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La culture française dans les lectures hongroises à l’époque moderne (XVIe-XVIIIe siècle)

István MONOK

Budapest, Szeged

Les chercheurs travaillant sur les courants intellectuels impulsés par telle ou telle culture vers d’autres nations doivent impérativement prendre en compte des sources différentes selon les époques. On doit partir des documents qui prouvent l’existence de contacts personnels ; puis continuer la recherche en analysant les éléments témoignant d’une influence intellectuelle indirecte. La compétence linguistique – dans notre cas la connaissance de la langue française en Hongrie – détermine les caractéristiques des échanges, même s’il existe toujours une langue véhiculaire. Au cours de l’époque moderne, le latin cesse de remplir ce rôle s’agissant de la présence de la culture française en Hongrie, au profit d’abord de l’allemand, puis du hongrois (les premières traductions hongroises faites directement du français ont paru au moment même où le latin a cessé d’être la langue savante en France). Mais le recul de l’emploi du latin en France même se produit aussi conjointement avec la pénétration du français en Hongrie.

Dans l’histoire des courants intellectuels européens, le rôle principal revient bien évidemment au livre et à l’imprimé. Son étude présente pourtant des difficultés méthodologiques bien connues. La présence d’un titre étranger dans une librairie ou dans une bibliothèque privée ne démontre pas qu’il soit effectivement lu, encore moins qu’il ait fait l’objet d’une réflexion, d’une discussion et d’un processus général d’appropriation. Pour autant, la statistique des titres et l’étude des structures et des pratiques de la « librairie » permettent de dessiner la conjoncture large s’agissant des recherches sur l’influence d’un auteur, d’un titre ou d’un certain courant d’idées.

Même si la mise à disposition de bases de données bibliographiques massives facilite aujourd’hui les recherches dans des proportions considérables, le problème des sources reste posé dès lors que l’on aborde la question des échanges internationaux de librairie à l’époque moderne. La Bibliothèque nationale de Hongrie constitue l’institution responsable de l’établissement de la bibliographie nationale rétrospective et courante, et coordonne les entreprises communes de catalogage des principales bibliothèques du pays. Il est donc relativement aisé de connaître, à partir des collections conservées, la statistique des titres en français disponibles en Hongrie à l’époque moderne et jusqu’au XIXe siècle. La situation devient plus complexe pour la période de 1801 à 1924, période pour laquelle les données ne sont pas compilées de manière exhaustive, alors que la production imprimée augmente dans des proportions considérables et que le réseau des bibliothèques s’étend de plus en plus. Enfin, pour les années postérieures à 1924, le travail de saisie rétrospective des catalogues sur fiches est toujours en cours (on peut estimer la masse des données à quatre-vingts millions de fiches environ).

Nous nous concentrerons ici sur la période 1500-18001, en nous fondant sur la bibliographie nationale rétrospective2 (la description des livres publiés dans la Hongrie de l’époque) et sur quelque deux mille inventaires et catalogues de bibliothèques privées ou institutionnelles jusqu’en 17503. La seconde moitié du XVIIIe siècle reste la période la mieux étudiée s’agissant des contacts intellectuels franco-hongrois (voire plus largement, des échanges avec toutes les cultures du bassin des Carpates), quand se multiplient les catalogues imprimés de bibliothèques et que la documentation relative aux éditeurs et aux revendeur de livres s’enrichit considérablement. Les ventes publiques aux enchères font aussi l’objet de catalogues imprimés4. Par ailleurs, les recherches sur l’ancienne littérature hongroise ont abouti à un nombre très élevé d’études très bien documentées qui analysent les développements des différents courants intellectuels tout en identifiant les sources européennes des œuvres hongroises envisagées. Le travail de compilation et de statistique des ces différents éléments est toujours en cours, mais il est d’ores et déjà possible d’en tirer un certain nombre d’éléments.

