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De la démocratie en France (janvier 1849) de François Guizot : affinités politiques, fortune éditoriale et réception au Brésil

Marisa Midori DEAECTO

Professeure à l’Université de São Paulo, Brésil

Cet article est issu de recherches publiées sous le titre História de um livro. A Democracia na França de François Guizot (1848-1849), Cotia, Ateliê Editorial, 2021. Ce travail n’aurait pu se faire sans l’aide de mes amis européens, sans le soutien du Labex-Transfer dirigé par Michel Espagne, et de l’École nationale des chartes dirigée par Michelle Bubenicek, où j’ai été accueillie comme professeure invitée.

Admirable nature morte, l’histoire du livre devient, par le biais du reflet, une porte ouverte sur le monde.

Frédéric Barbier1

« Chaque livre a son histoire », dit un grand ami éditeur. Et les histoires qu’on peut raconter sur un livre sont le fruit de motivations diverses, qui toutes sont liées à la nature du livre « biographié ».

Frédéric Barbier s’est plongé dans l’histoire d’un classique de la Renaissance, La nef des fous (Das Narrenschiff) de Sébastien Brant (1458-1521). Publié à Bâle en 1494, traduit en latin en 1497, cet ouvrage conquiert le monde, de Lübeck à Burgos, à travers différentes traductions et versions, y compris en prose, parfois accompagné d’illustrations renouvelées. La potentiel de reproductibilité inhérent à l’imprimé se met alors au service des rééditions et des contrefactions « qui s’enchaînent à un rythme soutenu […], et nous devinons bientôt en arrière-plan l’intervention d’un acteur nouveau, celui du marché, c’est-à-dire, celui du public des anonymes »2. Une cartographie se dessine, qui donne à voir les circuits de production et de diffusion du livre à l’échelle européenne, dans une nouvelle conjoncture de l’histoire des médias où La nef des fous apparaît comme l’un des ouvrages phares de la révolution gutenbergienne. On appréhende aussi la dynamique de sa réception : « une première phase », explique Barbier, « est celle de la lecture correspondant peu ou prou au projet de l’auteur, celui de la lecture morale », dans le premier périmètre de sa diffusion, à savoir le Saint Empire. Un nouveau temps, qui prête attention au « livre » plutôt qu’au « texte », coïncide avec l’émergence des grandes collections princières, et la Nef devient un objet de convoitise d’ordre bibliophilique. Dans un troisième temps, l’ouvrage se trouve investi de nouvelles valeurs symboliques, perçu comme symbole de l’identité nationale et monument de la littérature germanique, son illustrateur Albert Dürer (1471-1528) apparaissant aussi comme l’un des symboles de cette consécration3.

À travers l’enquête qu’il a consacrée à la célèbre Encyclopédie de Diderot et D’Alembert, Robert Darnton a quant à lui exploré « le mode de diffusion des Lumières »4. Il a mis en relief les enjeux d’une entreprise éditoriale sans équivalent en son temps, dont les éditeurs et les auteurs définissaient leurs rôles dans un champ nouveau, qui se construisait sur le fond des pratiques traditionnelles de la République des Lettres. La « biographie » que Darnton a consacrée à l’Encyclopédie met en relief les lignes de force d’une entreprise qui se construisit à travers les négociations avec l’État et avec les régimes de censure, les transactions avec les imprimeurs-libraires, un système international de souscriptions, la mobilisation de l’opinion et des médias.

Ces travaux constituent des modèles méthodologiques pour l’approche monographique d’un livre et de sa diffusion ; ils portent chacun, du reste, sur un livre qui fut susceptible d’annoncer la fin d’un certain ordre du monde, Das Narrenschiff à la veille de la Réforme (1517), et l’Encyclopédie dans l’antichambre de la Révolution française (1789). Certes le libelle De la démocratie en France, publié par François Guizot (1787-1874) en janvier 1849, est loin de pouvoir être comparé à ces chefs-d’œuvre de la culture européenne.

Mais son auteur dispose d’un capital symbolique important dans le champs politique français, voire européen. François Guizot, historien en Sorbonne dont les cours constituèrent une sorte de bilan de l’historiographie sous la Restauration5, fut considéré comme l’un des plus importants « doctrinaires » de son temps. À partir de la Révolution de Juillet, il se situe au cœur de la vie politique française : d’abord en tant que Ministre de l’Instruction et auteur de la réforme de l’enseignement primaire, à travers la loi du 28 juin 1834 qui porte son nom ; en 1840, après un séjour à Londres, il devient le chef inébranlable du conseil, jusqu’à la Révolution de février 1848 qui met fin au régime orléaniste.

C’est alors que le livre qui nous intéresse prend forme. Concentré sur ses pensées, dans sa nouvelle condition d’exilé, l’ex-ministre regarde de loin la scène parisienne – les émeutes, les conflits au sommet du pouvoir, les nuits sanglantes de la fin juin, la victoire des républicains conservateurs qui donne à Cavaignac la présidence du Conseil des ministres, puis en décembre l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République française.

Le manuscrit du livre à venir était achevé à la veille de cette dernière élection, et l’auteur n’ajoutera que quelques considérations préliminaires sur cette victoire démocratique :

L’avènement de M. Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République sera-t-il, contre ce mal, un remède efficace ? L’avenir nous l’apprendra. Ce que je dis aujourd’hui, après l’élection de M. Louis-Napoléon Bonaparte, je le dirais également, sans y rien changer, si le général Cavaignac avait été élu. Ce n’est à aucun nom propre que s’adressent les grandes vérités sociales ; c’est à la société elle-même6.

Si l’analyse du texte de Guizot ne relève pas des intentions de cet article, il n’est pas anodin de noter que l’écriture de son livre se fait à un moment où cette première expérience de l’élection présidentielle, de surcroît au suffrage universel, s’accompagne d’un débat sur la question de l’ordre social, et débouche sur la mise à distance du système démocratique. La cause des socialistes est perdue : aux arrestations d’Albert, de Blanqui et de Raspail au lendemain de l’émeute du 15 mai, suivit en août l’exil de Louis Blanc et de Caussedière. « La République a fait ses premières victimes en avril ; en mai, ses premiers prisonniers ; en juin, ses premiers exilés »7.

Le raisonnement de Guizot sur l’exercice démocratique, sur sa représentation et ses effets dans la vie politique, se comprend aussi dans ce contexte. Son échec lors des élections parlementaires du 14 mai 1849 – il était candidat pour le Calvados à l’Assemblé nationale8 – lui fait éprouver à ses dépens la puissance d’un suffrage universel qu’il condamne avec toute son énergie. Ce fut sans doute sa dernière initiative d’envergure dans la vie politique, avant de se replier définitivement au Val-Richer avec les siens, jusqu’à la fin de sa vie (1874)9.

Cette perspective nous invite à réfléchir aux multiples conjonctures de De la démocratie, du moment de son écriture jusqu’à la construction du livre, dans le champs politique français et sur le marché international. Ces conjonctures ont généré une extension des frontières de sa diffusion et de sa réception, susceptible de faire, de l’étude monographique que nous proposons, le reflet d’une totalité plus large et plus complexe. Si De la démocratie en France attire notre attention sur le contexte politique de sa conception – celui des Révolutions de 184810 –, son histoire éditoriale révèle une cartographie assez large de diffusion et de réception – de l’Europe à l’Amérique – dans ce temps concentré et intense de batailles pamphlétaires et de polarisation politique autour des questions révolutionnaitres11.

