Pour une géographie urbaine des métiers du livre.
Réflexions sur l’évolution du cas lyonnais (fin XVe – début XIXe siècle)
Jean-Dominique MELLOT
Conservateur en chef à la Bibliothèque nationale de France service de l’Inventaire, chargé de conférences à l’École pratique des hautes études
Lyon, l’antique capitale des Gaules, est pendant la plus grande partie de l’Ancien Régime la deuxième ville de France après Paris, tant par la population que par la production imprimée1. Seule la capitale de la Normandie, Rouen2, parvient à la détrôner pendant son « petit siècle d’or », soit une bonne partie du XVIIe siècle (1600-1670 environ), dans ces deux domaines de la démographie et de l’édition.
Vers 1500, la ville de Lyon compte environ 35 000 habitants – soit cinq fois moins que Paris et à niveau égal avec Rouen –, contre quelque 20 000 en 1450. La population va croître fortement pendant la première moitié du XVIe siècle, pour atteindre les 55 000 âmes vers 1550, puis marquer le pas dans la seconde moitié du siècle ainsi qu’au début du XVIIe. Alors dépassée par Rouen, qui compte environ 90 000 habitants au milieu du XVIIe siècle, la cité rhodanienne reprend sa progression dans la seconde moitié du XVIIe ; vers 1690, elle est peuplée de quelque 100 000 âmes. La croissance sera quasiment continue au XVIIIe siècle (150 000 habitants en 1789) puis surtout au XIXe (250 000 hab. en 1850, 350 000 en 1870…).
L’implantation des métiers du livre imprimé, à partir de 1473, va devoir s’ajuster aux caractéristiques de cette ville populeuse au dynamisme affirmé et à l’urbanisme resserré. Nous nous efforcerons ci-après, et avec toute l’humilité requise face à une documentation disponible qui est loin d’être complète ou indiscutable, de proposer quelques pistes d’interprétation pour cette géographie des professionnels du livre lyonnais et son évolution.
L’HÉRITAGE MÉDIÉVAL
À l’instar de Paris, Lyon malgré son développement, malgré sa position de ville-frontière – jusqu’en 1312 la partie située sur la rive gauche de la Saône relève de l’Empire tandis que la rive droite est « du royaume » de France – et de carrefour européen, malgré la prospérité que lui apportent ses foires à partir de 1462-1463, demeure tributaire de contraintes urbanistiques héritées de l’Antiquité et du Moyen Âge. Le premier peuplement s’est effectué sur la rive droite de la Saône, sur les pentes de la colline de Fourvière. Et c’est au pied de cette « colline priante » qu’a été édifiée la primatiale Saint-Jean, église cathédrale de Lyon et palais archiépiscopal. Serré entre Fourvière et la Saône, ce premier urbanisme très dense s’étire le long de l’axe fluvial (entre Saint-Georges et le Bourgneuf ).
Très tôt on s’est implanté aussi sur l’autre rive (gauche) de la Saône, une langue de terre coincée entre Saône et Rhône que l’on appelle traditionnellement la « presqu’île », et dont la pointe marque l’impressionnant confluent des deux fleuves. Cette presqu’île, même si elle devient aux XIIIe-XIVe siècles le cœur de la ville marchande, n’est pas pour autant couverte d’habitations. Au Moyen Âge, la presqu’île officielle, organisée autour de la grande paroisse Saint-Nizier, est ceinte d’une muraille qui en limite l’extension. Cette enceinte détermine au sud un faubourg appelé Bourgchanin – dominé par le couvent des Jacobins – dont l’expansion va avoir tendance à grignoter lentement la partie méridionale de la presqu’île, en direction de l’abbaye d’Ainay (pointe sud) et de l’actuelle place Bellecour ; au nord de la muraille, au-delà du chenal fortifié creusé à la fin du XIIIe siècle entre Rhône et Saône, commence le quartier des Terreaux (emplacement de l’actuel hôtel de ville), au pied de la colline de la Croix-Rousse. L’espace disponible est donc relativement étroit, limité par la présence de reliefs marqués, d’un fort élément fluvial et d’un réseau de fortifications médiévales (qui vont jusqu’à enserrer toute la colline de Fourvière au XIVe siècle) consciencieusement entretenues, jusque vers 1630, à la demande insistante du souverain, afin d’assurer une protection convenable à cette frontière du royaume.
LE MOUVEMENT D’IMPLANTATION DES MÉTIERS DU LIVRE ET SES TRAITS INITIAUX
L’implantation des métiers du livre, à partir de l’introduction de l’imprimerie à Lyon, en 1473, va porter l’empreinte de cette géographie médiévale. Il n’existe pas à Lyon d’université (à la différence de Paris, d’Orléans ou de Toulouse), ni de palais royal et de cours souveraines (contrairement à Paris, Toulouse ou Rouen). Il se trouve bien une cathédrale, primatiale même, mais contrairement à l’exemple de Rouen3, ce n’est pas là le premier foyer de la vie de la librairie lyonnaise – bien que le marchand Barthélemy Buyer, introducteur de l’imprimerie à Lyon, soit lié à son clergé. À Lyon, les métiers du livre vont être immergés dans la ville marchande, l’ancienne « partie d’Empire » de la cité, parmi les banquiers et les négociants précapitalistes qui investissent entre autres dans le livre et son exportation, mais aussi au milieu du petit monde artisanal de la boutique et de l’atelier (métiers du vêtement, du métal, de bouche, mais aussi des arts).
