au long de la période moderne. À quels titres la militance peut être considérée comme un caractère propre au psautier huguenot ? Quelle militance émane exactement de leur chant ? Doit-on considérer que ce caractère militant des psaumes réside tout entier dans la diffusion de la Réforme et l’édification de ses partisans ? La sémantique impose d’y réfléchir à deux fois.

Si la militance désigne a priori une attitude, une activité ou une idéologie combative et implique une notion de lutte, en histoire des religions, le terme n’est pas anodin. Dans le christianisme, il croise la définition même de l’Église et en caractérise l’existence terrestre. La militance, écrit Antoine Furetière, « se dit seulement de l’assemblée des chrestiens tandis qu’ils sont sur la terre » (Dictionnaire universel, 1690). Et l’auteur de préciser : « L’Église est divisée en militante, & triomphante ». On distingue alors l’Église militante, qui « s’entend du corps des chrétiens qui sont sur la terre […] parce que la vie d’un chrétien est regardée comme une milice, ou un combat continuel qu’il doit livrer au monde, au démon & à ses propres passions », de l’Église triomphante qui désigne la réunion des saints au ciel (Encyclopédie de d’Alembert, 1751). Ainsi, la militance n’est pas une forme altérée (ni exacerbée ni exaspérée) de la foi, rendue inévitable par un contexte de répression religieuse. Dans l’herméneutique chrétienne moderne, la militance est d’abord le caractère et la condition même du chrétien et de l’ecclesia, qui désigne à la fois un temps d’adversité terrestre, une modalité de la vie croyante et de la lutte interne et externe que le croyant et son Église engagent au nom de la vérité et de la fidélité à Dieu. Combat contre soi et tout ce qui attente à la gloire de Dieu, la militance est une façon idoine d’habiter le monde. Examiner les psaumes à la lueur de la notion chrétienne de militance invite ainsi à considérer leur fonction dans l’engagement croyant. En questionner la prégnance dans l’usage même des psaumes suppose de replacer leur chant dans la dimension interprétative de l’Église. Les entonner ne serait plus seulement une façon vigoureuse de clamer l’adhésion à la foi réformée, mais une manière combative de la vivre et une façon active d’en signifier la lutte. Dans cette herméneutique religieuse, il reste à évaluer à quels titres les psaumes appartiennent peu ou prou à cette équation chrétienne et quelles en sont les mobilisations partisanes. Comment les réformés investissent par eux cette dimension militante et en font un élément clé des luttes dans lesquelles ils se trouvent engagés au cours des xvie-xviiie siècles ?

En explorant les usages, on entend s’intéresser à la façon réformée d’appréhender la matière psalmique, d’y recourir et de la convoquer, d’en élaborer et d’en réviser l’énoncé. Le terme renvoie à l’utilisation pratique et symbolique des psaumes, à la manière de les mobiliser, à la façon aussi de leur conférer une solennité, de s’en emparer et d’en user. Les usages sont cette manière de faire agir un objet ou une matière selon leur nature et leur fonction propre. Ils désignent un mode d’action. S’intéresser à eux requiert d’évaluer les principes qui les président et, conjointement, de considérer les écarts formels et les transgressions. L’ensemble des règles et prescriptions qui les régissent et les codifient ouvre à la dimension sociale du chant des psaumes aux prises avec un environnement catholique dominant, qui en conditionne lui aussi les pratiques, en stimule les redéploiements langagiers concurrentiels, en fléchit les exégèses, en redéfinit les herméneutiques. L’étude des usages partisans du psautier huguenot n’a de sens qu’appliquée à ces contextes mouvants et à ces interactivités confessionnelles dont chaque contributeur explore un pan, en se fixant d’évaluer comment les psaumes participent d’un combat, aussi pratique et idéel, que dévotionnel et littéraire.

