Femmes d’espérance, femmes d’exception
Quelques exemples de protestantes qui ont osé lutter contre les injustices
Valérie DUVAL-POUJOL
Présidente de la Commission œcuménique de la Fédération protestante de France
« Entourés d’une si grande nuée de témoins, courons résolument la course qui nous est proposée. » (Hébreux 12, 1).
L’auteur de l’épître aux Hébreux – peut-être une femme, d’où son anonymat – souligne combien les témoins du passé, illustres ou anonymes, sont source d’encouragement pour la course de notre vie.
J’aimerais poursuivre avec vous cette lignée esquissée dans les Écritures, et vous parler de quelques « héroïnes de la foi ». Des protestantes qui ont lutté contre les injustices, des femmes d’espérance, des femmes d’exception, comme Marie Durand. Elle-même fut victime d’injustice et lutta à sa manière pour la liberté de conscience. Comme elle, elles ont su résister, elles ont vécu l’Évangile à leur époque, souvent troublée ; elles ont mis au service de la société humaine, et souvent des plus faibles, les dons, les talents que Dieu leur avait donnés. Partons à la découverte de quelques-unes de ces protestantes qui ont osé !
Permettez-moi d’abord trois clarifications :
Tout d’abord, je ne saurais dans le temps ici imparti, citer toutes les femmes protestantes qui le mériteraient, connues ou non. Chacun de nous, dans son histoire personnelle ou familiale, pourrait identifier une femme qui l’a marqué, inspiré ! Je vais me concentrer uniquement sur le contexte français.
Ensuite, si ces femmes sont inspirantes, elles ne sont pas des saintes, parfaites à tous points de vue : c’est pour tel aspect de leur vie, tel engagement, qu’on s’inspire d’elles, et non pour toutes les dimensions de leur existence.
Enfin le cadre (et quel cadre !) m’invite à n’évoquer que des femmes protestantes ; mais la présidente de la Commission œcuménique que je suis à la Fédération Protestante sait combien ce même travail de mémoire serait fécond à propos des femmes catholiques, femmes d’espérance et d’exception qui participent à la même nuée de témoins. Et il y également des femmes de toutes convictions, qui seraient elles aussi inspirantes.
Partons donc à la découverte, en suivant le fil de l’Histoire, de quelques-unes de ces femmes protestantes qui ont osé, qui ont lutté pour la justice, au nom de l’Évangile.
Au xvie siècle, ce sont les pionnières. Dès les débuts de la Réforme, des femmes de toutes conditions embrassent ces idées nouvelles, des couvents jusqu’aux Cours royales (pensez par exemple à Renée de France, fille de Louis XII et belle-sœur de Francois Ier). Les adversaires de la Réforme formuleront même cette critique contre ce nouveau mouvement : « Les femmes ont été les principales trompettes de votre Évangile ! »
De cette époque, on connaît plutôt bien les femmes des Réformateurs, comme Katharine de Bore (Mme Luther), Idelette de Bure (Mme Calvin) ou Anna Reinhart (Mme Zwingli), qui furent de solides soutiens à la propagation de la Réforme. J’en évoquerai deux autres, moins connues :
Katharina Zell Schutz, qui s’investit pleinement dans la Réforme à Strasbourg. Elle célébra même les obsèques d’une femme dissidente que les Réformateurs, eux, n’avaient pas souhaité enterrer. En fait, elle défendait les esprits libres contre une pensée normative, fût-elle protestante. Et lors de l’enterrement de son mari, en 1548, elle se dressa sur le petit tertre de terre et déclara : « Puisque le Christ a chargé des femmes d’annoncer aux apôtres sa résurrection, je me sens poussée à prêcher cette espérance fondée sur un Seigneur vivant dans la ville. »
La seconde, c’est Marie Dentière, la seule femme à être inscrite sur le Mur des Réformateurs à Genève : elle est considérée comme l’une des premières théologiennes laïques féministes. Elle était prieure d’un couvent, et après s’être convertie aux idées de la Réforme, elle publia un livre (que dis-je, un pamphlet !) qui sera interdit, parce que préconisant pour les femmes le droit de lire et d’interpréter la Bible. Puis, avec son mari, un Réformateur, elle ouvrit un pensionnat de jeunes filles pour permettre l’éducation des femmes, incluant même l’apprentissage du grec et de l’hébreu.
