Romans et commerce de librairie à Rio de Janeiro au XIXe siècle
Sandra Guardini Teixeira VASCONCELOS
NdA. Cette recherche a fait partie du Projeto Temático Caminhos do romance no Brasil: séculos XVIII e XIX, (Projet thématique Chemins du roman au Brésil : XVIIIe et XIXe siècles), financé par la FAPESP (Fondation d’aide à la recherche de l’État de São Paulo). Elle a bénéficié également de l’aide financière du CNPq, sous la forme d’une bourse de productivité dans les travaux de recherche
L’objectif principal de ce travail est de jeter la lumière sur le marché du livre européen à Rio de Janeiro dans les premières décennies du XIXe siècle, en mettant l’accent sur les éditeurs qui ont joué un rôle fondamental dans la mise à disposition et dans la circulation des romans anglais au Brésil à cette époque. L’intérêt principal repose, ici, dans les mécanismes et pratiques de marché qui ont fait du premier port brésilien de cette période un des centres de diffusion des romans vers le reste du territoire national. Il s’agit d’examiner un des grands acteurs de la diffusion de ce genre littéraire, dans la mesure où ils ont été responsables de la création des conditions matérielles de l’implantation du roman au Brésil.
L’INTÉGRATION AU MARCHÉ DU LIVRE
Comment les lecteurs brésiliens, dans les années qui ont suivi l’arrivée de la Cour portugaise à Rio de Janeiro en 1808 ont-ils eu accès aux biens culturels, aux bibliothèques, aux cabinets de lecture et plus largement aux livres ? L’ouverture des ports aux nations amies et les échanges commerciaux entre les deux rives de l’Atlantique ont favorisé l’intégration du pays dans le marché international du livre, à un moment où ce marché vivait, de son côté, une remarquable expansion à l’échelle mondiale. L’arrivée du Prince Régent a permis à quelques libraires européens aventureux de partir à la recherche de nouveaux consommateurs pour les livres qu’ils imprimaient et vendaient.
Avant de pénétrer davantage dans ce territoire, il est important d’explorer certaines des thèses présentées par Franco Moretti dans son Atlas du roman européen1, afin, d’une part, de confirmer quelques-unes de ses observations, et de l’autre, de préciser le tableau qu’il dessine des marchés de la fiction dans la première moitié du XIXe siècle. Moretti démontre, notamment, l’existence de ce qu’il nomme « deux superpuissances fictionnelles » – la Grande-Bretagne et la France – centres producteurs et exportateurs de fiction, ce qui ne devrait pas surprendre le lecteur dans la mesure où cette prédominance reproduirait, sur le plan littéraire, le rôle central joué par la France et l’Angleterre dans la « transformation du monde entre 1789 et 1848 »2. Les cartes de Moretti se limitent aux circuits parcourus par les romans franco-britanniques dans le reste de l’Europe, mais elles lui permettent d’affirmer que, « dans la plupart des pays européens, la plupart des romans sont, des livres étrangers »3. Moretti n’a pas inclus dans sa géographie littéraire les pays d’outre-Atlantique. S’il l’avait fait, ses constatations auraient été bien différentes. Tout comme les Hongrois, les Italiens, les Danois et les Grecs4, les lecteurs brésiliens se sont familiarisés avec le nouveau genre littéraire par le biais des romans anglais et français qui ont commencé à circuler à Rio de Janeiro de façon de plus en plus significative à partir des premières décennies du XIXe siècle, pour ensuite se répandre rapidement dans d’autres provinces de l’Empire. Le Brésil rejoignait, ainsi, les routes transatlantiques du marché littéraire mondial, qui avait son épicentre en France et en Grande-Bretagne.
Mais ce que Moretti lit dans les cartes européennes, à savoir la prépondérance des romans canoniques et une « tendance régulière et monotone » à l’engouement pour les mêmes types de livres – ou, selon ses propres termes, « une Europe unifiée autour d’un désir de quelque chose que Peter Brooks a appelé l’“imagination mélodramatique” »5 –, vaut-il aussi pour caractériser les œuvres de fiction qui se louaient ou se vendaient chez les pharmaciens et dans les librairies, et ce qui s’empruntait dans les cabinets de lecture et les bibliothèques fluminenses ? Un examen des romans dont disposaient les lecteurs brésiliens ne révèle pas seulement une espèce de monopole détenu par des auteurs comme Walter Scott, Charles Dickens, Daniel Defoe et Eugène Sue, mais montre dans le même temps une intéressante diversité de titres et de sous-genres romanesques, sans doute rendue plus facile par la position périphérique du Brésil au sein de ce marché. Les libraires ont, en effet, envoyé un peu de tout : aussi bien du Richardson que du Marivaux, du Lesage et du Sterne, du Radcliffe et du Paul de Kock, du Charlotte Brontë et du Chateaubriand, du Bulwer-Lytton et du Fénelon, du Fielding et du Dumas, pour ne citer que quelques-uns des noms qui reviennent le plus souvent dans les annonces de journal ou dans les catalogues des cabinets de lecture de cette période. On assiste également à l’arrivée de ceux qui, selon Moretti, n’ont pénétré de manière significative qu’en Grande-Bretagne et en France, comme les aventures du Capitaine Marryat, si appréciées de José de Alencar6, Ainsworth, Miss M. Elizabeth Braddon, Wilkie Collins, ou Georgiana Fullerton, les « industrial novels » d’Elizabeth Gaskell et le roman « silver-fork »7. Cette diversité a-t-elle pour autant mis en circulation, au Brésil, un large éventail de thèmes, de formes, de procédures et de techniques pour les premiers Brésiliens qui s’aventurèrent dans le domaine de la fiction ? Dans ce cas, ce serait un choix plus large que celui mis à la disposition des lecteurs dans les pays semi-périphériques ou de la périphérie européenne8.
Par ailleurs, en liant le processus de sélection à des enjeux culturels propres à chaque lieu – « le modèle géographique suggère une affinité culturelle entre la forme spécifique et le marché spécifique »9 –, Moretti laisse dans l’ombre un des éléments fondamentaux de cette chaîne de circulation : il ne mentionne pas le rôle joué par le commerce de librairie. Serait-il déraisonnable de penser que, dans une phase d’industrialisation de la production de livres, les intérêts commerciaux pourraient aussi avoir été l’enjeu principal de ces exportations ? Dès lors, le tableau des marchés narratifs construit par Moretti devient plus complexe. À partir de là il est possible d’avancer l’idée selon laquelle il y a d’autres raisons que « le catholicisme qui « sélectionne » les romans religieux pour le public italien », ou « une plus grande émancipation des femmes [qui] conduit à une libre circulation des fictions dans les pays protestants »10. Ainsi, si d’un côté les pays importaient des livres, de l’autre les libraires qui avaient un œil sur le marché pouvaient imposer des choix et des modèles qu’ils avaient déjà testés avec succès sur le public. Le commerce de librairie rejoindrait ainsi d’autres composantes du circuit de circulation des livres, comme les journaux, les périodiques spécialisés et les critiques, dans cette fonction de médiation et d’établissement d’un canon littéraire qui, dans le cas du roman, s’est progressivement construit depuis le XVIIIe siècle. Les querelles et autres polémiques entre libraires, critiques et périodiques sont un chapitre à part dans l’histoire du roman anglais du XVIIIe siècle. Ils permettent de mesurer l’étendue de l’influence de son activité et l’importance de ses intérêts commerciaux11. Les cheminements des romans de l’Europe vers le Brésil, dans la première moitié du XIXe siècle, en sont une illustration.