D’une part, les contacts directs entre professionnels français du livre et les lecteurs en Hongrie sont sporadiques. Frédéric Barbier présente la période antérieure à 1750 dans le domaine de la librairie européenne comme le temps de « l’intermédiaire allemand »5, même si les rapports directs se font progressivement plus présents. Les échanges de librairie transitent alors par un certain nombre de villes, d’abord Bâle, Heidelberg et Strasbourg, plus tard aussi Genève, Francfort, Leyde et les villes des Provinces-Unies, ainsi que Venise, Leipzig et Vienne. Le passage d’une majorité protestante de la population du bassin des Carpates dans le dernier tiers du XVIe siècle6 à une majorité catholique un siècle plus tard joue bien évidemment un rôle dans la reconfiguration des échanges. À la suite de l’expulsion des Turcs, l’Église catholique réussit en effet à stabiliser la situation, même si le rôle du clergé séculier dans la vie culturelle et dans les structures d’enseignement baisse. La formation supérieure se fait dans des universités étrangères7, et c’est lors de ces séjours que les étudiants ont réellement accès à la production livresque d’Europe occidentale. La première université hongroise est fondée par l’Église catholique en 1635, mais les protestants continuent de fréquenter les universités allemandes, néerlandaises et helvétiques. La peregrinatio academica nous fournit ainsi des points de repère importants pour étudier les réseaux permettant à la production livresque française de toucher la Hongrie8.

Les contacts directs restent donc rares. S’il existe nombre d’études sur les relations inter-universitaires au Moyen Âge9, nous repérons très peu d’étudiants issus du bassin des Carpates qui aient été inscrits dans des universités françaises à l’époque moderne10 : certains médecins sont diplômés de Montpellier, tandis que l’on peut éventuellement rencontrer des noms hongrois dans les matricules des universités de Paris et d’Orléans. Le nombre des étudiants hongrois inscrits dans les académies protestante françaises est également infime. Notons pourtant un fait très remarquable : même si, s’agissant des luttes contre les Turcs, voire des opinions théologiques des représentants de la réforme radicale, les enseignants de ces académies se sont informés auprès des étudiants hongrois inscrits dans universités néerlandaises. C’est ce dont témoignent la correspondance d’André Rivet, théologien à Leyde, avec Claude Sarrau et Marin Mersenne, ou encore la correspondance de Hugo Grotius11.

Au début du XVIe siècle, bon nombre de publications parisiennes et lyonnaises trouvent pourtant leur chemin vers le bassin des Carpates, très probablement transmises par des libraires bâlois, nurembergois et vénétiens – mais des villes comme Anvers, Malines et Bruxelles ont aussi joué un rôle important. La reine veuve Marie de Hongrie est devenue en 1529 gouverneur des Pays-Bas : les Hongrois de sa cour ont entretenu des contacts permanents avec la cour de Vienne12. Notons le nombre particulièrement élevé des ouvrages relevant du domaine de la philologie classique (éditions de textes, manuels de philologie et de grammaire) retrouvés parmi les livres aujourd’hui conservés ou mentionnés dans les sources provenant des deux premier tiers du siècle. Il s’agit surtout de la librairie humaniste parisienne, née au tournant des XVe et XVIe siècles et travaillant en liaison avec les ateliers bâlois : donc la production de l‘atelier de Josse Bade, de Jean (Ier) Petit, de Simon de Colines, de la première génération de la famille Estienne (Henri et Robert Ier). La librairie lyonnaise s’illustre aussi par ses éditions des classiques (provenant des ateliers de Sébastien et Antoine Gryphe ou de Guillaume Rouillé). Les éditions des Corpus juris (avec les commentaires y relatifs) provenant de l’imprimerie de Hugues de La Porte et de Barthélemy Honorat ont été également très répandues en Hongrie. L’atelier de Jean de Tournes s’est fait connaître par le manuel anatomique de Vésale et par des publications concernant les Turcs13.