Fortune éditoriale

Paris, Londres, Bruxelles, Liège, La Haye, Mastricht, Utrecht, Oslo, Stockholm, Berlin, Francfort, Leipzig, Grimma (Saxe), Breslau, Vienne, Madrid, Palma, Milan, Naples, Turin, Lisbonne, New York, Mexique, Rio de Janeiro… quarante-huit éditions furent imprimées dans la seule année 1849, pour la plupart dans les six mois qui suivirent l’apparition du livre à Paris et à Londres. Et nous ne comptons pas les réimpressions et les rééditions par le même éditeur (voir la liste infra). Comment expliquer un tel succès ?

La logique du marché et les affinités politiques constituent, en peu de mots, les facteurs essentiels de cette extraordinaire réussite. L’étude de la fortune éditoriale de De la démocratie en Europe et dans quelques villes américaines interroge les modalités de diffusion de l’imprimé, et fait écho aux efforts développés par la presse française pour promouvoir le débat sur le suffrage universel au lendemain de l’élection présidentielle et à la veille des élections parlementaires. On note toutefois que le débat dépasse le périmètre national : il s’inscrit d’une part dans un puissant mouvement de réaction, notamment dans les villes italiennes, dans la Prusse et en Autriche ; et d’autre part dans une Europe sensible au maintien de l’hégémonie de la littérature française et de ses auteurs, en dépit du développement des États nationaux et des nationalismes au milieu du xixe siècle12. Les cercles de relations de François Guizot ont aussi, évidemment, joué en faveur du succès de cet écrit programmatique du parti orléaniste, voire, pour partie, d’autres partis conservateurs européens13.

Paris et Londres sont, évidemment, les deux premiers centres à partir desquels on observe la diffusion du texte, depuis le 10 janvier 1849.

Les éditions anglaises témoignent moins de la présence de l’esprit quarante-huitard contre lequel la brochure se manifeste, que d’un intérêt pour Guizot lui-même, dont les relations outre-Manche sont déjà bien connues14. L’auteur, rappelons-le, fait sortir le libelle, traduit par Sarah Austin, lors de son exil à Brompton. Publié par le prestigieux éditeur londonien John Murray, il fait l’objet de cinq éditions en trois mois15, et ce succès a certainement contribué à en propulser l’édition aux États Unis. Democracy in France est annoncé dès le mois de février dans la presse de New York par D. Appleton & Co, dont le catalogue signale déjà trois autres titres de Guizot : « History of Civilization in Europe, edited by Prof. Henry, 12o, $ 1; Complete History of Civilization, translated by Hazlett, 4 v., $ 3,50; History of English Revolution, 1640, 1 v., $ 1,25 »16.

En Europe continentale, Paris et Bruxelles concentrent le plus grand nombre d’éditions et de réimpressions. Les décennies 1820-1840 correspondent à une période florissante d’activité pour des maisons d’édition belges spécialisées dans la littérature française (belles lettres, romans populaires, production scientifique, politique et pamphlétaire), et qui pratiquent également la contrefaçon17. Les imprimeurs-libraires y privilégient les exportations, du fait du caractère limité du marché intérieur ; ils disposent en effet de succursales à Londres ou à Leipzig, mais aussi dans les villes italiennes ; de la mer du Nord à la Méditerranée, ce vaste marché ouvert à la circulation des contrefaçons garantit une clientèle élargie, et sert dans le même temps le poursuite de l’expansion de la francophonie18.

Les éditions imprimées à Leipzig constituent également un ensemble significatif pour la diffusion de Die Demokratie19. La question linguistique est ici plus complexe : on observe à Leipzig la publication de différentes versions allemandes, mais aussi d’une édition en français, par Brockhaus-Avenarius20, dont les rapports avec la librairie parisienne sont bien connus. Il faut aussi considérer, dans une Europe continentale profondément touchée par les secousses de 1848, le rôle des traductions polonaises. On les retrouve publiées à Breslau et à Leszno, villes relativement proches l’une de l’autre (88 km), et alors en territoire prussien.

L’enjeu de ces traductions apparaît à la lecture de la préface signée par Ludwig Hahn (1820-1888), le traducteur d’une version abrégée du texte de Guizot, parue à Breslau :

L’écrit de Guizot sur la Démocratie en France, malgré sa petite taille, est la chose la plus significative qui soit apparue dans le champ politique depuis longtemps […]. À ceux qui désireraient rendre service à bien des gens, je conseille la diffusion de cette brochure parmi les associations politiques […]. Breslau, 10 février 184921.

L’auteur de cette préface est le deuxième fils d’Eduard Moritz Hahn, professeur de mathématiques au Maria-Magdalen Gymnasium de Breslau. Il a fait ses études à la Faculté de Théologie de l’Université de Breslau et à l’Université Humboldt, à Berlin. Le contact avec la culture française a été établi dès sa jeunesse, lorsqu’il est devenu le précepteur du fils de Jean-Georges Humann (1780-1842), diplomate français et ministre de Louis-Philippe (1773-1850). Pendant son séjour à Paris, Hahn a développé des relations avec quelques figures fortes de la monarchie, parmi lesquelles le duc de Broglie (1785-1870), François Guizot, Adolphe Thiers (1797-1877) et Victor Cousin (1792-1867). Il a alors publié ses premières travaux, en 1846 une histoire des Jésuites, en 1848 un volume dédié à l’histoire de la Sorbonne, suivi la même année par des considérations sur la chute des Orléans22. La traduction Die Demokratie parait en même temps que Das Eigenthum und seine Gegner [De la propriété et ses opposants], d’Adolphe Thiers23. En revenant à Breslau, notre traducteur fera carrière dans le camp conservateur prussien, ce qui lui ouvrira les portes de la Neue Ära et de la Preußisches Abgeordnetenhaus – il sera élu député en 185624. Une carrière qui se poursuit jusque sous Bismarck, lorsque le vieux Hahn jouit du succès de son chef d’œuvre, Geschichte des preußischen Vaterlandes [Histoire de la Patrie Prussienne]25, qui connaît sa dix-huitième édition en 1894.

L’édition en polonais imprimée à Lezsno vise sans doute un lectorat plus large encore, comme en témoigne la préface signée par le traducteur :

J’ai estimé qu’il était de mon devoir de rendre accessible aux lecteurs polonais « De la démocratie », ce remarquable fruit de la littérature politique de ces derniers temps, selon l’avis des partisans de l’ordre. Je n’ai éliminé que ce qui concerne exclusivement la France. – Dieu fasse que mon travail puisse contribuer à une compréhension des affaires publiques dans leurs fondements et leurs effets – et à une destruction de l’idolâtrie si répandue parmi nous quant à la Démocratie.

Eug. Breza

A Wrocław [Breslau],

le dix-neuf mars 184926.

