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Au lecteur
Œuvres d’art, timbres-poste ou livres anciens, les collections sont inexorablement appelées à être dispersées. S’il en va autrement de celle qui nous intéresse ici, formée d’éditions anciennes de poètes italiens de la Renaissance, devenue propriété de la Fondation Barbier-Mueller et appelée à être conservée dans le giron de l’Université de Genève, c’est que le collectionneur – votre serviteur – a été interpellé, charmé, proprement ficelé et conduit chez le notaire par deux compères plus diligents, plus ingénieux que le regretté Ulysse lui-même: les professeurs Michel Jeanneret et Guglielmo Gorni.
Une telle démarche est passablement éloignée des préoccupations habituelles d’un savant universitaire, tout entier adonnée à ses travaux, et elle mérite donc à mes yeux d’être brièvement rappelée. Comme doit être souligné l’appui du doyen Charles Méla, partisan enthousiaste, dès le premier jour, d’un projet dont on ne savait trop quel serait son avenir.
Aujourd’hui, celui-ci semble souriant. Des armoires fortes, toutes neuves, renferment plus de deux cents volumes rares (chaque mois qui passe y introduit de nouvelles acquisitions), et ces armoires sont placées dans une salle particulière où des tables de travail s’apprêtent à accueillir les premiers boursiers de la Fondation. Une revue annuelle (dont ce petit volume est le premier numéro) regroupera des essais publiés dans la langue de leurs auteurs.
Une première conférence, réunie autour d’un invité de marque, Paul Larivaille, aura lieu prochainement. Ce sera, je l’espère, une occasion de rencontre entre seizièmistes français et italiens qui, certes, ne s’ignorent pas, mais progressent souvent sur des routes parallèles, dotées d’un nombre insuffisant de chemins de traverse, me semble-t-il.
Je n’allongerai pas. Que tous ceux qui sont nommés plus haut, et d’autres, comme le professeur Jean Balsamo, qui ont montré quelque intérêt pour cette entreprise, trouvent ici l’expression de ma vive gratitude.