LES ROUTES TRANSATLANTIQUES DU ROMAN
La présence des libraires français et portugais à Rio de Janeiro, entre 1808 et la suspension de la censure en 1821, a été étudiée par Maria Beatriz Nizza da Silva, Lúcia Maria Pereira das Neves, Tânia Bessone et Leila Algranti12. Comme le souligne cette dernière, au cours de cette période, plusieurs maisons d’édition d’origine française, établies au Portugal depuis le XVIIIe siècle, « ont commencé à ouvrir des filiales au Brésil avec l’envoi de représentants chargés d’intervenir dans le commerce de livres »13, une activité qui n’était pas encore spécialisée : « c’étaient des négociants qui, parmi de la quincaillerie et des objets de luxe, vendaient aussi des livres »14. Il y avait également des négociants français qui, fuyant la Restauration, ou à la recherche de meilleures conditions de vie, étaient arrivés au Brésil à partir de 1815 et qui, établis dans différents types de négoce, vendaient des livres15.
Quel impact l’expansion internationale du livre a-t-elle eu sur la circulation des imprimés au Brésil à partir des années 1830, à un moment où ce pays était déjà devenu politiquement indépendant ? Dans les années 1840, les innovations et la modernisation des transports sur terre – chemins de fer – et sur mer – bateaux à vapeur –, des transactions bancaires16 et des services postaux, les changements dans les techniques d’impression et dans les moyens de production et de distribution, auxquels s’ajoutent l’élargissement du public des lecteurs grâce aux progrès de l’alphabétisation, ont largement contribué à l’augmentation de la circulation des livres en Europe. Le commerce de librairie, à partir de Londres et de Paris principalement, s’est professionnalisé. L’ancien « bookseller » responsable de l’impression, de l’édition et de la vente ou de la location de livres, est remplacé par la figure du « Publisher », l’éditeur moderne, uniquement spécialisé dans l’édition des livres. Par ailleurs, la réorganisation juridique du commerce de librairie incluait désormais des conventions, des lois de propriété littéraire et des accords bilatéraux entre éditeurs, rendant possible l’établissement de chaînes de vente et permettant le contact et la relation directe entre professionnels par le biais du libraire-commissionnaire permanent. Souvent, le libraire qui exportait finissait par fonder une vraie filiale à l’étranger, dont il chargeait un membre de sa famille17 ; ce fut notamment le cas de Baptiste Louis Garnier à Rio de Janeiro à partir de 1844.
Pour les libraires européens, l’ouverture des ports brésiliens constituait donc une aubaine. Dès 1812, les archives douanières britanniques montrent que 346 £ de « livres imprimés » ont été exportées. Jusqu’au milieu du siècle, la croissance n’est pas exceptionnelle puisqu’elle n’atteint que 404 £ en 184818. Le poids de la France apparaît beaucoup plus significatif, avec 11 tonnes de livres en portugais et en latin imprimés dans ce pays et envoyés au Brésil en 182119. Selon la Revue britannique de 1838, la France a expédié pour 230 000 francs de livres (soit 9 400 £) vers le Brésil. L’année précédente, les contrefaçons belges envoyées vers le Brésil ne s’élevaient qu’à 16 000 francs20. L’étude des centaines de romans anglais21 arrivés à Rio au cours du XIXe siècle, témoigne de la variété des éditeurs et des provenances concernées par ces imprimés22.
Quelles routes tous ces ouvrages ont-ils empruntées pour arriver au Brésil ? Les autorisations données par la Mesa de Desembargo do Paço témoignent des activités de libraires comme Paulo Martim Filho (établi Rua da Quitanda), comme João Roberto Bourgeois, qui avait des relations commerciales non seulement avec Luanda, Lisbonne, Porto et Londres, mais qui envoyait aussi des livres de Rio de Janeiro vers d’autres parties du Brésil, mais aussi comme Pierre Constant Dalbin, qui fut l’éditeur des œuvres de Cervantes, de Fénelon, de Chateaubriand et de Lesage23. Dès l’ouverture des ports, en 1808, « les Britanniques sont arrivés en grand nombre. Au mois d’août, ils avaient entre 150 et 200 commerçants ou agents commerciaux au Brésil »24. Beaucoup d’entre eux étaient « commission merchants », et servaient d’agents pour des fabricants et des grossistes britanniques. Le Brésil a été, pour la Grande-Bretagne, jusqu’à ce qu’il soit supplanté par l’Argentine à la fin du XIXe siècle, son plus important marché en Amérique latine25. Grâce aux transactions des maisons d’édition européennes, avec l’aide des correspondants et des voyageurs, un réseau s’est mis en place qui a permis aux romans d’arriver jusqu’aux lecteurs brésiliens.
Le marché local du livre s’est rapidement développé26. Quelques décennies plus tard, les livres publiés par Aillaud et Hachette à Paris, par Routledge et Bentley à Londres, ou par Bernhard Tauchnitz à Leipzig étaient disponibles au Brésil, qui était alors en phase avec les modes littéraires européennes, et qui adoptait des pratiques similaires à celles de la célèbre Mudie’s Library27, en annonçant sa sélection de livres dans les journaux afin d’augmenter les ventes, ce qui devenait la meilleure publicité possible pour un roman. La bibliothèque de prêt de New Oxford Street possédait un Département d’Exportation pour le surplus, et recevait des commandes de toute l’Europe, mais aussi de l’Inde, de la Chine et de l’Amérique28. Son plus grand concurrent était W. H. Smith, qui a ouvert son premier kiosque à livres à la gare d’Euston, à Londres, en 1848, et qui, au début des années 1860, avait 185 filiales dans les gares anglaises et commerçait tant en Angleterre qu’à l’étranger. La taille d’entreprises, comme celles de Mudie et de Smith, justifie sans doute le commentaire d’Anthony Trollope en 1870 : « We have become a novel-reading people »29.
