La nouvelle dialectique à Bordeaux. La réception de Rodolphe Agricola dans l’entourage de Michel de Montaigne
Cette brève présentation de quelques exemplaires du xvie siècle conservés à la Bibliothèque municipale de Bordeaux constitue le premier palier d’une remise en question de l’état de l’enseignement de la dialectique et de la logique à Bordeaux au temps de Michel de Montaigne, à travers l’histoire du livre et des bibliothèques. Nourrices de l’histoire littéraire et intellectuelle, ces disciplines peuvent offrir au chercheur scientifique une source de vérification et apporter des éléments empiriques qui font parfois défaut à l’étude des textes. Ce défaut s’insinue d’autant plus vite dans un contexte anachronique où l’écran et les accès numériques, malgré leurs multiples possibilités, ont tendance à faire abstraction du papier et de la reliure1.
Ici, nous nous concentrons sur des éditions du De inventione dialectica composé par l’humaniste frison Rodolphe Agricola. Ce texte, écrit vers la fin du xve siècle, sortit pour la première fois des presses à Louvain en 1515 dans une édition de Martin Dorpius, Gérard Geldenhouwer et Alard d’Amsterdam. Le texte du Frison s’inscrit dans les discussions renaissancistes autour des textes aristotéliciens, ici ceux traitant de la logique (l’Organon). Ces controverses ne sont pas passées inaperçues auprès des étudiants de dialectique dans le cycle des arts libéraux. Les Topiques d’Aristote offraient toujours le modèle pour la construction de syllogismes ou de définitions d’objets à décrire selon une catégorisation de leurs propriétés et attributs. Agricola reprend la théorie des topiques d’Aristote, entre logique et dialectique, dans le but de renouveler cette méthode. Il est clair que, pour l’humaniste du Nord, celle-là servait avant tout à la lecture et à l’écriture, à l’herméneutique et à la composition, et que son objectif n’était pas de l’associer à un projet théologique. Sa répartition des lieux s’inspire plutôt de Cicéron, repris par Boèce. Il se démarque de ces derniers là où il s’agit de certains noms de lieux et de leur organisation au sein du système topique et à force de mieux définir certains champs de définition de l’objet, il invente de nouveaux lieux. Le caractère hétérogène de sa méthode montre qu’Agricola n’avait pas pour but d’offrir une alternative fixe au système aristotélicien de définition. Chez Agricola, la ligne de démarcation entre rhétorique et dialectique devient floue – et ceci, au grand dam de ceux qui se voyaient comme les défenseurs d’Aristote et qui se tourneront contre Pierre de la Ramée. Dans le De inventione dialectica, l’idée de l’argumentation persuasive l’emporte sur la formulation doctrinale des lieux et de leur contenu. Le texte est divisé en trois livres : les lieux (topica) de l’invention (I) ; le sujet de la dialectique (la question), son instrument (exposition et argumentation) et l’entraînement (II) ; persuader et plaire à son public ; la disposition du texte (III).
Jusqu’ici, les quelques études sur l’enseignement d’Aristote à Bordeaux au temps de Montaigne ont mis en relief le rôle-clé des polémiques et surtout celle entre ramistes et anti-ramistes. En 1543, dans ses Dialecticae partitiones ad celeberrimam et illustrissimam Lutetiae Parisiorum Academiam et Aristotelicae Animadversiones, Pierre de La Ramée s’attaquait à la logique des aristotéliciens de Paris et fit scandale ; parmi ses adversaires se trouvait Antoine de Gouvéa, qui, en cette année même, se présente comme candidat pour succéder à son frère André comme directeur du Collège de Guyenne2. En 1546-1548, le néo-aristotélicien et anti-ramiste Nicolas de Grouchy enseigne au Collège de Guyenne et les « années du conflit les plus intenses qu’il connut avec P. Ramus coïncidèrent avec le séjour de l’écolier Montaigne »3.