Cette enquête transversale se présente comme un jalon après celles menées sur les éléments de culture protestante, au sens geertzien mis en exergue par Bernard Roussel dans l’enquête collective sur les rituels réformés21 – auquel on joint une dimension d’appropriation, tant importent ici les formes de mobilisation et de convocation protestantes des psaumes. Celle-ci croise l’étude des modes d’union à Dieu et poursuit l’histoire des pratiques chrétiennes ferventes22. Elle s’inscrit dans la veine de la Sensory History et des études sur le Soundscape23 dans la mesure où elle s’intéresse aux psaumes en qualité d’identité mélodique des communautés réformées et à l’effet performatif d’une foi chantée. Les auteurs dont les travaux sont présentés ici cherchent à comprendre à quels titres l’exégèse, le chant précisément, la traduction des psaumes, relèvent d’usages militants. À partir des textes normatifs calviniens, de la règlementation synodale et de la législation royale, qui en formalisent les pratiques et en fondent l’exercice militant, Chrystel Bernat explore la charge partisane des psaumes et la valeur combative qui leur est assignée. Identifiant les raisons de leur centralité dans le calvinisme français, elle examine, à partir des soubassements théologiques, comment leur chant se trouve associé à une geste militante et devient le mode mélodique de l’engagement religieux réformé. Gilbert Dahan s’empare du matériau psalmique en retraçant l’exégèse des psaumes 46, 51, 68, 80, 118 représentatifs des discours de combat protestants, offrant d’identifier les fondements exégétiques et d’évaluer l’influence des commentaires de Bucer, Calvin, Marlorat et Amyraut dans leurs usages militants. Discutant les évidences qui font du chant des psaumes un élément clé des champs de batailles, Beat Föllmi engage une lecture critique des partitions auxquelles l’historiographie apologétique a prêté un usage guerrier et réévalue, à l’aune d’indices textuels et de critères musicaux, le corpus psalmique associé aux guerres de religion du xvie siècle. Inès Kirschleger examine l’innutrition biblique dans les récits féminins de l’exil et le rôle des psaumes dans le maintien de la foi réformée exposée à la violence révocatoire, qui trouve depuis le Désert, à même le Psautier, à rétorquer à la logique répressive des pouvoirs catholiques. Le second volet, composé des études complémentaires de Guillaume Peureux et de Julien Goeury axées sur la révision linguistique du Psautier de Genève entreprise entre 1664 et 1679, s’intéresse à la dimension militante de l’initiative littéraire de Laurent Drelincourt et du réseau d’auteurs partisans de sa réécriture, décidés à faire valoir le vieillissement de la langue et l’obsolescence du corpus psalmique. L’examen croisé de ce dossier épineux retrace les enjeux et les tensions à l’égard d’une démarche partisane de la belle langue qui, en prétendant à une meilleure accessibilité des psaumes, aussi aisée qu’attrayante, décentrait le projet de révision vers la poésie et plaidait pour prendre en considération les usages linguistiques en vogue, forçant à des choix compromettants face à Genève et aux Églises réformées de France.

De la même façon qu’« aux xvie et xviie siècles on ne peut “croire” sans “appartenir” »24, il semble que l’on ne puisse chanter les psaumes sans se revendiquer de la Réforme. Leur chant n’a bientôt plus rien d’anodin, il est un parti-pris confessionnel dont on interroge ici les raisons et la construction dans le temps long.

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1. Patrick Cabanel, Histoire des protestants en France, xvie-xxie siècle, Paris : Fayard, 2012, p. 149.

2. Des études pionnières de Félix Bovet, Histoire du psautier des Églises réformées, Neuchâtel – Paris : J. Sandoz – Grassart, 1872 ; Emmanuel-Orentin Douen, Clément Marot et le Psautier huguenot. Étude historique, littéraire, musicale et bibliographique, contenant les mélodies primitives des Psaumes et des spécimens d’harmonie de Clément Jannequin, Bourgeois, J. Louis, Jambe-de-Fer, Goudimel, Crassot, Sureau, Servin, Roland de Lattre, Claudin le Jeune, Mareschall, Sweelinck, Stobée, etc., 2 vol., Paris : Imprimerie nationale, 1878-1879 ; Paul de Felice, Les Protestants d’autrefois. Vie intérieure des Églises, mœurs et usages : les temples, les services religieux, les actes pastoraux, 4 vol., Paris : Fischbacher, 1896-1902 (ici le t. I, éd. augmentée de 1897), à l’étude la plus contemporaine, néanmoins très empreinte de la somme félicienne, de Luc Daireaux, « Le chant des psaumes, marqueur de l’identité huguenote au xviie siècle », dans Olivier Christin, Yves Krumenacker (dir.), Les protestants à l’époque moderne. Une approche anthropologique, Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2017, p. 165-174.