LA LIBRAIRIE AU ROYAUME-UNI ET EN FRANCE
En Grande-Bretagne, l’accès de la bourgeoisie à la culture lettrée au XVIIIe siècle, puis, au XIXe siècle, celui de la classe ouvrière au monde de la fiction, passe par un circuit auquel participent les libraires, les bibliothèques de prêt et des éditeurs, mettant ainsi le livre à la portée d’un nombre croissant de lecteurs. Ces circuits de l’imprimé ont été fondamentaux pour la formation du lecteur brésilien moyen. Des collections comme « Routledge’s Railway Library », « Bentley’s Standard Novels » (trois séries, 158 volumes)30, « The Parlour Library » (avec 279 titres publiés entre 1847 et 1863) et « Routledge’s Standard Novels », y ont contribué, en réunissant aussi bien des romans du XVIIIe que du XIXe siècle, comme Caleb Williams, Thaddeus of Warsaw, Frankenstein, Hungarian Brothers, Otranto, Vathek, St. Leon… Pour Michael Sadleir,
quand [les éditeurs] ont lancé la série [« Bentley’s Standard Novels »] ils ne l’ont pas envisagée volontairement comme une série bon marché de fiction populaire contemporaine, mais comme une tentative d’enraciner la notoriété de certains romans écrits au XVIIIe siècle qui, cependant, n’avaient pas été réédités dans de bonnes conditions et n’étaient pas accessibles à bas prix31.
Ces collections ont beaucoup contribué à une large mise en circulation des œuvres de fiction. Le public de lecteurs existait, puisque la classe ouvrière anglaise avait, dès le XVIIIe siècle, commencé à avoir accès à l’éducation32. La collection « Bentley’s Standard Novels », 126 volumes en 1831, année de son lancement, disparue en 1862, constitue, selon Sadleir, « un point de repère dans l’histoire de la publication d’éditions à bas prix »33. Lancée en 1849, la « Railway Library » de Routledge ne voulait pas s’en tenir aux textes de référence mais avait pour objectif de mettre sur le marché de la fiction populaire à des prix abordables pour tous. En 1899, elle totalisait 1 277 titres publiés. Livres de petit format, peu coûteux, vendus dans les kiosques des gares, ils sont connus sous le nom de « Yellowbacks » à cause de leurs couvertures jaunes34. On peut y ajouter la « Elder’s Library of Romance »35, 15 volumes de fiction romanesque originale publiée chez Smith. Quelques-uns de ces livres sont arrivés au Brésil dans leurs éditions originales en anglais : c’est notamment le cas pour Marryat, W. H. Ainsworth et G. P. R. James – dignes représentants de la « Railway Library » – mais aussi d’anonymes tels que The Disinherited and The Ensnared et The Mascarenhas, de Smith, Elder & Co. D’autres romans sont arrivés traduits, en provenance de Lisbonne, de Paris, de Bruxelles ou de Leipzig. Ce fut le cas de M. Banim, M. E. Braddon et de Wilkie Collins notamment.
Le pari de l’édition ou de la réédition en collections à bas prix des romans favoris du public – parmi les 279 titres de « The Parlour Library », par exemple, on a réédité des romanciers comme Elizabeth Gaskell, Jane Austen, Elizabeth Inchbald, Anne Brontë, Jane Porter, etc. – obtient des ventes stupéfiantes : 2 000 exemplaires de Guy Mannering, de Scott, ont été vendus le lendemain de sa publication en 1815 ; pour Rob Roy, du même, 10 000 exemplaires sont partis en une quinzaine de jours et plus de 40 000 jusqu’en 1836 ; 800 000 exemplaires des Pickwick Papers, de Dickens, avaient été écoulés en 1879 ; 16 000 exemplaires de A Christmas Carol, également de Dickens, ont été vendus le jour même de sa parution36. Ces ouvrages sont donc les best-sellers du XIXe siècle. Ils témoignent de l’augmentation du nombre de lecteurs et de la démocratisation de l’accès au livre. Les éditions à prix réduit ne se sont pas cantonnées aux romans du XVIIIe siècle ou aux écrivains les plus célèbres, comme Scott et Dickens. Elles se sont progressivement adaptées aux évolutions du goût des lecteurs des classes moins favorisées. Les vieux romans réédités avaient, sans doute, fait leur temps, ils paraissaient démodés aux yeux des lecteurs citadins – leur langage avait vieilli, la vie qu’ils dépeignaient avait vécu. Un style plus moderne se faisait nécessaire, plus proche et plus adapté aux temps nouveaux s’imposait.
La formation d’une nouvelle culture urbaine, conséquence de l’industrialisation et de la migration de la campagne vers la ville, a donné naissance dans les années 1840-1850, à une ère de fiction de masse. Elle a aussi ancré dans le goût populaire les noms d’Ann Radcliffe, dont l’influence sur la fiction populaire était considérable, et de Walter Scott, dont l’omniprésent Ivanhoe a joui d’une popularité qui a traversé le siècle. Les penny-issue novels37, plus proches de cette culture urbaine, ont amalgamé le gothique avec l’historique et ont largement imité ces modèles. Selon Louis James38, The Pickwick Papers (1836-1837) de Dickens a été le livre le plus plagié en son temps. Ce sont souvent les éditions à bas prix des romans populaires anglais qui sont arrivées à Rio de Janeiro. En 1829, 500 000 exemplaires des vingt-cinq Waverley novels de Walter Scott avaient déjà été vendus. En 1860, les ventes atteignaient 2 à 3 millions de volumes39. Scott a également joué un rôle fondamental dans la consolidation d’un format d’édition qui a débuté avec son Waverley, en 1814 : le roman en trois volumes était adapté aux bibliothèques circulantes et aux cabinets de lecture, puisqu’il pouvait être loué par trois lecteurs simultanément. Grâce à Charles Edward Mudie, le « three-decker » acquit une dignité littéraire que ne possédaient pas les « yellowbacks », considérés comme relevant de la lecture de divertissement. Plus importantes toutefois étaient les conséquences de ce format sur la structuration des romans par leurs auteurs, qui devaient le prendre en considération et ont fini par rythmer leurs narrations en fonction des « three-deckers » : utilisation des incidents, tendance à des longues descriptions, trames multiples, insistance sur les portraits des personnages, richesse des détails, digressions auctoriales ou encore conversations avec le lecteur. Ces procédures sont devenues familières aussi aux lecteurs d’outre-Atlantique.
