Prosper Blanchemain, bibliophile et éditeur des poètes minores de la Renaissance française
François ROUGET
Queen’s University, Kingston, Canada, Department of French Studies
Poète et bibliothécaire, bibliophile et érudit, amateur et éditeur des poètes de la Renaissance et du xviie siècle, Prosper Blanchemain (16 juillet 1816-25 décembre 1879) est l’une des figures fondatrices de la bibliographie et de l’édition ronsardiennes. S’attachant à réunir les éditions anciennes séparées et collectives des livres de Ronsard, il parvint à constituer avant le tournant du xxe siècle une collection exceptionnelle (une cinquantaine de titres présentés par Seymour de Ricci en 1927, le reliquat d’une trentaine présentée par les frères Maggs en 19351) dont les exemplaires ont rejoint les institutions publiques ou les collections privées. À partir de sa collection personnelle, il tenta de reconstituer la genèse des Œuvres dont il choisit l’édition princeps (1560) pour en proposer ce qui demeure la première édition critique des Œuvres complètes de Ronsard en huit volumes (1857-1867). Avec lui, la philologie dépasse la bibliophilie. Prosper Blanchemain a voulu élever un monument à la gloire de Ronsard, réhabilité depuis Sainte-Beuve. Malgré ses lacunes et les préjugés de son maître d’œuvre, cette édition ouvrait la voie aux travaux modernes du siècle suivant, dont ceux décisifs de Paul Laumonier.
En outre, soucieux de sortir de l’ombre un grand nombre des minores, dont il collectionna les éditions anciennes, il rédigea des études présentées dans la presse spécialisée (Bulletin du Bouquiniste) et entreprit surtout l’édition des poésies de M. de Saint-Gelais, L. Labé, J. Doublet, J. Tahureau, J. Vauquelin de La Fresnaye, et d’autres tombées dans l’oubli et négligées de l’histoire littéraire, qui vinrent enrichir le fonds nouveau de la « Bibliothèque elzévirienne » de Pierre Jannet, et ceux de ses confrères (J. Gay et D. Jouaust).
Cette activité bibliophilique incessante, partagée avec ses confrères de la Société des Bibliophiles François, et l’entreprise d’érudition font de Prosper Blanchemain une figure exemplaire de la « contre-histoire » littéraire du xixe siècle qui sut, aux côtés des Nodier, Herpin et Turquety, entre autres, réhabiliter la poésie de la Renaissance auprès d’un public choisi, et révéler les voix des minores à côté des plus grands en mettant sa passion de collectionneur et de défricheur au service du savoir et de la formation du goût.
Nous proposons de situer la place de Prosper Blanchemain dans le milieu de la bibliophilie, et de définir le rôle qu’il joua dans la réhabilitation des poètes minores de la Renaissance qui allait transformer le panthéon littéraire au milieu du xixe siècle2.
PROSPER BLANCHEMAIN : TRAJECTOIRE D’UN POÈTE AMATEUR
Sans l’activité inlassable déployée par Prosper Blanchemain pour faire connaître les poètes mineurs du xvie siècle, que saurions-nous de lui ? À vrai dire, il ressemble beaucoup à ces nombreux curieux et lettrés qui, faute d’avoir acquis une reconnaissance littéraire pour leurs propres œuvres, cherchèrent la notoriété en se mettant au service des auteurs oubliés du passé. Moins connu que Charles Nodier ou Sainte-Beuve, Blanchemain entreprit une aventure littéraire multiple en se mettant dans leur sillage. Il doit à Régis Delbœuf, son biographe, le privilège d’être mieux connu et apprécié3. Nous résumons ici les éléments principaux de son témoignage.
Né à Rouen en 1816, issu d’une famille de fortune moyenne, il vint à Paris faire ses études et rencontra au lycée Henri iv des condisciples, comme le prince d’Orléans et le duc d’Aumale, avec lesquels il découvrit les auteurs anciens et le goût des éditions rares. Après des études de droit, et une brève période où il plaida, il entra comme rédacteur au Ministère de l’Intérieur, puis épousa la fille du député Boissel dont il eut un fils. Nommé bibliothécaire du Ministère, il eut le loisir de composer des vers qu’il fit paraître à partir de 1845. Dix ans plus tard, il quittait Paris pour s’installer dans l’ancienne abbaye de Longefont, à Oulches, dans la Creuse, qu’il transforma en château. Jouissant de la rente laissée par sa famille, il put se consacrer entièrement à sa double passion : l’écriture de la poésie et l’édition des poètes de la Renaissance dont il ne cessa d’acquérir les ouvrages, les dénichant chez les bouquinistes parisiens et les particuliers, ou les convoitant en vente publique4.
C’est à l’âge de vingt ans, semble-t-il, que le poète en herbe chercha à se faire connaître. Il obtint plusieurs mentions aux concours de l’Académie française en 1837 et 1843 ; vers la fin de sa vie, elle le gratifia d’un prix couronnant ses œuvres poétiques. Répondirent-elles au succès escompté, comme le croit son biographe ? Rien n’est moins sûr. Ses premières compositions parurent de manière confidentielle au Quartier Latin, et c’est seulement en 1852 qu’il les réunit dans un recueil de vers moraux intitulé Foi, Espérance et Charité, conjointement aux Poèmes et Poésies qui furent alors augmentées. Tout au long de sa carrière, Blanchemain produira à intervalles réguliers de courtes plaquettes de vers : tantôt une idylle dramatique (La Chanson d’autrefois, 1874), tantôt une saynète (Fleurette, 1877). Et peu avant sa mort, il les réunira en deux volumes qu’il avait conçus comme devant constituer l’édition définitive de son œuvre.
Comme tout poète, Blanchemain chercha son inspiration chez les Anciens et les Modernes (Lamartine, Sainte-Beuve…). Ceux-ci le conduisirent à la lecture passionnée de la lyrique médiévale et renaissante. Il en fit sa substance littéraire et se fit un devoir de collectionner les éditions anciennes. Les revenus dont il jouissait ne purent sans doute pas lui permettre d’acquérir les plus beaux exemplaires que lui disputaient les grands collectionneurs. Mais sa rente lui laissait tout loisir de chiner, de collectionner et enfin d’éditer ces poètes qu’il faisait sortir des cabinets de province et des collections de la Bibliothèque impériale et de l’Arsenal, voire de la Mazarine. Toute son existence fut animée par cette passion de bibliomane cultivé et occupée par la diffusion des poètes que la tradition nationale avait occultés depuis 1630. La qualité d’archéologue correspond bien à la fonction qu’entendait assumer Blanchemain. Il se targuait d’exhumer des œuvres, de faire résonner des voix humaines qui avaient été ensevelies par des siècles d’oubli. À cet égard, Blanchemain fait partie de cette communauté de lettrés, à la fois poètes, bibliophiles, éditeurs et critiques, qui eurent pour mission de faire partager dans un cercle relativement restreint, de happy few, leur émerveillement devant le passé et leur désir de le restituer au présent. On le voit bien dans le cénacle poétique que Blanchemain réunit en 1867 à l’occasion de la parution du dernier tome des Œuvres complètes de Ronsard5. En tête de cet ultime volume constitué d’une étude bio-bibliographique, des inédits et de la Vie de Ronsard par Claude Binet, l’éditeur saluait Sainte-Beuve qui, quarante ans plus tôt, avait réhabilité la production littéraire de la Renaissance. À la suite, il présentait les hommages poétiques à Ronsard composés par les Modernes : Sainte-Beuve mais encore Théodore de Banville, Louis Bouilhet, François Coppée, Sully-Prudhomme, Édouard Turquety, et quelques autres. Cette Pléiade de bibiophiles et d’écrivains se voyait réunie dans un nouveau Parnasse, sous la houlette d’un Blanchemain présenté en Apollon musagète, qui consacrait ainsi l’avènement d’un nouveau goût littéraire au service de la littérature française de la première modernité.
BLANCHEMAIN BIBLIOPHILE : EN QUÊTE DE LA RARETÉ ET DE L’EXHAUSTIVITÉ
Le geste fondateur de la réhabilitation de la poésie de la Renaissance surgit en 1827 avec la publication du Tableau historique et critique de la poésie française et du théâtre français au xvie siècle de Charles-Augustin Sainte-Beuve, qui fut suivie d’un volume d’Œuvres choisies de Pierre de Ronsard (18286). Journaliste et critique littéraire à l’autorité établie, universitaire et romancier, Sainte-Beuve fut aussi collectionneur7. Avec Nodier et ses correspondants, il partagea la passion de la bibliophilie mais il est difficile de dire si celle-ci a déterminé sa vocation littéraire ou bien l’a seulement accompagnée.