3. Voir notamment Inès Kirschleger, « À l’école des Psaumes : la pédagogie domestique chez les réformés français de l’âge classique », numéro thématique « La spiritualité réformée et ses langages (xvie-xviiie siècles) », Revue Bossuet 9 (2018), p. 21-34 (ici p. 22).

4. Henri Hauser, La naissance du protestantisme, Paris : PUF, 1940 ; Eugénie Droz, « Antoine Vincent. La propagande protestante par le Psautier », dans G. Berthoud et al. (éd.), Aspects de la propagande religieuse, Genève : Droz, 1957, p. 276-293. Voir aussi Francis Higman, La diffusion de la Réforme en France 1520-1565, Genève : Labor et Fides, 1992.

5. Jean Calvin, Œuvres, éd. Francis Higman, Bernard Roussel, Paris : Gallimard Pléiade, 2009, p. 1165 (notice sur La Forme des prières ecclésiastiques).

6. Paul Chaix, Recherches sur l’imprimerie à Genève de 1550 à 1560. Étude bibliographique, économique et littéraire, Genève : Droz, 1954 ; Paul Chaix, Alain Dufour, Gustave Moeckli, Les livres imprimés à Genève de 1550 à 1600, Genève : Droz, 1966 ; Natalie Zemon-Davis, Protestantism ant the Printing Workers of Lyons : A Study in the Problem of Religion and Social Class during the Reformation, Ph. D. University of Michigan, 1959 ; Jean-François Gilmont, La Réforme et le livre, l’Europe et l’imprimé (1517-v. 1570), Paris : Cerf, 1990.

7. Michel Jeanneret, Poésie et tradition biblique au xvie siècle. Recherches stylistiques sur les paraphrases des psaumes de Marot à Malherbe, Paris : José Corti, 1969 ; Mirjam Bohatcovà, « Vue d’ensemble sur les éditions successives de la paraphrase des Psaumes de Georges Strejc jusqu’à la fin du xviiie siècle », dans Arnaud de Salette et son temps. Le Béarn sous Jeanne d’Albret, Orthez : Per Noste, 1984 ; Véronique Ferrer, Anne Mantero (dir.), Les paraphrases bibliques aux xvie et xviie siècles. Actes du colloque de Bordeaux des 22, 23 et 24 septembre 2004, Genève : Droz, 2006.

8. Laurent Guillo, « Le Psautier de Paris et le Psautier de Lyon : à propos de deux corpus contemporains du Psautier de Genève (1549-1561) », BSHPF 136 (1990), p. 363-419, suppl. dans le tome 137 (1991), p. 319-321 ; E. M. Braekman, « Le psautier Alexandre Anvers 1541 », dans Pierre Guillot, Louis Jambou (éd.), Histoire, humanisme et hymnologie. Mélanges offerts au professeur Édith Weber, Paris : Presses de l’Université Paris Sorbonne, 1997, p. 309-318. Les psaumes ont aussi fait l’objet d’essais bibliographiques : l’un entrepris par Jean-Daniel Candaux, Le Psautier de Genève, 1562-1865, Genève : Bibliothèque publique et universitaire, 1986 ; l’autre numérique, entrepris entre 1992 et 2009, Bibliographie des psaumes imprimés en vers français 1535-1900 (projet de corpus numériques), dirigé par Jean-Michel Noailly.

