Faux et faussaires : autour du prétendu « Spanish Forger »
Dès lors que l’intérêt pour les peintres « primitifs » et l’enluminure médiévale s’est développé au cours du xixe siècle, le marché de l’art a vu naître des pratiques discutables : trafics voire dépeçage de manuscrits, puis production de faux destinés à répondre à l’appétit et aux attentes toujours croissantes des collectionneurs1. L’apport des faussaires a d’abord pris la forme de restaurations abusives, puis de complément d’illustrations apporté à des manuscrits inachevés dans le but de les rendre complets, enfin de réalisation de faux créés de toutes pièces. Parmi les faussaires une place particulière revient à celui qu’on appelle le Spanish Forger ou le « Faussaire espagnol »2.
Le faussaire et ses sources
Le Spanish Forger a été baptisé ainsi en 1930 par Belle Da Costa Green (1879-1950), alors directrice de la Pierpont Morgan Library à New York. Elle s’était vu proposer l’acquisition d’un panneau attribué au peintre espagnol Jorge Inglés et supposé représenter les fiançailles de sainte Ursule3. La bibliothécaire y a reconnu un faux, artificiellement vieilli, de la main d’un artiste dont elle avait fait acquérir vingt ans plus tôt, en 1909, un antiphonaire authentique mais pourvu d’illustrations apocryphes, que l’on croyait aussi d’origine espagnole. Ce manuscrit est en réalité fragmentaire, mais le faussaire a représenté des donateurs sur la première page, comme si le volume était complet4.
Reconnaissant dans cette production l’œuvre d’un faussaire, elle l’a baptisé du nom de Spanish Forger, lui attribuant une quinzaine d’œuvres dans les années suivantes. Ces recherches ont été poursuivies dans les années 1950 par John Plummer qui a réuni un corpus d’environ quarante-cinq peintures et miniatures. En 1965, c’est Janet Backhouse qui étudie les feuillets du faussaire conservés à la British Library5. Le faussaire a ensuite bénéficié d’une exposition monographique organisée par William M. Voelkle à New York dès 19786. Il lui attribuait alors une soixantaine de tableaux, quelques manuscrits et près de 150 miniatures isolées. Depuis, W. Voelkle lui a donné plus de 400 œuvres : 117 panneaux, 11 manuscrits et pas moins de 284 feuillets enluminés7. Hormis quelques lignes de Charles Sterling en 19738, aucun chercheur français ne s’est penché sur ce faussaire qui n’a pourtant d’espagnol que le nom.
En effet, si la critique a conservé par commodité le nom de convention de Spanish Forger, le faussaire n’est probablement pas espagnol. Ses œuvres dans le style du xve siècle montrent une prédominance des modèles français et dans une moindre mesure, flamands et italiens. De plus, comme l’a montré W. Voelkle, ces modèles semblent tirés des livres illustrés de gravures et de chromolithographies publiés à Paris dans la seconde moitié du xixe siècle, comme Les Arts somptuaires et le costume historique de Louandre et les nombreux livres de Paul Lacroix (le Bibliophile Jacob) consacrés aux arts ou aux mœurs du Moyen Âge et de la Renaissance.
Dans l’antiphonaire de la Morgan, figure ainsi un Christ aux Limbes9 dont les modèles sont aisément identifiables : la bordure s’inspire en la simplifiant du Psautier du duc de Berry10 ; la figure du Christ dansant muni d’une lance est un emprunt au parement de Narbonne, connu à travers la gravure ou observé en original au Louvre ; la gueule de Léviathan dérive d’une gravure de la Bible des Pauvres, également reproduite dans l’un des livres de Paul Lacroix11. Cette méthode de composition consistant à combiner plusieurs modèles apparaît de façon encore plus manifeste dans une miniature figurant l’Annonciation sous la forme de la chasse à la licorne12. La bordure a la même source d’inspiration, tandis que le sujet central prend pour modèle un plat de reliure reproduit par Paul Lacroix13 ; enfin, l’architecture à gauche s’inspire d’un châtelet peint dans une miniature des Petites heures du duc de Berry. Parfois le faussaire adopte un modèle principal comme sur un feuillet découpé, le martyre de saint Laurent14, qui s’inspire d’un missel de l’Arsenal reproduit dans une chromolithographie des Arts somptuaires de Louandre15.