Pour Blanchemain, au contraire, c’est la redécouverte d’ouvrages poétiques rares, publiés au xvie siècle surtout, qui l’ont constamment amené à les rééditer dans des publications de qualité et à tirage limité. Une fois lancé dans cette entreprise éditoriale, il tentera de dénicher toujours plus de plaquettes de vers qui étaient déjà d’une rareté insigne. Chez lui, la bibliophilie nourrit l’activité éditoriale et en retour celle-ci suscite en lui le désir de trouver la pièce unique. Ce qui l’anime est le souci de la nouveauté pour faire connaître à son tour les textes d’auteurs inconnus ou les œuvres insoupçonnées de poètes illustres, tel Ronsard.
Curieusement, Régis Delbœuf passe sous silence la collection des livres possédés par Blanchemain et il ne dit mot de ses goûts bibliophiliques. En l’absence de catalogue de vente, il nous faut essayer de reconstituer ce qu’a pu être sa collection en effectuant des recherches grâce aux ressources qu’offrent les catalogues de bibliothèques publiques en ligne, les répertoires de vente publiques et catalogues de libraires, et les registres des bibliothèques privées8.
On peut supposer que le goût de collectionner est venu à Blanchemain au cours de ses lectures à la Bibliothèque nationale. Au début des années 1850, alors qu’il préparait la première d’une longue série d’éditions, Blanchemain consulta les manuscrits pour y trouver d’éventuels vers de Nicolas Vauquelin, sieur des Yveteaux (1567-1649)9. À l’inverse de son père (Jean Vauquelin de La Fresnaye), son œuvre n’avait jamais connu la diffusion imprimée. C’est peut-être ce qui détermina Blanchemain – qui possédait un exemplaire des Diverses poésies du père (Caen, Charles Macé, 1612) – à les livrer à l’impression. En tout cas, ce moment fut sans doute le déclic de sa passion pour l’œuvre de Ronsard, et ce qui le décida à acquérir les éditions anciennes de celui-ci puis des autres poètes français du xvie siècle.
Il est difficile d’évaluer le nombre total de titres que contenait la bibliothèque de Blanchemain, d’autant que certains, possédés en double, furent parfois déreliés et vendus. Mais notre liste présente 125 ouvrages qui, à un moment ou à un autre, sont venus rejoindre sa collection à Longefort. Certains figurent à présent dans les fonds publics (BnF, CESR-Tours), en Europe et aux États-Unis (Yale University, University of Virginia), et dans les fondations et collections privées (J. Bonna et J. P. Barbier-Mueller).
On sait que Blanchemain fut très actif dans sa recherche des exemplaires rares qu’il trouva tantôt chez les libraires parisiens, tantôt en salle des ventes. À l’exception de quelques prosateurs et de poètes médiévaux (Boccace, A. Chartier, A. Guevara, Dialogues de Tahureau), il concentra tous ses efforts sur l’acquisition des poètes du xvie siècle, voire du xviie. Et la moisson est impressionnante, comme le révèle le recensement provisoire auquel nous sommes parvenu. Du Recueil de Jean Marot (1533) et de l’Hécatomphile (1534) aux Satyres de Régnier (1612) et aux Madrigaux de Madame de la Sablière, Blanchemain avait réuni en éditions anciennes les œuvres des auteurs les plus significatifs de cette époque. On relève notamment les noms de Marot, Saint-Gelais, Marguerite de Navarre, Ronsard et la Pléiade (Du Bellay, Dorat, Tyard, Baïf…), et les minores qui gravitaient dans leur sphère (J. Tahureau, La Péruse, Magny) ou qui leur succédèrent (A. Jamyn, Desportes, Pasquier, J. Passerat, N. Rapin). Au fil du temps, le bibliophile avait rassemblé une liste importante lui permettant de reconstituer l’histoire poétique du xvie siècle français. Certes, sa collection ne peut rivaliser par le nombre de titres avec les bibliothèques célèbres de Turquety ou d’Herpin10, ni par la richesse des reliures et leur provenance avec les collections réunies par le duc d’Aumale, le baron Pichon et James de Rothschild. Mais elle s’impose par sa cohérence et sa quasi exhaustivité dans le domaine poétique, et plus précisément par son corpus des éditions de Ronsard.
Blanchemain a possédé une cinquantaine de titres ronsardiens qui furent en grande partie présentés en catalogue par la librairie Maggs à Londres (47 en 1927) et à Paris (56 en 1935), puis dispersés. La richesse de cette collection était inouïe. Presque tout y figurait, des premiers recueils (Odes, Amours, Hymnes) aux éditions collectives, que seule la bibliothèque poétique de J. P. Barbier-Mueller peut se targuer d’égaler. Blanchemain avait mis toute son énergie et dépensé tous ses moyens en vue de l’acquisition des livres du grand Vendômois. Il était ainsi parvenu à mettre la main sur le Livret de folastries (1553) d’une rareté légendaire, sur une lettre manuscrite adressée à Fl. Chrestien, et même sur un livre annoté par Ronsard (l’anthologie Giolito des poètes italiens, 1546-1548, conservé à la BnF). Ce qui frappe ici est le désir de posséder tout ce qui touchait de près ou de loin à la personne de Ronsard, et cela explique qu’on y trouve encore des plaquettes de vers traduits en latin et les réponses aux Discours que les poètes protestants (Des Masures, Chandieu, etc.) lui avaient adressées. Pour conclure cette partie sur le corpus ronsardien, on fera observer qu’il apporta une contribution majeure à la connaissance des Œuvres, notamment en mettant en lumière plusieurs exemplaires annotés par un poète du temps, Jean de Piochet, qui, du fond de sa Savoie, les avait truffés de vers inédits de Ronsard11.
Exhaustivité et rareté sont donc les deux critères qui ont présidé à la constitution de ce fonds d’ouvrages. En revanche, on ne peut en dire autant de leurs reliures. À l’exception de quelques titres de provenance curieuse, comme celle de Piochet, la plupart d’entre eux sont habillés modestement. Blanchemain favorisait avant tout l’accroissement de sa bibliothèque et, s’il était sensible à leurs reliures et leurs provenances, il faisait passer en premier l’acquisition d’un ouvrage rare ou singulier. Il n’hésitait pas d’ailleurs à casser un volume factice pour en faire relier les titres séparément, en vélin ou veau moderne, et plus rarement en maroquin12. Acquis puis vendus, certains livres lui procurèrent un revenu d’appoint pour compléter sa collection. Un autre trait qui caractérise ses livres est la présence fréquente des reliures anciennes, soit qu’il respectât leur qualité d’origine, soit qu’il préférât faire l’économie d’une nouvelle reliure. À l’inverse de bon nombre de ses contemporains, tel le baron Pichon, il remplaça rarement une reliure d’origine (même de qualité !) par un maroquin moderne en sollicitant les services des grands relieurs de l’époque afin de personnaliser ses exemplaires. En fait, peu d’ouvrages de sa bibliothèque affichent leur provenance, mais on a parfois la chance de les identifier par l’ex libris et leur reliure en vélin moderne, finement dorée, dont les plats exhibent les initiales13. Le plus souvent, cependant, Blanchemain s’est contenté de préserver le livre dans sa reliure d’origine, et lorsqu’il mit la main sur un volume pour compléter une série, il veilla à le faire relier comme les autres. C’est le cas du dernier tome des Œuvres de Ronsard (1572-1573) qui lui fut offert par le duc d’Aumale et qu’il fit habiller pour qu’il ressemblât aux autres, reliés en veau ancien. À cette occasion, on découvre une forme de solidarité qui unissait les collectionneurs du temps. Lié au baron Pichon et au duc d’Aumale, Blanchemain sut profiter de leur générosité. Outre l’édition collective citée des Œuvres de Ronsard, mentionnons celle de 1560 qui fut réunie grâce à l’apport des tomes i et ii (reliés par Niedrée) offerts par le duc d’Aumale en 187814. Peu avant sa mort, Blanchemain disposait enfin d’un exemplaire complet de cette première collective, qui était alors et qui demeure l’une des plus rares, alors qu’il s’était efforcé de se la procurer dès 1854 parce qu’il l’avait choisie pour servir de base à son édition critique des Œuvres complètes.