D’après Anne Zander, qui a consacré une intéressante étude monographique à l’aménagement et à l’occupation sociale de la rue Mercière, principale et prospère artère de la presqu’île, c’est « la police » qui aurait obligé « les imprimeurs à habiter tous le même quartier » pour « exercer sur eux une surveillance plus facile » 4. Cet auteur prétend tenir l’information, non d’une source d’archives, mais de l’Histoire monumentale de la ville de Lyon de Jean-Baptiste Mon-falcon (1866, vol. VII). Or, à la page qu’elle cite en référence (p. 23), rien de pareil n’est évoqué. Pour ma part, je n’ai trouvé nulle part de texte faisant explicitement obligation aux métiers du livre de s’établir aux abords de cette rue ou même dans la presqu’île. À la différence de Paris, où il était impératif pour les imprimeurs et libraires de résider dans « l’enclos et détroit » de l’université – dont ils étaient les « suppôts » (sujets) –, il ne semble pas qu’une telle contrainte formelle ait eu cours à Lyon. D’ailleurs, l’enquête « L’imprimerie à Lyon au XVe siècle », menée par les élèves de l’ENSSIB et publiée en 2004 dans la Revue française d’histoire du livre, démontre bien qu’entre 1473 et 1500 il se trouve plus d’un libraire ou imprimeur « franc-tireur » établi hors de ce secteur prétendument « réservé », sur la rive droite de la Saône par exemple5. Sans doute est-ce, plus que la réglementation policière, l’attraction exercée par le quartier florissant du cœur de la presqu’île qui suffit à rendre compte de la concentration que l’on y observe dès les origines de l’imprimerie à Lyon. Toujours est-il qu’il faudra attendre le XIXe siècle pour que les professionnels du livre commencent à s’extraire de cette presqu’île pour gagner La Guillotière (1838), Vaise (1840), La Croix-Rousse (1841), faubourgs d’ailleurs incorporés peu après à la ville de Lyon ainsi que Les Brotteaux (1852).
Entre-temps, ateliers d’imprimerie et boutiques de libraires se sont massés le long de la fameuse rue Mercière, axe marchand vital de Lyon et de sa presqu’île, entre l’église Saint-Nizier, leur paroisse, et le couvent des Jacobins, avec Notre-Dame-de-Confort, débordant aussi peu que possible sur les quais de Saône à l’ouest, sur la future place Bellecour au sud, ou sur les Terreaux au nord. Dans cet espace, le parcellaire se densifie, la hauteur des maisons s’élève, le nombre de propriétaires et d’occupants se multiplie6.
Comme dans une cité médiévale, on sait donc pouvoir trouver dans ce quartier densément peuplé tous les professionnels du livre et leurs « dépendances »:
– les libraires, grands et petits, tiennent boutique sur rue, au rez-de-chaussée, et sont locataires d’espaces plus ou moins vastes selon le nombre d’« arcs de boutique » 7 ;
– les imprimeurs, souvent logés dans les rues et ruelles adjacentes (Tupin, Confort, Ferrandière, Raisin, Thomassin [rue percée en 1499-1500]…), à l’étage, au deuxième, troisième, voire quatrième, cinquième ou sixième étage, sont en quête de lumière mais aussi d’air pour faire sécher leurs feuilles (or Lyon, du fait de sa situation interfluviale, est une ville particulièrement humide). Cette tendance à rechercher les étages supérieurs est confirmée par les inventaires après décès qu’a étudiés Dominique Varry – lors de l’enquête de 1700-1701, par exemple, l’imprimeur Jean Goy tient son atelier au sixième étage d’un immeuble de la rue Grolée. Bien des nuisances sont pourtant liées à un tel type d’implantation: poids, vibration et grincement des presses, allées et venues incessantes, cris et interpellations dans les escaliers, le nettoyage des formes, par exemple, se pratiquant dans les cours au rez-de-chaussée. Mais il faut croire que ces nuisances sont en quelque sorte amorties par la densité d’occupation des métiers du livre dans le quartier : l’environnement immédiat finit par s’y accoutumer, ou même par les apprivoiser – on apprend ainsi que l’imprimeur Jean Syber, en exercice de 1478 à 1504, offre un exemplaire de chacun des livres qu’il réalise à son propriétaire, le médecin Jean Thibaud, pour le dédommager du bruit et de l’incommodité des presses qu’abrite sa maison ! 8
– les relieurs, eux aussi, ont souvent établi leurs ateliers aux étages supérieurs, « en chambre », et pour les mêmes raisons ; ils sont également à l’origine de nuisances telles que bruits continuels de battées, odeurs nauséabondes (peaux, colles…), ce qui ne va pas sans frictions parfois avec le voisinage9 ;
– les entrepôts et magasins de livres ou de feuilles, comme à Paris, sont fréquemment abrités par des institutions religieuses (Cordeliers, Jacobins…) ;
– les logements des nombreux ouvriers qui tous habitent le quartier, souvent dans la rue Mercière elle-même, mais aussi des maîtres qui tiennent dans plus d’un cas atelier à un endroit, boutique à un autre, domicile distinct, sans oublier la maison de campagne, voire le manoir, à proximité de la ville10 ;
– les confréries, enfin, n’échappent pas à la règle : située chez les Jacobins pour les libraires et les relieurs, elle est localisée chez les Grands Carmes des Terreaux pour les imprimeurs.
