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François de Dainville S.J. (1909-1971), pionnier de l’histoire de la cartographie et de l’éducation. Actes du colloque international organisé par l’UMR 8586 PRODIG à Paris, les 6 et 7 juin 2002

Réunis par Catherine Bousquet-Bressolier, Paris, École nationale des chartes et Prodig, 2004, 332 p. (« Études et rencontres de l’École des chartes », 15)

Sabine JURATIC

Paris

Les actes du colloque organisé en juin 2002 en hommage au Père François de Dainville regroupent une quinzaine de communications et intéressent à plusieurs titres l’histoire de l’imprimé. Deux de ces contributions concernent en effet directement l’histoire du livre. Celle de Michel Hermans porte sur « Le livre liégeois, stratégies éditoriales au début du XVIIe siècle » et étudie les relations nouées entre la Compagnie de Jésus et les libraires de Liège, centre éditorial organisé autour du collège de la ville et bénéficiant d’un réseau actif de traducteurs jésuites belges. La contribution de Catherine Bousquet-Bressolier sur la « Pédagogie de l’image jésuite : de l’image emblématique spirituelle aux emblemata mathématiques » s’intéresse au statut dévolu aux images dans les ouvrages jésuites en relation avec la pratique des exercices spirituels et aux rapports entre texte et images, empruntés au modèle des livres d’emblème, dans les productions jésuites de la Flandre belge au XVIIe siècle.

Les actes incluent aussi un ensemble plus conséquent de cinq communications consacrées à l’activité du Père de Dainville dans le domaine de la cartographie et au rôle pionnier qu’il a joué tant par l’attention accordée à l’inventaire et à l’étude des cartes anciennes que par ses recherches théoriques et pratiques de sémiographie. Deux auteurs évoquent surtout le premier aspect : Lucia Nuti s’attache à étudier la façon dont les jésuites ont mobilisé leur compétence cartographique au service de leur propre représentation spatiale de leur ordre et du monde, et Marc Venard souligne l’importance du répertoire des Cartes anciennes de l’Église de France publié par le Père de Dainville en 1956. Dans leurs contributions respectives, Françoise Vergneault-Belmont et Ségolène de Dainville-Barbiche reviennent sur ses travaux de cartographe et les confrontent à leur pratique. La première met en valeur le caractère toujours opératoire des réflexions et des principes de représentation sémiologique établis par le Père de Dainville, et la seconde propose, à la lumière de ses propres recherches sur le clergé paroissial parisien, un réexamen et une réinterprétation de la carte – dressée par le Père de Dainville en 1969 mais qui ne fut publiée qu’après sa mort – des paroisses jansénistes de Paris en 1739. L’une et l’autre démontrent ainsi l’actualité d’une démarche dont Gilles Palsky, dans sa contribution sur « François de Dainville et l’histoire de la cartographie : orientations traditionnelles et thématiques nouvelles » situe la place et souligne l’originalité dans l’histoire de la discipline.