Les maigres témoignages qui éclairent les circonstances des acquisitions (dons, achats) faites par Blanchemain soulignent les relations étroites qu’il entretenait avec ses confrères collectionneurs. Bien informé et impliqué dans toutes les instances du marché du livre, il sut tirer profit des rapports nombreux et variés qu’il entretint avec les sociétaires de bibliophilie. Il rejoignit ainsi la Société des Bibliophiles françois en 1856, la très élitiste Société des Bibliophiles normands dès sa création en 1863, puis la Société rouennaise des Bibliophiles en 1870, et enfin la Société des Bibliophiles de Guyenne en 186715. Au-delà des liens d’amitié qui s’y nouèrent, Blanchemain y trouva un espace d’échanges et de partage des connaissances. C’est au contact des sociétaires les plus connus, Gustave Brunet, Reinhold Dezeimeris, Philippe Tamizey de Larroque, qu’il put enrichir la documentation qui devait lui permettre de développer son programme éditorial des poètes français. Dans le cadre de ces sociétés savantes et auprès de certains de ces sociétaires, bibliophiles-éditeurs, il trouva l’écoute et la confiance nécessaires pour diffuser ses publications.
BLANCHEMAIN ÉDITEUR SCIENTIFIQUE ET CRITIQUE LITTÉRAIRE
« Après avoir vécu de ses rêves, il se plut à vivre de ceux d’un autre âge. Revenant à ses chers poètes du xvie siècle, il se pénétra tout entier de leur esprit et de leur temps. Il les étudia, lisant et relisant ce qui restait d’eux, disputant à la poussière des bibliothèques leurs ouvrages méconnus16. » Ainsi Delbœuf décrit-il le parcours de Blanchemain qui, de 1855 à 1879, le conduisit à produire une cinquantaine d’éditions, d’articles et d’ouvrages divers dont nous donnons la liste en appendice (no ii). Dès le début de son entreprise éditoriale, qu’il consacra aux Œuvres poétiques de Nicolas des Yveteaux, « réunies pour la première fois », Blanchemain rappelle les circonstances de cette vocation. La rencontre du baron Pichon et la découverte de ses « trésors » en furent le départ, confortées par la lecture des notices que le baron avait rédigées sur les Vauquelin17.
À cela s’ajoute la lecture assidue du Tableau de Sainte-Beuve qui réhabilitait non seulement Ronsard mais qui ressuscitait le nom des autres poètes du xvie siècle, ainsi que de quelques dramaturges18. On ne peut qu’être frappé par la coïncidence entre les orientations proposées par Sainte-Beuve et les choix éditoriaux opérés ensuite par son lecteur. Delbœuf résume bien cette complémentarité entre l’initiateur et le disciple19.
La place nous manque pour analyser en détail l’ensemble des travaux d’édition et d’érudition produits par Blanchemain. Mais pour synthétiser l’examen de son entreprise, on peut la résumer à deux constats : son œuvre de « passeur » de textes est caractérisée par la publication exhaustive des grands auteurs (Ronsard, Malherbe, La Bruyère) et par la redécouverte des minores dont il offre un choix de poèmes. Chez lui, la recherche procède par extension du corpus, selon des perspectives synchronique et diachronique.
L’exemple le plus significatif de la première apparaît dans l’édition des Œuvres complètes de Ronsard parue chez trois libraires, Jannet, Pagnerre et Franck, entre 1857 et 1867, qui faisait suite au volume de Poésies inédites de Ronsard (1855) que Blanchemain avait rassemblées à partir des manuscrits et des imprimés. La page de titre souligne l’ambition du projet puisqu’elle proclame qu’il s’agit d’une nouvelle édition « publiée sur les textes les plus anciens avec les variantes et des notes ». L’avertissement au lecteur, en tête du tome I, présente ensuite les principes régissant cette édition, qui est la première édition critique de l’œuvre ronsardienne20. L’éditeur scientifique rappelle sa dette à l’égard de Sainte-Beuve, puis se vante « de soulever cette antique poussière et d’y retrouver, comme dans une autre Pompeïa, des trésors perdus de grâce et de fraîcheur ! » Il entend ensuite les faire partager, et « en faire jouir le public » de la Bibliothèque elzévirienne. C’est seulement après qu’il présente les principes d’établissement. Influencé par ses prédécesseurs, notamment par le jugement sévère de Binet et de Pasquier qui estimaient que Ronsard corrigeant ses vers les avait gâtés vers la fin de sa vie, Blanchemain a choisi de reproduire l’ordre de la première collective de 1560. Soucieux d’exhaustivité, il reprend à la suite de chaque partie les pièces que Ronsard avait écartées, il liste les variantes les plus significatives, et il procure des notes éclairantes. On voit que la méthode suivie est méditée, même si la réalisation laisse à désirer. Blanchemain, malgré ce qu’il en dit, n’a pas suivi rigoureusement la leçon de 1560 (faute de posséder alors la totalité de ses volumes) et il reste encore tributaire des préjugés de son temps21. Mais l’audace était belle et l’effort se donnait sans compter. Avec cette édition moderne, Ronsard retrouvait droit de cité après trois siècles d’oubli et son éditeur ouvrait la voie aux éditions véritablement critiques du siècle suivant.
Fort du succès d’estime rencontré auprès des connaisseurs22, Blanchemain poursuivit son entreprise de diffusion des poètes mais en choisissant ceux qui avaient été négligés de l’historiographie. Certes, un certain nombre étaient mentionnés, voire abordés par Sainte-Beuve, mais leurs œuvres restaient inaccessibles aux bibliophiles, même les plus éclairés. Surtout, Blanchemain entendait montrer l’influence que joua Ronsard sur ses contemporains et ceux de la génération suivante. C’est pourquoi il jeta son dévolu d’abord sur l’œuvre de François Maynard dont il donna trois volumes. Ensuite, il semble avoir fait connaître ces minores, ou du moins ceux que l’on considérait alors comme des auteurs secondaires, en fonction de ses lectures, de ses promenades littéraires, voire de ses acquisitions. Il n’a pas choisi de les éditer selon l’ordre chronologique d’origine : les poètes de la Pléiade, puis ses minores (Magny, La Péruse, etc.), et enfin la génération de Philippe Desportes, après 1570. On constate plutôt qu’il les a fait connaître au gré de son inspiration : J. Du Lorens puis J. Tahureau, J. Doublet puis Cl. Gauchet, J. Tahureau puis O. de Magny, etc. Ce va et vient constant entre les diverses générations poétiques du xvie siècle et du début du xviie suggère aussi qu’il les éditait en fonction de l’accès aux éditions anciennes qu’il pouvait avoir et de l’avancement de chacun de ses projets, menés de front. Il est frappant de voir que le rythme des publications s’accélère à partir de 1868 et que Blanchemain livre aux presses jusqu’à six ouvrages par an. Cette boulimie livresque et éditoriale, constante jusqu’à la veille de sa disparition, est proportionnelle à la faible notoriété des auteurs choisis. À l’exception de Mellin de Saint-Gelais, poète réputé et réédité au xviiie siècle, et de Malherbe, rénovateur de la poésie et censeur de Ronsard, qui connaissait alors les noms de Pierre de Cornu, Robert Angot de l’Éperonnière, Marie de Romieu, Thomas Le Coq, pour n’en citer que quelques-uns ? Il a fallu attendre la fin du xixe siècle pour que les poètes de la Pléiade (Ronsard, Du Bellay, Jodelle, Dorat, Baïf, Belleau, Tyard…) fussent à nouveau édités par Ch. Marty-Laveaux, leur permettant d’atteindre un public élargi. Enfin, une bonne partie des éditions critiques de ces poètes (Magny, Tahureau, Baïf, Jamyn, Labé, etc.), procurées par les universitaires au xxe siècle, sont redevables aux volumes produits par Blanchemain grâce aux informations qu’il avait pu réunir, comme celle des notices des Vies des poètes françois rédigées par Guillaume Colletet qu’il avait transcrites sur les originaux avant qu’elles ne disparussent lors de l’incendie de la bibliothèque du Louvre en 1871.
Blanchemain éprouvait une joie certaine à faire redécouvrir des auteurs oubliés et des textes inconnus d’après des manuscrits délaissés. Ce qui le conduisit à produire aussi des anthologies de textes anonymes dont certains étaient marqués par une verve bachique, voire priapique. Pour ce faire, Blanchemain dissimula son identité sous l’anonymat, sous ses initiales ou sous un pseudonyme. Ainsi peut-on lui attribuer la réédition du Livret de folastries (publié anonymement par Ronsard en 1553), et la redécouverte du Tracas de la Foire au Pré, du Petit cabinet de Priape23, et de la Fricassée crotestyllonnée qu’il fit paraître en 1878 sous le nom d’Épiphane Sidredoulx24. Ce volet du dossier éditorial lève le voile sur un aspect méconnu et attachant de la personnalité de Blanchemain qu’on aurait pu croire fort austère25.
