Avant-propos
Michela BUSSOTTI
Maître de conférences à l’École française d’Extrême-Orient
Jean-Pierre DRÈGE
Directeur d’études à l’École pratique des hautes études, IVe Section
Alors qu’il achevait la rédaction d’Histoire et pouvoirs de l’écrit, quelques années après la publication de l’Histoire de l’édition française, Henri-Jean Martin confia un jour qu’il aimerait s’attaquer à une histoire mondiale de l’édition, mais qu’un tel projet lui semblait trop aventureux1. Vingt ans plus tard, l’heure ne semble pas encore être venue pour qu’une histoire universelle du livre sérieuse puisse voir le jour. Pourtant, la situation a considérablement évolué. Ainsi pour ne prendre que le cas de la Chine, dans les années 1980, l’histoire du livre était encore quasiment inexistante. Les publications en langue chinoise étaient rares, elles étaient surtout extrêmement limitées dans les perspectives et dans leurs enjeux : les grandes tendances étaient représentées par l’histoire des diverses techniques de la xylographie et de la typographie, par l’étude des éditions imprimées en relation avec leur mode de production officiel, privé ou commercial, ou encore par la bibliographie. Sur un plan plus général, quelques petits ouvrages élémentaires traitant de l’histoire du livre, suffisaient à nourrir la curiosité.
Pour les Occidentaux portant un intérêt à l’histoire chinoise, deux ouvrages restaient incontournables, The Invention of Printing in China and its Spread Westward de T.F. Carter (1925), réimprimé en 1931, puis en 1955, et Written on Bamboo and Silk de Tsien Tsuen-hsuin (1962), le premier posant clairement la question de la naissance et de la transmission des techniques d’impression chinoises vers l’Europe, l’autre formant l’une des premières études consacrées au livre manuscrit. Si l’on se permet d’inclure le manuscrit dans les études d’histoire du livre, c’est que pour les auteurs chinois ayant affaire au livre chinois il n’y a pas de rupture significative de principe entre le manuscrit et l’imprimé2. Les ouvrages spécialisés en chinois peuvent traiter exclusivement du livre imprimé, mais tout ouvrage abordant l’histoire du livre dans son ensemble commence inévitablement aux origines de l’écrit, avant même qu’aient été utilisés des supports permettant l’inscription d’un contenu relativement long. Le livre en Chine, par sa dénomination même et son étymologie, ne se définit d’ailleurs pas à l’origine par son support, mais par le fait qu’il réunit image et écrit, l’un et l’autre produits par le même pinceau et la même encre.
Depuis vingt ans, la situation historiographique a considérablement évolué. Cette évolution s’est faite à la fois en Chine même, mais aussi au Japon et surtout dans le monde occidental. Malgré les interactions entre les travaux des historiens extrême-orientaux et occidentaux, les perspectives comme les voies d’approche sont restées jusqu’à ce jour assez distinctes, et cela pour plusieurs raisons. La proximité des livres anciens dans les bibliothèques pour les chercheurs chinois a favorisé inévitablement les travaux de nature bibliographique, les compilations de données, les développements chronologiques. En Occident, et particulièrement aux États-Unis, ce sont les travaux d’histoire du livre européen, surtout français et américains, qui ont inspiré les sinologues. Si les premiers essais voient le jour dans les années 1980 de manière isolée, au milieu et à la fin des années 1990, toute une série d’articles, de colloques et d’ouvrages prennent pour objet le livre. L’un des signes en est le numéro spécial de Late Imperial China, 17, 1 (1996), préfacé par Roger Chartier, ou l’ouvrage collectif tiré du colloque organisé dans l’état d’Oregon en 19983.
