Quelques souvenirs de la Bibliothèque
J’ai franchi pour la première fois la porte de la Bibliothèque de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français [SHPF] en novembre 1963. Je commençais la préparation d’un Diplôme d’études supérieures (l’équivalent de l’actuel « master 2 ») sur l’Église réformée de Paris entre 1850 et 1860. Je venais de découvrir, rue de Richelieu, la grande salle de lecture de la Bibliothèque nationale – dite « Salle Labrouste » –, et j’en avais été très agréablement surpris et même quelque peu ébloui. J’avais trouvé cette salle très agréable, avec son éclairage zénithal, ses hauts plafonds, ses fines colonnes de métal, ses peintures murales, ses rayonnages de chêne foncé, ses livres anciens reliés en cuir, ses vastes places de travail, ses lampes à abat-jour vert, etc. Au fond une salle offrant d’excellentes conditions de travail. Or, en entrant dans la Bibliothèque de la SHPF, j’ai eu une impression assez proche : même éclairage zénithal, mêmes fines colonnes de métal, mêmes rayonnages de chêne foncés, mêmes livres anciens, mêmes tables de travail, etc., en beaucoup moins vaste, évidemment. Je ne sais si, lorsqu’il l’a fait aménager pour en faire don ensuite à la SHPF, Fernand de Schickler s’est inspiré de la salle de lecture de la BN. Mais l’ambiance générale est proche, et on voit que l’ensemble a été pensé pour favoriser le travail des chercheurs intéressés par l’histoire du protestantisme. Je dirais, un peu naïvement, que je n’aurais jamais cru qu’une bibliothèque protestante, et donc financée par une Société privée d’inspiration religieuse, pouvait offrir d’aussi favorables conditions de travail.
Toutefois, au début des années 1960, la SHPF, et donc sa Bibliothèque, connaissaient encore des difficultés, les conséquences de la Seconde Guerre mondiale se faisant toujours sentir. En effet, comme la plupart des Sociétés de ce type, la SHPF avait rencontré des problèmes de tous ordres durant la Guerre et l’Occupation. En particulier des difficultés financières, mais aussi des restrictions de papier, ce qui avait eu des répercussions sur son Bulletin1. Ainsi, par exemple, en 1944 n’est paru qu’un seul numéro de ce Bulletin qui, de plus, ne totalise que 47 pages, alors que les quatre numéros de 1938 en totalisaient 608. Et la fin de la Guerre n’a pas supprimé les difficultés : en 1949, le Bulletin ne compte que 160 pages et encore seulement 262 pages en 1962. En 1963, quand j’ai commencé à fréquenter la Bibliothèque, j’ai aussi perçu que le fonctionnement normal n’était pas encore rétabli. De fait, durant les mois d’hiver, il n’était pas possible pour les lecteurs – peu nombreux, par ailleurs – de travailler dans la grande salle parce que le chauffage ne fonctionnait pas. Certes, le président de salle, emmitouflé dans un grand manteau de novembre à mars, siégeait dans le fauteuil prévu à cet effet, ce qui lui permettait d’accueillir les lecteurs qui se présentaient. Mais durant l’hiver, ceux-ci étaient invités à prendre place dans la « salle du Comité » où deux tables permettaient d’accueillir une dizaine de personnes : cette salle était chauffée par des radiateurs reliés à l’« appartement du bibliothécaire » (en fait loué à un particulier pour procurer des ressources à la SHPF) situé au premier étage et dont le chauffage était opérationnel. Dans cette salle du Comité, on pouvait travailler sans problème, mais il était clair qu’il ne s’agissait que d’un palliatif et qu’une réorganisation de la Société ne serait pas superflue.