Le nom de Guizot a été « traduit » en polonais par « Gizot », peut-être dans l’intention de le rendre populaire aux yeux de lecteurs moins familiarisés avec la langue française. Le traducteur, Eugeniusz Breza (1802-1860), appartenait à une famille aristocrate polonaise, catholique, érudite et polyglotte27. C’est une figure active du monde conservateur, dont les affinités avec le parti de Guizot et la culture politique française sont flagrantes. Mais, au contraire de Ludwig Hahn, issu de la petite bourgeoisie catholique de Silésie, dont les mérites intellectuels et les relations ont fait un homme de haut rang politique, Breza appartient à une famille traditionnelle, dont les liens avec l’Europe sont déjà bien enracinés. On le voit sans surprise parcourir l’Europe, de Paris à Berlin, de Vienne à l’Italie, selon des itinéraires familiers des élites savantes depuis l’Ancien Régime.

Dans une édition italienne très particulière, le traducteur s’identifie à peine à travers les initiales « L. M. ». Le volume s’ouvre par une introduction apologétique consacrée à la vie et à l’œuvre de « Francesco Pietro Guglielmo » Guizot, dont le nom italianisé figure en gros caractères en haut de la page. L’article est signé par un « Solitario, Dal Castello di Pagazzano ». En page de titre, le lieu d’édition manifeste un certain esprit nationaliste : le mot « Italia » désigne en effet davantage un projet politique qu’un pays, en escamotant la place traditionnelle du nom de la ville d’impression28.

Considérons la forme matérielle de la publication. Annoncée au prix de 3 F sur le marché parisien, dans un format in-8o, le volume a été imprimé sur un bon papier et revendiquait une typographie élégante tout au long de ses cent cinquante-huit pages, comme le prévoyait le contrat29. Ces choix le distinguaient des pamphlets politiques plus ordinaires, vendus au prix moyen de 1 F.30 Les éditions belges présentent des caractéristiques bien différentes : les papiers en sont de piètre qualité, la mise en page affiche une composition serrée, qui permet une réduction sévère du nombre de cahiers requis, et un nombre de pages compris de 64 à 80. Ce modèle sera globalement suivi dans la librairie hollandaise, allemande, autrichienne31, danoise, norvégienne, italienne, mexicaine, portugaise et espagnole. L’édition de New York suit plutôt les caractéristiques de l’anglaise. Mais il y eut aussi des projets de publication singuliers, par exemple en Espagne (pour l’édition imprimée à Palma de Majorque) ou au Brésil (pour une édition imprimée à Rio de Janeiro).

Dans le monde ibérique la fortune de Democracia a profité de passeurs comparables à ceux qui ont opéré en Prusse ou en Italie, c’est-à-dire des représentants d’une élite inquiète devant les secousses révolutionnaires. Mais on observera aussi que les activités de traduction et de promotion de la brochure au Portugal et en Espagne ont un rapport direct avec les actions diplomatiques que l’auteur avait conduites dans ces régions. On sait en effet les efforts dispensés par Guizot, fidèle ministre de Louis-Philippe, lors des négociations du double mariage franco-espagnol de 1845-1846 ; l’événement mit en relief la concurrence entre l’Angleterre et la France, qui entendaient chacune garantir un héritier à la succession espagnole. Mais les ingérences de la diplomatie française dépassaient cette question dynastique. Il s’agissait aussi de renforcer les relations entre partis conservateurs européens contre la montée en puissance du socialisme, et d’une certaine manière d’unifier dans cet effort le continent européen, du monde ibérique à la cour de Metternich, sous la médiation française. Dans une lettre du 11 décembre 1847, quelques mois avant la Révolution de février, François Guizot félicitait un certain « Louis » – sans doute un haut fonctionnaire français en poste à la cour espagnole – pour sa nouvelle affectation à l’ambassade de Lisbonne :

Le salut du Portugal, comme de l’Espagne, réside évidemment dans la formation et la prédominance d’un parti conservateur constitutionnel. Le Comte de Thomas paraît appelé à fonder ce parti. Nous souhaitons beaucoup son succès. Mais le succès du premier moment est peu ; le vrai succès est la durée ; et l’esprit modéré est la première condition de la durée32.

Les enjeux politiques renforcent du reste la réceptivité à la littérature française. Guizot et ses contemporains – notamment Thiers, Lamartine (1790-1869) et Tocqueville (1805-1859) – occupent une place importante dans les bibliothèques privées des élites madrilènes, des hauts fonctionnaires de la cour, mais aussi des hommes d’affaires comme l’a montré Jesús A. Martínez en enquêtant sur le contenu des inventaires après-décès33. Ce même répertoire a été mis en évidence dans les catalogues des libraires et dans les annonces publicitaires de l’époque, et ce qui est vrai des pratiques de lecture madrilènes, l’est aussi pour le lectorat portugais. En général, les enquêtes démontrent que les lecteurs maîtrisent la langue française. Pourquoi, alors, cet effort de traduction ? Pour élargir le public, et par conséquent le périmètre du débat sur la démocratie tel que formulé par Guizot ?

Lisbonne a connu deux éditions. La première, imprimée par la Typographia do Popular, présente un errata à la fin du volume, ainsi justifié : « la rapidité avec laquelle l’ouvrage a été imprimé pour satisfaire la curiosité publique, nous a empêché d’éviter les erreurs qui sont ici corrigés ». La deuxième, traduite par le journaliste Mariano José Cabral, est dédicacée au « Comendador Antonio Borges da Camara Medeiros, fidalgo de S.M.F. »34. En Espagne, l’édition la plus largement annoncée par la presse a été celle de la Biblioteca del Siglo, dont le catalogue signalait déjà des ouvrages français contemporains35. L’édition de Palma de Majorque présente un caractère singulier : elle a été conçue sur le modèle du feuilleton. L’ouvrage a été publié en plusieurs livraisons imprimées à la fin du journal, et quand l’ensemble du texte a été entièrement publié, chaque feuille pouvait être pliée pour former un cahier, et l’ensemble des cahiers pouvaient être relié pour constituer un volume36. Une stratégie comparable a été adoptée pour le public brésilien, nous le verrons.

La traversée de l’atlantique

François Guizot était-il connu au Brésil ? La réception de la littérature, voire des idées françaises sont à l’origine du débat sur l’émancipation du Brésil dans le dernier quart du xviiie siècle, en un temps marqué par la crise du système colonial, les révolutions atlantiques et la Révolution de 178937. Le nom de Guizot s’inscrit alors dans cette aire culturelle « atlantique » qui met la France au centre de la vie politique et intellectuelle. Les premières notices qui lui sont consacrées apparaissent dès le début de sa carrière de haut fonctionnaire, pendant la phase libérale de la Restauration38. Son nom est plus largement diffusé dans la presse d’opinion à la veille de 1830, lorsque les débats sur la monarchie constitutionnelle alimentent la contestation de la centralisation du pouvoir, en l’occurrence du système imposé par l’Empereur du Brésil. La Révolution de Juillet est célébrée à São Paulo en octobre – au moment où arrivent les nouvelles venues de Paris – et des étudiants de la faculté de droit sont arrêtés, accusés d’atteinte à l’ordre publique. L’empereur Pierre Ier (1798-1834) abdique finalement le 7 avril 1831, presque un an après la chute du roi Bourbon39. Un rapide examen de la presse de l’époque montre combien les changements politiques français focalisaient l’attention des Brésiliens. Et Guizot était l’un des protagonistes les mieux identifiés de ces enjeux, aussi bien en tant que doctrinaire que du fait de son rôle d’homme d’État40.