Encore faut-il superposer, comme le fait à juste titre D. Varry pour les XVIIe et XVIIIe siècles, la géographie du livre clandestin ou contrefait à cette géographie officielle et strictement délimitée de l’intra-muros. La librairie clandestine, en effet, prend essentiellement appui sur l’axe du Rhône, les faubourgs permettant l’entrée ou la sortie en cachette de la douane. Les livres destinés à Paris, par exemple, transitent par La Croix-Rousse, Vaise ou Saint-Clair en utilisant le relais des auberges ; ceux destinés aux foyers protestants du Midi sont acheminés par La Guillotière11.
DE L’ESSOR AU REFLUX (FIN XVe-DÉBUT XVIIe SIÈCLE)
À Lyon, l’essor des métiers de l’imprimé apparaît d’autant plus spectaculaire qu’il n’a pas été précédé d’une tradition particulièrement affirmée de production manuscrite, comme à Paris autour de l’université et de Notre-Dame, ou comme à Rouen autour de la cathédrale et de l’échevinage. Pourtant, entre 1473 et 1500, on recense déjà plus de 1140 éditions incunables, contre 2850 à Paris (entre 1470 et 1500) et seulement 151 à Rouen (entre 1485 et 1500). Lyon, à l’extrême fin du XVe siècle, occupe le rang non négligeable de troisième ville d’impression en Europe derrière Venise et Paris.
Ce dynamisme peut être relié à la présence : d’une part d’investisseurs aisés et entreprenants, les « marchands libraires », en relations étroites avec le monde de la banque, de la finance et du grand négoce international (parmi eux, une proportion non négligeable d’Italiens attirés par les foires et la position stratégique de Lyon) ; d’autre part d’imprimeurs apportant souvent leur savoir-faire de l’étranger, et issus notamment du monde germanique ou de pays du Nord comme le Liégeois Guillaume Le Roy, « prototypographe » de Lyon.
On connaît les origines de cinquante-sept des cent dix-neuf professionnels du livre ayant exercé à Lyon entre 1473 et 1500 : vingt-trois sont allemands, bâlois ou strasbourgeois, cinq sont italiens, un dalmate, un catalan, un flamand et vingt-six français dont seulement huit lyonnais.
Effectifs de professionnels du livre recensés pour Lyon entre 1473 et 160012
Libraires | Libr.-relieurs | Imprimeurs | Impr.-libraires | Total | |
1473-1500 | 29 | 2 | 45 | 36 | 11913 |
24,3% | 1,7% | 37,8% | 30,2% | 100% | |
1501-1600 | 46614 |
Le XVIe siècle, particulièrement entre 1530 et 1560, est une époque de fort développement des métiers du livre lyonnais, cela a été maintes fois souligné à juste titre. C’est l’époque en effet où l’édition lyonnaise construit un impressionnant réseau d’exportation de ses productions, tissant des liens privilégiés avec les pays du sud de l’Europe, notamment l’Espagne – où elle envoie nombre de « facteurs » – et ses colonies. C’est l’époque aussi où émergent de grandes figures d’éditeurs lyonnais humanistes : Sébastien Gryphe ou Gryphius (1493 ?-1556), originaire d’Allemagne, Étienne Dolet (1493-1546), qui a été correcteur chez le précédent, Jean I de Tournes (1504-1564), Guillaume Rouillé (1518-1589), libraire et échevin de Lyon, etc. ; celle encore où l’on publie à Lyon Érasme, François Rabelais, Maurice Scève, Louise Labé… Au total, la production imprimée lyonnaise du XVIe siècle est évaluée à 15 000 éditions contre plus de 25 000 à Paris et seulement 2569 à Rouen.
À partir en gros des années 1560, la tendance s’inverse nettement. Un reflux important s’amorce, lié aux guerres de Religion et à leurs turbulences locales (soulèvement calviniste de 1562, Vêpres sanglantes de 1572, Ligue en 1589-1594), mais aussi aux grandes grèves de compagnons, particulièrement sévères à Lyon (1539-1543 et 1571-1572), et au déclin des foires. À l’émigration vers Genève des imprimeurs et libraires protestants menacés – à partir de 1572 en particulier – s’ajoute alors un mouvement de délocalisation des labeurs typographiques motivé en partie par les tensions sociales. Jusqu’au début du XVIIe siècle, la population lyonnaise stagne et le recul de la production imprimée est patent.