Il y a une cinquantaine d’années, la Bibliothèque n’avait pas tout à fait son aspect actuel. La disposition générale était la même, mais les collections étaient nettement moins fournies. Par exemple, les trois caves n’étaient pas utilisées pour conserver des livres, revues et manuscrits consultables par les chercheurs. Dans celles-ci, fort poussiéreuses au demeurant et que j’ai découvertes peu à peu, on entreposait divers objets sans que, selon toute vraisemblance, un plan logique ait présidé à leur installation. On y trouvait par exemple des bustes de protestants probablement célèbres en leur temps, mais non identifiés ; la maquette d’une galère sur laquelle des huguenots « galériens pour la foi » avaient ramé au xviiie siècle, un stock de plusieurs centaines d’exemplaires des trois tomes du livre de Wilfred Monod, Le problème du bien (Paris : Alcan, 1934-1935) sans que le bibliothécaire connaisse la raison de leur présence dans ces caves, d’autant plus que la SHPF n’avait pas édité ce livre. Les caves servaient aussi à entreposer plusieurs dizaines d’exemplaires de la collection complète du BSHPF. En effet, à cette époque, lors de l’impression des numéros du Bulletin, on prenait soin d’en faire tirer 30 ou 40 exemplaires de plus que la revue ne comptait d’abonnés. Cela permettait de vendre à l’unité des numéros à certains chercheurs intéressés par tel ou tel article. Certes, au début des années 1960 les photocopieuses existaient et il était possible de photocopier des articles isolés, mais ces machines étaient peu nombreuses et fort onéreuses (si mes souvenirs sont justes, c’est au début des années 1970 qu’une photocopieuse a été installée pour la première fois dans la Bibliothèque, grâce à l’aide d’un généreux mécène). On vendait aussi des collections complètes du Bulletin – qui n’était évidemment pas numérisé – à certaines bibliothèques qui en faisaient la demande. Je me souviens, ainsi, d’avoir vu le secrétaire général de la Société préparer des caisses pour l’envoi, par bateau, d’une collection complète destinée à la bibliothèque d’une université australienne qui venait de s’abonner et qui tenait à posséder les numéros antérieurs. Dans la cave on entreposait également des volumes que la SHPF possédait en double, en particulier des collections incomplètes de certains hebdomadaires protestants du xixe siècle de grand format (« grand folio ») comme L’Espérance ou les Archives du christianisme au xixe siècle, par exemple. Mais on y trouvait aussi quelques milliers de livres de divers formats édités aux xixe et xxe siècles que la Bibliothèque possédait en double et dont l’épaisse couche de poussière qui les recouvrait montrait qu’on ne savait trop quoi en faire. Comme nous le verrons, une dizaine d’années plus tard certains trouveront un usage opportun. En fait, les trois caves – humides et peu éclairées – n’étaient que d’une utilité assez limitée, en tout cas pour les chercheurs. Il est vrai qu’à la différence de ce qui se passe aujourd’hui, elles n’étaient pas reliées directement à la salle de lecture. Pour s’y rendre il fallait passer par l’escalier qui mène à l’« appartement du bibliothécaire », descendre un étage et emprunter le long couloir qui mène à la cour de l’immeuble pour accéder aux trois portes donnant dans les trois caves, ainsi qu’au local de la chaudière qui, me semble-t-il, était encore alimentée au charbon. Il est vrai qu’elle ne fonctionnait pas, ce qui évitait de provoquer le dépôt de poussière de charbon sur les livres et objets entreposés dans les caves.
Par ailleurs, au milieu des années 1960, les manuscrits n’étaient pas tous classés dans un ordre parfait. Naturellement, les manuscrits entrés les premiers dans nos collections étaient fort bien classés, et très bien conservés, dans les coffres de la « salle des coffres » défendue par ses deux fort lourdes portes blindées en acier que tous les lecteurs connaissent. Mais avec le temps, le nombre des manuscrits ayant progressivement augmenté, les rayonnages des coffres se sont trouvés entièrement remplis. On a donc pris la décision de conserver les manuscrits entrés ensuite au deuxième étage dans la pièce à droite en arrivant sur le palier. Or, la première fois que j’y suis entré pour y rechercher des manuscrits du xixe siècle qui m’intéressaient – de mémoire, la correspondance du pasteur Adolphe Monod –, j’ai vu des cartons d’archives entreposés sur des rayonnages installés le long des murs et bien classés, mais aussi, au centre de la pièce, posés à même le sol et les uns