Dans la plupart des cas, le faussaire peint ses miniatures sur des feuillets ou des fragments de parchemin découpés dans de grands livres de chœur, graduels ou antiphonaires, sans grand souci de concordance avec le texte. Il représente ainsi l’entrée des croisés à Jérusalem sur un feuillet du Reed College comportant l’antienne Quidcumque ligaveris, une pièce chantée lors de la fête de saint Pierre [ill. 1]16. Dans une miniature montrant une Marie-Madeleine aux seins nus visitée par un couple de nobles voyageurs dans son ermitage de la Sainte-Baume, l’image occupe l’angle inférieur d’une page, ce qui semble tout à fait invraisemblable17. Le faussaire n’hésite pas en outre à inventer de toutes pièces des scènes dont l’iconographie non reconnaissable révèle la falsification, comme c’est le cas d’un saint recevant un livre d’un ange18.
Une iconographie courtoise
Quoique d’exécution très soignée, sa production est trahie par la joliesse doucereuse de ses personnages, notamment féminins au décolleté pigeonnant, et par une iconographie souvent incohérente mêlant sujets profanes et religieux. En outre, s’il prend soin d’utiliser des supports anciens (panneau de bois ou feuillet de parchemin découpé dans des livres de chœur), les analyses de laboratoire confirment la date tardive de ces miniatures pseudo-médiévales. La spectrographie des couleurs qu’il emploie révèle en effet la présence de pigments chimique élaborés au début du xixe siècle, comme le bleu outremer, le vert émeraude et le jaune de chrome19.
Le faussaire confère par ailleurs une unité de style et de mise en page à des miniatures qui semblent provenir d’un même manuscrit, comme une série de cinq miniatures acquises en 2009 par le Victoria and Albert Museum de Londres, qui illustrent des sujets qu’on ne rencontre habituellement ni dans les livres d’heures ni dans les psautiers20. Le faussaire donne à certains feuillets une facture italianisante, comme dans une Annonciation21, une Visitation22, un Mariage de la Vierge23, une Présentation au Temple24, une Fuite en Égypte25 ou une Entrée à Jérusalem26 censées provenir du même manuscrit. Il achève ce cycle de la vie du Christ par l’évocation de la Résurrection27 et de l’apparition du Christ à Marie-Madeleine, curieusement représentée en donatrice28. Il attribue volontiers un caractère érotique à certaines scènes : on l’a déjà vu avec Marie-Madeleine dénudée, ou encore avec le choix inattendu de Suzanne et les vieillards29, ou bien le martyre d’une sainte Barbe nue flagellée [ill. 2]30.
Mais le plus souvent, l’enlumineur préfère des scènes profanes, montrant par exemple des dames et des chevaliers en partance pour la croisade. Une sainte confie ainsi un étendard à un chevalier partant délivrer le tombeau du Christ31, une dame lui remet une épée32, ou bien salue les croisés embarqués sur un navire33. Le peintre multiplie d’ailleurs les scènes de navigation34, comme les scènes de batailles ou de sièges de villes35. À l’issue de la bataille, un sarrasin peut déposer les armes au pied des croisés triomphants36, mais le plus souvent c’est à une dame que le seigneur vaincu ou victorieux remet les clefs de la cité37. Le peintre est friand de ces représentations mettant en scène un chevalier à genoux devant sa dame, à laquelle il fait le présent des trésors qu’il a conquis38, ou à laquelle un page montre un portrait en vue de fiançailles.
Le faussaire mêle en outre sans distinction iconographie sacrée et profane. Quel est ce chevalier agenouillé devant une sainte nimbée39 ? Et qui sont ces nobles parents présentant leur fille à un saint vieillard40 ? Une grande miniature de la Morgan montre curieusement un couple de seigneurs, faucon au poing, auquel un saint moine fait la lecture [ill. 3]41. La présence du faucon souligne la prédilection du faussaire pour le thème de la chasse. Des dames élégantes participent souvent à ces scènes de chasse42, ou bien accueillent les chasseurs avec leur trophée, par exemple la dépouille d’un cerf sur la croupe du cheval43.