Je passerai assez vite sur les xviie et xviiie siècles, car c’est l’époque (1680-1720) couverte par ma collègue dans la précédente conférence.
Signalons tout de même un nom étonnant, celui d’une femme de lettres et d’écriture, humaniste, d’inspiration protestante : Anne Le Fevre Dacier (1645-1720), considérée par ses contemporains comme la femme la plus savante d’Europe, première traductrice de l’Iliade et de l’Odyssée en prose.
Et puis, c’est la période du Désert. Dans ces temps de persécution, il y a les noms que l’Histoire a retenus, comme Marie Durand ou la prophétesse Isabeau Vincent à la fin du xviie près de Crest ; mais il y a aussi cette foule d’anonymes, dont on n’a pas retenu les noms et qui pourtant ont permis la transmission de la foi.
C’est un temps où les voix protestantes, masculines ou féminines, se font entendre plutôt depuis les pays du Refuge.
Après le siècle des Lumières et la Révolution française, le xixe siècle s’ouvre en France avec l’adoption du Code civil en 1804, dont le surnom – Code viril – montre à quel point les femmes restent des citoyennes de second rang.
Mais certaines protestantes, saisies par l’amour du Christ et leur désir de justice pour leurs contemporains en souffrance, et souvent sous l’influence des mouvements de Réveil, consacrent leur existence à transmettre l’espérance trouvée dans leur foi. Elles sont nombreuses à partir en mission au loin ou à témoigner du Christ ici, en France. Je pense à celle qu’on surnomma « l’évangéliste de grand chemin », la baptiste Esther Carpentier (1790-1870), une de ces colporteuses qui ont transmis le message du Réveil à travers les campagnes de la Somme et de l’Oise.
Peu de métiers sont alors ouverts aux femmes, mais elles investissent pleinement les rares domaines qui leur sont accessibles comme l’éducation, la santé, la charité, la lutte contre la prostitution.
Par exemple Madame Jules Mallet, née Émilie Oberkampf (1794-1856), crée en 1826 sur le modèle anglais des « Infant schools », les premières écoles maternelles, qu’on appelait alors « salles d’asile », pour accueillir les enfants de 2 à 6 ans – principalement issus du milieu ouvrier.
J’ajouterai deux exemples d’Outre-Manche, mais dont la francophonie bénéficiera grandement.
Catherine Booth (1829-1890), interpellée par l’injustice sociale, fut la cofondatrice de l’Armée du Salut, avec son mari William. Elle était aussi une prédicatrice réputée à une époque où cela ne se faisait pas pour une femme de parler en public. Sa propre fille, Catherine ou Katie Booth (1858-1955), fut la pionnière de l’Armée du Salut en France et en Suisse (les titis parisiens dans les cafés où elle témoignait la surnommèrent « la Maréchale »).
Florence Nightingale (1820-1910) fut la fondatrice des infirmières militaires. C’est elle qui a permis au métier d’infirmière de se développer vers son statut moderne. Écoutez ce qu’elle écrit en 1852 : « Je voulais donner à l’Église (anglicane) ma tête, mes bras, mon cœur. Mais elle ne les voulait pas, car elle ne savait qu’en faire ! L’Église me conseillait de rentrer dans ma maison et de faire du crochet dans le salon de ma mère. Tout au plus me permettait-elle d’aller aider à l’École du dimanche, si cela me plaisait. »
C’est sur son modèle que se créent en France les premières écoles d’infirmières laïques, on disait encore « garde-malades ».
Au cœur du xxe siècle agité par deux guerres mondiales, les femmes protestantes mettent au service de l’Église et de la société les dons que Dieu leur a faits, afin de lutter contre toutes sortes d’injustice et vivre l’Évangile.
Mentionnons d’abord les résistantes, pendant la Deuxième Guerre mondiale, comme au Chambon-sur-Lignon, Magda Trocmé, l’épouse du pasteur André Trocmé, tous deux rendus célèbres par le très beau film La Colline aux mille enfants ; Berty Albrecht à Lyon ou encore Jeanne Barnier à Dieulefit, qui a produit un très grand nombre de faux papiers durant l’Occupation allemande. Elle a ainsi permis à des communistes et à des juifs, à des résistants et à des penseurs indépendants comme le philosophe Emmanuel Mounier, de trouver un refuge durable.