Si l’on en croit les chiffres recueillis pour l’année 1600, les effectifs des métiers du livre eux aussi ont accusé le coup : la ville ne compterait alors que quarante et un imprimeurs, libraires et imprimeurs-libraires, contre cent soixante-six pour Paris15. La fin du XVIe et le début du XVIIe siècle font entrer ainsi l’édition lyonnaise dans une période de récession et de déclassement. Rouen assure en quelque sorte le relais et prend son essor à l’extrême fin du XVIe siècle avec des arguments tout différents (solidarités corporatives exacerbées, réduction drastique des coûts de fabrication, production de petits formats en français et bon marché, ciblage des ventes sur Paris avant tout, liens commerciaux avec l’Europe du Nord…). Seules quelques grandes dynasties lyonnaises comme les Rigaud ou les Cardon parviennent alors à prospérer – ces derniers grâce à la manne des publications liées à la Contre-Réforme et à des relations privilégiées avec la Compagnie de Jésus, grande pourvoyeuse d’auteurs et de consommateurs de livres.
Année 1600 : répartition des 41 professionnels par spécialités
Libraires | Imprimeurs-libr. | Imprimeurs | Indéterminés | Total |
19 | 14 | 7 | 1 | 41 |
46,3% | 34,1% | 17,1% | 2,4% | 100% |
Répartition topographique des effectifs entre fin XVe et début XVIIe siècle
Dès la fin du XVe siècle, l’enquête réalisée par l’équipe de l’ENSSIB l’établit clairement, la presqu’île regroupe l’immense majorité des professionnels du livre lyonnais. Plus de 70% d’entre eux sont massés dans trois pôles, très proches l’un de l’autre, dépendant de la paroisse Saint-Nizier :
– plus de 33% le long de la rue Mercière elle-même (surtout les libraires et les grands imprimeurs-libraires) ;
– plus de 20% autour du Puits-Pelu (imprimeurs surtout et libraires-relieurs) ;
– plus de 17% aux alentours de Notre-Dame-de-Confort et du couvent des Jacobins.
Seule une petite dizaine de professionnels (moins de 15%) est alors dispersée hors de ce quartier de prédilection, essentiellement sur la rive droite de la Saône, entre Saint-Georges et le secteur du Bourgneuf. Il ne s’agit pas de francstireurs, au sens juridique que l’on pourrait donner à cette expression, mais plus probablement de libraires et d’imprimeurs en quête de moindres tarifs locatifs ou désireux de se rapprocher de leurs commanditaires ou de leurs clients (chapitre cathédral notamment). Enfin, une autre dizaine d’imprimeurs ou de libraires (11), sans s’être établis hors de la presqu’île, se trouvent néanmoins quelque peu excentrés : autour des halles de la Grenette principalement, mais aussi au faubourg d’Ainay, ou encore « donnant sur le Rhône ». On peut supposer également que ces implantations répondent au besoin de trouver des loyers moins onéreux en s’écartant des emplacements très prisés du cœur commerçant de la presqu’île.
Implantations 1473-1500 : répartition par quartiers des 74 (sur 119) libraires, libraires-relieurs, imprimeurs et imprimeurs-libraires dont l’adresse est connue
Presqu’île | Autres, dont rive droite de la Saône | |||
Rue Mercière et abords | Notre-Dame-de-Confort et abords | Puits-Pelu et abords | Autres localisations | |
25 | 13 | 15 | 11 | 10 |
33,8% | 17,5% | 20,2% | 14,8% | 13,5% |
r. Mercière : 24 vers le Temple : 1 | entre Notre-Dame-de-Confort et l’hôpital du Pont-du-Rhône : 8 près N.-D.-de-Confort : 3 r. Raisin : 1 | r. du Puits-Pelu : 6 r. Ferrandière : 4 r. Vendrant : 2 r. Thomassin : 1 r. Pépin : 1 r. d’Ambronay : 1 | r. de la Boucherie-Saint-Nizier : 1 r. de la Grenette : 1 r. de l’Aumône (près la Grenette): 1 r. de la Blancherie (près la Grenette): 1 r. de l’Arbre-Sec (donnant sur le quai de Saône) : 3 r. Neuve (donnant sur le Rhône) : 2 fbg d’Ainay : 1 r. de l’Archidiacre: 1 | rive droite de la Saône (9, soit 12,1%) : Bourgneuf : 5 grande rue Saint-Paul : 1 r. Saint-Jean : 1 près du palais St.-Jean : 1 r. Saint-Georges : 1 « sur le Rhône, entre les deux fleuves »: 1 (Jacques Buyer, libr., frère de Barthélemy Buyer) |
À la date de 1600, choisie comme autre point de repère, non seulement les contraintes initiales n’ont pas disparu, mais elles se sont à l’évidence renforcées :
– près de 75% des imprimeurs et des libraires dont l’adresse est connue sont concentrés rue Mercière ;
– un petit groupe s’est maintenu autour de Notre-Dame-de-Confort (imprimeurs ou imprimeurs-libraires surtout) ;
– quant aux autres implantations, elles pèsent désormais d’un poids très peu significatif.
Plus personne n’est installé hors de la presqu’île, sur la rive droite de la Saône en particulier, ni même hors du centre de ladite presqu’île – ni du côté du Rhône, ni vers Ainay et la future place Bellecour. Le mouvement de concentration – qu’il ait été ou non imposé – semble avoir joué à plein.