Dans la seconde moitié du XVIe et au tournant du XVIIe siècle, deux facteurs ont déterminé l’état des contacts franco-hongrois en matière de librairie. Le premier concerne les contacts personnels entre les intellectuels et étudiants hongrois et les huguenots français réfugiés après la nuit de la Saint-Barthélémy en Suisse, au Palatinat ou dans les grandes villes d’Allemagne du Sud. Le second porte sur l’émergence des projets français (de plus en plus populaires depuis le tournant du siècle) visant à l’expulsion des Turcs, mais aussi sur l’apparition d’une littérature française de théorie politique dans les bibliothèques hongroises14. L’école strasbourgeoise de Jean Sturm a été très populaire parmi les étudiants de Hongrie (y compris chez les tchèques et chez les polonais), ce qui explique que les ouvrages des auteurs français édités par Sturm soient facilement arrivés en Europe centrale15. Les titres d’abord exportés concernent la philologie biblique et les éditions des auteurs classiques, mais on retrouve aussi des exemplaires des ouvrages historiques de Philippe de Commines ou des livres de Jean Bodin. André Wechel, huguenot installé à Francfort, est sans doute un personnage-clé : c’est grâce à lui et à ses contacts que le premier ensemble important d’ouvrages français arrive jusqu’aux lecteurs de nos contrées. Wechel connaissait personnellement Boldizsár (Balthasar) Batthyány, un aristocrate hongrois ayant passé plusieurs années à la cour de France. La génération suivante des Batthyány (dernière génération protestante) a conservé ces contacts. Les beaux-fils de Wechel, Jean Aubry et Jean Marne, ont fourni à la famille Batthyány et à son entourage les titres de Martin du Bellay, de Jean du Tillet, de Vincent de La Loup ou d’Auguste Ghislain de Bousbecq, aussi bien que les ouvrages sur les Turcs16. Boldizsár Batthyány suivait les événements de la guerre de religion en s’appuyant sur l’Officina Wecheliana. Il est le premier en Hongrie à posséder les ouvrages de Jean Bodin et de François Rabelais – en français. En effet, les exemples que nous avons dits concernent les ouvrages latins d’auteurs français, et les traductions latines. C’est aussi en langue latine que les titres historiques et philosophiques de Charles du Moulin et de Jean-Jacques Boissard furent connus en Hongrie, grâce aux professionnels de Francfort, Wechel, Théodore de Bry et fils, et Sigismund Feyerabend. Enfin, les amateurs hongrois avaient accès aux écrits politiques, pédagogiques et militaires de Francois de La Noue, tant en latin qu’en allemand17.

Les huguenots installés dans le champ d’attraction intellectuelle de l’université de Heidelberg furent en contact direct avec des étudiants de Hongrie. Ils ont pu leur transmettre les idées trouvées dans les ouvrages théologiques et philosophiques helvétiques18. Albert Szenczi Molnár, qui a exercé une profonde influence sur le développement de la langue littéraire hongroise, a fait alors la connaissance des écrits de Théodore de Bèze et de Clément Marot. Ces textes lui ont inspiré l’idée de traduire les psaumes et de donner deux traductions de la Bible au public hongrois19. L’université de Leyde (mais aussi celle de Franeker, qui a fleuri après la destruction de Heidelberg en 1622), ont notamment accueilli ces rencontres entre les représentants du protestantisme français et les Hongrois, lesquels se trouvaient en nombre en Hollande20.

Il est légitime d’accorder une importance particulière aux ouvrages de théorie politique entrés dans les bibliothèques des aristocrates du bassin des Carpates en français ou dans des éditions françaises, mais aussi parfois traduits en latin ou en italien dans des éditions vénitiennes ou romaines. La politique européenne par rapport à l’Empire turc a été largement déterminée par le succès ou par l’échec des projets d’unio christiana21, ce qui explique que la pensée politique hongroise ait consacré une attention particulière aux ouvrages historiques, historico-philosophiques et politiques écrits en France dans la première moitié du XVIIe siècle. Il est vrai que seul un cercle très étroit connaissait ces auteurs, mais ce cercle était celui des hommes politiques les plus importants de l’époque. Ils lisaient non seulement les titres de Sully et de son frère Philippe de Béthune, mais certains connaissaient aussi la correspondance de ce dernier, entre autres avec Gábor Bethlen, prince de Transylvanie. Les ouvrages politiques de Jean de Silhon, de Nicolas Faret, d’Antoine Aubery, de Pierre Mathieu et de Gabriel-Barthélémy de Gramond étaient des manuels indispensables de la pensée politique moderne européenne. On retrouve ces ouvrages dans les bibliothèques non seulement de Péter Pázmány, mais aussi de la jeune génération d’hommes politiques qui entouraient ce dernier, comme Miklós Zrínyi22 ou Miklós Pázmány23. Il est vrai que Zrínyi a majoritairement lu ces textes dans des traductions italiennes.