sur les autres, toute une série d’autres cartons qui semblaient avoir été placés là sans plan, et qui étaient en attente de rangement. J’ai donc eu quelque difficulté à trouver les cartons que je cherchais. Il faut le redire, dans le courant des années 1960, la Bibliothèque se ressentait encore des atteintes de la guerre. D’ailleurs, pendant l’Occupation, elle n’avait pas seulement souffert des diverses pénuries inhérentes à la situation. En supplément, les troupes allemandes s’étaient emparé d’un certain nombre de cartons d’archives prélevés dans nos collections et les avaient emportés avec elles. La raison la plus probable est que certains Allemands d’origine huguenote avaient souhaité être en mesure de prouver leur « aryanité » et que, dans ce but, ils avaient « réquisitionné » ces cartons. La Bibliothèque a fini par les récupérer : en mai 1945, ces cartons étaient entreposés à Berlin dans ce qui allait devenir la zone d’occupation soviétique. Et, quelques années plus tard, les Soviétiques les ont transférés à Moscou. Si bien qu’en 1991, quand l’URSS a cessé d’exister, les nouvelles autorités russes ont décidé de rendre à leur légitime propriétaire de nombreux cartons de documents de diverses provenances réquisitionnés dans plusieurs pays d’Europe par les troupes allemandes et qui, saisis par les Soviétiques à Berlin, se trouvaient alors en leur possession. Le cas de la SHPF était loin d’être le seul. Naturellement, pour ce qui nous concerne, c’est l’ambassade de France à Moscou qui a été sollicitée par les autorités russes pour servir d’intermédiaire. Et, un jour, les responsables de la Bibliothèque ont eu la surprise d’apprendre que ces cartons les attendaient au Quai d’Orsay. Si mes souvenirs sont justes, la Société a retrouvé tous les cartons qui lui manquaient, ceux-ci ayant été fort bien conservés par les archivistes allemands, puis soviétiques (j’ai pu y lire des inscriptions en allemand en caractères gothiques, puis d’autres inscriptions en russe en caractères cyrilliques).
À partir de 1963, avec l’élection de Jacques Allier à la présidence de la Société, la SHPF et sa Bibliothèque ont connu une sorte de « renaissance ». Évidemment celle-ci n’a pu être que progressive et, en particulier, il a fallu trouver de nouvelles sources de financement, notamment sous forme d’aide des pouvoirs publics – ce qui n’est jamais simple et demande un effort continu et toujours renouvelé. Mais si je tente de résumer mes impressions, alors que je suis un lecteur assidu et régulier de cette Bibliothèque depuis l’automne 1969 – soit depuis un demi-siècle – je peux dire que je n’ai cessé de voir les choses s’améliorer d’année en année durant les mandatures des six présidents qui se sont succédé depuis 1963. Sans, naturellement, en faire une chronique complète et détaillée, j’aimerais en évoquer ici quelques étapes.
L’une des premières choses à faire était naturellement de se préoccuper de la sécurité de nos locaux. Au début des années 1960, la Bibliothèque ne possédait ni alarme anti-intrusion, ni alarme anti-incendie. Quant à la serrure de la porte d’entrée, elle était loin d’offrir toutes les garanties de sécurité. Ainsi, au milieu de ces années 1960, le président de la SHPF, qui possédait naturellement une clé pour être en mesure d’accéder à son bureau en dehors des heures d’ouverture de la Bibliothèque (elle était ouverte seulement l’après-midi du mardi au samedi) avait, un jour, oublié sa clé à une heure où la Bibliothèque était fermée. Mécontent de lui-même, il s’était alors appuyé sur la porte et, en poussant un peu, il l’avait ouverte sans difficulté. Après cette mésaventure, il a été immédiatement décidé de faire les travaux nécessaires pour qu’aucun intrus ne puisse pénétrer. Un blindage en acier a été posé sur la porte principale et sur les diverses autres portes, et des serrures de « haute sécurité » y ont été installées. Avec l’aide de spécialistes, toute la sécurité a été repensée ; ainsi, par exemple, certaines fenêtres – en particulier celles de la « salle des coffres » – ont dû être murées.
Ensuite, on s’est occupé du chauffage, afin que les lecteurs puissent travailler l’hiver dans la salle de lecture, mais aussi pour que nos collections soient conservées dans de meilleures conditions. On a donc changé la chaudière et installé un chauffage à air pulsé dans tous les étages. Pour les lecteurs, le changement a été immédiatement perceptible car le système s’est révélé très efficace et les conditions de travail en ont été nettement améliorées.