Implantations en 1600 : répartition par quartiers des 19 (sur 42) libraires, libraires-relieurs et imprimeurs dont l’adresse est connue
Presqu’île | |||
Rue Mercière et abords | Puits-Pelu et abords | Notre-Dame-de-Confort et abords | Autres |
14 | 1 | 3 | 1 |
73,7% | 5,2% | 15,8% | 5,2% |
r. Mercière : 14 | r. Ferrandière : 1 | place de Confort : 2 r. Raisin : 1 | r. Blancherie (près la Grenette) : 1 |
Cette observation des contraintes géographiques coïncide avec l’organisation de plus en plus corporative des métiers du livre, pourtant théoriquement libres à Lyon. Une telle évolution corporative, qui à Rouen a plutôt renforcé la dispersion des professionnels de par la ville, a conforté à Lyon le regroupement en un même pôle. Le fait que beaucoup de grands libraires lyonnais ne fassent même plus figurer leur adresse au titre de leurs publications découle sans doute de cette situation d’évidente concentration en un même quartier – un peu comme les grands éditeurs d’aujourd’hui, jugeant la centralisation éditoriale évidente ou leur propre notoriété suffisante, n’indiquent même plus sur leurs ouvrages la ville siège de leur maison.
LES EFFECTIFS DU XVIIe SIÈCLE ET LEUR COMPOSITION
Au XVIIe siècle, les métiers du livre lyonnais semblent se déclasser, tout comme la position de la ville fait mine de se dégrader dans le paysage éditorial français. Un décompte effectué sur les quatre premiers volumes parus du répertoire de M.-A. Merland16 donne un total de deux cent quatre-vingt-un professionnels exerçant à Lyon entre 1601 et 1700, soit, par projection, sept cent trente professionnels au total (imprimeurs, libraires et imprimeurs-libraires) 17. Numériquement, les effectifs restent donc importants – 730, contre 466 pour le siècle précédent – et à peu près à égalité avec Rouen, mais c’est la composition socioprofessionnelle du groupe qui semble marquer le pas. Lors du procès-verbal de l’enquête locale de 1682 – première enquête sur les métiers du livre lyonnais complète et publiée (en l’occurrence par Jacqueline Roubert en 196618) –, on observe ainsi que les relieurs (45,6%) et les libraires-relieurs (6,5%), catégories généralement tenues pour inférieures dans la profession, représentent plus de 52% de toute la communauté.
Enquête de 1682 : répartition des 138 professionnels par spécialités
Libraires | Libr.-relieurs | Relieurs | Imprimeurs | Impr.-lib. | Total |
35 | 9 | 63 | 26 | 5 | 13819 |
25,3% | 6,5% | 45,6% | 18,8% | 3,6% | 100% |
La catégorie la plus fournie par ailleurs est constituée des grands libraires, le plus souvent éditeurs, soit plus de 25%, et en face d’eux, toujours réduits à une situation de sous-traitance, les imprimeurs (18,8%). La catégorie des imprimeurs-libraires, en revanche, est en net recul (3,6%) – évolution généralement inverse à Paris et dans les autres villes de France, où l’intégration librairie-imprimerie a tendance à marquer des points. Mais, lors de l’enquête royale de 1700-170120, dont nous avons entièrement dépouillé les procès-verbaux, la situation a déjà commencé de changer : nous sommes alors, pour Lyon, à cent douze libraires, libraires-relieurs, imprimeurs et imprimeurs-libraires exerçant21, dont la répartition, présentée par le tableau ci-dessous, se trouve elle aussi profondément modifiée.
Enquête de 1700-1701 : répartition des 112 professionnels par spécialités
Libraires | Libr.-relieurs | Imprimeurs | Impr.-libr. | Total |
35 | 45 | 24 | 8 | 11222 |
31,2% | 40,1% | 21,4% | 7,1% | 100% |
À cette évolution on peut voir au moins deux raisons. D’abord parce que, à l’exemple de Paris à la suite de l’édit royal d’août 1686, les relieurs de Lyon ont été détachés de la communauté des libraires et des imprimeurs en 1696 pour faire corps avec les doreurs. Ne sont donc plus comptabilisés à l’enquête que les libraires-relieurs, qui représentent encore, toutefois, plus de 40% des effectifs. En outre, si le nombre de libraires (35) et celui des imprimeurs (24 au lieu de 26) restent stables par rapport à 1682, la catégorie des imprimeurs-libraires (8), elle, a amorcé une progression qui ressemble à un rattrapage par rapport aux autres centres éditoriaux. Avec le numerus clausus pesant sur les réceptions d’imprimeurs depuis l’arrêt du Conseil d’avril 1667, il devient en effet de plus en plus rentable et valorisant de cumuler l’exercice de la librairie et celui de l’imprimerie – et cela en dépit de traditions lyonnaises plutôt portées jusque-là à un tropisme inverse (clivage entre grands libraires éditeurs commanditaires et diffuseurs d’une part, imprimeurs et relieurs maintenus dans une position de sous-traitance d’autre part).