Pas toujours exempte de reproches ou de lacunes, son entreprise éditoriale s’impose par l’enthousiasme et l’énergie de son concepteur. La méthode qu’il suit est toujours la même : consultation systématique des manuscrits (lus dans les fonds publics et retrouvés dans les collections privées26), transcription de l’ensemble (Magny, Baïf) ou d’une sélection de poèmes (Jamyn, Passerat), puis présentation dans une notice introductive qui rapproche – selon la méthode recommandée par Sainte-Beuve – l’œuvre de son auteur. L’apparat critique ne vient jamais étouffer les textes ; il sert plutôt d’invitation à lire et à goûter la poésie comme dans un « album de vers anciens » (P. Valéry). Cette approche est largement dictée par le support de la diffusion car les collections et maisons d’édition qui accueillirent les ouvrages de Blanchemain les réservaient à un public choisi, d’amateurs, de curieux et de bibliophiles. Pierre Jannet avec sa « Bibliothèque elzévirienne », Auguste Aubry, et Damase Jouaust et sa « Librairie des bibliophiles » (animée par le bibliophile Jacob, Paul Lacroix) avaient créé leurs maisons au milieu du xixe siècle pour sortir de l’ombre des textes majeurs ou secondaires illustrant le Moyen Âge et la Renaissance. L’ambition était grande : il fallait favoriser le progrès de l’érudition au moyen d’ouvrages finement exécutés, d’un format commode, et d’un tirage limité à quelques centaines d’exemplaires, imprimés sur beau papier, reliés en percaline et numérotés27. Blanchemain s’associa d’emblée à leurs entreprises ; il fit aussi appel à des éditeurs comme le clandestin Jules Gay, et sa Société des bibliophiles cosmopolites, aux adresses multiples (Paris, Turin, Bruxelles, Genève), pour mieux esquiver les tentatives de censure. Il chercha aussi de nouveaux collaborateurs en livrant aux presses normandes des éditions d’ouvrages qui devaient séduire ses amis de la Société rouennaise de bibliophiles. Vers la fin de sa vie, il confia ses éditions aux nouveaux venus, Léon Willem et Alphonse Lemerre, à Paris, qui venaient à leur tour de créer des collections spécialisées telle la « Bibliothèque d’un curieux » (Lemerre).
Parallèlement à cette activité éditoriale, Blanchemain fit paraître des études critiques destinées à élargir ou approfondir son approche des œuvres et de leurs auteurs. Comme certains de ses confrères, il contribua à faire connaître des textes et des éditions singulières en publiant des chroniques dans le Bulletin du Bouquiniste, fondé par son libraire-éditeur Auguste Aubry, et dans le Bulletin de la Société archéologique du Vendômois. Ces incursions dans la presse spécialisée lui permirent de renforcer ses liens avec les libraires et les collectionneurs d’une part, et avec les animateurs des sociétés savantes, d’autre part. Il éprouva parfois le besoin de faire tirer à part certains de ses articles, et même de les réunir en livre. C’est le cas de ses Recherches sur les noms des dames chantées par les poètes français du xvie siècle (Paris, A. Aubry, 1868) et des portraits littéraires (Poëtes et amoureuses, Paris, L. Willem, 1877) dans lesquels il s’efforce de faire revivre les poètes et leurs égéries. On le voit, Blanchemain a cherché à exploiter toutes les ressources mises à sa disposition pour diffuser ses travaux et les faire réimprimer. Sa passion littéraire était telle qu’il ne put mener à bien ses derniers projets ni veiller à la publication des éditions qu’il avait préparées des Poésies françaises de Jean Passerat ou encore des Mimes de Jean-Antoine de Baïf, qui parurent après sa mort.
Il nous reste à conclure en essayant de situer la place, le rôle et l’héritage qui furent ceux de Blanchemain au xixe siècle. En tant que redécouvreur inlassable de livres et, en particulier, des éditions les plus rares, il s’apparente bien à ces nouveaux bibliophiles qui apparurent en France entre 1830 et 1850. Bibliomane comme Nodier, il rassembla la collection la plus fournie des éditions anciennes de Ronsard qui font toujours le bonheur des collectionneurs de notre siècle. Blanchemain restera surtout l’éditeur des poètes mineurs du xvie siècle dont la lecture, sous son impulsion, suscita un engouement d’abord limité aux cercles de curieux et de bibliophiles mais qui s’élargit à l’orée du xxe siècle. À leur façon, ses nombreuses éditions modernes ont ouvert la voie à l’édition savante de ces poètes – tels Saint-Gelais, Baïf, Jodelle, Jamyn, Tahureau, Labé, etc. – que l’on ne considère plus comme des auteurs secondaires. Certes, l’érudition de Blanchemain était parfois entachée de préjugés, qui étaient ceux de son époque. Mais ses notices bibliographiques et ses études critiques ont levé le voile sur des œuvres méconnues, participant ainsi à l’effort de réhabilitation entamé par Sainte-Beuve, et ont servi à modifier le goût du public. En Prosper Blanchemain, on découvre les visages multiples d’une figure attachante du monde des lettres, collectionneur passionné mais généreux, érudit sans jamais être pédant. De l’avis de Régis Delbœuf, sa mort marque symboliquement la disparition de toute une génération de la bibliophilie française :
Aujourd’hui, les chercheurs s’appellent philologues et ils ont mis le masque de la grammaire sur le visage riant de la poésie. Les bouquinistes sont devenus des spéculateurs ; ils n’ont plus un culte, ils font un métier. Ce n’est pas nous assurément qui protesterons contre la place que prend la grammaire dans nos études littéraires. Mais peut-on ne pas regretter cette aimable famille de bibliophiles qui ont su laisser à leurs recherches le charme de la poésie et qui, savants sans le paraître, n’ont pas cru nécessaire d’être ennuyeux pour être vraiment sérieux et érudits28.
I. LIVRES DE LA BIBLIOTHÈQUE DE PROSPER BLANCHEMAIN
(Nous indiquons par le sigle → le passage d’un titre dans une autre collection. Toutefois, pour ne pas surcharger cette liste, nous ne signalons pas lorsqu’un ouvrage de la Bibliothèque d’un humaniste [Maggs, 1935] provient du Catalogue de Symour de Ricci [Maggs, 1923].)
Catalogue of a Unique Collection of Early Editions of Ronsard, éd. Seymour de Ricci, Londres, Maggs Bros., 1927 :
– Pierre de Ronsard, Épithalame d’Antoine de Bourbon et Janne de Navarre, Paris, M. de Vascosan, 1549. (→ BnF)
– P. de Ronsard, L’Hymne de France, Paris, M. de Vascosan, 1549. (→ Pierpont Morgan Library)
– P. de Ronsard, Les Quatre premiers livres des Odes, Paris, G. Cavellat, 1550. (→ Pierpont Morgan Library)
– P. de Ronsard, Ode de la Paix, Paris, G. Cavellat, 1550.
– P. de Ronsard, Les Amours, avec le Supplement musical [1552], Paris, Vve M. de La Porte, 1552. (→ Pierpont Morgan Library)
– P. de Ronsard, Les Amours, Paris, Vve M. de La Porte, 1553. (→ Fondation Bodmer)
– P. de Ronsard, Les Odes, Paris, G. Cavellat, 1553. (→ Pierpont Morgan Library)
– P. de Ronsard, Le Cinqième des Odes, Paris, Vve M. de La Porte, 1553. (→ Fondation Bodmer)
– P. de Ronsard, Le Bocage, Paris, Vve M. de La Porte, 1554. (→ Fondation Bodmer)
– P. de Ronsard, Les Meslanges, Paris, G. Corrozet, 1555. (→ Yale Univ.)
– P. de Ronsard, Les Quatre premiers livres des Odes, Paris, Vve M. de La Porte, 1555. (→ Fondation Bodmer)
– P. de Ronsard, Les Hymnes, Paris, A. Wechel, 1555. (→ Pierpont Morgan Library)
– P. de Ronsard, Hymne de Bacus, Paris, A. Wechel, 1555. (→ Pierpont Morgan Library)
– P. de Ronsard, Les Amours, Bâle, A. Godinet, 1557. (→ BnF)
– P. de Ronsard, Exhortation au camp du Roy, Paris, A. Wechel, 1558.