Alors que Richard Bentley a tout de suite adopté le format en trois volumes, avec néanmoins une réduction des prix, et que George Routledge et William Henry Smith misaient sur les « railway libraries », les éditeurs français lancèrent des éditions à bas prix. Ce fut le cas de Charpentier, de Lévy et de Hachette, entre 1838 et 185540, avec des collections dites de « chemin de fer » ou « des voyageurs »41. Comme les Anglais, les Français, s’ouvrent eux aussi sur l’étranger (Gosselin, Bossange et Didot étaient des libraires exportateurs), certains s’étant même installés dans les colonies, ou ex-colonies. Les Bossange et les Garnier avaient pignon sur rue à Rio de Janeiro42. Les frères Michel et Calmann Lévy avaient même lancé une bibliothèque familiale à un franc le volume. En 1889, leur catalogue comptait 1 414 titres de 277 auteurs, parmi lesquels Dickens, Ann Radcliffe et G. R. Reynolds43. Au XIXe siècle, un réseau de colporteurs44 et de commis voyageurs, assurait les liens entre les commerçants, les clients et les consommateurs, et garantissait les exportations vers l’Amérique du Sud. Au début du XIXe siècle, la France exportait en Amérique latine – l’Argentine, le Mexique et le Brésil essentiellement – « une moyenne [annuelle] de 11 000 quintaux métriques de livres en langues étrangères ou mortes »45.
Capitale de la mode, Paris, avait un lectorat capable de transformer n’importe quelle aventure littéraire en best-seller46. À la fin des guerres napoléoniennes, en 1815, la ville était devenue un des grands centres de publication de textes en langue anglaise. Tandis que les frères Firmin Didot avaient la propriété littéraire des œuvres de Scott47, Baudry publiait des textes en anglais. À la fin de la décennie 1820, les nouveaux romans anglais pouvaient être mis en vente, à Paris, trois jours après leur publication à Londres, dans des éditions de bonne qualité et à des prix trois ou quatre fois inférieurs à ceux pratiqués ce l’autre côté de la Manche. Les collaborations entre éditeurs étaient courantes – Baudry avec Galignani, Firmin Didot avec Hachette, par exemple. Elles visaient au partage de la production et de la distribution des livres, ainsi que des risques commerciaux qui y étaient liés. Entre 1830 et 1850, Baudry et Galignani proposent un bon catalogue de littérature anglaise récente48. Baudry, Aillaud et Pillet Aîné publiaient même des traductions de romans en portugais. Ces libraires et éditeurs ont donc largement contribué aux échanges et transferts culturels, ainsi qu’à la diffusion d’auteurs dans des territoires très éloignés de l’Europe.
LES ROMANS ANGLAIS À RIO
Quelques centaines de romans anglais sont arrivés à Rio de Janeiro au cours du XIXe siècle. Par quels chemins ?
Un premier groupe est formé de titres publiés par des maisons d’édition anglaises qui rivalisent toutes d’inventions pour tenter de démocratiser le livre – éditions populaires de Routledge, de Chapman and Hill (1849-1902), de J. J. Pratt et de S. Fisher –, et qui produisent notamment des reliures à bas prix de revient. George Routledge (1812-1888) est, à ce titre, exemplaire. Libraire en 1836, il devient éditeur en 1844, en publiant aussi bien les grands auteurs que les plus petits romanciers, mais aussi des œuvres étrangères en anglais, comme celles de Lesage, Eugène Sue, Balzac, Cervantes et Dumas49. « Imitation délibérée et pas très scrupuleuse de la Parlour Library » éditée par Simms & McIntyre de Belfast et dont le but était de répandre de la bonne littérature dans un format élégant et bon marché50, la « Railway Library », à un shilling le volume réimprimé, a été la version choisie par Routledge pour cette série. Un joli coup, son initiative d’associer le symbole du progrès et de la modernité – les trains, les chemins de fer et les voyages – dans l’Angleterre victorienne et industrielle avec le roman fut un affaire qui a perduré jusqu’en 1899 et fut imitée de l’autre côté de la Manche par Louis Hachette et, au Portugal, par l’éditeur Manuel Antonio de Campos Júnior avec sa collection « Leitura para Caminhos de Ferro » lancée en 186351. À Londres comme à Paris, l’avènement d’éditions populaires à bas prix a créé de nouveaux paramètres éditoriaux, dont des spécimens ont traversé l’océan jusqu’au port de Rio de Janeiro. Étaient-ils destinés aux voyageurs des chemins de fer brésiliens, qui ont été implantés à partir des années 1850 par les compagnies anglaises52 ?
Au sein du deuxième groupe se trouvent les ouvrages publiés par des Français. Le cas de la célèbre maison Hachette et de sa collection la « Bibliothèque des meilleurs romans étrangers » est remarquable avec ses 150 volumes, vendus un franc pièce. Hachette a largement contribué à faire connaître, en France, plusieurs auteurs étrangers, parmi lesquels les Anglais tiennent la première place : Bulwer-Lytton, Charlotte Brontë, Benjamin Disraeli, Mayne-Reid, William Thackeray et Charles Dickens. Ce dernier représente un cas emblématique des changements qui se produisaient dans le monde de l’édition. Depuis 1854, quelques-unes des œuvres de Dickens figuraient dans le catalogue de la « Bibliothèque de chemins-de-fer ». À partir de 1830-1840, plusieurs de ses romans pouvaient être lus en français en traduction libre, comme celle de Mme Niboyet pour Les Aventures de Mr. Pickwick en 1838, ou comme David Copperfield, que Pichot avait traduit pour la Revue britannique, le point commun de ces traductions étant leur infidélité au texte original. En janvier 1856, Dickens et Hachette signent un contrat aux termes duquel Paul Lorain est choisi comme superviseur du travail de traduction de la série de 28 romans de l’écrivain anglais. Ceci marque le début d’une étroite relation entre l’auteur, l’éditeur et les traducteurs, relation qui ira dans le sens d’une plus grande professionnalisation de l’édition d’auteurs étrangers. Dickens tient le rôle de conseiller dans le choix des romans anglais à traduire. Il coopère avec Hachette dans les contacts que l’éditeur français cherche à établir avec d’autres auteurs anglais de l’époque. Dans une lettre à Dickens, datée de mai 1856, Hachette écrit :
Je désirerais maintenant étendre ces relations [avec Milady Fullerton, auteur de Lady Bird] aux autres écrivains dont les ouvrages sont les plus estimés en Angleterre et sont de nature à être le mieux accueillis en France 53.
Comme ses confrères, Hachette avait lui aussi une importante activité d’exportation par le moyen du Département étranger Hachette (DEH), et il portait un intérêt particulier à l’Angleterre et à l’Allemagne. Ses représentants et même ses cadres voyageaient à travers le monde dès la fin du Second Empire. Quarante-quatre des titres de romans anglais publiés par Hachette sont ainsi en circulation à Rio de Janeiro au XIXe siècle.