Vous savez sans doute que le mot de « Résistance » des années 39-45 viendrait du mot « Résister » de Marie Durand, par le biais d’un journal clandestin portant le même nom, et fondé par des protestants : leur badge de reconnaissance portait une croix huguenote autour de la Tour de Constance.
Ce xxe siècle est aussi celui des avancées pour le pastorat féminin : pendant la Première Guerre mondiale, les femmes de pasteur avaient remplacé leur époux mais dès 1918, on les avait renvoyé aux fourneaux ! Il fallut attendre encore un peu pour les premières femmes pasteures.
Du côté protestant évangélique, ce fut en 1929 la baptiste Madeleine Blocher Saillens (1881-1971), la fille du pasteur baptiste Rubens Saillens qui composa notre Cévenole. Signalons aussi en 1930, la première femme pasteure réformée, Berthe Bertsch dans l’ERAL et pour l’ERF, Elisabeth Schmidt qui reçut la consécration pastorale en 1949 au synode national de Sète.
La France protestante du xxe siècle a aussi connu plusieurs grandes théologiennes.
Suzanne de Dietrich (1891-1981) qui fonda la Cimade dont nous reparlerons. Elle devint orpheline très jeune. Elle était de petite taille, avec des bras trop courts, du fait d’un handicap héréditaire. Sa brillante intelligence lui donna une autorité unanimement reconnue. Dans le renouveau biblique, elle fut un maître, et elle fut également une pionnière convaincue dans le rapprochement œcuménique.
France Quéré (1936-1995), théologienne et éthicienne de renom, passionnée des Écritures, qui fut tout à la fois journaliste, chroniqueuse, éditorialiste, conférencière. Elle rédigea de nombreux ouvrages articulant exégèse des textes bibliques et éthique. Elle fit d’ailleurs partie du Comité national d’éthique dès sa création en 1983.
Madeleine Barot (1909-1995), elle aussi pilier de la Cimade dès ses débuts, fut très engagée pour l’ACAT, ou pour les femmes au Conseil Œcuménique des Églises, dont nous venons de fêter les 70 ans.
Le xxe siècle fut en effet celui de l’essor de l’œcuménisme et les femmes ont été les chevilles ouvrières de ce mouvement de l’Esprit. Citons une Alsacienne : Thérèse Klipffel, pasteure, première femme présidente d’union d’Églises en France1. On se souvient notamment qu’en 1988, elle accueillit le pape Jean-Paul II, en l’église luthérienne Saint-Thomas de Strasbourg.
Les femmes protestantes de ce siècle n’ont pas réservé leurs talents et leur engagement aux Églises mais elles se sont engagées dans la société française à tous les niveaux. Sur le plan politique, évoquons Catherine Trautmann2, Georgina Dufoix ou encore Christine Lazerges, actuelle présidente de la Commission nationale consutative des droits de l’homme.
Un des domaines où les protestantes se sont illustrées dans leur combat pour la justice est la défense des droits des femmes. On peut établir un lien entre l’engagement associatif des femmes protestantes au début du xxe siècle et le début du féminisme français. C’est en effet un Congrès rassemblant chez les Diaconesses 400 dames, des protestantes et des juives, qui va donner naissance au Conseil National des Femmes françaises.
Ce Conseil militera pour le droit de vote, la libre disposition du salaire, etc. Ce Conseil, pendant ses trois premières décennies, est dirigé par des protestantes, comme Sarah Monod. Le début du mouvement féministe en France est très protestant, jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale, où d’autres ont pris le relais.
Citons ici Évelyne Sullerot, fille de pasteur, sociologue, cofondatrice en 1956 d’une association qui deviendra le Mouvement français pour le planning familial. Au départ, la majorité des hôtesses d’accueil du Planning familial sont protestantes. Saluons tout leur travail pour la contraception et contre les violences conjugales3.