– P. de Ronsard, P. Ronsardi ad pacem exhortatio latinis versibus de gallicis expressa a Francesco Thorio Bellione, Paris, A. Wechel, 1558.
– P. de Ronsard, La Paix. Au Roy, Paris, A. Wechel, 1559.
– P. de Ronsard, Chant de liesse au Roy, Paris, A. Wechel, 1559.
– P. de Ronsard, Discours à […] Monseigneur le Duc de Savoye, Paris, R. Estienne, 1559.
– P. de Ronsard, Le Second livre des Meslanges, Paris, R. Le Mangnier, 1559.
– P. de Ronsard, Discours des misères de ce temps, Paris, G. Buon, 1563. (→ Fondation Bodmer)
– P. de Ronsard, Élégie sur les troubles d’Amboise, Paris, G. Buon, 1563.
– [Fl. Chrestien] Seconde Response de F. de la Baronie à Messire P. de Ronsard, 1563.
– P. de Ronsard, Institution pour l’adolescence de Charles neufiesme, Paris, G. Buon, 1564. (→ Univ. of Virginia)
– P. de Ronsard, Continuation du Discours des miseres, Paris, G. Buon, 1564.
– [Fl. Chrestien], Apologie ou Deffense d’un homme chrestien pour imposer silence aus sottes reprehensions de M. Pierre de Ronsard [Orléans, É. Gibier],1564.
– P. de Ronsard, La Promesse, 1564. (→ Pierpont Morgan Library)
– P. de Ronsard, Abbrégé de l’Art poétique françois, Paris, G. Buon, 1565. (→ Pierpont Morgan Library)
– P. de Ronsard, Épitaphes sur le tombeau d’Anne de Montmorency, Paris, Ph. G. de Roville, 1568.
– P. de Ronsard, Les Quatre premiers livres de La Franciade, Paris, G. Buon, 1572. (→ Fondation Bodmer)
– P. de Ronsard, Les Œuvres, Paris, G. Buon, 1572-1573. (Coll. part.)
– P. de Ronsard, Le Tombeau de Marguerite de France, duchesse de Savoie, Paris, G. Buon, 1575.
– P. de Ronsard, Les Œuvres, Paris, G. Buon, 1584.
– P. de Ronsard, Les Derniers vers, Paris, G. Buon, 1586.
– P. de Ronsard, Les Derniers vers, Paris, G. Buon, 1586. (→ Pierpont Morgan Library)
– J. D. Du Perron, Oraison funèbre sur la mort de Monsieur de Ronsard, Paris, F. Morel, 1586.
– J. Velliard, Petri Ronsardi poetae gallici laudatio funebris. […], Paris, 1586. (→ J. P. Barbier-Mueller)
– P. de Ronsard, Les Œuvres, Lyon, Th. Soubron, 1592.
– P. de Ronsard, Les Œuvres, Paris, N. Buon, 1604. (→ Pierpont Morgan Library)
– P. de Ronsard, Les Œuvres, Paris, N. Buon, 1609 (in-folio).
– P. de Ronsard, Recueil des sonnets, odes, hymnes, élégies, et autres pièces retranchées, Paris, B. Macé, 1609 (in-12). (→ PML, New York)
– P. de Ronsard, Recueil des sonnets, odes, hymnes, élégies, et autres pièces retranchées, Paris, B. Macé, 1617.
– P. de Ronsard, L’Hymne des Pères de famille à S. Blaise, commenté par N. Richelet, Paris, N. Buon, 1618.
– P. de Ronsard, Les Œuvres, Paris, N. Buon, 1623. (→ CESR, Université de Tours)
– Lettre de Ronsard à M. Chrestian à Vendôme, de Croixval, le 23 novembre [1583 ?] (→ J. P. Barbier-Mueller)
– Élégie de P. de Ronsard à N. de Nicolay [1576]. (→ J. P. Barbier-Mueller)
– Du Bartas, Advertissement de G. de Salluste sur quelques points de sa ière et iie semaine, Paris, P. L’Huillier, 1584.
– P. Mosellanus, Oratio de variarum linguarum cognitione paranda, Bâle, J. Froben, 1519.
La Bibliothèque d’un humaniste, d’après les livres choisis principalement dans les bibiothèques de P. Blanchemain et de M. A. Pereire, Paris, Maggs Bros., 1935 :
– L. B. Alberti, Hécatomphile, Paris, G. du Pré, 1534.
– G. Aubert, Élégie sur le trespas de M. Joachim Du Bellay, Paris, F. Morel, 1560.
– E. Aubert, Les Marguerites poétiques, Lyon, B. ncelin, 1613. (→ Coll. part.)
– J.-A. de Baïf, Les Mimes, enseignemens et Proverbes, Paris, J. Houzé, 1597.
– F. Beroalde de Verville, Les Souspirs amoureux, Paris, T. Jouan, 1583.
– Boccace, Traité des mesadventures de personnages signalez traduit par Cl. Wittart, Paris, N. Eve, 1578.
– A. Chartier, Les Œuvres, Paris, S. Thiboust, 1617.
– Mesdames Des Roches, Les Premières œuvres, Rouen, R. Feron, 1604.
– Discours de l’unique amour d’Hipolite, Rouen, R. du Petit-Val, 1596. (→ Gordon Coll.)
– J. Dorat, Épithalame ou chant nuptial […], Paris, 1570.
– J. Dorat, Invictiss. Galliarum Regis Caroli noni […], Paris, F. Morel, 1574.
– J. Du Bellay, Pœmatum libri quatuor, Paris, F. Morel, 1558.
– J. Du Bellay, Tumulus Henrici Secundi […], Paris, F. Morel, 1559.
– J. Du Bellay, Recueil de poésie, Paris, G. Cavellat, 1553.
– G. Du Buys, Les Œuvres, Paris, J. Fevrier, 1583.
– J. E. Du Monin, L’Uranologie, Paris, G. Julien, 1583.
– R. d’Ero, L’Ombre ou tombeau de Marguerite de France, Turin, B. d’Almeida, 1574.
– Les Fleurs des plus excellents poètes de ce Temps, Paris, N. et P. Bonfons, 1599.
– A. de Guevara, Le Mespris de la Court, Paris, J. Ruelle, 1545.
– I. Habert, Les Trois livres des météores, Paris, J. Richer, 1585.
– A. Jamyn, Les Œuvres poétiques, Paris, R. Le Mangnier, 1579 et Le Second volume des Œuvres, Paris, R. Le Mangnier, 1584.
– J. B. de La Peruse, Diverses poésies, Rouen, R. du Petit-Val, 1597.
– A. de Rambouillet, de La Sablière, Madrigaux, Paris, C. Barbin, 1680.
– M. de Papillon de Lasphrise, Les Premières œuvres poétiques, Paris, J. Gosselin, 1599.
– Tombeau de Marguerite de Valois, Paris, M. Fezandat, R. Granjon et V. Sertenas, 1551.
– J. Marot, Le Recueil, Paris, P. Roffet, v. 1533.
– Anne de Marquets, Diverses poésies de M. A. Flaminio, Paris, N. Chesneau, 1569. (→ J. P. Barbier-Mueller)
– Motin, Le Phoenix au Roy, s.l.n.d. (v. 1570).
– La Muse chrestienne, Paris, G. Malot, 1582.
– Les Muses françoises ralliées de diverses parts [éd. Despinelle], Paris, m. Guillemot, 1599.
– É. Pasquier, La Main […], Paris, M. Gadouleau, 1584.
– J. Passerat, Le Premier livre des poèmes, Paris, M. Patisson, 1602.
– N. Rapin, Les Plaisirs du gentilhomme champestre, Paris, Vve L. Breyer, 1583. (→ J. P. Barbier-Mueller)
– M. Régnier, Les Satyres, Paris, T. Du Bray, 1612. (→ PML, New York)
– M. Régnier, Les Satyres, Rouen et Paris, L. Billaine, 1667.
– P. de Ronsard : 10 titres provenant du Catalogue of a Unique Collection of Early Editions of Ronsard, éd. Seymour de Ricci, Londres, Maggs Bros., 1927. (nos 468, 469, 476, 481, 483, 487, 489, 499, 501, 502)
– M. de Saint-Gelais, Œuvres poëtiques, Lyon, B. Rigaud, 1582.