Dans le tableau qu’esquissent les études sur les polémiques et enseignements à Bordeaux au xvie siècle, l’importance attribuée au manuel de dialectique de Rodolphe Agricola a été modeste, voire nulle4. Pourtant, il nous semble que le texte d’Agricola a constitué un prisme à travers lequel est passée l’étude des Topiques d’Aristote. Et si l’on veut mesurer cette importance à l’aune de Montaigne, il est raisonnable d’imaginer une certaine familiarité de l’auteur des Essais, en tant qu’élève artien ou plus tard dans sa vie, avec ce texte. On a déjà observé que, malgré ses réticences relatives à la rhétorique, au niveau de l’inventio (l’invention, le stade préparatoire de la composition, première étape que décrit la rhétorique), Montaigne se serait servi pour ses Essais de compilations ou systèmes de lieux communs. M. Wiesmann remarque que, dans son Apologie, l’écrivain « se réfère à la généalogie du topos et suggère la filiation qui existe entre la philosophie et la rhétorique telle qu’elle était pratiquée dans le monde gréco-romain et renouvelée à la Renaissance : “Le dialecticien se rapporte au grammairien de la signification des mots ; le rhétoricien emprunte du dialecticien les lieux des arguments” [Essais, II.12.540] ». Montaigne faisait référence à sa pratique de « larrecin » : choisir parmi les lieux communs apportés par la tradition, les écrivains prédécesseurs dans une procédure d’imitation-émulation5. En 1993, Peter Mack a observé que, au-delà des réflexions que fait Montaigne à l’égard de la rhétorique et de la dialectique, ses Essais témoignent de l’importance des topiques comme méthode de travail. Ainsi, Montaigne se serait servi des Progymnasmata d’Aphthonius, que Rodolphe Agricola avait traduits en latin et qui, aux xvie et xviie siècles, étaient parfois reliés avec son De inventione dialectica6. Même si, chez Montaigne, la dichotomie de son raisonnement est fondée sur « la divisio non-binaire », le distinguo (Essais, II.1.335)7, ce qui distingue son procédé de celui de la binarité basée sur l’identité, suggéré par Agricola, la probabilité d’une familiarité éventuellement fructueuse avec le texte d’Agricola n’en est pas diminuée pour autant.
Le silence, dans les études contemporaines, relatif au livre d’Agricola est également remarquable si l’on mesure sa popularité au xvie siècle à travers le nombre de rééditions, réimpressions et epitome (des abrégés, à but éducatif) dans les années 1515-1580. Dans son Renaissance Argument (1993), Peter Mack comptait, entre 1515 et 1575, un total de 63 textes et epitome parisiens et colonais, dont 31 publications de Cologne et 32 de Paris, 18 textes et 13 abrégés colonais et 20 textes et 12 abrégés parisiens, avec un apogée dans les années 1535-1540 et 1540-1545 respectivement8. Les années 1529-43 ont vu 26 des 32 éditions parisiennes. Dans ces dernières, on observe un manque d’innovation. Pour l’essentiel, les imprimeurs parisiens se sont réduits à deux items populaires : le texte et commentaire de Phrissemius et l’epitome de Latomus, sans jamais publier l’édition améliorée par Alard d’Amsterdam, à la base d’un autographe d’Agricola9. Comme le stipule Peter Mack, il n’y eut jamais un nombre comparable d’éditions de la dialectique de Ramée ou Aristote à Paris durant une période si courte (1529-1543). Des Praeceptiones dialecticae de Nicolas de Grouchy, le Universal Short Title Catalogue ne recense que quatre éditions, parisiennes celles-ci (celles de Vascosan en 1552 et 1555, une anonyme de 1558 et celle de Gabriel Buon, 1560). Cet écart peut s’expliquer par la censure des livres de Ramée en 1545, mais peut-être aussi par une demande du livre d’Agricola venant du marché non local, hors de Paris. C’est donc plutôt le De inventione dialectica de ce dernier et non pas les ouvrages de Ramée qui a constitué un succès de marché dans le monde de l’édition scolaire10. La méthode de Nicolas de Grouchy a pu circuler sous forme manuscrite déjà auparavant11, mais même si l’on prend en compte des différences de méthode locales, cela n’empêche pas qu’une distinction d’autorité et de popularité se confirme à travers ces chiffres relatifs à l’imprimerie.
Les marques de possession et de lecture dans les marges des manuels offrent un autre indice du succès scolaire. Abstraction faite des lavages regrettables pour l’historien d’aujourd’hui et du nombre d’exemplaires perdus avec le temps, le nombre subsistant de ces exemplaires portant des traces manuscrites reste représentatif. Ces traces témoignent d’un travail plus ou moins intensif sur le texte et, dans le cas de marques de possesseurs, d’une appropriation significative du livre et de son contenu.