En 1848, Paris est à nouveau au centre du débat politique à l’échelle internationale. Les évènements sont suivis avec autant de curiosité que de préoccupation, en Europe et en Amérique. Au Pernambouc, dans le Nord du Brésil, une révolte d’origine populaire, suffragiste41 et socialiste, mais qui finit par se caractériser comme libérale et fédéraliste – la révolution Praieira (6 novembre 1848-9 mars 1849) – perturbe la stabilité nationale42. C’est dans cette conjoncture politique que la parution de Democracia sur la scène politique brésilienne doit être comprise.

Le Correio Mercantil43 fait une première et brève mention du livre dans sa rubrique « International ». Celle-ci reproduit un entretien réalisé avec Richard Cobden44, à propos de la réforme financière anglaise qui a apparemment bousculé le monde financier sur le plan international ; ainsi exprime-t-il sa préoccupation à l’égard des troubles français, tout en annonçant que Guizot vient de publier sa brochure. Il faut sans doute voir là une conséquence de la publicité massive que la presse faisait de l’ouvrage – aussi bien à Paris qu’à Londres45.

Quelques jours plus tard, un article intitulé « Le livre de M. Guizot jugé par la presse anglaise » est l’occasion de premières critiques à l’encontre de l’ouvrage. Le rédacteur en chef du Correio Mercantil reproduit quelques passages d’une recension parue à Londres, dans le Daily News, tout en ajoutant :

L’immense acceptation du livre de M. Guizot sur la démocratie s’explique moins par le mérite intrinsèque de l’ouvrage que par la curiosité du public, compte tenu de la position particulière de l’auteur. En vérité, il ne faut pas attendre de M. Guizot l’impartialité souhaitable pour ce genre de question : il a beau essayer d’être impartial, au fond il ne fait que jouer le rôle d’un condamné chargé du procès de ses juges46.

Le journal O Brasil ne s’attarde point à publier une réponse à son opposant politique :

Que le journaliste du Mercantil garde son opinion, de la même manière que l’on reste avec la nôtre. Et si quelqu’un veut former sa propre opinion, qu’il cherche ce livre, dont l’importance peut être appréciée par la multiplicité des éditions qu’il a connues, et par l’impression qu’il a suscitée, en obligeant presque tous les journalistes à s’en occuper47.

Un mois plus tôt le même rédacteur avait célébré la parution de l’ouvrage dans les termes suivants :

On a appris que l’insigne Guizot vient de publier en Angleterre un opuscule de l’intérêt le plus immédiat sur la république en France. Son but ne serait autre que de préparer l’élection de l’ex-ministre de Louis Philippe à l’Assemblée Législative française48.

Si l’identité du propriétaire du Correio Mercantil reste inconnu, on connaît bien le nom et le profil politique de Justiniano José da Rocha (1812-1862), rédacteur en chef d’O Brasil49. Pour cet auteur prolifique, traducteur professionnel de la maison Garnier de Rio de Janeiro, l’œuvre de Guizot apparaît bien comme un exemple, autant qu’un remède, des « révolutions » qui bouleversent l’ordre social.

Le débat initié par ces deux quotidiens se poursuit quelques mois durant, et il fera écho dans la presse provinciale. Il met en évidence la polarisation politique qui oppose les partisans de la Praieira – qui ont ouvert la dernière vague de radicalisation contre la monarchie brésilienne – et les défenseurs de l’ordre en place, représenté par le jeune roi Orléans-Bragança. Du côté du Correio Mercantil, l’enjeu est la défense des principes républicains, tandis que pour le journal O Brasil la défense de l’ordre se confond avec celle du statu quo. Cette dernière position, calquée sur l’exemple français, et positionnée du côté le plus conservateur du débat libéral, est du reste caractéristique des écrits de Justiniano José da Rocha.

Un seul opuscule suffit à consacrer le nom de ce dernier, et à en faire au Brésil l’un des plus importants critiques politiques du Seconde Empire. Intitulé Ação ; Reação ; Transação [Action ; Réaction ; Transaction], ce libelle est publié en 1855. Il s’agit d’une analyse du champ politique brésilien depuis l’Indépendance jusqu’au début des années 1850. Le modèle de cette publication, comme le suggère observe Tamis Parron, serait celle d’un doctrinaire français, Jean-Baptiste Raymond Capefigue, dont L’Histoire de la Réforme, de la Ligue et du Règne de Henri IV (Paris, Dufey, 1835) s’était fondée sur la même trilogie – « action ; réaction ; transaction » – pour expliquer cette période aussi complexe que fondamentale de la formation de l’État français50.

Parallèlement, le journal Correio da Tarde51 a développé une stratégie beaucoup plus efficace de promotion de l’ouvrage de Guizot, au moyen de la traduction du texte et de sa diffusion en feuilleton. Les débats soutenus dans la presse carioca et l’atmosphère politique brésilienne expliquent cette initiative singulière – on ne connaît pas jusqu’au présent d’autre publication politique qui ait connu ce format. Le programme d’édition (voir le tableau infra) se déroule alors que les journalistes entretiennent le débat dans d’autres journaux. Ce mode de diffusion amplifie l’écho de l’œuvre de Guizot dans les médias cariocas, voire brésiliens, qui par ailleurs en proposent des recensions, ou la reproduction de morceaux choisis. La stratégie semble préparer l’opinion publique à la réception du livre dans son ensemble, dont on prépare, à Paris, les textes et les paratextes, ainsi que l’impression. La publication en feuilleton sera en effet achevée au moment où le livre lui-même apparaîtra dans les librairies cariocas, au début du mois de juin.

Édition en feuilleton de Democracia (Correio da Tarde, mai-juin/1849)
[En tête] : A Democracia em França, por Mr. Guizot. Janeiro de 1849
LivraisonDateChapitresPages
397vendredi 18 mai

[Prologue]

1 – Causa do Mal

2 – Do Governo na Democracia

1-3
398samedi 19 mai3 – Da República Democrática1-2
403mercredi 23 mai4 – Da República Social1
405mardi 25 mai

[suite :]

4 – Da República Social

1
408mardi 29 mai5 – Quais são os elementos reais e essenciais da sociedade em França1-2
411mardi 05 juin6 – Condições políticas da paz social na França1-2
413vendredi 08 juin

[suite :]

6 – Condições políticas da paz social na França

1
417mercredi 14 juin

7 – Condições morais da paz social na França

8 – Conclusão – Fim

1-2

Le premier numéro du Correio da Tarde était paru en 1848, et le quotidien est resté fidèle à une orientation politique ancrée dans le conservatisme monarchiste jusqu’à sa dernière livraison en 1852. La « Typographia de I. P. da Costa » appartenait à Ignacio Pereira da Costa, dont le brevet datait du 27 juin 1832, sous le nom commercial « Typographia Americana ou Imprensa Americana ». En 1853 l’atelier sera transféré à Justiniano José da Rocha, ancien propriétaire du journal O Brasil52.