– H. Salel, Les Iliades d’Homère, Paris, C. Gautier, 1571.
– B. Tagault, Le Ravissement d’Orithye, Paris, A. Wechel, 1558.
– J. Tahureau, Les Dialogues, Rouen, N. Lescuyer, 1585.
– P. de Tyard, Douze fables de fleuves ou fontaines, Paris, J. Richer, 1586.
– P. de Tyard, Tumuli duo […], s.l.n.d. (v. 1593).
– C. de Trellon, Le Cavalier parfait, Lyon, T. Ancelin, 1605.
– Valagre, Les Cantiques, Tours, G. Drobet, 1592.
– J. Vauquelin de la Fresnaye, Les Diverses poésies, Caen, Ch. Macé, 1612.
Bibliothèque nationale de France :
– Rime diversi di molti eccellentiss. auttori nuovamente raccolte. Libro primo, con nuova additione ristampato, Venise, G. Giolitto de Ferrari, 1546, et Delle rime di diversi nobili huomini et eccellenti poeti nella lingua thoscana. Nuovamente ristapate [sic] Libro secondo, Venise, G. de Ferrari, 1548.
– P. de Ronsard, Épithalame d’Antoine de Bourbon et Janne de Navarre, Paris, M. de Vascosan, 1549.
– P. de Ronsard, Les amours de P. de Ronsard vandomois, nouvellement augmentées par luy. Avec les Continuations desdits Amours, & quelques Odes de l’Auteur, non encor imprimées, Bâle, A. Godinet, 1557.
Centre d’Études Supérieures de la Renaissance, Université de Tours :
– P. de Ronsard, Les Œuvres, Paris, N. Buon, 1623. (→ CESR, Université de Tours)
Pierpont Morgan Library (New York) :
– P. de Ronsard, L’Hymne de France, Paris, M. de Vascosan, 1549.
– P. de Ronsard, Les Quatre premiers livres des Odes, Paris, G. Cavellat, 1550.
– P. de Ronsard, Les Amours, Paris, Vve M. de La Porte, 1552.
– P. de Ronsard, Les Odes, Paris, G. Cavellat, 1553.
– P. de Ronsard, Les Hymnes, Paris, A. Wechel, 1555.
– P. de Ronsard, Hymne de Bacus, Paris, A. Wechel, 1555.
– P. de Ronsard, La Promesse, 1564.
– P. de Ronsard, Abbrégé de l’Art poetique françois, Paris, G. Buon, 1565.
– P. de Ronsard, Les Derniers vers, Paris, G. Buon, 1586.
– P. de Ronsard, Les Œuvres, Paris, N. Buon, 1604.
– P. de Ronsard, Recueil des sonnets, odes, hymnes, élégies, et autres pièces retranchées, Paris, B. Macé, 1609 (in-12).
– « Traité d’alchimie en hébreu », Ms. v. 1538-1540, aux armes d’Anne, duc de Montmorency.
– M. Régnier, Les Satyres, Paris, T. Du Bray, 1612.
Yale University, Beinecke Library :
– P. de Ronsard, Livret de folastries, Paris, Vve M. de La Porte, 1553.
– P. de Ronsard, Le Bocage, Paris, Vve M. de La Porte, 1554.
– P. de Ronsard, Les Meslanges, Paris, G. Corrozet, 1555.
Gordon Collection, University of Virginia :
– M. de Saint-Gelais, Advertissement sur les jugemens d’astrologie, à une studieuse damoyselle, Lyon, J. de Tournes, 1547.
– P. de Ronsard, Institution pour l’adolescence du roy Charles Neufviesme, Paris, G. Buon, 1564.
– Discours de l’unique amour d’Hipolite, Rouen, R. du Petit-Val, 1596.
– F. Scalion de Virbluneau, Les loyalles et pudicques amours, Paris, J. Mettayer, 1599.
Fondation Martin Bodmer (Cologny) :
– P. de Ronsard, Les Amours…, Paris, Vve M. de La Porte, 1553.
– P. de Ronsard, Le Cinquième des odes, Paris, Vve M. de La Porte, 1553.
– P. de Ronsard, Le Bocage, Paris, Vve M. de La Porte, 1554.
– P. de Ronsard, Quatre premiers livres des Odes, Paris, Vve M. de La Porte, 1555.
– P. de Ronsard, Discours des misères, Paris, G. Buon, 1563.
– P. de Ronsard, Quatre premiers livres de La Franciade, Paris, G. Buon, 1572.
Collection Jean Paul Barbier-Mueller (Genève) :
– Anne de Marquets, Diverses poésies de M. A. Flaminio, Paris, N. Chesneau, 1569.
– L. Des Masures, Réplique sur la response faite par Messire Pierre de Ronsard [Lyon], 1563.
– P. de Ronsard, Meslanges, Paris, G. Corrozet, 1555.
– P. de Ronsard, Second livre des Meslanges, Paris, R. Le Mangnier, 1559.
– P. de Ronsard, Les Œuvres, Paris, G. Buon, 1560.
– P. de Ronsard, Trois livres du Recueil des nouvelles poésies, Paris, G. Buon, 1564.
– P. de Ronsard, Les Œuvres, Paris, G. Buon, 1567. (annotées par J. de Piochet)
– P. de Ronsard, Sixiesme livre et Septiesme livre des Poèmes, Paris, J. Dallier, 1569. (annotés par J. de Piochet)
– P. de Ronsard, Quatre premiers livres de la Franciade, Paris, G. Buon, 1572. (annotés par J. de Piochet)
– P. de Ronsard, Tombeau du feu Roy Charles ix, Paris, F. Morel, 1574. (annoté par J. de Piochet)
– P. de Ronsard, Élégie de P. de Ronsard à N. de Nicolay [1576].
– P. de Ronsard, Les Œuvres, Paris, G. Buon, 1584.
– Recueil de plusieurs compositions de P. de Ronsard […] non imprimez, [J. de Piochet v. 1570].
– Lettre de Ronsard à M. Chrestian, de Croixval, le 23 novembre [1583 ?].
– N. Rapin, Les Plaisirs du gentilhomme champestre, et : C. Binet, Les Plaisirs de la vie rustique, Paris, Vve L. Breyer, 1583.
– Cl. Binet, Discours de la vie de Ronsard, Paris, G. Buon, 1586.
– J. Velliard, Petri Ronsardi pœtae gallici laudatio funebris. […], Paris, 1586.
Collection Jean Bonna (Genève) :
– P. de Ronsard, Les Œuvres. Paris, G. Buon, 1571.
– P. de Ronsard, Les Œuvres. Paris, G. Buon, 1578.
– S.-G. de La Roque, Les Premières œuvres du Sieur de La Roque…, Rouen, Raphaël du Petit Val, 1595-1596.
Collection particulière :
– P. de Ronsard, Œuvres, Paris, G. Buon, 1572-1573.
– E. Aubert, Les Marguerites poétiques, Lyon, B. Ancelin, 1613.
Ouvrages non localisés :
– Marguerite de Navarre, Les Marguerites de la Marguerite, Paris, J. Caveiller, 1554. Catalogue de Mme Th. Belin, 1936, t. ii, p. 14, no 238.
– J. de Sponde et alii, Recueil de diverses poésies […], Rouen, R. du Petit-Val, 1599. (Vente P. Bergé, Drouot, 16 décembre 2016, no 84)
II.PRINCIPALES EDITIONS PROCURÉES PAR PROSPER BLANCHEMAIN (1816-1879)
Les Œuvres poétiques de Vauquelin Des Yveteaux, réunies pour la première fois, annotées et publiées par Prosper Blanchemain, Paris, A. Aubry, 1854.
Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par Prosper Blanchemain, Paris, A. Aubry, 1855.
Œuvres complètes de P. de Ronsard, Nouvelle édition, publiée sur les textes les plus anciens avec les variantes et des notes par M. Prosper Blanchemain, Paris, P. Jannet, 1857 (t. 1-2), 1858 (t. 3), Pagnerre,1860 (t. 4), Franck, 1867 (t. 5-8), 8 vol., (Bibliothèque elzévirienne, 5).
[?] Le Livret de folastries, à Janot Parisien. Recueils de poésies de Ronsard, Paris, J. Gay, 1862.
Œuvres poétiques de François de Maynard, réimprimées sur l’édition de Paris (Augustin Courbé, 1646, in-4°), enrichies de variantes, revues et annotées, par Prosper Blanchemain, Paris, J. Gay, 1864.