LE XVIIe SIÈCLE : UNE GÉOGRAPHIE ENCORE CONTRAINTE
En termes d’implantations, comment se traduit cette évolution au cours du XVIIe siècle ? Le tournant de 1600 semble marquer à cet égard le sommet de la phase de concentration aux abords de la rue Mercière. À l’étape suivante (le point de repère nous est ici fourni par l’enquête de 1682), la rue Mercière regroupe encore 58% des professionnels du livre. Mais il s’agit surtout de libraires, et particulièrement de grands libraires éditeurs pour qui, quel que soit le montant du loyer et le contexte économique, il est probablement impératif d’être honorablement placés. Quant aux abords du Puits-Pelu, ils progressent nettement et jouent le rôle tenu à la même époque par le Puits-Certain et le clos Bruneau à Paris, au Quartier latin : les rues Ferrandière, Thomassin, Tupin sont le repaire des relieurs et des libraires-relieurs, voire des petits libraires dont l’activité dépend des grands bailleurs d’ouvrage de la rue Mercière. Par contre, les abords de Notre-Dame-de-Confort, souvent privilégiés jusque-là par les imprimeurs, voient leur population d’hommes du livre reculer nettement, pour tomber à 5% (contre 15,8% en 1600 et 17,5% avant 1500).
Enfin, si personne ne s’est établi hors de la presqu’île, on note cependant qu’une proportion appréciable (26,8%) d’imprimeurs et de libraires se sont quelque peu excentrés à l’intérieur de cet espace, avec des micro-concentrations notamment du côté du port du Temple ou des halles de la Grenette. On relève aussi, à l’image de Paris, mais plus timidement, des extensions individuelles en direction des quais (Saône et Rhône) ; en dernier lieu, l’aménagement de la place Bellecour (Louis-le-Grand) a commencé d’attirer les libraires aussi bien que les chalands et les flâneurs. À la date de 1700-1701, l’enquête ne fournit malheureusement pas les adresses, et seuls 31 professionnels sur 112 ont pu être localisés de façon fiable – le plus souvent à partir du relevé des adresses figurant sur leurs publications. Plus de la moitié (58%) sont encore installés rue Mercière. On note une petite concentration d’imprimeurs près de Notre-Dame de Confort, mais, pour le reste, la faible proportion des implantations connues rend l’enquête assez peu significative. Tout au plus peut-on relever que la concentration sur la presqu’île demeure largement la règle.
Implantation des hommes du livre à Lyon en 1682/1701 : répartition par quartiers des 138/31 (sur 112) professionnels recensés (les chiffres entre parenthèses donnent les résultats pour 1700-1701).
Rue Mercière et abords | Puits-Pelu et abords | Notre-Dame de Confort et abords | Autres |
1682 | |||
58 | 36 | 7 | 37 |
42% | 26,1% | 5% | 26,8% |
r. Mercière : 58 (dont 35 libraires) | r. Ferrandière : 18 (dont 17 libraires ou libr.-rel.) r. Thomassin : 9 (tous libraires ou libr.-rel.) r. Tupin : 9 (tous libraires ou libr.-rel.) | r. Confort : 4 place Confort : 2 r. Raisin : 1 | port du Temple et r. de la Monnaie : 7 r. Belle-Cordière : 7 r. de l’Hôpital : 4 Grand Collège : 4 place Bellecour : 3 r. Fusterie (auj. quai Jean-Moulin sur le Rhône) : 2 r. Noire : 2 r. Blancherie (près la Grenette) : 2 r. Grenette : 1 quai des Célestins : 1 quai Saint-Antoine : 1 r. Bourgchanin : 1 r. Buisson : 1 r. du Bois : 1 |
1700-1701 | |||
(r. Mercière : 18) | (r. Thomassin : 1 r. Tupin : 1) | (r. Confort : 4 place Confort : 1 r. Raisin : 1) | (r. Noire : 2 r. Neuve (donnant sur le Rhône, près le collège) : 2 r. Belle-Cordière : 1) |
LE XVIIIe SIÈCLE ET LA RÉVOLUTION : DU RÉGIME MALTHUSIEN À LA LIBÉRALISATION CONTRARIÉE
Au XVIIIe siècle, c’est à présent un fait bien connu, les grands centres provinciaux comme Lyon et Rouen sont sévèrement affectés par le contingentement du nombre d’imprimeurs, réduit théoriquement à 18 (1704) puis à 12 (1739) par arrêts du Conseil d’État. Seules les entreprises réputées viables peuvent désormais se maintenir, et seuls les imprimeurs dûment reçus par arrêt du Conseil après candidature sont autorisés à exercer. Déjà privée de ses relieurs depuis 1696, la communauté des métiers du livre lyonnais rétrécit désormais comme peau de chagrin. L’enquête royale de 1764 enregistre pour ainsi dire cette situation de repli23. On ne compte plus alors que trente-cinq professionnels en titre à Lyon : vingt-trois libraires (encore deux d’entre eux sont-ils en fait retirés et deux autres « réduits à la mendicité », au dire de l’inspecteur de la librairie) et douze imprimeurs-libraires, catégorie supérieure de la profession. Et la décrue ne fait que se poursuivre. En 1789, Lyon ne compte plus que vingt-sept professionnels du livre – quatorze libraires, treize imprimeurs. Pourtant, avec la Révolution, de nouveaux venus s’établissent. Il y a renouvellement, concurrence et accroissement momentané. On relève jusqu’à quinze imprimeries et douze librairies nouvelles. Mais les événements du siège de Lyon, à l’automne 1793, donnent un coup d’arrêt décisif à ce mouvement. Comme l’a rappelé D. Varry, parmi les 1684 Lyonnais exécutés à l’issue du siège, on relève sept imprimeurs et une quinzaine de compagnons, commis, relieurs, bouquinistes. En 1800 les effectifs, avec dix libraires et seize imprimeurs, se retrouvent encore en-deçà du niveau de 1789. Il faut attendre l’enquête de 1810 et la stabilisation apportée par le régime du brevet pour que l’on commence à dépasser nettement les chiffres de la fin de l’Ancien Régime : dix-neuf imprimeries et jusqu’à vingt-neuf librairies (en 1815).