Le De inventione dialectica d’Agricola à la Bibliothèque municipale de Bordeaux
Quatre exemplaires du De inventione dialectica d’Agricola que nous avons retrouvés dans le fonds du Patrimoine de la Bibliothèque municipale de Bordeaux suggèrent au moins un usage intensif, au siècle de Montaigne, dans l’enseignement bordelais des artes aux collèges, où professeurs et élèves étaient les acquéreurs principaux de cet ouvrage. Il était enseigné, lu, relu et analysé avec intensité.
Les exemplaires portent des traces de possesseurs, des ex-libris et ex-dono, des essais de plume, une pluie de notes marginales sur le texte débordant sur des feuilles volantes insérées avec soin et un exemplaire a même parallèlement servi de support (temporaire) pour les comptes en vue de la fabrication de l’huile à partir de noix12…
Tel est le cas de l’exemplaire coté S.104513, l’édition parisienne de 1542 (chez Simon de Colines) qui reprend celle, commentée, de Phrissemius (editio princeps : Cologne, H. Alopecius [= Fuchs], 1523). Le texte d’Agricola est relié avec l’édition parisienne de 1545 de l’Isagoge de Porphyre dans la traduction de Boèce, une introduction aux Topiques d’Aristote, une combinaison de reliure que nous avons vue fréquemment. Les pages du premier livre du De inventione dialectica ainsi que celles de Porphyre, sont saturées de notes manuscrites, principalement d’une même main – les pages des autres livres ne sont pas si massivement remplies par les lecteurs. De surcroît, dans ce volume sont insérées quelques feuilles volantes couvertes de notes d’une seconde main, qui a aussi réussi à ajouter du texte dans un petit nombre d’endroits marginaux.
La date de publication de Porphyre, 1545, donne une date post quem pour l’acquisition du volume, puisque la main principale des marginalia trahit un seul et même possesseur et annotateur d’Agricola et de Porphyre. L’assiduité extrême de ces mains en cursive seiziémiste qui ont annoté l’exemplaire suggère qu’un enseignant ou un corps de professeurs dont ces lecteurs dépendaient ou faisaient partie attacha une importance particulière au premier livre du De inventione dialectica et au petit traité de Porphyre, bref aux introductions à la matière, et moins à l’élaboration du système par Agricola. Nous n’avons pas pu identifier Eustathius Hesdignoeul (au recto du deuxième feuillet blanc initial), le nom inscrit sur le feuillet blanc du début. Si nous suivons l’hypothèse selon laquelle cet exemplaire a une provenance bordelaise – suivant l’itinéraire habituel qui passait d’une famille ou d’une personne à l’un des couvents pour finir dans le fonds de la bibliothèque – il est possible qu’il ait été élève ou enseignant au Collège de Guyenne ou, éventuellement, au Collège des jésuites.
L’exemplaire S.1043 porte l’ex-libris du Collège des jésuites de Bordeaux (et il fut « Catal. Inscript. »), tout comme l’exemplaire S. 1046 (et il fut aussi « Catal. Inscriptus »). Ce dernier porte aussi l’ex-dono « Ora pro Joanne Bouierio qui dono ded. Collegio »14. Les pages de l’exemplaire coté 1044 ont probablement été lavées mais il est encore doté des notes manuscrites sous forme d’arborescences de division dialectique sur un feuillet blanc de la fin et, sur la page de titre, l’inscription « Ianuario. », mi-effacée, qui copie simplement le mot imprimé.
Les marginalia ici signalés constituent une riche documentation manuscrite sur l’enseignement local et sa réception particulière et sont propices à de futures études plus approfondies.