Voilà un bref panorama de cinq siècles d’histoire. L’Histoire a souvent été écrite ou racontée par les hommes, il est bon de temps en temps, de nous rappeler ces témoins de la foi au féminin. « En mémoire d’elle », pour reprendre le titre du livre de la théologienne féministe Elisabeth Schüssler Fiorenza.
J’invite celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur toutes ces femmes à visiter ou à faire venir l’Expo « Femmes d’espérance, femmes d’exception », qui a été créée par le Groupe d’Orsay4. Plusieurs membres de ce groupe, auquel j’appartiens, sont ici cet après-midi, je les salue !
Mais l’histoire continue de s’écrire… qu’en est-il aujourd’hui, au xxie siècle ? Je nommerai trois protestantes, aux combats très différents, mais habitées par le même esprit de justice.
D’abord Geneviève Jacques, présidente de la Cimade jusqu’à cet été : fondé pendant la Deuxième Guerre mondiale, le « Comité inter-mouvements auprès des évacués » commença son action auprès des prisonniers politiques et des juifs détenus dans les camps d’internement en France. Aujourd’hui, c’est une association qui défend la dignité et les droits des personnes réfugiées et migrantes, quelles que soient leur origine, leur opinion politique ou leurs convictions. Comme l’a dit le Président Macron lors de la commémoration des 500 ans de la Réforme à l’Hôtel de ville de Paris, c’est une association poil à gratter pour le gouvernement, une vigie indispensable sur ces questions cruciales.
Puis il y a le Dr Irène Frachon, cette pneumologue lanceuse d’alerte qui a dénoncé les victimes de ce médicament, le Mediator ; elle se bat comme David face au Goliath des lobbys pharmaceutiques : à l’heure où nous parlons, l’indemnisation de toutes les victimes n’est toujours pas assurée. Vous l’avez sans doute vue dans le beau film La Fille de Brest5.
Enfin, je quitterai notre contexte francophone pour évoquer une femme africaine : Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix en 2011, luthérienne du Libéria : souvenez-vous, avec d’autres femmes de son pays, elle est à l’origine d’une « grève du sexe » pendant laquelle les femmes libériennes de toutes les confessions religieuses se sont refusées aux hommes tant que les hostilités de la guerre civile se poursuivraient. L’Histoire a montré que cette grève particulière accéléra les négociations de paix…
Il y a plusieurs niveaux de lecture possible de ces témoignages.
Il y a ceux qui sont allergiques aux « leçons de l’Histoire », justement parce qu’ils pensent qu’on veut leur faire la leçon.
Il y a ceux qui voient dans ces femmes des « héroïnes alibi », celles qui cachent la misère, celles que l’on met en avant pour oublier les passivités des autres, les silences coupables ; c’est la « panthéonisation huguenote » de Marie Durand, comme l’a nommée l’historien Patrick Cabanel, pour mieux cacher la majorité qui, elle, s’est tue, n’a pas su ou n’a pas pu résister6.
On pourrait aussi positivement entendre ces récits comme des encouragements, pour les femmes de tous les temps, à oser, oser être soi-même, oser utiliser les talents que Dieu leur a donnés, oser s’engager pour plus de justice. Comme si elles nous murmuraient, à travers les siècles, que le plus grand des voyages commence par un premier pas, et que si elles l’ont fait, alors nous pouvons aussi nous mettre en marche.
Mais je vous propose encore une autre piste d’actualisation, pas uniquement pour les femmes, mais plus universelle. Pourquoi faire mémoire de ces histoires ? Parce qu’elles nourrissent notre espérance en la justice, dans un monde qui en manque cruellement, et parce qu’elles stimulent notre résistance aujourd’hui même. Leurs racines nous donnent des ailes. Dans la Bible, l’espérance est nourrie par un regard porté sur les événements du passé (la libération d’Égypte, la résurrection…), c’est un souvenir actualisé qui nourrit la confiance et qui motive l’engagement ici et maintenant.
J’ai beaucoup cité de femmes, alors en conclusion j’évoquerai deux hommes, deux philosophes protestants.