Il faut aussi signaler, parmi nos romans anglais, la présence de contrefaçons belges. La controverse qui entoure ce terme est connue, de sorte que son usage requiert donc une certaine prudence. Associée ou non à l’idée de fraude et de plagiat, vue comme immorale et corruptive du goût, la contrefaçon a été un phénomène mondial qui ne s’est pas limité à la Belgique. Elle s’est largement développée, favorisée par l’absence de règles et de réglementation concernant les droits d’auteur et les droits légaux54. Aillaud à Paris, Bassompière à Liège, Baudoin frères et Berthot à Bruxelles, Chapman à Londres, Dujardin à Gand, tout comme Tauchnitz à Leipzig, pratiquaient la contrefaçon. Néanmoins ce sont les Belges qui, profitant de la grande liberté de la presse, libres de la censure et des lourds impôts qui entravaient ces activités en France, se livrèrent sans entraves à la contrefaçon de 1815 à 1852, date de la première convention francobelge concernant les droits d’auteur. « Une reproduction bon marché », comme l’a définie Herman Dopp55, la contrefaçon belge adopte le format réduit in-12, in-18 ou in-32, au lieu de l’octavo parisien, sur du papier de qualité inférieure avec des caractères plus denses. Si la contrefaçon belge de livres en langue anglaise fut modeste, étant donné l’universalité du français comme langue de culture, plusieurs libraires belges publièrent des auteurs anglais. En 1825, P. J. de Matt de Bruxelles avait dans son catalogue les romans de Walter Scott ; en 1835, Wahlen publie une « Collection d’auteurs anglais modernes », parmi lesquels Banim, Blessington, Gore et Radcliffe ; Méline ou Wahlen publièrent aussi Bulwer, Dickens, Edgeworth, Goldsmith, G. P. R. James, Marryat, Scott et Trollope.
Les Français ont conservé un fort mauvais souvenir de la concurrence belge, mais, comme l’a clairement affirmé Émile de Girardin,
La Belgique a fait ce qu’elle avait le droit de faire, et ce que la France n’avait aucun scrupule à pratiquer à l’égard des livres anglais56.
La pratique était donc répandue dans les deux pays. La Revue britannique de mars 1840 commentait ce phénomène en ces termes :
MM. Galignani et Baudry, de Paris, sont les seuls qui, à force de soins et de persévérance, qui soient parvenus à donner à la contrefaçon des ouvrages anglais une certaine importance. Ces éditeurs ont pour clientèle les trente mille familles anglaises qui habitent la France, la Suisse, la Savoie, l’Italie et les diverses parties de l’Allemagne57.
Trente-trois titres de romans anglais sont arrivés à Rio en provenance de Bruxelles, dont trente et un en français et seulement deux en anglais. La Revue britannique souligne l’universalité de la langue française, considérée comme « l’instrument de haute sociabilité » des élites cosmopolites. Pour l’auteur, non identifié, de l’article, les éditeurs belges exploitaient admirablement ce filon que l’apathie des Français semblait laisser de côté. Ils profitaient du fait qu’« aujourd’hui, Londres consomme de 12 [sic] à 1500 francs de contrefaçons belges, par semaine »58. Il est intéressant de rappeler que la Revue britannique, publiée à Paris, avait elle aussi une imitation belge, au tirage de 1 200 exemplaires.
Il y a d’autres titres des romans en anglais – 24 au total – qui, ne provenant pas de Grande-Bretagne, ont circulé aussi à Rio de Janeiro dans cette période, produits par un éditeur de Leipzig. Bernhard Tauchnitz (1816-1895) a fondé la maison d’édition en 1837. À partir de 1841, il a commencé à publier une collection d’auteurs britanniques et nord-américains en anglais, tout comme Baudry et Galignani59. La maison d’édition n’a cessé ses activités qu’en 1943, après avoir été détruite par un bombardement. Cette collection avait alors atteint les 5 370 volumes, de la fiction pour la plupart d’entre eux60. La principale cible de Tauchnitz n’était pas le marché britannique, mais le continent européen. Les chemins de fer assuraient le transport de ses livres en Europe. De Brême, ils partaient vers les États-Unis, de Dresde à Vienne, de Paris, vers l’Espagne, le Portugal, l’Afrique et le Proche-Orient. Par contrat avec les auteurs, les volumes ne pouvaient pas être exportés en Grande-Bretagne, même s’ils y parvenaient par les mains des touristes britanniques qui les achetaient lors de séjours sur le continent. Une offre de publication venue de Tauchnitz signifiait la consécration pour un auteur : Pelham, or the Adventures of a Gentleman, de Bulwer Lytton, et The Posthumous Papers of the Pickwick Club, de Dickens, ont inauguré la collection en 1842. Celle-ci mettait en avant la correction du texte, l’élégance de la présentation et les prix bas. Elle se vantait de faire sortir « l’édition internationale » avant sa contrepartie nationale. En 1937, la firme avait produit plus de 40 millions d’exemplaires et le légendaire baron Tauchnitz avait recruté quelques 6 000 libraires à travers le monde61.
Que ce soient les éditions Hachette, Tauchnitz ou la « Routledge Railway Library », voire les contrefaçons belges, les romans anglais qui ont circulé à Rio de Janeiro tout au long du XIXe siècle contribuèrent à l’écriture de l’histoire des circuits et des chemins empruntés par ces livres à partir de l’Europe vers le Brésil. Les marchés narratifs auxquels fait référence Moretti sont alors effectivement sans frontières. À l’occasion du centenaire de Tauchnitz, un autre éditeur, Walter Hutchinson (1887-1950), lui a ainsi rendu hommage :
There are no boundaries in literature—neither race nor creed, and books, I sometimes think, form probably the best basis for that true internationalism which it is hoped will one day be established in the world. Baron Tauchnitz, whose Centenary it is to be fittingly celebrated throughout the world, was, in my opinion, one of the greatest of ambassadors, for he made available to millions of people the works of the greatest authors of all nations. Baron Tauchnitz’s brilliant idea developed into an international institution and few men have left behind them in their work a more enduring memorial 62.
Bien qu’il s’agisse de termes emphatiques et caractéristiques de ce qui se dit dans ces occasions, il est évident que le grand exploit d’hommes tels que Tauchnitz a été de lier les continents par le biais des livres. Grâce à leur esprit d’entreprise, à leur flair commercial et à leur audace, les livres sont devenus moins coûteux, les tirages ont augmenté et les obstacles qui freinaient la lecture ont été levés. Les romans sont ainsi arrivés jusqu’aux lecteurs brésiliens, même si en nombre encore réduit, de l’autre côté de l’océan.