Le « Faussaire espagnol » met volontiers en scène les loisirs seigneuriaux plus pacifiques. Il représente ainsi des parties d’échecs, sans toutefois respecter l’emplacement des pièces44. Dans une veine romantique, il montre même une promenade galante en gondole à Venise45 ! La vièle que tient la dame rappelle que le faussaire manifeste une prédilection pour les scènes de concert et la représentation d’un instrument de musique46. Cécile jouant de l’orgue apparaît parmi des courtisans47 ou au premier plan dans une Virgo inter virgines48, alors que dans la série du Victoria and Albert Museum, le roi David avec sa harpe prend la tête d’une véritable fanfare49 ! Une autre scène de concert évoque plutôt des troubadours du xive siècle50, ailleurs une chorale dans une miniature italianisante51. Ailleurs encore, il s’agit d’une véritable sérénade sous le balcon52, dans un château53, ou même auprès du lit de la belle54, tandis qu’une scène de banquet est accompagnée d’une musicienne jouant de la vielle à archet55.
Le faussaire privilégie donc des scènes courtoises et les loisirs de la noblesse. Les autres ordres de la société sont pratiquement absents et n’apparaissent que dans des scènes aux thèmes soigneusement choisis pour leur pittoresque : ainsi les paysans ne figurent que pour les vendanges, l’élaboration du vin56 ou des danses villageoises57. L’argent est inexistant sauf dans quelques scènes d’aumône58 ou de change59 et des artisans n’apparaissent que dans le cadre d’activités artistiques : la sculpture de la tombe d’un chevalier60, la visite d’une fonderie de cloches (inspirée d’une illustration de Paul Lacroix reproduisant un manuscrit du xive siècle du Rational des divins offices de Guillaume Durand)61, ou la construction d’un château, en fait la villa de César62.
De César à Jeanne d’Arc
Outre ces scènes de genre, le peintre affectionne les épisodes historiques. Le faussaire est même l’auteur d’une Vie de César, extraite de Suétone, dans un manuscrit dont il a également copié le texte et où il représente la traversée du Rubicon ou l’assassinat de César par Brutus [ill. 4]63. La plus ancienne miniature entrée en collection publique, acquise dès 1905 par le British Museum, représente Christophe Colomb débarquant en Amérique ou Hernan Cortés au Mexique64. En fait, la miniature s’inspire d’une illustration de l’America de Théodore de Bry, publiée en 1590 et souvent reproduite par la gravure au xixe siècle.
Dans son compte-rendu de l’exposition des Primitifs français de 1904, Paul Durrieu mentionne aussi de fausses miniatures de Jeanne d’Arc qui auraient été produites dans une officine étrangère65. L’héroïne est alors à l’apogée de sa gloire et apparaît comme l’icône d’un pays meurtri par la guerre de 1870. L’Église la déclare vénérable en 1893, la béatifie en 1909 et la canonise en 1920. Ses statues se multiplient tant dans les églises que sur les places publiques, alors que ses images datant du xve siècle demeurent très rares. Les faussaires s’empressèrent donc de répondre à l’attente d’images « authentiques » de l’héroïne.
Lorsqu’il écrit, Durrieu a sans doute à l’esprit les deux miniatures connues depuis 1896 dans la collection de Georges Spetz (1844-1914) à Issenheim66. Il s’agit évidemment de faux. L’une occupe un fragment de parchemin découpé dans un antiphonaire ; l’autre montre au verso trois vers tirés d’un « poème patriotique »67. Ces deux miniatures sont-elles l’œuvre du Spanish Forger68 ? Elles en présentent le fond d’or (d’ailleurs posé après la peinture, et non avant comme on l’eût fait au xve siècle), la forme de la lettre parfois non reconnaissable, mais elles semblent d’un dessin plus raide… S’agirait-il d’œuvres datant du début de la carrière du faussaire ? Pour W. Voelkle, il s’agirait plutôt de l’un de ses devanciers. Selon lui en effet, « les faussaires parisiens actifs durant le dernier tiers du xixe siècle ont travaillé dans un style plus dur, plus linéaire, et ont souvent choisi des thèmes patriotiques liés à l’histoire de France et en particulier à Jeanne d’Arc »69.