9. Pierre Pidoux, Le Psautier huguenot du xvie siècle, 2 vol., Bâle : Baerenreiter, 1962, vol. I : Les mélodies ; Id., Franc, Bourgeois, Davantès : leur contribution à la création des mélodies du Psautier de Genève, Genève : édition ronéotypée, 1993 ; Édith Weber, La musique protestante de langue française, Paris : Champion, 1979 ; Christian Meyer, Les mélodies des églises protestantes de langue allemande. Catalogue descriptif des sources et édition critique des mélodies, Baden-Baden : Valentin Koerner, 1987, vol. I : Les mélodies publiées à Strasbourg (1524-1547) ; Id., « Les parties chantées de la messe strasbourgeoise au cours des premières années de la Réforme », RHPR 67 (1987), p. 251-271 ; Xavier Maugendre, L’Europe des hymnes, dans leur contexte historique et musical, Sprimont : Pierre Mardaga, 1996 ; Bernard Reymond, Le protestantisme et la musique, Genève : Labor et Fides, 2002 ; Ulrich Asper, « Claude Goudimel (um 1514-1572). Betrachtungen zu seinen mehrstimmigen Fassungen des Genfer Psalters », dans Peter E. Bernouilli (hrsg.), Der Genfer Psalter : eine Entdeckungsreise, Zürich : TVZ, 2005 ; Robert Weeda, « Hymnes chantées dans les églises protestantes », dans Yves Lehmann (éd.), L’hymne antique et son public, Turnhout : Brepols, 2007, p. 653-670 ; Édith Weber, « Réforme et légitimité de la création hymnologique », dans Alain Joblin, Jacques Sys (dir.), Les Protestants et la création artistique et littéraire des réformateurs aux romantiques, Arras : Artois Presses Université, 2008, p. 105-129 ; Id., « Le patrimoine hymnologique protestant », BSHPF 161 (2015), p. 609-626 ; Jean-Michel Noailly, « Le psautier des Églises réformées au xvie siècle », dans Le calvinisme et les arts du xvie siècle à nos jours, numéro spécial de Chrétiens et sociétés 1 (2011), p. 57-90.

10. M. Jeanneret, Poésie et tradition biblique au xvie siècle. Recherches stylistiques sur les paraphrases des psaumes de Marot à Malherbe ; Jacques Pineaux, La poésie des protestants de langue française (1559-1598), Paris : Klincksieck, 1971 ; Olivier Millet, « Marot et Calvin : chanter les psaumes », dans Gérard Defaux et Michel Simonin (éd.), Clément Marot « Prince des poëtes francois » 1496-1996, Paris : Classiques Garnier, 1997, p. 463-476 ; « Une centaine de paraphrases poétiques du Psaume 16, Conserva me, domine », Psaume 16 (2005), Saint-Étienne, Institut Claude Longeon, Université de Saint-Étienne, 2005 ; Éliane Engelhard, « Les traductions en vers du Psaume 84 entre 1542 et 1562 » et Julien Goeury, « Paraphrastes ou réviseurs ? Les poètes protestants face au psautier sous le régime de l’édit de Nantes (1598-1685) », dans V. Ferrer, A. Mantero (dir.), Les paraphrases bibliques aux xvie et xviie siècles, respectivement p. 265-287 et 301-319 ; Édith Weber, « La langue des Psaumes : quelques exemples du problème de la paraphrase des Psaumes en langue vernaculaire », dans Les Psaumes de la Réforme, textes réunis par Francis Higman, Inès Kirschleger, numéro thématique du BSHPF 158 (2012), p. 259-282.

11. L’expression est de Francis Higman, « Introduction », dans Les Psaumes de la Réforme, p. 190.

12. Voir, à ce titre, les recherches de Bernard Roussel, « Les Psaumes : le texte massorétique, les vers de Clément Marot », dans G. Defaux et M. Simonin (éd.), Clément Marot « Prince des poëtes francois » 1496-1996, p. 435-453 et de Catherine Reuben, La traduction des psaumes de David par Clément Marot. Aspects poétiques et théologiques, Paris : Champion, 2000, mais aussi de Beat Föllmi, « Le “Psautier de Calvin” : théologie, pratique, usage », RHPR 89 (2009), p. 473-488, qui s’est intéressé aux caractéristiques à la fois stylistiques, liturgiques et théologiques du psautier huguenot.

13. Voir Audrey Duru, « L’écriture du rapport à soi dans les paraphrases des psaumes de pénitence de Marot à Lagrange (xvie siècle-xviiie siècle), suivi de la bibliographie des psaumes de pénitence en vers français de Marot à la fin du xviiie siècle », dans Josiane Rieu et al., Échos poétiques de la Bible, Paris : Champion, 2012, p. 115-150.

14. Nicolas Schapira, Un professionnel des lettres au xviie siècle. Valentin Conrart : une histoire sociale, Seyssel : Champ Vallon, 2003.

