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Lorenzo Valla e l’umanesimo bolognese : Atti del convegno internazionale, Comitato nazionale VI centenario della nascita di Lorenzo Valla, Bologna, 25-26 gennaio 2008

Bologna, Bononia University Press, 2009 (Centro Studi sul Rinascimento, Fondazione Cassa di Risparmio in Bologna, « Studi e Testi », 1). ISBN 978-88-7395-462-0

Raphaële Mouren

Juan-les-Pins

Lorenzo Valla fait partie des humanistes italiens qui, par chance, sont beaucoup étudiés. Le sixième centenaire de sa naissance a été l’occasion d’organiser un colloque qui s’est donné pour objet, d’après le titre de ce livre, d’étudier les liens de Valla avec l’humanisme bolonais. Neuf études sont suivies de cinq chapitres consacrés aux manuscrits et imprimés de textes de Valla aujourd’hui conservés à Bologne. Quatre index et des illustrations complètent le tout.

L’université de Bologne – Alma Mater studiorum aujourd’hui encore – est bien entendu au centre de ce volume. La première partie est consacrée à « Valla e gli umanisti bolognesi ». Les intellectuels (le terme s’emploie couramment dans l’historiographie de langue italienne sans être senti comme anachronique) bolonais du temps de Valla sont étudiés dans plusieurs articles : Niccolò Perotti et Benedetto Morandi (A. Severi), Giovanni Garzoni (A. Mantovani), Galeotto Marzio (F. florimbii), Codro Urceo (G. Forni), Lorenzo Bolpe (L. Chines). La lecture des œuvres de Valla et son influence sur des maîtres bolonais comme Volpe, Codro ou Perotti sont étudiées, avec un accent mis sur les questions de correction et de conjoncture, par L. Chines, qui note le manque d’intérêt de Beroaldo pour Valla. L’élégance latine occupe les Bolonais, qui choisissent le style asiatique d’Apulée : Valla est peu à peu mis de côté. G. Forni, qui étudie cet aspect, complète son article par l’édition et la traduction de lettres de Codro. Cet ouvrage est l’occasion de s’arrêter sur ce que l’on commence à appeler la république des lettres, en particulier sur les modes de connaissance et de transmission des grandes questions philologiques au temps de Valla. A. Mantovani étudie Giovanni Garzoni, médecin, historien, hagiographe, orateur…, et en particulier sa formation et ses liens avec la génération des grands humanistes, Bruni, Guarino et surtout Valla, dont il s’affirme le disciple alors que Galeotto Marzio critique violemment les choix philologiques de ce dernier (F. florimbii) dans une défense de saint Jérôme. Perotti, lui, prend parti en 1453 pour Valla contre Le Pogge dans la querelle qui les oppose (G. Forni), pendant que Bessarion, séjournant à Bologne, félicite chaudement Valla pour ses antidota contre Le Pogge, au grand déplaisir de ce dernier.

Une deuxième partie, intitulée « La lezione du Valla tra storia, arte e filologia », regroupe cinq articles. À soixante ans de distance, Ambrogio Traversari et Agnolo Poliziano séjournent à Bologne. Les deux documentent leur séjour parmi les humanistes bolonais : visites de bibliothèques, rencontres avec les humanistes présents sur place… (D. Delcorno). Deux communications sont consacrées aux artistes bolonais du temps de Valla, Amico Aspertini (M. Faietti et B. Buscaroli) et F. Francia (B. Buscaroli), deux des artistes antiquari de Bologne inspirés par Andrea Mantegna, en particulier à travers les Vite de Vasari et l’historiographie récente. La situation politique de Bologne, sous domination pontificale, est étudiée par A. De Benedictiis qui part pour ce faire du traité de Valla sur la Donation de Constantin. Sukanta Chaudhuri clôt l’ensemble des études de ce livre en analysant, à partir aussi du traité sur la Donation de Constantin, les aspects du travail de Valla qui vont au delà de l’étude philologique.

La dernière séance du colloque accueillait cinq communications consacrées aux témoins manuscrits et exemplaires imprimés des textes de Valla conservés à Bologne. Elles occupent une place importante dans les actes, avec en particulier les gros articles de M. G. Tavoni (sur les premières éditions des Élégances latines) et de Z. Zanardi (répertoire des éditions des XVe et XVIe siècles conservées dans 42 bibliothèques de la région Émilie-Romagne). Trois manuscrits de la bibliothèque universitaire de Bologne, les ms 662, 2486 et 2948, sont étudiés par M. Guerra et V. Bonmatí Sanchez. Le dernier chapitre, de P. Tinti, étudie la présence de Valla dans les bibliothèques de l’époque humaniste, en y ajoutant un utile rappel bibliographique sur les projets italiens d’édition d’inventaires anciens.

Lors du colloque, la conclusion avait été confiée à G. M. Anselmi. Aucune conclusion ne vient terminer cet étrange ouvrage. Le colloque lui-même semble avoir été organisé sur des bases bien fragiles. Le titre en est trompeur : il aurait été plus honnête de l’intituler L’Umanesimo bolognese e Lorenzo Valla. Ce dernier est présent de manière bien ténue, et même complètement absent de certaines communications, qui ne traitent d’ailleurs pas de questions humanistes. Valla fait parfois une apparition, à travers une lettre à lui envoyées. Un seul article est consacré intégralement à son travail. Malgré tout, ce livre, et en particulier sa première partie, plonge le lecteur dans le milieu humaniste bolonais du XVe siècle, et apporte par ailleurs d’utiles outils bibliographiques.