J’avoue pourtant hésiter pour une célèbre miniature, provenant de la collection du Dr Henri Bon70, donnée aux Archives nationales en 1956 par l’intermédiaire de Régine Pernoud et longtemps exposée au Musée de l’histoire de France [ill. 5]71. Bien que sa fausseté ait été dénoncée de longue date par Philippe Contamine72, elle est toujours reproduite comme authentique sur la couverture de publications consacrées à Jeanne d’Arc et a servi de modèle en 2012 au timbre commémoratif des 600 ans de sa naissance ! Récemment, elle a encore été exposée comme authentique dans l’exposition Tenue correcte exigée, quand le vêtement fait scandale au musée des Arts décoratifs73. L’image de la Pucelle en armure, tête nue et chevelure déployée, avec épée et étendard a en effet tout pour séduire… Cependant, le type féminin, le visage ovale et doux à la petite bouche, ainsi que la pose de la Pucelle, me semblent caractéristiques du « Faussaire espagnol ». Au verso figurent plusieurs vers du poème de Charles d’Orléans, composé durant sa captivité, « En regardant vers le pays de France » ; il est pourtant peu vraisemblable qu’un manuscrit renfermant un texte d’un tel intérêt historique et littéraire ait été découpé comme un vulgaire missel74. Les trois miniatures considérées ensemble présentent une composition presque identique (celle des Archives nationales inversée) et témoignent sinon d’une même main, du moins d’une même vision de l’héroïne.
Conclusion
L’artiste reste malheureusement anonyme. Il apparaît actif en France et probablement à Paris, de 1900 à 1920 au moins, voire depuis 1895 jusque vers 1930. La tentative d’identification avec l’enlumineur belge Ferdinand De Pape ou son fils Charles n’a pas convaincu. De Pape et ses émules renouvellent en effet l’enluminure dans un but religieux et sans intention frauduleuse75. Voelkle a suggéré de voir en lui quelque graveur ou chromolithographe que l’essor de la reproduction photographique imprimée aurait mis au chômage et qui se serait ainsi reconverti.
Cet anonymat a pour conséquence que l’étude du Spanish Forger présente les mêmes difficultés de méthode que les peintres anonymes du Moyen Âge qu’il imite : absence de sources écrites, œuvres évidemment non signées et non datées, attribution sur les seuls critères stylistiques, difficulté d’établir une chronologie relative ou de déterminer la part d’invention et la part de reproduction de modèles, etc. On ne sait pas davantage si les évidentes différences de style traduisent la prégnance des modèles, l’évolution chronologique de l’artiste, l’intervention d’assistants au sein d’un atelier ou un changement de manière selon le genre des ouvrages : déjà Janet Backhouse avait relevé que le peintre traitait avec moins de soin certaines scènes historiques76. Peintre de panneaux et de manuscrits, le faussaire flatte le goût des collectionneurs, français, mais aussi britanniques et surtout américains, pour un Moyen Âge rêvé. Il illustre des sujets religieux, mais avec une iconographie singulière et souvent décalée par rapport au texte qu’ils sont supposés illustrer. On l’a vu, il privilégie les sujets profanes qui représentent les deux tiers de sa production. Ses compositions sont alors des scènes courtoises et galantes, idéalisant l’image de chevaliers servants agenouillés au pied de leurs dames77.
C’est bien à lui que semble s’appliquer l’avertissement de Paul Durrieu dans l’article cité : « J’avertis les amateurs. Méfiez-vous toujours extrêmement d’une peinture qui vous représentera des scènes historiques du xve siècle, des entrées de roi dans une ville, des fêtes ou des tournois, ou encore des effigies de femmes aux traits trop aimables, aux petites bouches trop mignonnes, aux costumes trop chamarrés d’or et trop surchargés de bijoux. »78 Est-ce à lui encore que pense Paul Eudel, lorsqu’il écrit en 1907 : « Il y avait à Paris voilà bientôt quinze ans [donc après 1892], dans les environs du Panthéon, un faussaire qui a inondé le marché de pseudo-enluminures du xve siècle. Elles étaient parfaites de rendu, le seul reproche à leur faire, c’était de pécher par l’excès des qualités dans les scènes pittoresques, les costumes amusants, les détails piquants »79 ?