ANNEXES : TABLEAUX STATISTIQUES, BIBLIOGRAPHIE
Tableaux statistiques : Romans anglais arrivés au Brésil au XIXe siècle
Auteurs britanniques (identifiés)
XVIIIe siècle | XIXe siècle |
30 | 69 |
Œuvres anonymes
XVIIIe siècle | XIXe siècle | Pas de données |
11 | 24 | 9 |
Langue
Anglais | 225 titres |
Français | 146 titres |
Portugais | 128 titres |
Espagnol | 3 titres |
Maisons d’édition : origine
France | 84 titres |
Angleterre | 81 titres |
Portugal | 40 titres |
Belgique | 33 titres |
Allemagne (Leipzig) | 24 titres |
Brésil (Rio de Janeiro) | 11 titres |
États-Unis d’Amérique (New York) | 11 titres |
Suisse (Genève) | 2 titres |
Maisons d’édition : Angleterre
Barbauld’s Edition | 25 titres |
Routledge | 14 titres |
Chapman and Hall | 8 titres |
Standard Novels (Bentley) | 5 titres |
J. S. Pratt | 4 titres |
S. Fisher | 4 titres |
Smith, Elder | 3 titres |
Macmillan | 2 titres |
Bradbury and Evans | 2 titres |
Bentley | 1 titre |
Sampson Low | 1 titre |
Frederick Warne | 1 titre |
J. Johnson | 1 titre |
Blackwood | 1 titre |
Shepperson & Reynolds | 1 titre |
Strahan | 1 titre |
Richard Edward King | 1 titre |
Darton & Hodge | 1 titre |
C. Wilkthon | 1 titre |
Colburn | 1 titre |
Thomas Ward | 1 titre |
Ackerman (en espagnol) | 1 titre |
Maisons d’édition : France
Hachette | 44 titres |
J. P. Aillaud (en portugais) | 7 titres |
Michel Lévy frères | 4 titres |
Calmann-Lévy | 3 titres |
Baudry | 3 titres |
Firmin Didot | 2 titres |
J. Hetzel et A. Lacroix | 2 titres |
Lamm | 1 titre |
Parmentier (en espagnol) | 1 titre |
Libr. Internationale | 1 titre |
Casimir | 1 titre |
Périsse frères | 1 titre |
Le Gaulois | 1 titre |
Didier | 1 titre |
Didier et Méricant | 1 titre |
P. Didot | 1 titre |
Charles Furne | 1 titre |
Ledoux et Tenré | 1 titre |
B. Corman et Blanc | 1 titre |
Theophilus Barrois Jr. | 1 titre |
Pillet Ainé | 1 titre |
Corbet | 1 titre |
Bourdillat et Cie | 1 titre |
Maisons d’édition : Portugal
Typ. Rollandiana | 16 titres |
Tip. da Sociedade Propagadora dos Conhecimentos Úteis | 4 titres |
Tip. G. M. Martins | 3 titres |
Tip. Commercial | 2 titres |
Tip. Luso-Britannica (W. T. Wood) | 2 titres |
Tip. Lisboense | 2 titres |
Impr. de M. J. Coelho e Cia | 2 titres |
Empresa Horas Românticas | 2 titres |
Impr. Nacional | 2 titres |
Impr. Régia | 2 titres |
Ed. J. L. Rodrigues Trigueiro | 2 titres |
Escriptorio da Empresa | 1 titre |
Typ. d’A Editora | 1 titre |
Tip. J. F. M. de Campos | 1 titre |
Tip. Atividade | 1 titre |
Impr. da Rua dos Fanqueiros | 1 titre |
Lello e Irmão (Porto) | 1 titre |
Tip. Universal Thomaz Quintino Antunes | 1 titre |
Tip. Rua da Vinha | 1 titre |
Tip. Viúva Rodrigues | 1 titre |
Tip. Franco-Portuguesa | 1 titre |
Officina de Carvalho | 1 titre |
Tip. no Largo da Rua dos Canos | 1 titre |
Tip. de José B. Morando | 1 titre |
Impr. Nevesiana | 1 titre |
Impr. de Galhardo e Irmãos | 1 titre |
Tip. de J. A. S. Rodrigues | 1 titre |
Impr. da Alcobia | 1 titre |
Editor Davi Corazzi | 1 titre |
Cruz Coutinho (Porto) | 1 titre |
Real Imprensa da Universidade | 1 titre |
Tip. J. A. A. Silva | 1 titre |
Maisons d’édition : Allemagne
Bernhard Tauchnitz | 24 titres |
Maisons d’édition : Brésil
Garnier | 8 titres |
Laemmert | 2 titres |
Tip. do Diário do Rio de Janeiro | 1 titres |
Maisons d’édition : Belgique
Alphonse Lèbeque | 6 titres |
Meline, Cans | 6 titres |
A. Jamar | 2 titres |
Kiessling, Schnée | 1 titre |
Soc. Belge de Librairie | 1 titre |
Maisons d’édition : États-Unis d’Amérique
T. B. Peterson | 8 titres |
Leavit and Allen | 1 titre |
J. & J. Harper | 1 titre |
Behr y Kahl | 1 titre |
Maisons d’édition : Suisse
Paul Barde (Genève) | 1 titre |
Gustave Barba (Genève) | 1 titre |
Bibliographie (outre les travaux cités en notes)
ANSELMO, Artur, Estudos de História do Livro, Lisboa, Guimarães Ed., 1997.
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____________
1 Franco Moretti. Atlas of the European Novel, 1800 1900, London, Verso, 1999. Trad. brésilienne : Atlas do Romance Europeu, 1800-1900, trad. Sandra Guardini Vasconcelos, São Paulo, Boitempo, 2003. Voir chapitre 3, « Mercados narrativos, c. 1850 », pp. 153-208.
2 Eric J. Hobsbawm. Voir préface, A Era das Revoluções, Europa 1789-1848, trad. Maria Tereza Lopes Teixeira, Marcos Penchel, Rio de Janeiro, Paz e Terra, 1977, p. 15.
3 Moretti, ouvr. cité, p. 197.
4 Ibid., p. 197.
5 Ibid., p. 187.
6 Voir José de Alencar, « Como e porque sou romancista », dans Obra Completa, éd. José Aguilar, Rio de Janeiro, 1959, vol. I, pp. 125-155.
7 Silver-fork : désignation plaisante utilisée pour faire référence aux romanciers des débuts du XIXe siècle qui traitaient de la vie et des mœurs élégantes, dérivée des descriptions que Fraser’s Magazine faisait d’Edward Bulwer-Lytton comme « polisseur de fourchettes en argent ». Quoique Lytton ait affirmé que ses buts étaient satiriques, ces romans offraient aux lecteurs une expérience indirecte de la vie en société. Parmi les romanciers « silver-fork » se retrouvaient Lady Charlotte Bury, Lady Blessington, Benjamin Disraeli et Catherine Gore, dont les romans sont disponibles dans les collections des cabinets de lecture à Rio de Janeiro.
8 Dans son analyse de la production et de la circulation du roman en Europe, Moretti utilise la théorie d’Immanuel Wallerstein pour identifier les pays qui appartiendraient au centre, à la sémi-périphérie et à la périphérie du système (ouvr. cité, p. 184).