On peut se demander s’il ne fut pas lui-même derrière le projet d’édition en feuilleton de la version en portugais-brésilien du texte de Guizot. Justiniano José da Rocha disposait sans doute des moyens, aussi bien intellectuels que matérielles, nécessaires à l’entreprise, et il entretenait d’étroites relations avec le rédacteur du Diario, comme le révèle une note sur le travail de préparation de De la démocratie au format livresque, à Paris, pour le public brésilien : « Aujourd’hui le journal Diario annonce qu’un spéculateur en France est en train de préparer la version en portugais et qu’il fera imprimer cet opuscule à profusion dans le but de le faire vendre à bon prix »53.

À la date du 5 juin 1849, dans leur édition dominicale les journaux cariocas annoncent :

A Democracia em França. Por F. Guizot. Agostinho de Freitas Guimarães et Cie. On vient de recevoir de Paris quelques exemplaires de ce livre, traduit dans la langue portugaise la plus élégante, au prix de 2$000 rs. l’exemplaire, en reliure à l’anglaise, imprimé dans un beau caractère et sur du bon papier, avec un fac-similé de M. Guizot54.

La traduction de De la démocratie en France en portugais-brésilien a été publiée grâce au travail d’un admirateur de Guizot, « un Brésilien qui a vécu à Paris », selon la Préface. Il a maintenu son anonymat dans la publication. L’ouvrage a été préfacé par José Lucio Correia, un entrepreneur de Pernambouc, producteur de sucre de canne, alors parisien, qui disposait d’un bureau de commission et de représentation rue de Trevise. Son discours ne laisse planer aucun doute sur le but politique de cette édition, dont il a probablement assumé les coûts de fabrication :

Aux Brésiliens

Les dernières nouvelles des évènements désastreux de Pernambouc n’ont fait que m’affliger et exciter mon patriotisme […]

La diffusion de ce livre sera un puissant remède pour lutter contre les passions nuisibles qui se conjurent pour attaquer la société dans ce qu’elle a de plus inviolable et de plus sacré […]55.

Et, finalement, il revendique aussi bien « la pureté de l’intention » et la « nécessité de la raison », que l’« efficacité de l’action »56.

L’édition a été approuvée par Guizot, dont la lettre manuscrite adressée à Correia est reproduite en fac-similé en tête du volume. L’historien français a reconnu l’objet politique du projet :

Je ne fais pas d’objection, Monsieur, à votre noble intention de faire traduire mon dernier livre sur la Démocratie en France. Bien au contraire, Monsieur, j’ai l’honneur de pouvoir servir, hors de mon pays, à la cause de la vérité et de l’ordre social […]. Guizot. Brompton, le 21 janvier 1849.

La préface donne, nonobstant, quelques pistes sur l’identité du traducteur, ce qui nous permet de suggérer le nom de José da Gama e Castro57.

Les bibliographies consultées ne présentent aucune allusion à la traduction de De la démocratie. En tout cas, il n’est pas sans intérêt de consulter la liste des ouvrages que Gama e Castro a publiés au Brésil :

O Federalista. Publicado em Inglez por Hamilton, Madisson e Jay, Cidadãos de Nova York, e Traduzido Em Portuguez Por *** [José Da Gama e Castro]. Rio De Janeiro : Typ. Imp. e Const. de J. Villeneuve e Comp., 1840.

[Nouvelle édition :] Ouro Preto : Imprensa Official do Estado de Minas, 1896.

O Novo Principe, ou O Espirito dos Governos Monarchicos, por *** [José da Gama e Castro], segunda edição, revista e consideravelmente augmentada pelo autor. Rio de Janeiro : Typ. Imp. e Const. de J. Villeneuve e Comp., 1841.

O Novo Carapuceiro, Ou Typos da Nossa Época, por *** [José da Gama Castro]. Rio de Janeiro : Typ. Imp. e Const. de J. Villeneuve, 184258.

De la démocratie en France se présente comme un raisonnement d’inspiration tocquevillien « qui s’en prend avec virulence à l’idolâtre démocratique »59. En d’autres termes, le livre de Guizot constitue un rempart contre les pulsions révolutionnaires de son temps. Aussi l’ouvrage, né dans la vague de réactions qui s’organise au lendemain de la « révolution » parisienne de 1848, s’inscrit aussi par sa diffusion éditoriale dans d’autres espaces où la peur d’une révolution est aussi bien une réalité qu’un enjeu de la propagande politique.

Les éditions de de la democratie en france60

France (puis ordre alphabétique des pays)

1. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Par M. Guizot. Paris, Victor Masson, 1849, 159 p. + 16 p. [catalogue de l’éditeur]

Allemagne

2. Ueber die Demokratie in Frankreich von Guizot. Aus dem Franzosischen ubersetzt. Zweite Auflage. Berlin ; Francfort, Trowitzsch und Sohn, 1849, 95 p.

3. Die Demokratie in Frankreich von Guizot. Grimma, Verlag-Comptoirs, 1849, 105 p.

4. De la Démocratie en France par M. Guizot. Leipzig, Brockhaus & Avenarius, 1849, 76 p.

5. Ueber die Demokratie in Frankreich von Guizot. Leipzig, Breitkopf und Härtel, 1849, 64 p.

6. Ueber die Demokratie in Frankreich. Von Guizot. Aus d. Franz. ubers. von A. Reclam. Leipzig, H. Matthes, 1849, 62 p.

7. Ueber die Demokratie in Frankreich (Januar 1849). Von Franz Guizot. Leipzig, Dyk, 1849, 74 p.

8. Die Demokratie. Von F. Guizot. Fur das deutsche Volk im Auszuge bearbeit. Von Ludwig Hahn. Breslau, A. Gosohorsky’s Buchhandlung (L.F. Maske), 1849, 20 p.

9. O Demokracyi przez F. Gizota. [Traduzido por Eugeniusz Breza]. Leszno, Ernesta Günthera, 1849, 31 p.

Angleterre

10. Democracy in France. By Monsieur Guizot. Londres, John Murray, 1849, 86 p.

11. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Londres, F. Horncastle, 1849, 48 p.

Autriche

12. Die Demokratie in Frankreich. Von M. Guizot. Deuscht von Georg Moritzer. Vienne, Leop. Sommer (vorm. Strauss), 1849, 83 p.

13. Die Demokratie in Frankreich von Guizot. Vienne, Carl Gerold, 1849, 80 p.

Belgique

14. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Par M. Guizot. 2e édition. Bruxelles, J.-B. de Mortier, 1849, 79 p.

15. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Par M. Guizot. Bruxelles ; Livourne ; Leipzig, Meline, Cans et Compagnie, 1849, 92 p. [2 éditions]

16. De la Démocratie en France, (Janvier 1849). Par M. Guizot. Bruxelles, Rozez, 1849, 76 p.

17. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Par M. Guizot. Bruxelles, Kiessling & Cie, 1849, 76 p.

18. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Par M. Guizot. Bruxelles, Wouters Frères, 1849, 76 p.

19. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Par M. Guizot. Bruxelles, Société Typographique Belge, 1849, 141 p.

20. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Par M. Guizot. Bruxelles, J. Petit, 1849, 95 p.

21. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Par M. Guizot. 3e édition. Bruxelles, Librairie de F. Michel, 1849, 76 p.

22. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Par M. Guizot. Bruxelles ; Leipzig, Mayer et Flatau, 1849, 92 p.

23. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Par M. Guizot. Bruxelles, Wahlen et Comp.ie, 1849, 92 p.

24. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Par M. Guizot. Bruxelles, Librairie du Panthéon, 1849, 80 p., in 12.

25. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Par M. Guizot. Bruxelles ; Leipzig, C. Muquardt, 1849, 92 p.

26. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Par M. Guizot. Bruxelles, J. B. Tarride, 1849, 76 p.

27. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Par M. Guizot. Liège, F. Renard & Frères, 1849, 53 p.

Brésil

28. A Democracia em França. Por F. Guizot. Rio de Janeiro, Livraria D’Agostinho Freitas Guimaraes & C.ia., 1849, 139 p.

28’. A Democracia em França. Por Mr. Guizot. Janeiro 1849. Parution en feuilleton dans le quotidien Correio da Tarde, Rio de Janeiro, 18 mai-14 juin 1849.

Danemark

29. Demokratiet i Frankrig. Efter det Franske ved I.C. Magnus. [Kopenhage], 1849, 75 p.

Espagne

30. De la Democracia en Francia. Por M. Guizot. Palma, Imprenta Balear, 1849, 54 p.

31. De la Democracia en Francia. Por M. Guizot. Madrid, Imprenta de la Biblioteca del Siglo, 1849, 102 p.

32. De la Democracia en Francia: Enero de 1849. Por M. Guizot. Traducida y refutada por un Publicista Liberal. Madrid, Imprenta de los Señores Andrés y Díaz, 1849, 96 p. + 15 p. [“Refutacion”].

États-Unis

33. Democracy in France. By Monsieur Guizot, Late Prime Minister; Author of the History of Civilization etc., etc. New York, D. Appleton & Co., 1849, 86 p. + 10 p. [catalogue de l’éditeur]

Italie

34. La Democrazia in Francia: (Gennaio 1849), Di Guizot. Versione di L. M. Colla Biografia Dell’Autore. Italia, [s.n.], 1849, 120 p.

35. La Democrazia in Francia: (Gennaio 1849). Del sig. Guizot. Libera versione dal francese di Carlo Formichi. Rome, Libreria Bonifazi, 1849, 67 p.

36. Della Democrazia in Francia: (Gennaio 1849). Per Francesco Guizot. Versione dal francese. Torino, Gianini e Fiore, 1849, 168 p.

37. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Par M. Guizot. Naples, G. Nobile, 1849, 67 p.

38. Della Democrazia in Francia (Gennaio 1849). Napoli, Stamperia del Fibreno, 1849, 79 p.

39. La Democrazia in Francia (Gennaio 1849). Del sig. Guizot. Libera versione dal francese di Carlo Formichi. Naples, Gaetano Nobile, 1849, 67 p.

40. Della Democrazia in Francia (Gennaio 1849). Versione italiana del professore Francesco Longhena. Milan, Manini, 1849, 102 p.

Mexique

41. De la Democracia en Francia. Por M. Guizot. México, Rafael Rafael y Vilá, 1849, 82 p.

Norvège

42. Om Demokratiet i Frankrig. Christiania (Oslo), P.T. Malling, 1849, 62 p.

Pays-Bas

43. De la Démocratie en France (Janvier 1849). La Haye, Imprimerie du Journal de la Haye Van der Meer, 1849, 124 p.

44. De la Démocratie en France (Janvier 1849). Mastricht, Bury-Lefebvre, 1849, 70 p.

45. Over de Volksheerschappij in Frankrijk. (Januarij 1849). [Trad. W. R. Boer]. Utrech, L. E. Bosch en Zoon, 1849. 124 p.

Portugal

46. A Democracia em França, por Mr Guizot. Janeiro de 1849. Traduzida do francez M. J. Gonçalves. Lisbonne, Typ. do Popular, 1849, 60 p.

47. Da Democracia em França, por Mr. Guizot. Traducção de Mariano José Cabral. Nova Edição. Lisbonne, Typographia de Silva, 1849, 58 p.

Suède

48. De la Démocratie en France par M. Guizot. Stockholm, P. A. Norstedt & fils, 1849, 108 p.

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1 Frédéric BARBIER, Histoire d’un livre : La Nef des Fous de Sébastien Brant, Paris, Éditions des Cendres, 2018, p. 13.

2 Ibid., p. 168.

3 On retrouve sans surprise l’ouvrage de Sébastien Brant en vente dans les boutiques de souvenirs des châteaux du bord du Rhin.

4 Robert DARNTON, L’Aventure de l’Encyclopédie (1775-1800). Un Best-seller au siècle des Lumières, Paris, Perrin, 1982, p. 26.

5 En 1828 et 1829 il a enseigné, respectivement, l’Histoire de la civilisation en Europe et l’Histoire de la civilisation en France. « Ce fut l’époque de la plus grande popularité de Guizot. Ses cours faisaient événement non seulement dans le domaine des sciences historiques, mais aussi dans la vie du pays. De véritables foules s’assemblaient dans l’immense amphithéâtre pouvant contenir jusqu’à 1800 personnes ; le professeur recueillait de chaleureuses ovations ; les journaux publiaient le contenu de ses cours », B. RÉIZOV, L’Historiographie romantique française (1815-1830), Moscou, Éditions des langues étrangères, 1962, p. 281.

6 François GUIZOT, De la démocratie en France (Janvier 1849), Paris, Victor Masson, Libraire, 1849, p. 2-3. Insérées comme une sorte de prologue dans la brochure, ces considérations figurent dans le manuscrit sur un feuillet distinct, rapporté par collage au premier cahier du texte. Cela s’explique par le fait que Guizot ne connaissait pas le résultat de l’élection au moment de l’écriture de son opuscule, comme en témoigne cet autre passage : « Le Roi Louis Philippe a régné plus de dix-sept ans. J’ai eu l’honneur d’être plus de onze ans son ministre. Le Général Cavaignac gouverne aujourd’hui la République. [en marge : ou bien, en cas d’événement : Le Général Cavaignac gouvernait hier la République] ». La mention relative à Cavaignac a été retirée du texte au moment de l’édition. Arch. nat., 42 AP 25.

7 Maurice AGULHON, 1848 ou l’Apprentissage de la République, Paris, Le Seuil, 2002, p. 80.

8 « Toujours établi à Brompton, il présente sa candidature aux élections du printemps 1849, et publie l’appel M. Guizot à ses amis, le 6 avril 1849 ». Pierre ROSANVALLON, Le Moment Guizot, Paris, Éditions Gallimard, 1985, p. 12.

9 Cf. Gabriel DE BROGLIE, Guizot, Paris, Perrin, 1990 ; Laurent THEIS, François Guizot, Paris, Fayard, 2008.

10 « Après les journées de février 1848, la rancœur à l’égard de Guizot de toute une partie de la bourgeoisie apparaît bien dans l’écrit apocryphe Mon adhésion à la République, lettres aux électeurs de Lisieux par F. Guizot, Paris, 1848 […] », et « la publication en janvier 1849 de De la démocratie en France suscite plusieurs réponses […] ». Il n’est pas anodin d’observer que la plupart de ces réponses viennent du côté de la bourgeoisie et de celui des républicains exaltés, mais aussi de celui des ultras (opposés au parti orléaniste). Les réponses venues de l’étranger (Angleterre, Autriche, Prusse, Brésil) témoignent également des différentes réceptions politiques de l’ouvrage (P. ROSANVALLON, Le Moment Guizot…, op. cit., p. 397-398).