En examinant les corpus des bibliothèques des aristocrates hongrois de la seconde moitié du XVIIe siècle, on peut suivre l’apparition ou la présence permanente des livres français. Du point de vue thématique, très peu de changements sont à enregistrer (le meilleur exemple est celui des bibliothèques de Ferenc Nádasdy24 et de Pál Esterházy25, où l’on ne trouve qu’à peine des titres littéraires, et où les titres théologiques ou philosophiques en français sont pareillement rares). Notons aussi les différences qui se manifestent entre les habitudes de lecture des aristocrates de Hongrie occidentale et de Transylvanie. La plupart des familles transylvaines ont conservé leur foi calviniste : leur façon de lire est restée plus traditionnelle, pour la langue comme pour le contenu. La première bibliothèque de Transylvanie à posséder un corpus important d’ouvrages historiques et politiques en français a été celle de Dénes Bánffy26 (1734). Pourtant, un bon nombre de traductions latines des livres français figurent dans les bibliothèques des aristocrates transylvains de la seconde moitié du XVIIe siècle27 (Apafi, Teleki, Bethlen). Les disputes philosophiques et théologiques suscitées par Descartes ont trouvé un écho certain chez les intellectuels hongrois. La plupart des théologiens calvinistes ont été formés dans les universités hollandaises : ils ont connu les écrits des partisans de Descartes (Henri Le Roi, Hermann Alexander Roell) ou de ses adversaires (Gisbertus Voetius, Samuel Maresius). Certains ont choisi pour sujet de leur thèse de fin d’études de traiter des idées cartésiennes, dans un sens ou dans un autre. La réception des idées cartésiennes par les intellectuels luthériens est très particulière : les jeunes luthériens qui fréquentaient uniquement des universités allemandes n’ont connu Descartes qu’à travers la médiation allemande. On peut retrouver le même phénomène à propos de la réception des premières Lumières : les ouvrages de Christian Wolff et de Samuel Puffendorf jouent un rôle de médiation qui est de première importance28.

La question des livres français en Hongrie amène à consacrer une attention particulière à Ferenc Rákóczi. La culture générale de Rákóczi était en français (il a écrit une partie de ses ouvrages en cette langue), mais elle reste un phénomène exceptionnel. En revanche, la présence de titres de piété jansénistes est assez répandue, dans une époque où les courants exprimant l’exigence d’une religiosité personnelle ont fait l’objet de fervents débats (le piétisme des églises protestantes, le jansénisme chez les catholiques). Il est naturel que les ouvrages à la base de ces controverses se retrouvent dans le corpus du bassin des Carpates29.

Le premier tiers du XVIIIe siècle présente un phénomène tout nouveau, quand des titres rédigés en français arrivent jusque dans les collections bourgeoises. Il s’agit d’un nombre très restreint de traités moraux et d’œuvres littéraires. La majorité de la bourgeoisie en Hongrie a l’allemand pour langue maternelle, et est de confession luthérienne30.

Au cours du XVIIIe siècle, la composition linguistique des bibliothèques des aristocrates a connu des modifications spectaculaires. Au milieu du siècle, parler français devient de plus en plus à la mode ; le personnage du noble non-francophone mais qui se plaît à introduire des expressions françaises (fausses) dans son discours est souvent tourné en dérision dans la littérature hongroise du temps. L’éducation d’un jeune aristocrate n’est pas complète sans un voyage à l’étranger et sans la connaissance de l’allemand et du français. La langue française est majoritaire dans les ouvrages de belles-lettres, et un bon nombre de titres relevant du domaine de la littérature de voyage et de l’histoire naturelle sont en français. Les livres d’histoire et de politique sont également souvent écrits en français ou en allemand. Parmi les ouvrages qui se trouvaient dans les années 1740 dans la chambre d’Ádam Batthyány (et que donc il lisait selon toute vraisemblance) figure toute une petite bibliothèque en français, quand le nombre des titres latins et allemands reste infime. Même les auteurs de l’Antiquité grecque et romaine y figurent en traductions françaises.