Rodolphe Agricola, De inventione dialectica Composition de quatre éditions du xvie siècle dans le fonds patrimonial de la Bibliothèque municipale de Bordeaux
cote S. 1043 in-4° | cote S. 1044 in-4° | cote S.1045 in-4° | cote S. 1046 in-4° |
Rodolphi Agricolae Phrisii, De inventione Dialectica Libri Tres. Θεὸς συνεργῶν, παντα ποιεῖ ῥᾳδίως Agricolae, quondam magni cultoris Erasmi Accipe, tam foelix aedidit auctor, opus. colophon f. 139 v° : Argentinae apud Ioannem Knoblouchum, Anno M. D. XXI. | Rodolphi Agricolae Phrisii, De inventione dialectica libri tres, cum scholiis Ioannis Matthaei Phrissemii, Coloniae, Apud Heronem Alopecium, Anno M.D.XXVII, Mense Ianuario. | Rodolphi Agricolae Phrisii, De inventione dialectica libri tres, cum scholiis Ioannis Matthaei Phrissemii, Parisiis, Apud Simonem Colinæum, 1542. | Rodolphi Agricolae Phrisii, de Inventione Dialectica lib. III, Cum Scholiis Ioannis Matthaei Phrissemii, Omnia accuratius quam antehac suo loco restituta, Parisiis, Apud viduam Mauricii a Porta, in clauso Brunello, sub signo D. Claudii, 1554. |
A2 r°-v° Rodol. Agri. Plinio suo S. D. P. | ai v°-aij r° Humanissimo ac integrerrimo viro domino Matthiae Wagener, aedis D. Antonii apud Coloniam Agrippinam praeceptori dignissimo, Ioannes Matthaeus Phrissemius S. D. | f. [1 v°] Epitaphium Rodolphi Agricolae, Hermolao Barbaro authore | Ai v° Epitaphium Rodolphi Agricolae, Hermolao Barbaro authore |
f. Aiij r°-f. 139 v° (numérotées à partir de 2-139) Rodolphi Agricolae Phrisii De inventione dialectica | aij r°- aiiij v° Ioannes Matthaeus Phrissemius candido lectori S.D. | a.ijr°-v° Humanissimo ac integerrimo viro domino matthiae Wagener, aedis D. Antonii apud Coloniam Agrippinam praeceptori dignissimo, Ioannes Mathaeus Phrissemius S. D.P. a.[ii] v° -a.[v] v° Idem, lectori | Aij r°-Aiij r° : Humanissimo ac integerrimo viro domino Matthiae Wagener, aedis D. Antonii apud Coloniam Agrippinam praeceptori dignissimo, Ioannes Matthaeus Phrissemius S. D. |
Relié avec Aphthonius, Progymnasmata, Parisiis, Simonis Colinaei, MDXXVI. 26 ff. | b r°-v° Argumentum operis | a.[vi] r°-v° Argumentum operis | Aiij r°-v° Argumentum operis. |
bij r°- v° Rodolphus Agricola Plinio suo S.D.P. | a.[vii] r°-v° Rodolphus Agricola Plinio suo S. D. P. | Aiiij r°-v° Rodolphus Agricola Plinio suo S.D.P. | |
b3 r°- b[4] v° Scholia in Epistolam praecedentem | a[viii] r°-bj v° Scholia in Epistolam praecedentem | A [v] r°- A [vi] r° Scholia in Epistolam praecedentem | |
p. 1-422 Rodolphi Agricolae Phrisii De Inventione dialectica | p. 1-445 Rodolphi Agricolae Phrisii De Inventione dialectica | f. [1] [=f. B r°]-190 [numérotées au r°] Rodolphi Agricolae Phrisii De Inventione dialectica | |
Ii [iiij] r°-Kk[6] r° Index | f. [Fviii v°] [=p. [446]]-G[vi] v° Index | ã r°- [ã4 v°] Index | |
[1 f.] + f. aii r°-bIII r° (11 ff. numérotées à partir de 3) Porphyrii communium quinque vocum, sive praedicabilium liber, in Aristotelis Dialectica Eisagoge. Severino Boetio interprete, Parisiis, Apud Ioannem Lodoicum Tiletanum, ex adverso Collegii Remensis, 1545. |
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1 Sur les nouvelles possibilités et questions inhérentes au numérique et aux outils développés récemment pour la reconstitution des bibliothèques de la Renaissance, voir le dernier numéro de Réforme, Humanisme, Renaissance, 2019/1, n° 88 : Penser, décrire, communiquer. Les bibliothèques de la Renaissance aujourd’hui, sous la direction de Raphaële Mouren et Anne Réach-Ngô.
2 Ernest Gaullier, Histoire du Collège de Guyenne d’après un grand nombre de documents inédits, Paris, Sandoz et Fischbacher, 1874, p. 217-220. C’est François Ier qui charge Gouvéa de défendre Aristote contre Ramus. Voir Id., p. 218, n. 3. Jean Gélida emporta le concours.