Les tendances exprimées par les différents acteurs de l’histoire du livre chinois correspondent souvent aux orientations des uns et des autres dans leurs travaux antérieurs, que ce soit la littérature, l’histoire de l’art, celle des techniques, de l’éducation, etc. Sans revenir en détail sur les principales études publiées depuis une vingtaine d’années4, il est possible d’indiquer quelques pistes suivies ici et là. D’abord, les histoires générales du livre sont essentiellement produites en Chine même, où elles se succèdent à un rythme régulier depuis la magistrale étude de Zhang Xiumin5, tantôt histoires du livre, tantôt histoires de l’imprimerie, tantôt histoires de l’édition (qui se réduisent souvent à celle des grandes productions historiques, littéraires ou encyclopédiques), toutes envisagées dans une perspective purement chronologique. Certaines couvrent toute la période de production depuis ses débuts jusqu’au XXe siècle, d’autres se limitent au livre traditionnel, c’est-à-dire non encore supplanté par la production de type occidental qui s’est imposée graduellement à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. En revanche la période correspondant au livre moderne et contemporain, c’est-à-dire à partir du milieu du XIXe siècle, a constitué longtemps un domaine un peu à part, les recherches en histoire contemporaine ayant été bridées en Chine continentale. Ce n’est que tout récemment que des études sur les éditeurs, les périodiques et l’influence occidentale dans ses aspects non seulement techniques, mais aussi économiques et commerciaux, viennent d’apparaître après quelques rares travaux précurseurs (le meilleur exemple récent étant l’ouvrage de Christopher A. Reed, Gutenberg in Shanghai6). Parmi les histoires générales, deux exceptions récentes, celle du chercheur japonais Inoue Susumu7 et celle de Joseph P. McDermott8, laquelle, tout en se présentant comme une histoire sociale du livre, est en fait un ouvrage assez complet, qui ne peut manquer d’éclairer les « occidentalistes ». Depuis quelques années se sont accrues les histoires centrées sur une période, souvent une ou plusieurs dynasties, ou les histoires régionales, généralement des régions qui ont connu la production la plus importante, c’est-à-dire la vallée du Yangzi et le sud-est de la Chine. Ces exposés souvent assez didactiques sont complétés par les outils que constituent les catalogues d’éditeurs, ceux consacrés aux éditions ou encore aux graveurs de planches.
Venons-en aux études thématiques. Les débuts de l’imprimerie et la question qui leur est liée, celle des techniques, ont occupé et passionnent encore les chercheurs extrême-orientaux, soucieux de faire de la Chine (ou du Japon, ou de la Corée, selon les cas) le pays où est né ce grand moyen de diffusion de l’écrit qu’est l’imprimerie. Il s’agit pour l’Extrême-Orient, faut-il le rappeler, de la technique de la gravure de planches de bois qui sont encrées et sur lesquelles on appose une feuille de papier frottée au dos avec une brosse, un procédé simple, qui apparut probablement à la fin du VIIe ou au début du VIIIe siècle et eut, dans des conditions différentes, un impact comparable à celui de la typographie métallique occidentale en Europe. Le fait que ce procédé xylographique ait évolué assez tôt vers la fabrication de caractères mobiles, au début du XIe siècle, a conduit certains savants, surtout en Chine, à chercher des débouchés à ces nouvelles techniques jusqu’en Europe, sans trouver cependant d’indications suffisamment pertinentes. Les caractéristiques techniques de la typographie et ses essais répétés et plus ou moins fructueux ont mobilisé les esprits au point de faire oublier parfois l’immense succès de la xylographie, aussi bien en Chine qu’au Japon et en Corée, pays qui se sont également essayés à la typographie, avec, comme en Corée, des techniques originales et performantes. Assez curieusement par contre, alors que les nombreuses histoires générales du livre chinois traitent pour la plupart, au moins rapidement, du livre manuscrit, les effets produits par l’apparition et le développement du livre imprimé n’ont pas fait l’objet d’études aussi attentives. Il est vrai que la lenteur avec laquelle s’impose la xylographie, deux ou trois siècles au moins, comme la rareté des manuscrits antérieurs au Xe siècle dans les bibliothèques chinoises, ne facilite pas la tâche. Les transformations qui s’opèrent restent encore à évaluer. Certains, en estimant que le livre xylographique n’a pas éliminé la production et la circulation des manuscrits et n’est devenu dominant que vers la fin du XVIe siècle, ne font que repousser le problème de plusieurs siècles et par conséquent le diluent largement.
Le rôle de la religion dans la diffusion de la xylographie chinoise est essentiel, et d’autant plus marqué que le confucianisme d’État a très certainement constitué un frein. D’une part, les autorités craignaient la diffusion incontrôlée d’informations aussi capitales que celles du calendrier ; d’autre part, il n’y avait pas d’intérêt à multiplier les textes classiques qui fondaient le savoir commun par un moyen là encore difficile à contrôler, cela non pour des raisons politiques, mais par un respect sur-représenté du texte des Classiques. C’est donc hors du contexte officiel que naît et se développe la xylographie, grâce à une conjonction du bouddhisme et du taoïsme tant sur le plan technique que sur celui de la multiplication des images et des écrits.