Du côté des implantations, le XVIIIe siècle enregistre à Lyon des évolutions finalement assez comparables à celles de Paris et de Rouen. Comme la rue Saint-Jacques et ses abords dans la capitale, comme le Palais dans la cité normande à la même époque, le centre historique que constitue la rue Mercière ne maintient qu’une représentation en retrait (34,6% en 1764 ; 37,5% en 1789). À l’image de la montagne Sainte-Geneviève à Paris, du quartier Saint-Jean à Rouen, les pôles secondaires et situés à la périphérie immédiate du centre historique de la librairie (Puits-Pelu et Notre-Dame-de-Confort dans le cas lyonnais) ont vu nettement reculer leur représentation, jusqu’à tendre vers zéro à la veille de la Révolution. En revanche, à l’instar de Paris et de Rouen avec les quais de la Seine, la géographie licite des métiers du livre explore et valorise ses limites et se rapproche des lieux les plus fréquentés et les plus porteurs commercialement ; le développement des cabinets de lecture (pour lesquels Lyon est pionnier, dès 1759) y est sans doute pour quelque chose. On voit ainsi la place Bellecour et surtout la rue Saint-Dominique, non loin de là, attirer de plus en plus les établissements de libraires – de même pour les quais et les autres principales places (Charité et Terreaux).
Implantations en 1764 : répartition par quartiers des 26 sur 35 dont les adresses sont connues (entre parenthèses, les chiffres de 1789)
Rue Mercière et abords | Puits-Pelu et abords | Notre-Dame de Confort et abords | Autres |
9 | 4 | 0 | 13 |
34,6% | 15,4% | 0% | 50% |
r. Mercière : 9 (r. Mercière : 9) | r. Ferrandière : 2 r. Tupin : 2 (r. Tupin : 1) | r. Confort : 1 | place Bellecour (Louis-le- Grand) : 3 (1) r. Saint-Dominique (près les Jacobins) : 3 (6) halles de la Grenette : 1 (1) quai de Retz : 1 (1) quai des Célestins : 1 place de l’Hôpital : 1 place de la Charité : 1 (1) place des Cordeliers : 1 pont de Pierre, du côté de Saint-Nizier : 1 (place des Terreaux : 1) (rue des Forces, actuelle r. de la Poulaillerie) : 1 (quai Saint-Antoine : 1) |
La géographie resserrée et labyrinthique du Lyon médiéval s’est donc largement distendue et ouverte à la veille de la Révolution, et le mouvement ne fera que s’amplifier par la suite. On a de moins en moins affaire aux rues étroites, denses et encombrées qui retenaient la profusion de professionnels du livre des XVe et XVIe siècles. Libraires et imprimeurs du XVIIIe siècle, dont les rangs ont été spectaculairement éclaircis par les effets du contingentement et de la centralisation éditoriale, se sont comme à Paris rapprochés des espaces ouverts et aérés (places, quais), au-devant de leur clientèle. Cette mutation en annonce d’autres, à la veille d’une Révolution qui va mettre l’imprimé entre toutes les mains et obliger ses professions à aller à la rencontre d’un public élargi à la nation entière. Il faudra néanmoins attendre le début du XIXe siècle pour qu’à Lyon prenne fin la logique du quartier « réservé » héritée de la topographie médiévale. C’est en 1841 seulement qu’une librairie ouvrira à La Croix-Rousse, au nord de la place des Terreaux. Peu à peu la ville marchande des origines viendra ainsi se mettre très symboliquement à la portée des quartiers laborieux et populeux.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE (ordre chronologique)
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– Varry (Dominique), « Lyons’ printers and booksellers from the fifteenth to the nineteenth century », dans Printed Matters : printing, publishing and urban culture in Europe in the modern period, éd. M. Gee & T. Kirk, Aldershot (G.-B.), Ashgate, 2002, pp. 30-47.
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– Mellot (Jean-Dominique), Queval (Élisabeth), avec la collaboration d’Antoine Monaque, Répertoire d’imprimeurs/libraires (vers 1500-vers 1810), nouv. éd. mise à jour et augmentée (5200 notices), Paris, Bibliothèque nationale de France, 2004.
– Varry (Dominique), article « Lyon », Dictionnaire encyclopédique du livre, sous la dir. de P. Fouché, D. Péchoin, P. Schuwer et la responsabilité scientifique de J.-D. Mellot, A. Nave et M. Poulain, Paris, éd. du Cercle de la Librairie, t. II, 2005, pp. 817-822.
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1 Une abondante bibliographie est disponible sur les métiers du livre à Lyon du XVe au XIXe siècle. On trouvera regroupées à la fin du présent article les principales références aux ouvrages et articles généraux déjà publiés sur le sujet.