Aisément reconnaissable, quoiqu’il trompe encore certains historiens, spécialistes de la littérature ou éditeurs80, l’œuvre du Spanish Forger est aujourd’hui devenu un objet de collection en tant que témoin de la vogue du Moyen Âge dans les années 190081. Sa production peut atteindre des cotes parfois supérieures à celle de miniatures authentiques, comme telle scène de vendanges estimée à 1000 livres dont le prix de vente a multiplié l’estimation par huit82… Relevons également que de grandes institutions comme la Morgan Library, la British Library et le Victoria and Albert Museum n’ont pas hésité à acquérir pour des sommes parfois importantes des œuvres du Spanish Forger. Ce n’est encore que peu le cas en France, malgré quelques achats réalisés par la Bibliothèque nationale de France83. Il faut donc souhaiter que les collections publiques françaises réservent la place qu’il mérite à ce peintre, faussaire certes, mais artiste tout de même, de grande qualité, actif en France au début du xxe siècle et, tout fraudeur qu’il fût ou pour cette raison même, authentique témoin du goût des amateurs de son époque.
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1 Une première version de ce texte a été présentée lors de la journée d’étude, restée inédite, Collections, remaniements, expositions : les vies du manuscrit médiéval aux périodes moderne et contemporaine, organisée à Paris à l’Institut national d’histoire de l’art, le 18 novembre 2013, par Tania Lévy et Judith Soria, que je remercie pour leurs relectures.
2 En dernier lieu : Mauro NATALE, « The Spanish Forger, un falsario ancora senza identità », dans Emil Bosshard, paintings conservator (1945-2006). Essays by Friends and Colleagues, dir. Maria de Peverelli, Marco Grassi, Hans-Christoph von Imhoff, Florence, Centro Di, 2009, p. 167-193. Diego D’ELIA, Il falsario spagnolo : un pittore medievale del xix secolo, Manziana, Roma, Vecchiarelli, 2011 (Dal codice al libro ; 35). Sara PIEROBON, « Il falsario spagnolo colpisce ancora il manoscritto 156 della Fondazione Ugo da Como », Alumina [éd. italienne], t. 9, 2011, no 33, p. 16-23. Voir aussi les blogs largement illustrés de Lisa FAGIN DAVIS, « Manuscript Road Trip: The Spanish Forger » : http://manuscriptroadtrip.wordpress.com/tag/forgeries, mis en ligne en janvier 2014 et Шакко [Shakko], « Испанский фальсификатор: преступник, которого не поймали » [Le Faussaire espagnol : le criminel qui n’a pas été pris], mis en ligne le 18 août 2020 sur : https://shakko.ru/1563303.html [pages consultées le 22 novembre 2020].
3 New York, Morgan Library. Repr. Mauro NATALE, « The Spanish Forger… », art. cit. [note 2], p. 166 et W. M. VOELKLE, « The Spanish Forger: master of manuscript chicanery », dans The revival of medieval illumination/ Renaissance de l’enluminure médiévale, dir. Thomas Coomans, Jan De Maeyer, Louvain, Leuven University Press, 2007 (Kadoc artes, 8), p. 208, fig. 11.2.
4 New York, Morgan Library, M.786a, f. 1. Repr. William M. VOELKLE, « The Spanish Forger… », art. cit. [note 3], p. 212, fig. 11.4. Voir aussi vente Londres, Sotheby’s, 3 décembre 2019, lot 10.
5 Janet BACKHOUSE, « The “Spanish Forger” », The British Museum quarterly, 33, 1968, p. 65-70. Voir aussi Janet BACKHOUSE, « A Miniature Masterpiece by the “Spanish Forger” », Quarto: Abbot Hall Art Gallery Quarterly Bulletin, janv. 1975, p. 8-15.
6 Voir les catalogues de William M. VOELKLE, avec la coll. de Roger S. WIECK, The Spanish Forger, New York, Pierpont Morgan Library, 1978. Curtis CARTER, William M. VOELKLE, The Spanish Forger : Master of deception, Milwaukee, Haggerty Museum of Art, 1987. Deux expositions de la collection de William Voelkle ont été présentées récemment à New York : The Spanish Forger : « Medieval » Paintings from the Collection of William Voelkle, à l’University Art Museum du 16 octobre au 13 décembre 2014 (à l’occasion du colloque Hidden Clues: Discerning Fakes and Forgeries in Art organisé le 22 novembre 2014 à la Binghamton University) ; et en dernier lieu à la galerie Les Enluminures, sous le titre Holy Hoaxes: A Beautiful Deception. Celebrating William Voelkle’s Collection, du 17 janvier au 2 février 2019, catalogue en ligne : https://www.lesenluminures.com/usr/library/documents/main/holy-hoaxes-catalogue.pdf [page consultée le 22 novembre 2020].