La seconde moitié du siècle voit l’apparition d’un nombre très élevé de titres français. On peut aller jusqu’à dire que certaines bibliothèques d’aristocrates sont alors majoritairement des bibliothèques en français (parfois pour des collections de 2 à 10 000 titres). Tous les acteurs majeurs des Lumières y sont représentés, dont un bon nombre d’œuvres libertines ou maçonniques. Ces phénomènes ont attiré l’attention de la recherche, et ils suggèrent plusieurs observations. Dans les années 1740, l’aristocratie hongroise entre dans une période d’enrichissement spectaculaire – cette décennie voit la construction de deux cents châteaux, qui chacun possède au moins une salle de bibliothèque. Il convient donc de se fournir en livres. Parallèlement, depuis les années 1750, le système de la librairie commence en Hongrie à se rapprocher des modèles occidentaux. Le rôle prépondérant revient toujours aux intermédiaires de Vienne et de Leipzig, mais les contacts se poursuivent avec les professionnels de Francfort et des autres villes allemandes, et avec ceux de Venise. Sous Marie-Thérèse, la censure des importations concerne tous les territoires habsbourgeois, mais l’avènement de Joseph II voit l’instauration d’une politique plus souple. Il n’est donc pas étonnant que les lecteurs hongrois aient eu alors accès à une partie de plus en plus importante de la production livresque européenne.

Ce même demi-siècle voit aussi la formation de nouveaux diocèses catholiques. Toute une série d’évêques décide de fonder une bibliothèque qui servira la communauté locale. Les acheteurs de Hongrie – surtout aristocrates et membres du haut-clergé – se sont procuré une quantité importante de livres anciens et, comme les idées françaises étaient alors très à la mode, les fondateurs des nouvelles bibliothèques avaient une préférence pour les anciens livres français. L’analyse des listes et des catalogues édités au début du XIXe siècle met en évidence le nombre très élevé de livres imprimés en France, écrits par un auteur français ou en langue française. Par la suite, non seulement l’empereur François II renforce la censure, mais il s’engage dans une politique de germanisation systématique – ce qui explique que, s’agissant de l’histoire du livre français en Hongrie, le XIXe siècle commence par un temps de ressac31.

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1 Péter Hanák (dir.), Millénaire de l’histoire de Hongrie, Budapest, Corvina, 1986 ; Béla Köpeczi (dir.), Histoire de la Transylvanie, Budapest, Akadémiai Kiadó, 1992 ; István Nemeskürty, Nous, les Hongrois. Histoire de Hongrie, Budapest, Akadémiai Kiadó, 1994. Béla Köpeczi, Histoire de l’histoire de la culture hongroise, Budapest, Corvina, 1994.

2 Szabó Károly, Régi Magyar Könyvtár I. kötet (RMK I) [Livres anciens hongrois, vol. I] ; Az 1531-től 1711-ig megjelent magyar nyelvű hazai nyomtatványok könyvészeti kézikönyve [Bibliographie des livres imprimés de langue hongroise parus de 1531 à 1711 en Hongrie], Budapest, 1879 ; Károly Szabó, Régi Magyar Könyvtár II-dik kötet (RMK II) [Livres anciens hongrois, vol. II] ; Az 1473-tól 1711-ig megjelent nem magyar nyelvű hazai nyomtatványok könyvészeti kézikönyve [Bibliographie des livres imprimés en Hongrie dans une autre langue de 1473 à 1711], Budapest, 1885 ; Gedeon Borsa et al. (éd.), Régi Magyarországi Nyomtatványok (RMNy) 1473-1600 [Imprimés anciens hongrois], Budapest, Akadémiai Kiadó, 1971 ; Gedeon Borsa et al. (éd.), Régi Magyarországi Nyom-tatványok (RMNy) 1601-1635 [Imprimés anciens hongrois], Budapest, Akadémiai Kiadó, 1983 ; János Heltai et al. (éd.), Régi Magyarországi Nyomtatványok (RMNy) 1636-1655 [Imprimés anciens hongrois], Budapest, Akadémiai Kiadó, 2000 ; Géza Petrik, Magyarország bibliographiája [Bibliographie de la Hongrie] 1712-1860, I–VI. kötet (vol. I-VI), Budapest, 1888-1892 ; Magyarország bibliographiája [Bibliographie de la Hongrie] 1712-1860, VII. kötet. Petrik Géza Pótlások, Magyarország bibliographiája 1712-1860 ; Lászlóné : Bayer et al. (éd.), Című művéhez. 1701-1800 között megjelent magyarországi (és külföldi magyar nyelvű) nyomtatványok [Suppléments à la Bibliographie de Hongrie, 1712-1860. Imprimés de langue hongroise publiés entre 1701 et 1880 en Hongrie et à l’étranger], Budapest, Országos Széchényi Könyvtár, 1989 ; Gedeon Borsa et al. (éd.), Magyarország bibliographiája [Bibliographie de Hongrie] 1712-1860. VII I. kötet. Függelék. Hazai 18. századi színlapok, gyászjelentések és szentképek bibliográfiája. Nyomdaés kiadástörténeti mutató az 1701-1800 között megjelent magyarországi (és külföldi magyar nyelvű) nyomtatványokhoz [Annexe à la Bibliographie de Hongrie : affiches de théâtre, avis de deuil, images de dévotion. Index des imprimeries et de l’histoire de l’édition des imprimés de langue hongroise parus entre 1701 et 1800 en Hongrie et à l’étranger], Budapest, Országos Széchényi Könyvtár, 1989.