15. I. Kirschleger, « À l’école des Psaumes : la pédagogie domestique chez les réformés français de l’âge classique ».

16. Robert Weeda, Le Psautier de Calvin. L’histoire d’un livre populaire au xvie siècle (1551-1598), Turnhout : Brepols, 2002 ; Id., « “Dès ma jeunesse m’ont fait mille maux…” – Les psaumes de Théodore de Bèze et la culture populaire du xvie siècle », Positions luthériennes 54 (2006), p. 413-436 ; Id., Itinéraires du Psautier huguenot à la Renaissance, Turnhout : Brepols, 2009.

17. Sur le « nomadisme des psaumes émigrant d’une conscience l’autre », voir la belle étude de Frank Lestringant, « Calvin et Marot, ou de l’universalité des psaumes », dans Olivier Millet (éd.), Calvin et ses contemporains, Genève : Droz, 1998, p. 247-260 (ici p. 250).

18. Natalie Zemon-Davis, « The Protestant Printing Workers of Lyons in 1551 », dans G. Berthoud et al. (éd.), Aspects de la propagande religieuse, p. 247-257 (en particulier p. 252) ; Yves Krumenacker, « La place du culte privé chez les protestants français au xviiie siècle », Revue de l’histoire des religions 217 (2000), p. 623-638 ; Inès Kirschleger, « La Fièvre des huguenots de France, psaumes et pamphlets sous Louis XIII » et Claire Fourquet-Gracieux, « Du rôle des Psaumes dans la réflexion sémiotique et dans l’identité confessionnelle entre 1648 et 1705 », dans Les Psaumes de la Réforme, respectivement p. 433-445 et p. 447-464 ; Gisèle Mathieu-Castellani, « Dieu en procès dans les “Méditations des Psaumes” de Sponde et d’Aubigné », Studi francesi 174 (2014), p. 435-454.

19. Voir Isabelle Garnier-Mathez, « Traduction et connivence : Marot, paraphraste évangélique des Psaumes de David », dans V. Ferrer, A. Mantero (dir.), Les paraphrases bibliques aux xvie et xviie siècles, p. 241-264 (ici p. 264).

20. Roger Zuber, « Les Psaumes dans l’histoire des huguenots », BSHPF 123 (1977), p. 350-361 (ici p. 350).

21. Christian Grosse, Françoise Chevalier, Raymond A. Mentzer, Bernard Roussel, « Anthropologie historique : les rituels réformés (xvie-xviie siècles) », BSHPF 148 (2002), p. 979-1009 (ici p. 981). Chez Clifford Geertz, qui pense la religion comme un système culturel, la culture est appréhendée comme un ensemble de significations et de conceptions héritées s’exprimant dans des formes symboliques au moyen desquelles les hommes communiquent et agissent.

22. Chrystel Bernat, Frédéric Gabriel (dir.), Critique du zèle. Fidélités et radicalités confessionnelles, France xvie-xviiie siècle, Paris : Beauchesne, 2013 ; Id. (dir.), Les émotions de Dieu. Attributions et appropriations chrétiennes (xvie-xviiie siècle), Turnhout : Brepols, 2019.

23. Le néologisme est forgé par R. Murray Schafer, The Tuning of the World (The Soundscape), Knopf, 1977 traduit en français en 1979 sous le titre Le Paysage sonore. Toute l’histoire de notre environnement sonore à travers les âges, Paris : J.-C. Lattès, 1979. Sur ce champ novateur, voir les études d’Antony Pecqueux (dir.), Les bruits de la ville, numéro thématique de la revue Communication 90 (2012), Paris : Seuil, 2012 ; Alexander J. Fisher, Music, Piety, and Propaganda : The Soundscapes of Counter-Reformation Bavaria, Oxford : Oxford University Press, 2013 ; Amy Graves-Monroe, « Soundscapes of the Wars of Religion : Sensory Crisis and the Collective Memory of Violence », dans David P. LaGuardia, Cathy Yandell (éd.), Memory and Community in Sixteenth-Century France, Farnham : Ashgate, 2015, p. 55-69 ; Christopher Boyd Brown, « Music », dans Ulinka Rublack (éd.), The Oxford Handbook of the Protestant Reformations, Oxford : Oxford University Press, 2017, p. 621-642 ; Chiara Bertoglio, Reforming Music : Music and the Religious Reformations of the Sixteenth Century, Berlin : De Gruyter, 2017.

24. C. Grosse, F. Chevalier, R. A. Mentzer, B. Roussel, « Anthropologie historique : les rituels réformés (xvie-xviie siècles) », p. 993.