7 William M. VOELKLE, « The Spanish Forger… », art. cit. [note 3], p. 206-227. Holy Hoaxes…, op. cit. [note 6], p. 12.
8 Charles STERLING, « Les émules des primitifs », Revue de l’art, 21, 1973, p. 80-93.
9 New York, Morgan Library, M.786a, f. 22. Repr. William M. VOELKLE, « The Spanish Forger… », art. cit. [note 3], p. 214, fig. 11.6.
10 Paul LACROIX, Les arts au Moyen Âge et à l’époque de la Renaissance, Paris, Firmin-Didot, 1871, p. 479.
11 Ibid., p. 513.
12 New York, Morgan Library, M.786a, f. 64. Repr. Master of deception, op. cit. [note 6], frontispice et fig. 7, cat. no 13 et William M. VOELKLE, « The Spanish Forger… », art. cit. [note 3].
13 Paul LACROIX, Les arts au Moyen Âge…, op. cit. [note 10], p. 499.
14 New York, coll. part. Repr. Master of deception…, op. cit. [note 6], fig. 1, cat. no 23 ; William M. VOELKLE, « The Spanish Forger… », art. cit. [note 3], p. 218, fig. 11.11 et 11.12 ; Holy Hoaxes, op. cit. [note 6], p. 19, no 7.
15 Charles LOUANDRE, Les arts somptuaires. Histoire du costume et de l’ameublement, Paris, Hangard-Maugé, 1857, t. I, Planches.
16 Portland, Reed College Library, Special Collections, BX875.A2 S63.
17 New York, coll. part. Repr. Master of deception…, op. cit. [note 5], fig. 10, p. 29, cat. no 25 ; William M. VOELKLE, « The Spanish Forger… », art. cit. [note 3], p. 223, fig. 11.15 ; Holy Hoaxes…, op. cit. [note 6], p. 22, no 10.
18 Londres, British Library, Add. Ms. 53783. Repr. Janet BACKHOUSE, « The “Spanish Forger”… », art. cit. [note 5], pl. XXII.
19 William M. VOELKLE, « The Spanish Forger… », art. cit. [note 3], p. 219-220. Lucia BURGIO, Robin J.H. CLARK et Richard R. HARK, « Spectroscopic investigations of modern pigments on purportedly medieval miniatures by the “Spanish Forger” », Journal of Raman Spectroscopy, t. 40, juill. 2009, p. 2031-2036.
20 Londres, V&A Museum, inv. E.527-2008 à E.531-2008.
21 Santa Fe, New Mexico, Mark Lansburg coll. Repr. William M. VOELKLE, « The Spanish Forger… », art. cit. [note 3], p. 217, fig. 11.10.
22 New York, Metropolitan Museum, inv. 31.134.3.
23 Vente Fontainebleau, Osenat, 28 juillet 2013, no 209.
24 Hanover, NH, Rauner Special Collections Library, Ms. 2088.
25 New York, coll. part. Repr. The Spanish Forger…, op. cit. [note 6], L51, p. 52-53, fig. 153, 155 ; Master of deception…, op. cit. [note 6], fig. 8, cat. no 21 ; Holy Hoaxes…, op. cit. [note 6], p. 18, no 6.
26 Milwaukee, Marquette University, Haggerty Museum of Art, inv. 61.15. Repr. Master of deception…, op. cit. [note 6], en couverture, cat. no 22.
27 Vente Londres, Christie’s, 18 juin 2013.
28 Vente Londres, Sotheby’s, 6 juillet 2010.
29 Londres, W&A Museum, inv. E.529-2008.
30 Ventes Londres, Christie’s, 18 juin 2013, lot 10 et Londres, Forum Auction, 31 mai 2018, lot 119.
31 Vente Londres, Bonhams, 23 mai 2012, lot 87.
32 Vente Londres, Christie’s, 11 juillet 2018, lot 41.
33 Vente Londres, Sotheby’s, 5 juillet 2011, lot 27.
34 University of Sydney, Special Collections. Voir aussi une sainte arrivant en bateau, Holy Hoaxes…, op. cit. [note 6], p. 24, no 12.