11 À titre d’exemple, « avec La vérité dévoilé aux ouvriers, aux paysans et aux soldats, tiré à 5 ou 600 000 exemplaires en 1849, les frères Garnier entraient de plain-pied dans l’actualité pour profiter de l’événement politique et utiliser leurs connaissances des réseaux de diffusion des livres », Jean-Yves MOLLIER, L’Argent et les lettres, Histoire du capitalisme de l’édition (1880-1920), Paris, Fayard, 1988, p. 235.

12 Le français maintient alors son rang de première langue internationale, et Paris garde son prestige de « capitale du monde ». La concurrence, d’origine économique, s’exerce seulement dans le dernier quart du siècle, depuis l’Angleterre, puis depuis les États-Unis et l’Allemagne. F. BARBIER, L’Empire du livre. Le livre imprimé et la construction de l’Allemagne contemporaine (1815-1914), Paris, Le Cerf, 1995, p. 257.

13 Dans le monde ibérique et au Brésil, ce sont les partis conservateurs, on le verra, qui assurent la diffusion du texte.

14 De février à octobre 1840, Guizot fut ambassadeur à Londres. Mais, ses relations avec l’Angleterre et ses plus prestigieux cercles politiques et intellectuels ont des origines plus anciennes : dans sa jeunesse, il avait traduit entre autres Edward Gibbon, et la princesse de Lieven « lui a ouvert son carnet d’adresses », c’est-à-dire les salons les plus importants du pays, L. THEIS, François Guizot, op. cit., p. 27.

15 Democracy in France a atteint la cinquième édition en avril. « Democracy in France. January, 1849. By Monsieur Guizot. Fifith Edition », The Edinburgh Review, vol. 89, n. 180, 1er avril 1849, p. 554.

16 Le catalogue, soit dix pages non numérotées, est publié en fin de Democracy in France, New York, D. Appleton & Co., 1849, 110 p.

17 Le Commerce de la librairie en France au xix e Siècle, dir. Jean-Yves Mollier, Paris, IMEC Éditions, 1997, p. 329-339.

18 Herman DOPP, La contrefaçon des livres français en Belgique, 1815-1852, Louvain, Librairie Universitaire, 1932.

19 On considère que Grimma, village situé dans la proximité de Leipzig, est placé au plan commercial dans sa sphère d’influence, ce qui porte à cinq le nombre d’éditions allemandes attribuées à Leipzig (sur un total de huit éditions allemandes).

20 Un manuscrit récemment localisé témoigne avec éloquence de la circulation de la brochure dans le circuit complexe de la librairie européenne : le traducteur du texte en l’italien a inscrit la note suivante sur le premier feuillet de son cahier : « Traduzione seguida sulla edizione Lipsia Brockhaus et Avenarius, 1849. [Signé :] Serafino Rossetti ».

21 Die Demokratie. Von F. Guizot. Für das deutsche Volk im Auszuge bearbeit. Von Ludwig Hahn, Breslau, Verlag von A. Gosohorsky’s Buchhandlung (L. F. Maske), 1849, p. 3-4.

22 Ludwig HAHN, Geschichte der Auflösung der Jesuiten-Congregationen in Frankreich im Jahre 1845: nach den besten Materialien und unter Benutzung handschriftlicher Quellen, Leipzig, Brockhaus und Avenarius, 1846 ; Id., Das Unterrichts-Wesen in Frankreich, mit einer Geschichte der Pariser Universität, Breslau, A. Gosohorsky’s Buchhandlung (L.F. Maske.), 1848 ; Id., Ludwig Philipps’s Fall beleuchtet durch die Ereignisse seines letzten Regierungsjahres, Berlin, Dümmler, 1848.

23 A. THIERS, De la Propriété, Paris, Paulin ; Lheureux, 1848, 439 p. L’écrit de Guizot « ne se compare pas, malgré l’analogie du titre, avec celui de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, paru en 1840, mais avec la brochure de Thiers, De la propriété, parue quelques mois plus tôt. Plus bref, plus incisif, Thiers se plaçait sur le terrain concret et utilitaire de la défense de la propriété et des intérêts de la classe possédante », G. DE BROGLIE, op. cit., p. 378.

24 L. HAHN, Geschichte des preußischen Vaterlandes für die reifere Jugend beiderlei Geschlechts und für das größere gebildete Publikum, Berlin, Hertz, 1855.

25 Ibid.

26 O Demokracyi przez F. Gizota. [Traduit par Eugeniusz Breza], Leszno, nakładem i czcionkami Ernesta Günthera, 1849, 38 p. Nous remercions Daniel Baric pour sa traduction, d’après l’exemplaire de la Bibliothèque polonaise de Paris.

27 « Les généalogistes s’accordent à faire descendre cette famille de la maison de Brézé en France ». Stanislas de Breza fut ministre-secrétaire du roi de Saxe Frédéric-Auguste Ier (1750-1827), duc de Varsovie (1807-1815) et soutien de Napoléon. Eugène BREZA, Notices sur les familles illustres et titrées de la Pologne…, Paris, A. Franck, 1862, p. 262.

28 Parmi les six éditions italiennes repérées, trois ont été imprimées à Naples (deux en italien et une en français).

29 « L’ouvrage fournira une brochure in-8o de cent trente à cent cinquante pages, environ », Arch. nat., Ms 42 AP 320.

30 Les contrefaçons belges étaient vendues à un prix modique compris entre 35 et 50 centimes. Voir Préfaçons et contrefaçons belges (1816-1854) : catalogue enrichi d’une préface et de notes par J. Culot, bibliophile bruxellois, Bruxelles, Fernand Miette, 1937.

31 Jusqu’à la Révolution de 1848, les livres de Guizot, comme ceux d’autres écrivains français, étaient interdit en Autriche. Les deux éditions de Die Demokratie sont d’humbles brochures imprimées par Gerold et Sommer, dont les noms figuraient dans les listes des imprimeurs auparavant censurés pour avoir vendus des livres français. Norbert BACHLEITNER, Die literarische Zensur in Österreich von 1751 bis 1848, Vienne ; Cologne ; Weimar, Böhlau, 2017.

32 Paris, Bibliothèque de la fondation Dosne-Thiers, Ms. 686.

33 Jesús A. MARTÍNEZ MARTÍN, Lectura y lectores en el Madrid del siglo XIX, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, 1991, p. 310-330.

34 F. GUIZOT, Da Democracia em França, trad. M. J. Gonçalves, Lisbonne, Typ. do Popular, 1849, 60 p. ; Id., Da Democracia em França, trad. Mariano José Cabral, Lisbonne, Typographia de Silva, 1849, 58 p.