Le premier, Jacques Ellul, dans une réflexion à l’occasion des 300 ans de la révocation de l’Edit de Nantes en 1985, rappelait ce que ces évocations du passé lui inspiraient : « Lorsque le chrétien est mis au pied du mur par un pouvoir, il n’y a que deux issues ; ou se cacher, renoncer et plier, ou pro-tester, c’est-à-dire témoigner de la vérité7. »
Ces témoins nous encouragent à pro-tester face à ce qui aujourd’hui porte atteinte à la justice. J’aime particulièrement cette déclaration de Martin Luther King, pasteur baptiste dont nous avons commémoré les 50 ans de l’assassinat cette année. Il disait : « La vraie paix n’est pas seulement l’absence de tensions, mais la présence de justice8. » Pas de vraie paix sans justice.
Rechercher la justice… Non pas dans un esprit de Croisés, pour se faire justice, pour défendre sa vérité, son dogme. En christianisme, la vérité est une personne, c’est Jésus ; qu’est-ce qui aujourd’hui, dans notre société, dénature le Christ, dénature sa vérité ? N’est-ce pas toute injustice que nous rencontrons ? Nous pourrions débattre (et les protestants que nous sommes adorent débattre !) sur les injustices d’aujourd’hui auxquelles on doit résister, individuellement ou tous ensemble.
Si les femmes dont nous avons parlé ont été des femmes d’exception, des femmes d’espérance, c’est parce qu’au nom de l’Évangile, nourries par leur lecture de la Bible, elles ont su rêver à plus de justice et agir pour moins d’inégalités.
Comment résister aujourd’hui ? En identifiant les injustices qui étouffent mon prochain, et en agissant pour faire progresser la justice.
Rappelons-nous aussi ce que la rabbin Delphine Horvilleur ou Christiane Taubira partageaient récemment : l’injustice fondamentale, celle de laquelle découlent ensuite toutes les autres, c’est l’inégalité entre les hommes et les femmes.
Le deuxième philosophe que j’évoquerai est Paul Ricœur. Il disait : « Nous ne sommes ni le commencement ni la fin. Nous survenons en quelque sorte au beau milieu d’une conversation, qui est déjà commencée, et dans laquelle nous essayons de nous orienter, afin de pouvoir à notre tour y apporter notre contribution9. »
Ces femmes d’exception, ces femmes d’espérance, cette nuée de témoins qui nous ont précédés nous passent en quelque sorte le relais, pour que cette conversation se poursuive encore de longues années… Et vous, oserez-vous l’espérance ?
Alors, quel est le prochain pas pour résister, pour aimer, pour vivre l’Évangile, pour dire la justice, pour entrer dans cette conversation ? Bien sûr, c’est l’œuvre de l’Esprit de guider chacun, chacune dans sa réponse. Et comme le dit si bien la Cévenole :
« Esprit qui les fit vivre, anime leurs enfants ! Anime leurs enfants, Pour qu’ils sachent les suivre ! »
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1.Présidente du conseil synodal de l’Église réformée d’Alsace et de Lorraine (ERAL) en 1982.
2.Première femme maire d’une ville de plus de 200 000 habitants.
3.Voir aussi le site de l’Association « Une place pour elles » : https://uneplacepourelles.weebly.com
4.http://femmesdesperance.blogspot.com/
5.Le 4 octobre 2018 a été organisée à Aigues-Mortes, avec le Centre des monuments nationaux, une journée d’étude autour de « Marie Durand » et en soirée une table ronde sur le thème de « l’engagement citoyen, symbole de résistance ».
6.Dans le texte d’Hébreux 11, les témoins nommés ont des manières très différentes de vivre leur foi. On pourrait, inspiré par ce passage, avoir une lecture plus généreuse de ces disparités. Comme l’écrit encore P. Cabanel, le protestantisme peut ainsi se targuer d’offrir toutes les formes de résistance, de la résistante violente avec les Camisards, à la résistance civile avec les Justes de la Deuxième Guerre mondiale ou à la résistance spirituelle avec Marie Durand.
7.Jacques Ellul, « 1985. Et après ? », Réforme 2084, 23 mars 1985, p. 135-137.
8.Martin Luther King, répondant à ceux qui l’accusaient de troubler la paix pendant le boycott des bus à Montgomery (Alabama).
9.Paul Ricœur, Du texte à l’action, Paris : Seuil, 1986, p. 48.