Pour mener à bien ces diverses opérations, il a fallu aussi obtenir diverses subventions de la part des pouvoirs publics. Le Comité s’est aperçu que l’on pouvait certes demander de l’aide pour le fonctionnement de la Bibliothèque, puisque notre établissement est ouvert au public, mais aussi au titre de « Musée du protestantisme », puisque nous avons des collections d’objets spécifiquement protestants ainsi que des œuvres d’art évoquant l’histoire du protestantisme. On a donc pris la décision de remanier quelque peu la salle de lecture, en y installant à demeure un certain nombre de tableaux, mais aussi des objets de tailles diverses, ce qui a nécessité l’achat de vitrines pour qu’on puisse exposer les plus petits en toute sécurité. Et, désormais, les lecteurs sont en mesure de travailler en méditant devant la « chaire du Désert », à gauche en entrant, ou devant le pot-au-lait à double fond (excellente cache pour une petite Bible), placé derrière la grille du rez-de-chaussée. Quant aux boulets de canon qui servent l’été à retenir les portes latérales du tambour, ils proviennent du siège d’une place de sûreté huguenote au début du xviie siècle. De tels objets permettent d’agrémenter des visites organisées pour les groupes qui en font la demande, car on ne leur montre plus seulement des documents écrits.
On s’est ensuite préoccupé du catalogue de la Bibliothèque et du fichier grâce auquel les lecteurs ont connaissance de la présence des manuscrits, livres et périodiques qui peuvent les intéresser, ainsi que de leur cote. Tâche d’autant plus nécessaire que, nos collections s’accroissant de façon notable, il devenait indispensable de leur attribuer une cote et de rédiger une fiche pour que les lecteurs puissent y avoir accès. Or le fichier existant vers 1950 était manuscrit, pas toujours facile à lire, et la rédaction des fiches avait été effectuée dans la première moitié du xxe siècle par des personnes qui ignoraient les normes en vigueur dans les grandes bibliothèques. Certes, depuis l’achat de deux machines à écrire au milieu des années 1960, les fiches des documents entrants étaient dactylographiées, ce qui était un net progrès et des bénévoles (bibliothécaires en retraite, en général) les établissaient en respectant les règles de l’art. Mais il y avait toute une série de fiches à reprendre, en particulier les plus anciennes. Pour faciliter ce travail, il fut donc décidé d’acquérir le catalogue imprimé de la BN (avec ses divers suppléments), ce qui représentait plusieurs centaines (au moins) de gros in-8° qui coûtaient fort cher. On s’est alors souvenu que nous avions dans nos caves plusieurs milliers de « doubles » qui ne nous étaient d’aucune utilité, tandis qu’une partie d’entre eux étaient absents des collections de la BN. Après une négociation assez longue, une opération de troc a donc été organisée : le catalogue imprimé de la BN contre ceux de nos doubles qui manquaient à cette bibliothèque. L’affaire fut cependant un peu délicate à mener car il y avait un écart considérable entre l’estimation du prix des livres que nous nous proposions de céder à la BN faite par notre expert et celle des mêmes livres faite par l’expert de la BN. Toutefois, à la suite d’une « négociation de marchands de tapis » entre les deux parties, un accord raisonnable a pu être conclu, et l’ensemble du catalogue de la BN a été installé sur le mur du fond de la salle de lecture où il est demeuré plusieurs dizaines d’années, sans que les finances de la SHPF aient eu à en souffrir. Évidemment, depuis la numérisation tant du catalogue de la BN que du catalogue de notre Bibliothèque, les volumes du catalogue imprimé de la BN ont été retirés de la salle de lecture.