3 George Hoffmann, « Logique », dans Dictionnaire Montaigne, dir. Ph. Desan, Paris, Classiques Garnier, 20182 (20071), p. 1118-1120 (ici p. 1118). Parmi les anti-ramistes aussi Simon Sylvius (Dubois), dont la méthode de division, dans ses ouvrages sur Galien, aurait influencé Montaigne : « Les arborescences de Dubois expliqueraient une différence fondamentale entre la divisio de Ramus et le distinguo de Montaigne : c’est bien en binarités que Montaigne divise, et selon des principes d’opposition ; cependant, l’opposition n’est pas établie avec l’autre terme d’une paire, mais avec un terme d’une autre paire » (George Hoffmann, dans « Fonder une méthode à la Renaissance : Montaigne et ses professeurs de philosophie, Grouchy et Sylvius. II. Distinguo : l’apport de Sylvius », Bulletin de la Société des Amis de Montaigne 25-26, juillet-décembre 1991, p. 45-60 [ici p. 54]).
4 Cf. Id., p. 48 : « les réformes entamées par Agricola ont débouché sur des dichotomisations du savoir sous forme d’arborescences, démarche devenue chez Ramus une véritable manie des paires contrastives. », pour suggérer l’impossible influence d’Agricola sur l’écriture de Montaigne. Voir la riche étude de Marie-Luce Demonet, « À plaisir ». Sémiotique et scepticisme chez Montaigne, Orléans, Paradigme, 2002 ; G. Hoffmann, « Logique », art. cit. [n. 3] ; Id., « Distingo », dans Dictionnaire Montaigne, op. cit. [n. 3], p. 513-516 ; Marc Wiesmann, « Lieux Communs », ibid., p. 1104-1107, et les bibliographies accompagnant ces entrées.
5 M. Wiesmann, « Lieux communs », art. cit. [n. 4], p. 1104.
6 Peter Mack, « Rhetoric and the essay », Rhetoric Society Quarterly 23/2, 1993, p. 41-49.
7 G. Hoffmann, « Logique », art. cit. [n. 3] ; Id., « Distingo » art. cit. [n. 4].
8 Peter Mack, Renaissance Argument: Valla and Agricola in the Traditions of Rhetoric and Dialectic, Leyde-New York-Cologne, Brill, 1993, p. 263-267. Le Universal Short Title Catalogue (https://www.ustc.ac.uk) en cours de construction, en recense 24 de Paris et 18 de Cologne sur un total de 49.
9 P. Mack, Renaissance Argument, op. cit. [n. 8], p. 267.
10 Id., p. 273.
11 G. Hoffmann, « Logique », art. cit. [n. 3], p. 1119.
12 Les textes de Nicolas de Grouchy et Jacques Charpentier dans, respectivement, l’exemplaire des Praeceptiones dialecticae, Paris, M. Vascosan 1555 et le Compendium in communem artem disserendi, Paris, T. Richard, 1556 (reliure de la BmB cotée S.1071), sont aussi richement annotés mais de plusieurs mains. L’une d’entre elles porte des similarités avec celle de S.1045.
13 La reliure en vélin de l’époque est en mauvais état. Au verso du premier feuillet blanc initial, nous lisons : « Aujourd’huict 18e de janvier 1572/ ont esté mer.rés 27 b(oisseaulx ?) de noys/ pour faire en..geler// Troys escus deux deniers moins douze g. tz. » Mes remerciements chaleureux vont à Jean-François Viel qui m’a fait bénéficier de ses grandes compétences paléographiques.
14 Après sa fondation en 1570 avec l’aide du conseiller au parlement de Bordeaux François de Baulon, qui avait cru (avec quelques autres parlementaires) pouvoir brider voire tuer les tendances calvinistes dans la ville avec l’introduction des jésuites, ces derniers gagnaient vite en popularité tout en y provoquant, par leur côté abusif, une longue suite de scandales et intrigues. Le Collège des jésuites, appelé Collège de la Madeleine, fut fondé en 1572, de nouveau avec l’aide de Baulon. Ce Collège rivalisa, puis entra en lourd conflit avec le Collège de Guyenne, pour finir par être uni, par ordonnances du roi du 8 novembre 1574, à l’Université de Bordeaux. Voir E. Gaullier, Histoire du Collège de Guyenne, op. cit. [n. 2], chap. XIX-XXI.