3 István Monok (éd.), Könyvtártörténeti Füzetek [Cahiers sur l’histoire des bibliothèques]. Könyvjegyzékek bibliográfiája 1535-1750. I-XI. kötet [Bibliographie des inventaires, 1535-1750], Szeged, JATE–Scriptum Kft., 1981-2001, 11 vol. (et http://www.eruditio.hu).

4 Ilona Pavercsik, A M agyarországi könyvkereskedelem története a kezdetektől a 19. század elejéig. Állapotrajz és fejl ődéstörténet [Histoire du commerce du livre en Hongrie des origines au début du XIXe siècle], Budapest, 2001 (dactyl.) ; György Kókay, A könyvkereskedelem Magyarországon [Le commerce du livre en Hongrie], Budapest, Balassi Kiadó, 1997.

5 Dans Conférence d’ouverture de M. Jacques Le Rider. L’Europe et le monde germanique. 4 décembre 2000, Paris, EPHE, 2001, pp. 21-32.

6 Tibor Klaniczay, « Réforme et transformation culturelles en Hongrie », dans Bernard Chevalier et Robert Sauzet (dir.), Les Réformes : enracinement socio-culturel. XXVe colloque international des études humanistes, Tours, 1er-13 juillet 1982, Paris, 1982 ; Mihály Balázs, « Einleitung » dans André Séquenny (dir.), Bibliotheca Dissidentium. Répertoire des non-conformistes religieux des XVIe et XVIIe siècles, t. XII, Baden–Baden, 1990 (« Bibliotheca Bibliographica Aureliana », CXXI).

7 Tibor Klaniczay, « Les intellectuels dans un pays sans universités », dans Béla Köpeczi et Jacques Le Goff (dir.), Intellectuels français, intellectuels hongrois, Budapest, Paris, 1985, pp. 99-109. Tibor Klaniczay, « Die Soziale und institutionelle Infrastruktur der ungarischen Renaissance », dans Die Renaissance im Blick der Nationen Europas, éd. Georg Kaufmann, Wiesbaden, 1991, pp. 319-338 (« Wolfenbütteler Abhandlungen zur Renaissanceforschung », vol. 9).

8 Márta Font et László Szögi (dir.), Die Ungarische Universitätsbildung und Europa, Pécs, Bornus, 2001.

9 Gabriel Astrik, The University of Paris and its Hungarian Students and Masters during the Reign of Louis XII and François Ier , Notre Dame (Indiana), Frankfurt, 1986.

10 János Herepei, « Külsőországokbeli akadémiák magyarországi hallgatói » [Les étudiants hongrois dans les universités étrangères], dans Bálint Keserű (dir.), Bibliográfiai összefoglalásukat lásd : Művelődési törekvések a század második felében. Herepei János cikkei, Budapest, Szeged, 1971, pp. 441-451 (Adattár XVII. századi szellemi mozgalmaink történetéhez [Documentation de l’histoire des courants intellectuel au XVIIe siècle]).

11 István Monok, « Johannes Henricus Bisterfeld és Enyedi György két levelezéskiadásban » [Deux éditions des lettres de Johannes Henricus Bisterfeld et de György Enyedi], dans Magyar Könyvszemle, n° 4, 1987 [1988], pp. 317-327.