Le Philandre : poème pastoral, par Fr. de Maynard, précédé d’une notice sur la vie de l’auteur par Guillaume Colletet, complétée d’après de nouveaux documents par Prosper Blanchemain, Genève, J. Gay et fils, 1867.
Poésies diverses de François de Maynard, non recueillies dans le volume de ses œuvres publiées en 1646, et vers inédits du même auteur, publiés et annotés par Prosper Blanchemain, Genève, J. Gay et fils, 1867.
Recherches sur les noms véritables des dames chantées par les poètes français du xvie siècle, par Prosper Blanchemain, Paris, A. Aubry, 1868.
Satires de J. Du Lorens, réimpression textuelle de l’édition de 1633 précédée d’une notice sur la vie et les ouvrages de l’auteur par M. Prosper Blanchemain, Genève, J. Gay et fils, 1868.
Mignardises amoureuses de l’admirée par Jacques Tahureau, publiées et annotées par Prosper Blanchemain. précédées d’une Notice inédite sur l’auteur par Guillaume Colletet, Genève, J. Gay et fils, 1868-1869, 2 vols. (rééd. D. Jouaust, Cabinet du bibliophile, 1870, 2 vols.)
Quelque chose, par Philippes Girard, précédé du Nihil de Passerat et d’une lettre à Messieurs de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, par Prosper Blanchemain, Vendôme, Impr. de Lemercier, 1868.
Les Élégies de Jean Doublet, reproduites d’après l’édition de 1559, avec la vie du poète par Guillaume Colletet, une préface et des notes par Prosper Blanchemain, Rouen, Impr. H. Boissel, 1869 (Société des Bibliophiles normands).
Le Plaisir des champs avec la vénerie, volerie et pescherie : poème en quatre parties par Claude Gauchet ; éd. rev. et annotée par Prosper Blanchemain, Paris, P. Jannet, Bibl. Elzévirienne, 1869 (Kraus Reprint, 1979).
Odes, sonnets, et autres poésies gentilles et facétieuses de Jacques Tahureau, réimprimées textuellement sur l’édition très rare de Poitiers, 1554, augmentées d’une préface et de notes biographiques sur les personnages nommés dans les poésies de Tahureau, par Prosper Blanchemain, Genève, J. Gay et fils, 1869.
Les Gayetez d’Olivier de Magny, réimpression textuelle de l’édition de Paris, 1554, précédée de la vie de l’auteur par Guillaume Colletet, publiée pour la première fois par les soins de M. P. Blanchemain, Turin, J. Gay et fils, 1869.
Le Tracas de la Foire au Pré, facétie normande attribuée à Gaultier Garguille, commentée par Mr. Épiphane Sidredoux, Turin, J. Gay, 1869.
Les Foresteries de Vauquelin de La Fresnaye, précédées d’une introduction, Caen, Le Gost-Clérisse, 1869.
Les Œuvres poétiques de Pierre de Cornu, dauphinois, précédées de sa vie par Guillaume Colletet, avec une préface et des notes par un membre de la Société des bibliophiles gaulois (P. B. [Prosper Blanchemain]), Turin, J. Gay et fils ; Grenoble, A. Ravanat, 1870.
Les Souspirs d’Olivier de Magny, réimpression textuelle de l’édition de Paris, 1557, faite, avec une préface, par les soins de M. P. Blanchemain, Turin, J. Gay et fils, 1870.
Les Amours d’Olivier de Magny, réimpression textuelle de l’édition de Paris, 1553, faite, avec une préface, par les soins de M. P. Blanchemain, Turin, J. Gay et fils, 1870.
Poésies de Jacques Tahureau, publiées par Prosper Blanchemain, Paris, Librairie des bibliophiles, D. Jouaust, 1870.
Le Chef-d’œuvre poétique de Robert Angot, sieur de l’Éperonnière ; publ. et annot. par Prosper Blanchemain, Rouen, H. Boissel, 1872. (Société rouennaise de bibliophiles.)
Rondeaulx et vers d’amour par Jehan Marion, poète nivernais du xvie siècle, publiés pour la première fois par Prosper Blanchemain, Paris, L. Willem, 1873. (Genève, Slatkine, 1969.)
Œuvres complètes de Melin de Sainct-Gelays, éd. rev., annot. et publ. par Prosper Blanchemain, avec un commentaire inédit de B. de La Monnoye, des remarques de MM. Emm. Phelippes-Beaulieux, R. Dezeimeris, etc. Paris, P. Jannet, Bibl. elzevirienne, 1873, 3 t. (Kraus Reprint, 1970.)
Les Bouquets poétiques de Robert Angot, sieur de l’Éperonnière, publiés et annotés par Prosper Blanchemain, Rouen, E. Cagniard, Société rouennaise de bibliophiles, 1873.
Contes en vers imités du Moyen de parvenir [de Béroalde de Verville] par Autreau, Dorat, Grécourt, avec les imitations de M. le comte de Chevigné et celles d’Epiphane Sidredoulx [Prosper Blanchemain], publiées par un membre de la Société des Bibliophiles gaulois, Paris, L. Willem, 1874.
Le Petit cabinet de Priape, avec un avertissement de P. B. [Prosper Blanchemain], Bruxelles, J. Gay, 1874. (Société des bibliophiles cosmopolites.)
Œuvres de Louise Labé publiées par Prosper Blanchemain, Paris, D. Jouaust, Librairie des bibliophiles, 1875.
Les Odes d’Olivier de Magny, de Cahors en Quercy, publiées par Prosper Blanchemain, Lyon, N. Scheuring, 1876.
Œuvres poétiques de Courval-Sonnet, publiées par Prosper Blanchemain, Paris, D. Jouaust, Librairie des bibliophiles, 3 vols., 1876-1877.
Poëtes et amoureuses : portraits littéraires du xvie siècle par Prosper Blanchemain, Paris, L. Willem, 1877.
Poésies d’Antoine Corneille, publiées d’après l’édition de 1647, avec une notice et des notes par P. Blanchemain, Rouen, Impr. E. Cagniard, 1877.
Œuvres poétiques de Malherbe, réimprimées sur l’édition de 1630 avec une notice et des notes par Prosper Blanchemain, Paris, Librairie des bibliophiles, 1877.(Nouvelle bibliothèque classique des éditions Jouaust.)
Les Nouveaux satires et exercices gaillards d’Angot l’Éperonnière, texte original, avec notice et notes, par Prosper Blanchemain, Paris, A. Lemerre, 1877 (Bibliothèque d’un curieux.)
Œuvres poétiques de Marie de Romieu, publiées avec une préface et des notes par Prosper Blanchemain, Paris, D. Jouaust, Librairie des bibliophiles, 1878.
Premières œuvres et souspirs amoureux de Guy de Tours, avec préface et notes par Prosper Blanchemain, Paris, L. Willem, 1878. (Genève, Slatkine Reprints, 1969.)
La Friquassée crotestyllonnée, commentée par Me Epiphane Sidredoulx, avec une préface de Prosper Blanchemain, Paris, D. Jouaust, Librairie des Bibliophiles, 1878.
Œuvres poétiques d’Amadis Jamyn, avec sa vie, par Guillaume Colletet, d’après le manuscrit incendié au Louvre, et une introduction par Charles Brunet. [Notice sur Ch. Brunet par Prosper Blanchemain.] Paris, L. Willem, 2 t., 1878-1879.
Épistre de Guillaume Le Rouillé, au nom des rossignols du parc d’Alençon, à la royne de Navarre, duchesse d’Alençon, de Berry, etc., avec introduction et notes, par Prosper Blanchemain, Rouen, Impr. de Cagniard, 1878.
La Pancharis de Jean Bonnefons, avec les Imitations françaises de Gilles Durant. Notice, traduction et notes de Prosper Blanchemain, Paris, I. Liseux, 1878.
Premières œuvres et soupirs amoureux, Le Paradis d’amour, Les Mignardises amoureuses, Meslanges et épitaphes de Guy de Tours, avec préface et notes de Prosper Blanchemain, Paris, L. Willem, 1879.
Tragédie de Thomas Lecoq : l’odieux et sanglant meurtre commis par le maudit Caïn : reproduction de l’édition de 1580, précédée d’une introduction, par Prosper Blanchemain, Rouen, Impr. H. Boissel, 1879. (Société des bibliophiles normands, 34.)
Les Mimes, enseignements et proverbes de J.-A. de Baif, reimpression complète, collationnée sur les éditions originales, Paris, L. Willem, 1880.