35 Par exemple http://www.artnet.com/artists/spanish-forger/belagerung-und-beschie%C3%9Fung-einer-burg-mit-einer-k_OaIxc4j1rZm5w-V_RvmQ2 [page consultée le 22 novembre 2020].
36 Portland, Reed College Special Collections, BX875.A2 S63.
37 New York, coll. part. Repr. The Spanish Forger…, op. cit. [note 6], L49, p. 52, fig. 161; Master of deception…, op. cit. [note 6], fig. 9, p. 29, cat. no 24; Holy Hoaxes…, op. cit. [note 6], p. 20, no 8.
38 Los Angeles, UCLA, Charles E. Young Library, Department of Special Collections.
39 Vente Londres, Christie’s, 9 juillet 2001, lot 6.
40 Vente Londres, Christie’s, 27 octobre 2010, lot 38.
41 New York, Morgan Library, M.786c. Repr. Master of deception, op. cit. [note 5], fig. 11, cat. no 26 et W. M. Voelkle, « The Spanish Forger… », art. cit. [note 3], p. 221, fig. 11.14.
42 En ligne : http://www.liveauctioneers.com/item/2013305 [page consultée en 2017].
43 En ligne : http://www.swaen.com/antique-map-of.php?id=13958 [page consultée le 22 novembre 2020].
44 University of Pennsylvania, LJS MS 33.
45 Kresge Art Museum, Inv. 89.5.
46 En ligne : http://www.artnet.com/artists/spanish-forger/une-sc%C3%A8ne-courtoise-6-B1ErN03Nhpf8hRO4f3fw2 [page consultée le 22 novembre 2020].
47 En ligne : http://www.barbwired.com/nadiaweb/photos/2006/03/10/forger_big.jpg [page consultée en 2017].
48 Alors à Paris, galerie Les Enluminures. Repr. William M. VOELKLE, « The Spanish Forger… », art. cit. [note 3], p. 215, fig. 11.8. Vente Londres, Christie’s, 23 novembre 1998, lot 17.
49 Londres, V&A Museum, inv. E.530-2008.
50 Londres, British Library, Add. Ms. 54248. Repr. Janet BACKHOUSE, « The “Spanish Forger”… », art. cit. [note 5], pl. XXI.
51 Vente Paris, Piasa, 8 juin 2012.
52 Localisation actuelle inconnue.
53 Vente Paris, Drouot, 25 mai 2011, lot 239.
54 Holy Hoaxes…, op. cit. [note 6], p. 23, no 11.
55 En ligne : http://www.artvalue.com/photos/auction/0/41/41052/the-spanish-forger-19-20-francbanquet-scene-1601487-500-500-1601487.jpg [page consultée en 2017].
56 Ventes Londres, Christie’s, 11 décembre 2002, lot 16 et 23 novembre 2010, lot 8.
57 En ligne : http://www.artnet.com/artists/spanish-forger/l%C3%A4ndliche-tanzszene-_SF11OM0XYnDezzp919j0A2 [page consultée le 22 novembre 2020].
58 Florence, coll. part. Repr. Mauro NATALE, « The Spanish Forger… », art. cit. [note 2], p. 179, fig. 11.
59 Localisation actuelle inconnue.
60 Vente Londres, Bonhams, 23 mai 2012, lot 89.
61 William M. VOELKLE, The Spanish Forger…, op. cit. [note 6], 1978, L80, p. 59, fig. 173; Master of Deception…, op. cit. [note 6], no 28, p. 30; Holy Hoaxes…, op. cit. [note 6], p. 21, no 9.
62 Vente Londres, Christie’s, 13 juin 2012, lot 14.
63 Ibid.
64 Londres, British Library, Add. Ms. 37177. Cf. Janet BACKHOUSE, « The “Spanish Forger”… », art. cit. [note 5], p. 65-66.
65 Paul DURRIEU, « L’exposition des Primitifs français (second article) », Revue de l’art ancien et moderne, 1904, p. 161-178.