2 Cf. Jean-Pierre Bardet, Rouen aux XVIIe et XVIIIe siècles : les mutations d’un espace social, Paris, SEDES, 1983, 2 vol.; Jean-Dominique Mellot, L’Édition rouennaise et ses marchés (v. 1600-v. 1730): dynamisme provincial et centralisme parisien, Paris, École des chartes (diff. Paris, H. Champion ; Genève, Droz), 1998, et du même, « Clés pour un essor provincial : le petit siècle d’or de l’édition rouennaise (vers 1600-vers 1670) », Annales de Normandie, t. 45, nº 3, sept. 1995, pp. 265-300. Et pour l’évolution du cas rouennais entre XVe et XIXe siècle, cf. J.-D. Mellot, « Rouen and its printers from the fifteenth to the nineteenth century », Printed Matters : printing, publishing and urban culture in Europe in the modern period, éd. M. Gee & T. Kirk, Aldershot (G.-B.), Ashgate, 2002, pp. 8-29.
3 Sur la topographie évolutive des métiers du livre à Rouen, cf. J.-D. Mellot, « La librairie du Palais sous l’Ancien Régime : splendeur et décadence de l’exception rouennaise du livre », Les Parlements et la vie de la cité, sous la dir. d’O. Chaline et d’Y. Sassier, Rouen, Publications de l’université de Rouen, 2004, pp. 111-133.
4 Anne Zander, « La rue Mercière à Lyon, histoire urbaine et sociale du XVe siècle à nos jours », Travaux de l’Institut d’histoire de l’art de Lyon, cahier 16 : Aspects du XVIe siècle à Lyon, Lyon, 1993, pp. 91-128, citation p. 103.
5 Guillaume Fau, Sarah Saksik, Marie Smouts et Sylvie Tisserand, « L’imprimerie à Lyon au XVe siècle : un état des lieux », Revue française d’histoire du livre, nº 118-121, 2003 [i. e. 2004], pp. 191-275.
6 Cf. A. Zander, « La rue Mercière… », art. cit.
7 Cf. Simone Legay, Un milieu socio-professionnel : les libraires lyonnais au XVIIe siècle, thèse de doctorat d’histoire, université de Lyon-II, 1995, dactylogr.
8 G. Fau, S. Saksik, M. Smouts et S. Tisserand, « L’imprimerie à Lyon au XVe siècle… », art. cit.
9 S. Legay, Un milieu socio-professionnel…, ouvr. cit. (nombreux exemples).
10 Ibid.
11 Cf. notamment D. Varry, « Lyons’ printers and booksellers from the fifteenth to the nineteenth century », Printed Matters…, ouvr. cit., pp. 30-47, et du même, « Une géographie de l’illicite : les espaces du livre à Lyon au temps des Lumières », La Lettre clandestine, nº 8, 1999, pp. 113-133. Voir aussi l’article que cet auteur a consacré à « Lyon » dans le Dictionnaire encyclopédique du livre, sous la dir. de P. Fouché, D. Péchoin et P. Schuwer, et la responsabilité scientifique de J.-D. Mellot, A. Nave et M. Poulain, Paris, éd. du Cercle de la Librairie, t. II, 2005, pp. 817-822, notamment p. 821.
12 Ces chiffres, ainsi que ceux qui seront cités par la suite, ne prennent en compte que les professionnels établis et en titre, à l’exclusion des compagnons, commis, « facteurs », ouvriers et enfants travaillant dans la boutique ou l’atelier de leur père, etc. Pour le XVe siècle, l’article collectif « L’imprimerie à Lyon… », Revue française d’histoire du livre, nº 118-121, 2003, notre source principale avec la Bibliographie lyonnaise de J. Baudrier et le Dictionnaire abrégé des imprimeurs / éditeurs français du XVIe siècle de J. Muller (Baden-Baden, 1970), recense certes 160 professionnels du livre, mais sur l’ensemble du XVe siècle, et en incluant enlumineurs, parcheminiers, graveurs, cartiers et « écrivains ».
13 Rappel : 167 pour Paris entre 1470 et 1500 inclus.
14 Veuves et héritiers non compris. Rappel : 903 pour Paris entre 1470 et 1600.
15 Mêmes sources que les deux précédentes évaluations.
16 Répertoire bibliographique des livres imprimés en France au XVIIe siècle, Lyon, par M.-A. Merland, 1989(lettres A-J incl.).
17 Rappel : 2227 pour Paris entre 1601 et 1700.
18 Visite générale du lieutenant général en la sénéchaussée de Lyon, avril 1682, Arch. dép. Rhône, B, Ordre public, Imprimeurs. Publ. par J. Roubert, « La situation de l’imprimerie lyonnaise à la fin du XVIIe siècle », Cinq études lyonnaises, Genève-Paris, Droz, 1966, pp. 77-111.
19 66 si relieurs et libraires-relieurs exclus.
20 BnF, ms. nouv. acq. fr. 399. Les simples relieurs n’y sont pas pris en compte.
21 284 pour Paris à la date de 1700.
22 67 si libr.-rel. exclus.
23 BnF, ms. fr. 22184.