Mais c’est évidemment la période de développement intensif du livre imprimé qui a retenu l’attention de la majorité des chercheurs. C’est par le biais de la littérature que plusieurs auteurs ont choisi d’entrer dans l’histoire du livre, en analysant les diverses éditions de romans ou de pièces de théâtre et en cherchant à connaître les conditions dans lesquelles s’opéraient ces publications. Inévitablement, la question de l’audience, du public auquel ces éditions s’adressaient, est apparue. Convergeant avec ce type d’analyse, certaines études sur l’éducation lettrée et populaire, et sur les examens, ont débouché là encore sur l’histoire du livre. Partant d’un autre horizon, celui de l’histoire de l’art, des travaux assez nombreux sont entrés de plein pied dans l’histoire du livre illustré, en relation avec celle de la peinture, de la littérature ou de la culture matérielle. Ces deux domaines se sont particulièrement développés en Amérique, au Japon ou en Europe. En Chine, où les problématiques sont restées moins influencées par l’interdisciplinarité, c’est plutôt par l’histoire des bibliothèques, publiques et privées, et par celle des collectionneurs, que l’histoire du livre s’est renouvelée ces dernières années. Mais ici ou ailleurs, les aspects sociaux de la production du livre sont restés longtemps assez peu abordés. Il faut dire que la faiblesse des données, qui crée une situation bien différente de celle de l’Occident, a en quelque sorte paralysé les chercheurs. À cela s’ajoute probablement, chez certains, une relative absence de contact direct avec le livre lui-même dans sa matérialité. Celui-ci est approché par les éditeurs, par la censure, par le commerce ou encore, comme l’illustre l’ouvrage récent de J. McDermott, par les échanges entre collectionneurs. Il faut constater encore que les usages du livre, et au premier rang la lecture, n’ont pas frappé réellement l’attention.
La place manque pour entrer ne serait-ce que dans les plus importants et intéressants des travaux réalisés ces dernières années, nous invitons donc plutôt le lecteur à se reporter aux récentes bibliographies disponibles sur le sujet9.
Notre dossier présente six articles qui traitent, pour le premier, de l’origine de l’imprimerie dans un contexte religieux, à prédominance taoïste : écrit par Zhang Zhiqing, directeur du département des livres rares et des collections spéciales à la Bibliothèque nationale de Chine, il résume des informations disponibles en chinois et conforte une théorie assez répandue dernièrement, quoiqu’avec des nuances, par des auteurs d’autres pays. L’article suivant, signé par Fang Yanshou, du Centre d’études de Zhu Xi du Wuyishan, traite des activités commerciales dans l’édition traditionnelle, en particulier dans la région qui depuis toujours attire l’attention de cet auteur, le Jianyang, au nord de la province du Fujian, région qui est par ailleurs au cœur de travaux récents en langues occidentales conduits par Lucille Chia10. Le troisième article, par Michela Bussotti (EFEO), est composé de deux parties en quelque sorte contradictoires. La première partie est née de la nécessité d’offrir une synthèse des travaux sinologiques (hanxue) sur la lecture aux collègues occidentalistes et aux collègues chinois auxquels fait souvent défaut la connaissance des langues étrangères pour les affronter. La deuxième partie cherche à réfléchir, dans le cadre d’une étude régionale, sur des thématiques et des approches peu utilisées en Chine pour explorer le thème de la lecture. Vient ensuite un article consacré à la transmission de certaines publications chinoises au Japon, et aux suites qu’elles engendrèrent sur l’archipel. Écrit par Christophe Marquet (INALCO, EFEO), il porte essentiellement sur les « albums de peinture » et s’inscrit dans la perspective pluridisciplinaire, entre histoire de l’art et histoire du livre, mentionnée plus haut. Les deux articles suivants sont liés par une même toile de fond : Shanghai, ville moderne. Le premier, signé par Han Qi, chercheur à l’Institut d’histoire des Sciences de Chine à Pékin, retrace les évolutions techniques mises en action au tournant du XXe siècle, mais aussi les types de publications qui furent diffusés grâce aux nouvelles presses industrielles. Dans le second article, Jean-Pierre Drège revient sur les Presses commerciales, la grande entreprise d’édition, d’imprimerie et de librairie qui, par une politique du livre entièrement nouvelle inspirée des bouleversements de la modernisation occidentale, changea radicalement le monde du livre et ses pratiques non seulement à Shanghai, là ou elle avait son siège, mais dans tout le pays. Il le fait par l’analyse des personnalités de deux de ses principaux responsables, montrant comment le facteur humain, certes plus difficile à saisir et à mesurer que les éléments d’ordre économique ou technique, doivent être pris en compte dans des études sur la civilisation du livre.