66 Maurice GARSONNIN, « L’iconographie de Jeanne d’Arc au xve siècle », Bulletin de la Société archéologique et historique de l’Orléanais, t. XIX, no 221, 1922, p. 291-299, ici p. 299.
67 « Newly discovered portraits of Jeanne d’Arc », The Century Magazine, avril 1897, p. 898-899.
68 Janet BACKHOUSE, « The “Spanish Forger”… », art. cit. [note 5], p. 69 est la première à rapprocher l’une de ces miniatures du Spanish Forger, mais conclut prudemment : « it is not easy to tell from the photographs wether or not this can be attributed to the forger. »
69 Holy Hoaxes…, op. cit. [note 6], p. 4.
70 Paris, Arch. nat., AE-II-2490. Le Dr Henri Bon (1885-1958), médecin à Besançon, écrit : « Cette miniature m’a été léguée par M. Auguste Cordier, romancier et poète, converti au catholicisme par l’étude de la vie de Jeanne d’Arc et qui a consacré la fin de sa vie à la glorification de cette héroïne. » (La Chronique médicale, 37e année, 1930, p. 76). Auguste Cordier (1834-?), frère du peintre Léonce Cordier (1836-1893), a publié plusieurs ouvrages sur la Pucelle à partir de 1891. Le rachat de son fonds par l’éditeur Louis Billaudot en 1903 situe sa disparition peu avant cette date, ce qui rend assez surprenante, vu son jeune âge, l’allégation du Dr Bon.
71 Paris, Arch. nat., AEII2490. La miniature est toujours datée du xve siècle sur la base photo en ligne de la RMN : http://www.photo.rmn.fr/archive/01-013502-2C6NU0GH6Q_M.html [page consultée le 22 novembre 2020].
72 En dernier lieu Philippe CONTAMINE, « Remarques critiques sur les étendards de Jeanne d’Arc », Francia, no 34/1, 2007, p. 187-200, notamment p. 199-200 et fig. 4.
73 Tenue correcte exigée. Quand le vêtement fait scandale [Exposition, Paris, MAD, 1er décembre 2016-23 avril 2017], dir. Denis Bruna, Paris, Les Arts décoratifs, 2016.
74 Il me semble pouvoir attribuer aux débuts du Spanish Forger une autre miniature de même facture acquise par W. Voelkle montrant Charles VII assis près d’Agnès Sorel vêtue d’un déshabillé transparent, vendue comme « style of Spanish Forger » par Sotheby’s, Londres, le 18 juin 2002, lot 23, mais que Voelkle attribue à un atelier parisien antérieur (cf. Holy Hoaxes…, op. cit. [note 6], p. 25, no 13).
75 Wilfried DUMONT, « The Bruges illuminator Ferdinand De Pape. Production and methods », dans The revival of medieval illumination/ Renaissance de l’enluminure médiévale, dir. Thomas Coomans, Jan De Maeyer, op. cit. [note 3], p. 245-267.
76 Janet BACKHOUSE, « The “Spanish Forger”… », art. cit. [note 5], p. 67.
77 Ventes Londres, Christie’s, 9 juillet 2001, lot 6 et Paris, Drouot, 29 mai 2020, lot 30.
78 Paul DURRIEU, « L’exposition des Primitifs… », art. cit. [note 65], p. 169-170.
79 Paul EUDEL, Trucs et truqueurs. Altérations, fraudes et contrefaçons dévoilées, Paris, Librairie Molière, 1907, p. 212.
80 Corinne PIERREVILLE, Anthologie de la littérature érotique du Moyen Âge, Paris, Champion, 2019 (Champion Classiques. Moyen Âge), a ainsi choisi le BnF, ms. Smith-Lesouëf 317, f. 124 vo pour illustrer la couverture de son recueil.
81 Avec le corollaire inévitable que lui sont aujourd’hui attribués des faux de moindre qualité dont certains marchands espèrent ainsi augmenter le prix qu’ils peuvent en tirer.
82 Scène de vendanges citée supra note 58 (vente Londres, Christie’s, 23 novembre 2010, lot 8), estimée 800 à 1200 £, vendue 8125 £.
83 Je remercie François Avril qui m’a signalé le manuscrit de la collection Smith-Lesouëf cité supra note 80 et l’acquisition par la BnF, vers 1990, d’un antiphonaire espagnol (ms. n.a.l. 2673).