Cet ensemble d’améliorations s’est déroulé de façon parallèle à l’accroissement de nos collections. D’une part, la Bibliothèque a acheté des livres nouvellement parus et intéressant l’histoire du protestantisme, tandis que les périodiques protestants auxquels elle est abonnée ont continué à nous parvenir régulièrement. D’autre part, le renom de la SHPF et celui de sa Bibliothèque s’est accru, en particulier en raison de l’organisation de conférences dans la salle de lecture – aménagée temporairement dans ce but – et auxquelles diverses personnalités bien connues ont accepté de participer, mais aussi de la réunion de plusieurs grands colloques historiques dans cette même salle (L’amiral de Coligny et son temps en 1972, Guizot en 1974, Les protestants dans les débuts de la Troisième République, en 1977, La Révocation de l’Édit de Nantes et le protestantisme français en 1985, etc.). De ce fait, notre Bibliothèque a reçu un nombre plus important de dons de documents imprimés, mais aussi manuscrits. Au cours des années 1970, un problème de place a commencé à se poser. De nouveaux rayonnages ont été installés là où c’était possible, en particulier au second étage, mais cela s’est assez vite révélé insuffisant. On a donc commencé à utiliser les caves pour y entreposer des documents, par exemple les périodiques les plus anciens et de petit format (in-8°) qui faisaient l’objet de peu de demandes de consultation, ou des archives nouvellement entrées en provenance de diverses institutions protestantes : par exemple, les Archives du consistoire de l’Église réformée de Paris pendant la période concordataire qui étaient conservées auparavant au siège du Conseil régional (région parisienne) de l’ERF, rue de Richelieu, ou, un peu plus tard, les archives de l’Union protestante libérale en provenance de la maison presbytérale de la paroisse de l’Oratoire. Toutefois, ce n’était guère pratique, car les caves n’avaient pas été prévues pour cet usage et elles n’étaient pas en communication directe avec la salle de lecture. Si bien que, vers la fin des années 1980 et au début des années 1990, le Comité a décidé de faire réaliser de gros travaux, qui marquent une étape importante dans l’histoire de notre Bibliothèque. L’ensemble du circuit électrique a été rénové, ce qui n’était pas un luxe le système étant fort ancien, et une installation répondant aux normes modernes, avec notamment diverses alarmes, a été posée. Puis il a été décidé d’utiliser l’ensemble des trois caves pour y entreposer des documents et d’effectuer les transformations nécessaires pour que la salle de lecture soit mise en communication directe avec ces caves : ceci nécessitait de percer le plancher du rez-de-chaussée et de remanier quelque peu les caves en y installant de vastes « compactus » pour y déposer manuscrits et imprimés. Et, surtout, de remplacer l’antique monte-charge manuel qui datait, selon toute vraisemblance, de la fin du xixe siècle – manœuvré à l’aide d’une corde, il ne desservait que les deux étages –, par un ascenseur desservant aussi le sous-sol. Ce programme, fort onéreux, a été mené à bien – grâce à des subventions publiques et avec l’aide de généreux donateurs –, même s’il a connu quelque retard. Ainsi, par exemple, quand on a essayé pour la première fois la cabine de l’ascenseur, on s’est aperçu qu’elle ne fonctionnait pas, les deux rails de guidage sur lesquels elle devait coulisser n’ayant pas été posés de façon parallèle… Toutefois, l’ensemble des travaux a fini par être réalisé et une partie de nos collections ont pu être déposées dans nos caves, désormais facilement accessibles. Cette rénovation a coïncidé avec un accroissement notable du nombre de nos lecteurs ; si mes souvenirs sont justes, c’est durant ces années 1990 que j’ai vu pour la première fois toutes les places de la salle de lecture occupées certains jours. Par ailleurs, depuis cette époque le Comité a décidé de recruter, pour prendre soin de notre Bibliothèque, des bibliothécaires professionnels et non plus des pasteurs intéressés par l’histoire comme cela avait été plusieurs fois le cas le cas auparavant.
Enfin, au début du xxie siècle, une nouvelle étape a été franchie, celle de l’informatisation de notre catalogue et de l’installation des postes de travail indispensables à sa consultation. En effet, le Comité a estimé qu’il était nécessaire pour notre Bibliothèque d’entrer pleinement dans la modernité. Cela s’est accompagné de l’ouverture d’un site internet de la SHPF et de la numérisation de certains de nos documents à la fois rares et fragiles. De fait, la consultation à distance de notre catalogue et la participation de notre Bibliothèque à des réseaux comme par exemple le Réseau Valdo2, a accru la notoriété de notre maison, ainsi que celle de nos collections, en France comme à l’étranger. En 2017, le Comité a décidé d’entreprendre la grande rénovation de la Bibliothèque dont le présent dossier retrace les principales étapes.
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