35 Id., De la Democracia en Francia, Madrid, Imprenta de la Biblioteca del Siglo, 1849, 102 p.

36 Id., De la Democracia en Francia, Palma, Imprenta Balear, 1849, 54 p.

37 Jacques GODECHOT, Les Révolutions, 1770-1799, Paris, PUF, 1963 ; Carlos Guilherme MOTA, A ideia de revolução no Brasil e outras histórias, São Paulo, Globo, 2008.

38 La Gazeta do Rio de Janeiro, une publication officielle de la Cour portugaise au Brésil publie d’ordinaire les notices internationales tirées de la presse française, particulièrement du Moniteur Universel, dont les feuilles circulaient dans la colonie. Par exemple, une nomination de François Guizot est annoncée aux lecteurs brésiliens dans le numéro du 14 avril 1819 (p. 3).

39 Lincoln SECCO et M. M. DEAECTO, « A São Paulo de Líbero Badaró », Notícia Bibliográfica e Histórica, Campinas, n° 189, avril-juin 2003.

40 Sa carrière politique et ses écrits étaient aussi bien commentés que cités. Et ses œuvres étaient traduites à profusion dans la presse brésilienne. Par exemple : Theoria do governo representativo de M. Guisot [sic]. Extractada de suas obras políticas por ***, Pernambuco [Recife], Typographia de Santos & Companhia, 1845, 168 p. D’autres éditions en français figuraient dans les inventaires après-décès des lecteurs appartenant aux métiers de la justice et du droit, comme l’a montré Vivian Nani AYRES, Da Sala de Leitura à Tribuna. Livros e Cultura Jurídica em São Paulo no Século XIX, São Paulo, Departamento de História, FFLCH-USP, 2018.

41 Le vote censitaire a été pratiqué aussi bien en France, pendant le régime de Louis-Philippe, qu’au Brésil pendant toute la période monarchique (1822-1889). Walter DA COSTA PORTO, O voto no Brasil. Da Colônia à Sexta República, Rio de Janeiro, Topbooks, 2002.

42 Amaro Quintas soutiendra avec vigueur que la « Révolution Praieira fut l’expression la plus éloquente de l’esprit quarante-huitard » ; un journal est alors sorti sous le titre Kossuth, en hommage au héros de la révolution en Hongrie. On doit, finalement, reconnaître le caractère pérenne de la phase radicale de la révolution du Pernambouc. Amaro QUINTAS, O Sentido Social da Revolução Praieira, Rio de Janeiro, Civilização Brasileira, 1967 ; Izabel Andrade MARSON, Revolução Praieira, resistência liberal à hegemonia conservadora em Pernambuco e no Império (1842-1850), São Paulo, Fundação Perseu Abramo, 2009.

43 Le journal Correio Mercantil est issu du Pharol Constitucional (1842), lui-même transformé en 1843 en Pharol, avant de prendre en 1844 le titre de Mercantil. Le Correio Mercantil apparaît en 1848, sous la direction de Rodrigues & Comp. La feuille est imprimée sous ce même titre jusqu’en 1868. Machado de Assis y a travaillé comme rédacteur. Paulo BERGER, A Tipografia no Rio de Janeiro, Rio de Janeiro, Cia. Industrial de Papel Pirahy, 1984, p. 50.

44 Richard Cobden (1804-1865) fut un industriel, économiste et politicien britannique, membre radical du Parti Libéral, et négociateur du Traité Cobden-Chevalier, dont on parle dans l’entretient cité. Anthony HOWE et Simon MORGAN, Rethinking nineteenth-century liberalism: Richard Cobden bicentenary essays, S. l., s. n., 2006.

45 « Je suis censé dire que Louis-Napoléon, et Cavaignac, et Guizot (qui a publié hier un livre) et tous les hommes publics de la France, et aussi M. Thiers, sont d’accord avec moi lorsque j’affirme qu’en France la passion la plus dominante est la paix [article traduit en français par le Journal du Havre et, ensuite, reproduit dans Revolução de Setembro, à Lisbonne] », Correio Mercantil, 16 mars 1849, p. 2.

46 Correio Mercantil, 26 mars, 1849, p. 1.

47 O Brasil, 16 mars 1849, p. 2.

48 Ibid., 17 mars 1849, p. 4.

49 Justiniano José da Rocha, né à Rio de Janeiro en 1811, entreprit ses études à Paris à l’époque de Charles X, dans le prestigieux collège Henry IV, et poursuivit ses études supérieures à São Paulo, à la faculté de droit. La politique et le journalisme, dans lesquels il s’est engagé de 1836 à sa mort en 1862, consacrèrent son nom dans l’opinion publique, cf. P. BERGER, A Tipografia…, op. cit., p. 52.

50 J. J. DA ROCHA, Ação ; Reação ; Transação. Duas palavras acerca da atualidade política do Brasil I (1855), éd. Tâmis Parron, São Paulo, Edusp, 2016.

51 Correio da Tarde est « un journal politique, littéraire et commercial – publié tous les jours, à 5 heures de l’après-midi, par la Typographia Americana de I. P. da Costa (Rua da Assembleia, no 27), où les annonces et les articles sont bienvenus à condition de n’offenser ni la morale publique ni la vie privée », P. BERGER, A Tipografia…, op. cit., p. 84.

52 Ibid.

53 O Brasil, 17 mars 1849, p. 4.

54 Correio Mercantil, 5 juin 1849, p. 4.

55 F. GUIZOT, A Democracia na França. Tradução em portuguez por ***, Paris, E. Thurnot et C.ie, 1849.

56 Ibid., p. VIII. L’auteur songe au soulèvement survenu à Recife en 1848.

57 « Docteur en Médicine de l’Université de Coimbra [Portugal], où il naquit dans les dernières années du siècle dernier […] Lancé par ses convictions politiques dans le parti de de l’Infant Dom Miguel, il l’a servi avec scrupule, et fut nommé « Médecin major » de l’Armée, entre autres postes importants. Après les conflits politiques de 1834, il émigra, et après un long séjour en Europe, il décida de partir au Brésil. Il arriva à Rio de Janeiro à la fin des années 1837 ; il y resta jusqu’en 1842, en se consacrant à des travaux littéraires et en écrivant pour la presse. Après son retour en Europe, et d’autres voyages à travers la France, l’Allemagne, etc., il s’établit finalement à Paris […], Innocencio Francisco DA SILVA, Dicionário Bibliográfico Português, t. IV, Lisbonne, Imprensa Nacional, 1973, p. 358-359. Ce traducteur a fait l’objet d’un travail de recherche de la part de Luís Reis TORGAL, Tradicionalismo e contra-revolução. O pensamento e a ação de José da Gama e Castro, Coimbra, Universidade de Coimbra, 1973.

58 Tancredo DE BARROS PAIVA, Acchêgas a um diccionario de pseudonymos. Iniciaes, abreviaturas e obras anonymas de auctores brasileiros sobre o Brasil ou no mesmo impressas, Rio de Janeiro, J. Leite e Cia., 1929.

59 L. THEIS, François Guizot…, op. cit., p. 38.

60 Sauf indication contraire, toutes les éditions sont in-8o. Cette bibliographie n’a pas vocation à l’exhaustivité : elle signale les éditions qui ont contribué à la présente analyse sur la diffusion du texte de Guizot.