Les Poésies françaises de Jean Passerat publiées avec notice et notes, par Prosper Blanchemain, Paris, A. Lemerre, 1880. (Bibliothèque d’un curieux).
Premières satires de Dulorens, publiées par D. Jouaust, avec une notice par Prosper Blanchemain, Paris, D. Jouaust, Librairie des bibliophiles, 1881.
Œuvres poétiques de Jacques Béreau, avec notes par J. Hovyn de Tranchère et R. Guyet, Paris, D. Jouaust, Librairie des bibliophiles, 1884.
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1 Catalogue of a Unique Collection of Early Editions of Ronsard by Seymour de Ricci, Londres, Maggs Bros., 1927 ; La Bibliothèque d’un humaniste d’après les livres choisis principalement dans les bibliothèques de Prosper Blanchemain et de M. Alfred Pereire, Paris, Maggs Bros. [1935].
2 Sur la naissance de la bibliophilie au xixe siècle, on consultera notamment Jean Viardot, « Les nouvelles bibliophilies », dans Histoire de l’édition française, t. iii : Le Temps des éditeurs du Romantisme à la Belle Époque, dir. Roger Chartier et Henri-Jean Martin, Paris, Promodis, 1985, p. 343-363.
3 Voir son Étude biographique et littéraire sur Prosper Blanchemain, Châteauroux, A. Nuret et fils, 1880. Voir aussi la notice que lui consacre le Dictionnaire de Pierre de Ronsard, dir. François Rouget, Paris, H. Champion, 2015, p. 86-87.
4 Voir l’hommage rendu par Charles Chautard dans une « Chronique » du Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, t. xix, 1880, p. 14-17.
5 Œuvres complètes de Pierre de Ronsard, Nouvelle édition, publiée sur les textes les plus anciens avec les variantes et des notes par M. Prosper Blanchemain, Paris, P. Jannet, 1857 (t. i-ii), 1858 (t. iii), Pagnerre,1860 (t. iv), Franck, 1867 (t. v-viii), 8 vol. (Bibliothèque elzévirienne ; 5).
6 Sur ce sujet, voir la synthèse de référence de Claude Faisant, Mort et résurrection de la Pléiade, Paris, H. Champion, 1998, en particulier les p. 535 et suivantes.
7 Il possédait notamment plusieurs éditions anciennes des recueils de Ronsard qui contiennent parfois des notes manuscrites : les Quatre premiers livres des Odes (1550), les Amours (1553), les Odes (1555), le Bocage (1554), un recueil factice des Discours (1562-1563) accompagné des répliques protestantes, les Élegies, mascarades et Bergerie (1565) et les Œuvres (1609-1610). Voir le Catalogue des livres rares et curieux composant la bibliothèque de M. Sainte-Beuve [vente du 21 mars 1870], Paris, L. Potier, 1870, n° 322-328, p. 50-51.
8 Appendice n° 1 : Liste des livres ayant appartenu à P. Blanchemain. Cette liste est loin d’être complète, et nous serions reconnaissant à quiconque pouvant nous signaler d’autres ouvrages de cette provenance (fr2@queensu.ca).
9 Régis Delbœuf, Étude biographique et littéraire…, op. cit. [note 3], p. 19.
10 Voir le Catalogue des livres rares et précieux formant la Bibliothèque poétique de feu M. Édouard Turquety [vente du 22 janvier 1868, Paris, L. Potier], avec un avant-propos de Blanchemain, et le Catalogue de la bibliothèque poétique de feu M. T.-G. Herpin, Paris, E. Paul, 1903.
11 Jean Paul Barbier-Mueller, Ma bibliothèque poétique : Ronsard, Genève, Droz, 1990, n° 113, p. 347-357.
12 On en trouve un exemple avec un volume factice contenant les Odes (1555), le Cinquieme des Odes (1553), les Meslanges (1555) et le Second livre des Meslanges (1559), qui fut acquis lors de la vente Janin. Dérelié, il fut séparé en deux nouveaux volumes : l’un, composé des deux premières parties, fut relié en maroquin rouge et est conservé à la Fondation Bodmer ; l’autre réunissant les deux dernières en cartonnage bradel fut acquis par J. P. Barbier-Mueller (ibid., p. 88).
13 Voir aussi dans La Bibliothèque d’un humaniste […], op. cit. [note 1], n° 338 (A. Des Marquets), p. 70, les Œuvres de Ronsard (1578) dans la collection de J. Bonna, et le Tombeau de Charles ix (1574) et le Tombeau de Marguerite de France (1575) de Ronsard dans la Bibliothèque poétique de J. P. Barbier-Mueller, op. cit., n° 55-56, p. 178-179.
14 Voir Nicolas Ducimetière, Mignonne, allons voir… Fleurons de la bibliothèque poétique Jean Paul Barbier-Mueller, Paris, Hazan, 2007, n° 11, p. 56-58. Blanchemain fit relier ses tomes iii et iv en maroquin rouge sur le modèle des deux premiers tomes.
15 Charles Chautard, « Chronique », art. cit. [note 4], p. 17.
16 Régis Delbœuf, Étude biographique et littéraire…, op. cit. [note 3], p. 41.
17 Voir Les Œuvres poétiques de Vauquelin Des-Yveteaux, Paris, A. Aubry, 1854, dédicace au baron Pichon, p. i-ii.
18 Voir la dédicace de Blanchemain à Sainte-Beuve placée en tête de son « Étude sur la vie de P. de Ronsard », au t. viii des Œuvres complètes du poète, 1867, p. v-vii.
19 Régis Delbœuf, Étude biographique et littéraire…, op. cit [note 3], p. 23 : « Ce sera la gloire de M. Blanchemain d’avoir attaché son nom à cette réhabilitation. Le premier qui l’a entreprise, c’est Sainte-Beuve. » Voir encore p. 25.
20 Michel Simonin, « Réflexions sur un catalogue d’amateur », Romantisme, 1984, xiv/44, p. 25 (repris dans L’Encre & la lumière. Quarante-sept articles (1976-2000), Genève, Droz, 2004, p. 831-838).
21 Voir le commentaire de Paul Laumonier dans l’« Introduction » à son édition des Œuvres complètes de Ronsard, Paris, STFM, t. i, 1914, p. v-x.
22 Voir l’« Avertissement » de M. L. Moland à sa réédition augmentée des Œuvres choisies de Ronsard procurée par Sainte-Beuve, Paris, Garnier frères, 1879, p. iii, et aussi les remarques flatteuses que Sainte-Beuve adresse à Blanchemain dans sa « Notice », p. xxxii et lxvii-lxviii.
23 Cet ouvrage, constitué d’une collection de pièces légères et satiriques retrouvées dans un manuscrit ayant appartenu à l’avocat G.-T. de Villenave (sa collection d’autographes fut dispersée en 1850), a fait l’objet d’une réédition à Bassac par les éditions Plein Chant, en 2011.
24 Curieux coq-à-l’âne de plus de 700 vers, à la rareté légendaire, convoité par les plus grands « bibliomanes » dont Charles Nodier (voir Jean Viardot, « Les nouvelles bibliophilies », art. cit. [note 2], p. 354). L’édition moderne reproduit l’édition rouennaise d’A. Le Cousturier (1604), unicum possédé par Méon en 1803, puis Morel-Vindé (1823) et d’Auffray (1863), avant de rejoindre la Bibliothèque municipale de Rouen. Son existence avait été révélée par un article d’É. de Beaurepaire paru dans le Bulletin du Bouquiniste (n° 34) puis par les réimpressions de 1864 (Société des bibliophiles normands) et de 1867 (Genève).
25 Sur ce point, voir Régis Delbœuf, Étude biographique et littéraire…, op. cit. [note 3], p. 19 et 51.
26 C’est le cas, notamment, pour Saint-Gelais dont un des recueils manuscrits constitués sous le règne de François ier lui fut prêté par le marquis de la Rochethulon. À l’examen de ce volume (auquel est jointe une lettre de Blanchemain), acquis par la BnF en juin 2009 (N. A. F. 28577), un certain nombre des poèmes qu’il contient ont été attribués abusivement à Saint-Gelais par Blanchemain.
27 Voir l’« Avertissement » de P. Jannet, daté de 1856, qui rappelle qu’il avait d’abord envisagé la création d’une revue mensuelle en 1852, projet abandonné au profit de l’entreprise éditoriale en volumes séparés.
28 Régis Delbœuf, Étude biographique et littéraire…, op. cit., [note 3], p. 18.