12 Ghislaine De Boom, Marie de Hongrie, Bruxelles, 1956 ; André Vanrie (éd.), Chancellerie de Marie de Hongrie. Inventaire analytique, Bruxelles, 1972 ; Laetitia Gorter van Royen, Maria van Hongarije, regentes der Nederlanden. Een politieke analyse op basis van haar regentschapsordonnanties en haar correspondentie met Karel V, Leiden, Rijksuniversiteit, 1995.

13 István Monok, « A szomszédos országokban folyó könyvtörténeti kutatásokról. Néhány figyelem-reméltó katalógus (1978-1998) » [Sur les recherches relatives à la culture du livre dans les pays voisins : quelques catalogues remarquables], dans Magyar Könyvszemle, 1999, pp. 120-130. Id., « Vingt ans de recherche sur la culture du livre dans le bassin des Carpathes », dans Jitka Radimská (dir.), Kvyzkumu zámeckych mešt’ánskych a cirkevnich knihoven, České Budejovice, Editio Universitatis Bohemiae meridionalis, 2000 [2001], pp. 53-85 (« Opera romanica », vol. 1).

14 Robert Evans, The Wechel Press : humanism and calvinism in Central Europe 1572-1627, Oxford, 1975.

15 Sándor Eckhardt, Magyar szónokképzés a XVI. századi Strasszburgban [La formation des orateurs hongrois du XVIe siècle à Strasbourg], Budapest, 1944.

16 Tibor Grüll et al. (dir.), Lesestoffe in Westungarn II. K őszeg (Güns), Rust (Ruszt), Eisenstadt (Kismarton), Forchtenstein (Fraknó), 1535-1740, Szeged, 1996 (Adattár XVI-XVIII. századi szellemi mozgalmaink történetéhez, 18/2) ; Béla Iványi, « Batthyány Boldizsár a könyvbarát » [Boldizsár Batthány, amateur de livres], dans Béla Iványi et al. (dir.), A Magyar könyvkultúra múltjából, Szeged, 1983, pp. 389-435 (Adattár XVI–XVIII. századi szellemi mozgalmaink történetéhez, 11).

17 Publication des inventaires des livres dans la série « Adattár XVI–XVIII. századi szellemi mozgalmaink történetéhez » [Documentation de l’histoire des courants intellectuels aux XVIe-XVIIIe siècle], Bálint Keserű et Mihály Balázs (dir.) (ADATTÁR) vol. 11 à 20 ; Edit Madas et István Monok, A Könyvkultúra Magyarországon a kezdetektől 1800-ig [La culture du livre en Hongrie des origines à 1800], Budapest, Balassi Kiadó, 2002.

18 János Heltai, « Adattár a heidelbergi egyetemen 1595-1621 között tanult magyarországi diákokrólés pártfogóikról » [Répertoire des étudiants inscrits de 1595 à 1621 à Heidelberg et de leurs protecteurs], dans Az Országos Széchényi Könyvtár évkönyve 1980, Budapest, OSZK, 1982, pp. 243-346.

19 Imre Trencsényi-Waldapfel, « Szenci Molnár Albert Heidelbergben » [Albert Szenci Molnár a Heidelberg] dans id., Magyar Irodalom – Világirodalom. Tanulmányok. II. Kötet, Budapest, Akadémiai Kiadó, 1961, pp. 109-155.

20 Ferenc Postma et Jakob van Sluis, Auditorium Academiae Franekerensis. Bibliographie der Reden, Disputationen und Gelegenheitsdruckwerke der Universität und des Atheneums in Franeker 1585-1843, Leeuwarden, 1995.

21 István Monok, « La présence des auteurs français dans les lectures de la noblesse hongroise entre 1526 et 1671 », dans Cahiers d’études hongroises, vol. 7, 1995 [1996], pp. 38-50.

22 Gábor Hausner et al. (dir.), A Bibliotheca Zriniana története és állománya. History and Stock of the Bibliotheca Zriniana, Budapest, 1992 (Zrínyi Könyvtár, 4) ; Tibor Klaniczay, « Korszerű politikai gondolkodás és nemzetközi látókör Zrínyi műveiben » [Pensée politique contemporaine et horizon international dans l’œuvre de Zrínyi], dans Béla Varjas (dir.), Irodalom és ideológia a 16-17. században, Budapest, Akadémiai Kiadó, 1987, pp. 337-400 (Memoria Saeculorum Hungariae, 5).