Pour mieux comprendre ces textes et leur titre, il faut en connaître l’origine et les motivations. Ils forment en fait une partie des communications présentées en octobre 2005 au colloque franco-chinois Chine-Europe : Histoires de livres, organisé à Pékin avec le soutien de l’École française d’Extrême-Orient, de l’École pratique des hautes études, de l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques, de l’unité de recherche « Civilisation chinoise » (EPHE-CNRS) et du Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, ainsi que de l’Académie des sciences de Chine et de la Bibliothèque nationale de Chine11. Le colloque a comporté, sur deux jours, seize communications, dont la totalité est parue ou à paraître en chinois12, prononcées par des spécialistes français de l’histoire du livre en Occident et des spécialistes de l’édition chinoise. Il a été l’occasion de mettre en contact deux « traditions » extrêmement différentes, pour lesquelles une approche comparative demande une écoute et une attention particulière. Mais – comme Frédéric Barbier le soulignait dans son discours d’ouverture de la manifestation – les dialogues croisés pour approfondir une connaissance partagée sont indispensables à notre époque de mondialisation où les cultures s’interpénètrent toujours plus, et où « des collectivités nationales traditionnellement organisées sur la base de la langue écrite et de ses “monuments” », doivent chercher entre elles de nouveaux rapports et équilibres.
Or, ces échanges sont nécessaires et même indispensables pour les historiens. D’abord parce que, dans ce cas spécifique, la plupart des chercheurs chinois ignorent les travaux sur le livre conduit en Europe et particulièrement en France, travaux qui, dans leur variété, apportent un enrichissement dans la méthodologie et les problématiques13. On en voit en fait déjà les effets dans la production « étrangère » concernant l’histoire du livre chinois. Ensuite parce que, si l’Occident de son côté est respectueux de ces autres cultures du livre que sont la Chine et les pays d’Extrême-Orient, on y conçoit avec difficulté l’originalité et surtout la performance d’une civilisation du livre aux techniques plutôt moins sophistiquées, aux organes d’édition et de diffusion certainement moins structurés, mais dont l’histoire du livre, quoique différente sous bien des aspects, n’en est pas moins riche.
Tandis que certains sinologues dénoncent aujourd’hui cette situation14, nous avons cherché à opérer une première médiation, mais il serait illusoire de présenter ce processus comme accompli. Il suffit de constater la différence entre le titre français et le titre chinois de notre colloque, puisque la partie chinoise a souhaité la présence des termes « histoire de l’imprimerie » à côté de l’histoire du livre, soulignant ainsi l’importance des aspects techniques. On a pu constater également le contraste profond qui existait dans l’orientation de certaines communications et bien évidemment des recherches. Pour prendre l’exemple des communications de Michel Espagne et de Shi Jinpo, tandis que le premier procédait à une mise en garde, du fait que
la représentation de l’influence ou du rayonnement est aussi très problématique dans la mesure où le terme lui-même conserve une dimension magique et met entre parenthèses la question de la médiation,
le second mettait l’accent sur l’« influence » de la Chine sur les phénomènes d’édition et d’impression étudiés chez les ethnies non chinoises. Ainsi, l’histoire du livre se révèle autant comme un instrument de connaissance du passé que de compréhension du présent et, dans le cas échéant, rappelle que les rapports entre les Chinois et les autres ethnies sont loin de constituer une question neutre. Si le temps de s’attaquer sérieusement à une histoire universelle de l’édition n’est peut-être pas encore arrivé, une attention plus grande à l’histoire du livre et de l’édition dans les grandes civilisations de l’écrit et de l’imprimé est plus que jamais nécessaire.
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1 Il n’avait pourtant pas hésité à provoquer une première rencontre sur « Le livre et l’imprimerie en Extrême-Orient et en Asie du Sud » en 1983, qui fut pour beaucoup d’abord une découverte avant d’être une confrontation. Les Actes en furent publiés par la Revue française d’histoire du livre l’année suivante.
2 Si l’on peut partager sans difficulté ce point de vue, il semble bien que ce ne soit pas le cas des sinologues occidentaux qui, centrés sur le livre imprimé de la Chine impériale tardive, ont délaissé jusqu’à présent l’histoire du livre manuscrit.
3 Cynthia J. Brokaw et Kai-wing Chow, éd. Printing and Book Culture in Late Imperial China, Berkeley, Los Angeles, London, 2005.