9 Moretti, ouvr. cité, p. 190.
10 Ibid., p. 191.
11 Voir Sandra Guardini T. Vasconcelos, A Formação do Romance Inglês. Ensaios Teóricos, São Paulo, Ed. Hucitec/FAPESP, 2007.
12 Maria Beatriz Nizza da Silva, « Livro e sociedade no Rio de Janeiro (1808-1821) », dans Revista de História, vol. XLVI, n° 94 (1973), pp. 441-457 ; Lúcia Maria Bastos Pereira das Neves, « Comércio de livros e censura de idéias: a actividade dos livreiros franceses no Brasil e a vigilância da Mesa do Desembargo do Paço (1795-1822) », dans Ler História, n° 23 (1992), pp. 61-78 ; Leila Mezan Algranti, « Censura e comércio de livros no período de permanência da corte portuguesa no Rio de Janeiro (1808-1821) », dans Revista Portuguesa de História, vol. 23, n° 1 (1999), pp. 631-663.
13 Leila Mezan Algranti, « Política, religião e moralidade: a censura de livros no Brasil de D. João VI (1808-1821) », dans Maria Luiza Tucci Carneiro, éd., Minorias Silenciadas. História da Censura no Brasil, São Paulo, EDUSP/Imprensa Oficial do Estado/FAPESP, 2002, pp. 111-112.
14 Lúcia Maria Bastos Pereira das Neves, ouvr. cité, p. 64.
15 Voir Tânia Bessone da C. Ferreira, Lúcia Maria Bastos Pereira das Neves, « Livreiros franceses no Rio de Janeiro: 1808-1823 », dans História Hoje: Balanço e Perspectivas, IV Encontro Regional da ANPUH-RJ, Rio de Janeiro, Associação Nacional dos Professores Universitários de História, 1990, pp. 190-202.
16 Les témoignages de commerçants étrangers à Rio de Janeiro, dans la décennie 1810, soulignent les difficultés et le retard dans la livraison de produits, de même que le dédouanement et le manque d’infrastructures portuaires. Voir Herbert Heaton, « A Merchant Adventurer in Brazil 1808-1818 », dans The Journal of Economic History, vol. 6, n° 1, 1946, pp. 1-23.
17 Voir Frédéric Barbier. « Le Commerce international de la librairie française au XIXe siècle (1815-1913) », dans Revue d’histoire moderne et contemporaine, t. XXVIII, 1981, pp. 94-117.
18 Source : National Archives (PRO), CUST 9/1 e CUST 9/35, respectivement.
19 Barbier, art. cité, p. 110.
20 « De la situation actuelle de la librairie et particulièrement des contrefaçons de la librairie française dans le nord de l’Europe », dans Revue Britannique, Paris, t. XXVI, mars 1840, pp. 52-97. La revue contient un tableau avec les valeurs comparatives à la page 80.
21 Cet article se fonde sur une étude des romans anglais arrivés, par une voie ou par une autre, sous une forme ou sous une autre, au Brésil au cours du XIXe siècle.
22 Cf. Tableaux infra.
23 Tânia Bessone da C. Ferreira, Lúcia Maria Bastos P. das Neves, « Livreiros franceses no Rio de Janeiro: 1808-1823 », art. cité, pp. 194 et suiv. Fernando Guedes indique que la maison Rolland avait parmi ses « importants et fidèles clients à Rio de Janeiro » un certain João Baptista Bourgeois, avec qui Rolland a fait « des affaires entre 1798 et 1815 ». Voir Fernando Guedes, O Livro e a Leitura em Portugal, Lisboa, Ed. Verbo, 1987, pp. 148-150, note 1.
24 Rory Miller, Britain and Latin America in the Nineteenth and Twentieth Centuries, [s. l.], Longman, 1993, p. 42. Herbert Heaton : « Aux environs de 1808, des produits britanniques d’une valeur d’au moins cinq millions de dollars avaient été envoyés à Rio de Janeiro. Avec eux, ou avant eux, ce sont les commerçants ou les agents commissionnaires qui sont partis par vingtaines. En septembre, il était possible de réunir soixante-deux firmes britanniques à Rio pour une pétition ; et, comme ils se décrivaient eux-mêmes comme comprenant “une grande majorité des commerçants respectables résidant ici”, il est possible d’affirmer avec certitude que, si l’on rajoute la minorité et ceux qui n’étaient pas respectables, on aurait un total de cent négociants britanniques à Rio seulement » (« A Merchant Adventurer in Brazil 1808-1818 », art. cité, p. 6).
25 Geoffrey Jones, Merchants to Multinationals. British Trading Companies in the Nineteenth and Twentieth Centuries, Oxford, Oxford Univ. Press, 2000. On connaît soixante maisons commerciales britanniques à Rio de Janeiro en 1820. Voir D. C. M. Platt, Latin America and British Trade, 1806-1914, London, Adam & Charles Black, 1972.
26 Nelson Schapochnik fait reférence au cabinet de lecture de Crèmière, Rua da Alfândega, et à ceux de Mongie, Dujardin et Mad. Breton, Rua do Ouvidor. Voir « Contextos de Leitura no Rio de Janeiro do século XIX: salões, gabinetes literários e bibliotecas », dans Stella Bresciani, dir., Imagens da Cidade. Séculos XIX e XX, São Paulo, ANPUH/Marco Zero/FAPESP, 1993, pp. 147-162. Villeneuve, Didot, Mongie, Crémière, Garnier, Plancher, Dujardin étaient quelques-uns de ces libraires.
27 Ayant commencé ses activités avec une petite boutique en 1844, Charles Edward Mudie a développé ses affaires en 1852 ; il est devenu un des plus influents libraires du XIXe siècle anglais, connu comme « Leviathan Mudie » : Guinevere Griest, Mudie’s Circulating Library and the Victorian Novel, Newton Abbot, Devon, David & Charles, [1970].
28 William C. Preston, « Mudie’s Library », dans Good Words, XXXV, oct. 1894, p. 670.
29 Lyn Pikett, Authors in Context. Wilkie Collins, Oxford, Oxford Univ. Press, 2005, p. 72.
30 Cette collection a marqué son époque avec trois séries : 1re série (1831-1854), 126 titres ; 2e série (1854-1856), 22 titres ; 3e série (1859-1862), 10 titres (ci-après « Bentley’s Popular Novels »). Voir Michael Sadleir, XIX-Century Fiction. A bibliographical record based on his own collection, London, Constable & Co., 1951, 2 vol. Cette collection a représenté, grâce à la modicité de son prix, une remarquable avancée dans le processus de démocratisation de la lecture.
31 « In other words, when they [the editors] launched the series they did not deliberately foresee it as a cheap-edition series of current popular fiction, but rather as an attempt to register the permanent fame of certain novels written since the great period of eighteenth-century novel-writing, but not hitherto fittingly reprinted in handy and cheap form » (Michael Sadleir, ouvr. cité, vol. 2, p. 94).