23 Gábor Farkas et al. (dir.), Magyarországi magánkönyvtárak II. 1588-1721 [Bibliothèques privées en Hongrie, II, 1588-1721], Szeged, 1992 (Adattár XVI–XVIII. századi szellemi mozgalmaink történetéhez, 13/2) ; Péter Ötvös, « Pázmány Miklós gróf könyvei » [Les livres du comte Miklós Pázmány], dans József Jankovics (dir.), Klaniczay-emlékkönyv [Mélanges Klaniczay], Budapest, Balassi Kiadó, 1994, pp. 344-364.

24 ADATTÁR 13/2, pp. 101-107.

25 ADATTÁR 18/2, pp. 159-181, et bibliographie, pp. 267-268.

26 István Monok, Noémi Németh et András Varga (dir.), Erdélyi könyvesházak III. 1563-1757. A Bethlen-család és környezete. Az Apafi-család és környezete. A Teleki-család és környezete. Vegyes források [Bibliothèques transylvaines, III, 1563-1757. La famille Bethlen et son milieu], Szeged, 1994 [1995] (Adattár XVI-XVIII. századi szellemi mozgalmaink történetéhez, 16/3).

27 ADATTÁR 16/3.

28 István Monok, « Descartes-recepció a Kárpát-medence olvasmánytörténeti forrásainak tükrében. 1660-1740 » [La réception de Descartes d’après les sources de la culture du livre dans le bassin des Carpates, 1660-1740], dans Dezso Csejtei, András Dékány et Sándor Laczkó (dir.), A kartezianizmus négyszáz éve. Four Hundred Years of Cartesianisme. Quatre siècles de cartésianisme, Szeged, 1996 [1997], pp. 297-305 (Pro Philosophia Szegediensi Alapítvány./Esz – Elet – Egzisztencia, V).

29 Béla Köpeczi, Döntés el őtt. Az ijjú Rákóczi eszmei útja [Avant de décider : le chemin intellectuel du jeune Rákóczi], Budapest, Akadémiai Kiadó, 1982 ; id., A Bujdosó Rákóczi [Rákóczi réfugié], Budapest, Akadémiai Kiadó, 1991. ADATTÁR 13/2, pp. 128-129, 153-158 et pp. 165-166.

30 Béla Holl, « Lo sviluppo del pensiero teologico alla luce del patrimonio librario del clero cattolico ungherese del primo periodo dell’illuminismo », dans Béla Köpeczi et Péter Sárközy (dir.), Venezia, Italia, Ungheria fra Arcadia e Illuminismo. Rapporti italo-ungheresi dalla presa di Budaalla Rivulutione Francese, Budapest, Akadémiai Kiadó, 1982, pp. 211-224 ; Péter Sárközy, « Il “pre-illuminismo cattolico” e la crisi del reformismo iéuminato in Ungheria », dans Conflitti e compromessi nell’Europa “di Centro” fra XVIe XX secolo. Atti de 2° Colloquio Internazionale (Viterbo, 26–27 Maggio 2000),Viterbo, Sette Cittŕ., 2001, pp. 241-255 ; István Monok, « Libri Ecclesiae pastorumque. Zeugnisse der Protokolle der Kirchenvisitationen », dans István Monok et Péter Ötvös (dir.), Lesestoffe und kulturelles Niveau des niederen Klerus. Jesuiten und die nationalen Kulturverhältnisse Böhmen, Mähren und das Karpatenbecken im XVII. und XVIII. Jahrhundert, préf. Frédéric Barbier, Szeged, Scriptum Rt., 2001, pp. 43-53 (« Olvasmánytörténeti Dolgozatok Különszám », III).

31 Olga Granasztói, « A franciás műveltségű magyar arisztokrácia három különleges figurájának portréja könyvgyűjtő tevékenységük tükrében » [Portrait de trois aristocrates de culture française en tant qu’amateurs de livres], dans Magyar Könyvszemle, 2000, pp. 43-70 ; id., « A tiltott francia könyvek sorsa Magyarországon » [Le sort des livres mis a l’index en Hongrie], dans Sic itur ad astra [Válogatás a cenzúrahivatal aktáiból. Sélection de documents du bureau de la censure], n° 4, 2000, pp. 47-76.