4 Voir à ce sujet M. Bussotti, « General Survey of the Latest Studies in Western Languages on the History of Publishing in China », Revue bibliographique de sinologie, 1998, pp. 53-68, et « Jalons pour une histoire du livre chinois », in Le livre, l’édition et la lecture dans le monde contemporain, Québec, Nota Bene, 2007, à paraître. Voir aussi C. Brokaw, « On the History of Book in China », in C. Brokaw et Kai-wing Chow, éd. Printing and Book Culture in Late Imperial China, ouvr. cit., pp. 3-54 et « Bibliographical Notes on Studies Useful for Writing this Book », in Joseph P. McDermott, A Social History of the Chinese Book : Books and Literati Culture in Late Imperial China, Hong Kong University Press, 2006, pp. 263-278.
5 Zhang Xiumin, Zhongguo yinshua shi [Histoire de l’imprimerie], Pékin, Renmin chubanshe, 1989 ; réédition corrigée et illustrée en 2006.
6 Christopher A. Reed, Gutenberg in Shanghai : Chinese Print Capitalism, 1876-1937, Vancouver, Toronto, University of British Columbia Press, 2004.
7 Inoue Susumu, Chugoku shuppan bunka shi [Histoire culturelle de l’imprimé en Chine], Nagoya, Nagoya daigaku shuppankai, 2001.
8 Joseph P. McDermott, A Social History of the Chinese Book, ouvr. cit., 2006.
9 Pour cette raison notre bibliographie inclut seulement les textes cités dans ces articles. On trouvera des éléments bibliographiques commentés assez complets dans tous les travaux cités dans les notes précédentes (McDermott, 2006 ; C. Brokaw, 2005 ; Bussotti, 1998 et 2007, à paraître), ainsi que dans le remarquable catalogue en français de Nathalie Monnet, L’Empire du trait, Paris, Bibliothèque nationale de France, 2004.
10 Lucille Chia, Printing for Profit. The Commercial Publishers of Jianyang, Fujian (11th-17th Centuries), Cambridge (MA), Harvard Asia Center Publications Program, 2002.
11 Ce colloque a eu lieu les 15 et 16 octobre 2005 au Département des livres rares et des collections spéciales de la Bibliothèque nationale de Chine. Il était organisé par Frédéric Barbier, Michela Bussotti, Jean-Pierre Drège, Han Qi et Zhang Zhiqing.
12 Un volume, sous la responsabilité de Michela Bussotti et Han Qi, sera publié par les « Presses commerciales » de Pékin. Tous les textes concernant l’Europe y seront inclus : « Imprimerie et métallurgie : deux histoires liées (XVe-XVIe siècles) » par Jean-François Belhoste ; « Les apports de la bibliographie matérielle à la connaissance de la production éditoriale de l’époque moderne » par Dominique Varry ; « Économie de la lecture : quelques notes d’historiographie et de problématique », par Frédéric Barbier ; « Le livre et la culture de masse », par Jean-Yves Mollier ; « Transferts culturels et histoire du livre », par Michel Espagne ; « Qu’est-ce qu’un livre (en Occident) ? Qu’est-ce que l’histoire du livre (en Occident) ? Points de départ et perspectives », par Jean-Dominique Mellot, ainsi que les six communications publiées ici et celle du spécialiste des techniques d’imprimerie Pan Jixing, « Les origines de la typographique métallique en Chine et sa diffusion vers les autres pays de l’Asie orientale », dont une version préliminaire en anglais a paru précédemment (« On the origin of movable metal-type technique », Chinese Science Bulletin, vol. 43 no. 20, Octobre 1998, pp. 1681-1692). Les trois autres textes en chinois présentés au colloque sont deux communications qui ont déjà été publiées dans la revue Wenxian, 2006-1, pp. 3-10 et 11-22 (« L’ “étude des éditions” et ses méthodes de recherche » par Li Zhizhong et « Imprimerie et édition en Chine : apports réciproques entre les Han et les autres ethnies » par Shi Jinbo), tandis que le contenu de la communication de Xiao Dongfa et de Yang Hu, « Les caractéristiques et les fonctions du livre chinois ancien d’après les principales catégories d’ouvrages traditionnels », se retrouve dans le livre de ces deux auteurs, Chatuben Zhongguo tushu shi [Histoire illustrée du livre chinois], Guilin, Guangxi shifan daxue chubanshe, 2005.
13 Et cela va au delà, parfois, de la discipline et de la recherche, comme dans la présentation du livre comme espace de liberté individuelle proposée en conclusion de l’intervention de J.-D. Mellot. La communication de Jean-Dominique Mellot a été publiée dans Histoire et civilisation du livre, Revue internationale, 2006, no 2, pp. 5-18.
14 Voir les pages de l’introduction de Kai-wing Chow, Publishing Culture, and Power in Early Modern China, Stanford, Stanford University Press, 2004, pp. 5-10.