32 Vers 1790, Edmund Burke estimait que le nombre de lecteurs en Grande-Bretagne était d’environ 80 000 individus. Vers 1814, The Edinburgh Review n’en compte pas moins de 200 000, provenant des classes moyennes friandes de divertissement et de lectures instructives. William St. Clair, The Reading Nation in the Romantic Period, Cambridge, Cambridge Univ. Press, 2004, Appendix I, p. 478.
33 Michael Sadleir, ouvr. cité, vol. 2, p. 94.
34 Voir Chester Topp, Victorian Yellowbacks and Paperbacks, 1849-1905, Denver, Hermitage Antiquarian Bookshop, 1993-1999, 4 vol. Michael Sadleir, Collecting “Yellowbacks” (Victorian Railway Fiction), London, Constable, [1938], pp. 127-161.
35 Smith, Elder & Co. a été fondée en 1816 et était une des maisons d’édition de grand prestige au XIXe siècle, ayant publié Charlotte Brontë, William Thackeray, Anthony Trollope, Elizabeth Gaskell et George Eliot. Voir Robin Myers, Michael Harris, A Genius for Letters. Booksellers and Bookselling from the 16th to the 20th century, Winchester, St. Paul’s Bibliographies ; Delaware, Oak Knoll Press, 1995. C’est Smith, Elder & Co. qui a publié le catalogue de la British Subscription Library de Rio de Janeiro.
36 Les données peuvent être trouvées dans Richard D. Altick. The English Common Reader. A Social History of the Mass Reading Public, 1800-1900, 2e éd., Columbus, Ohio State Univ. Press, 1998, Appendix B, p. 383-384.
37 Romans publiés en série au prix d’un penny.
38 Louis James, Fiction for the working man, 1830-1850, London, Penguin, 1974, p. 52.
39 William St. Clair, ouvr. cité, p. 221 (table 12.3).
40 Jean-Yves Mollier, L’Argent et les Lettres. Histoire du capitalisme d’édition, 1880-1920, Paris, Fayard, 1988.
41 Le 1er avril 1852, Louis Hachette s’est engagé, auprès des compagnies de chemins de fer, à publier l’équivalent français des « railway novels » : « MM. L. Hachette et Cie ont eu la pensée de faire tourner les loisirs forcés et l’ennui d’une longue route au profit de l’agrément et de l’instruction de tous » (Jean Mistler, La Librairie Hachette de 1826 à nos jours, Paris, Hachette, [c. 1964], p. 123).
42 Baptiste-Louis Garnier (1823-1893) s’est établi à Rio de Janeiro en 1844 (Laurence Hallewell, O Livro no Brasil, São Paulo, EDUSP, 1985, pp. 127-128. Ouvrage trad. en anglais : Books in Brazil. A history of the publishing trade, New York, Methuen ; London, The Scarecrow Press, 1982). Martin Bossange forme de son côté, avec ses deux fils Adolphe et Hector, une entreprise familiale aux branches internationales, avec des magasins à Leipzig, Madrid, au Mexique, à Montréal, Naples, New York, Odessa et Rio de Janeiro (Diana Cooper-Richet, « L’imprimé en langues étrangères à Paris au XIXe siècle : lecteurs, éditeurs, supports », dans Revue française d’histoire du livre, 116-117, 2002, pp. 203-235, ici p. 213.
43 Jean-Yves Mollier, L’Argent et les Lettres, ouvr. cité, p. 365. Jean Mistler, ouvr. cité, p. 269.
44 La Revue Britannique de mars 1840 souligne l’importance des colporteurs et du colportage dans la distribution des livres (art. cité).
45 Jean-François Botrel. « La librairie “espagnole” en France au XIXe siècle », dans Jean-Yves Mollier, dir., Le Commerce de la librairie en France au XIXe siècle, 1789-1914, Paris, IMEC Éditions, Éd. de la MSH, pp. 292-293.
46 Frédéric Barbier, « The Publishing Industry and Printed Output in Nineteenth-Century France », dans Kenneth Carpenter, dir., Books and Society in History, New York, R. R. Bowker, 1983, pp. 199-230, ici p. 205.
47 Jean-Yves Mollier, L’Argent et les Lettres, ouvr. cité, p. 91.
48 William St. Clair, ouvr. cité, pp. 296-297. Selon Diana Cooper-Richet, Giovanni Antonio Galignani installe au centre de Paris une librairie, un cabinet de lecture et une maison d’édition consacrés à la littérature britannique et aux journaux en anglais, tandis que Louis-Claude Baudry lance en 1829, la collection des « Ancient and modern British Authors », avec 32 titres. À partir des années 1830, Galignani et Baudry s’associeraient et offriraient aux lecteurs des œuvres de Walter Scott, Maria Edgeworth, Dickens et Thackeray. Voir « L’imprimé en langues étrangères à Paris au XIXe siècle », art. cité.
49 Les romanciers sont cités au volume I de Victorian Yellowbacks, de Chester Tropp.
50 Michael Sadleir, ouvr. cité, vol. II, p. 167.
51 Ernesto Rodrigues, Cultura Literária Oitocentista, Porto, Lello Editores, 1999, p. 13.
52 Les Britanniques étaient engagés dans la construction des chemins de fer brésiliens depuis le début (la première ligne a été inaugurée en 1854) et, dans les dernières années de l’Empire, vingt-cinq lignes sont contrôlées par des groupes britanniques dans différentes régions du pays, comme The São Paulo Railway, The Minas and Rio Railway Company, The Recife and São Francisco Railway, etc. Source : Catálogo da Exposição “Os Britânicos no Brasil”, São Paulo, Centro Brasileiro Britânico, 2001.
53 Cité par Jean Mistler, ouvr. cité, p. 160. Je dois toutes les informations concernant la Maison Hachette à cet ouvrage et à Jean-Yves Mollier, Louis Hachette (1899-1864). Le fondateur d’un empire, Paris, Fayard, 1999.
54 Sur ce thème, voir Herman Dopp. La Contrefaçon des livres français en Belgique, 1815-1852, Louvain, Liv. Universitaires, Uystpruyst Éd., 1932 ; François Godfroid, Nouveau panorama de la contrefaçon belge, Bruxelles, Académie royale de langues et de littérature françaises, [1986].
55 Herman Dopp, ouvr. cité, p. 12.
56 Cité ibid., p. 12.
57 Revue britannique, mars 1840, pp. 60-61.
58 Revue britannique, mars 1840, p. 72.
59 William Todd, Ann Bowden, Tauchnitz International Editions in English 1841-1955. A bibliographical history, New York, Bibliographical Sty of America, 1988, p. 3.
60 Ibid., pp. 770 et 1022.
61 Tauchnitz-Edition, London, The British Library, 1992.
62 Ibid.