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La collection de mazarinades de la Bibliothèque royale de Copenhague

Anders TOFTGAARD

Chercheur senior à la Bibliothèque royale du Danemark, Copenhague

Dans les fonds de livres étrangers de la Bibliothèque royale de Copenhague, se trouve une collection de mazarinades dont l’existence était jusqu’à récemment inconnue hors des murs de la bibliothèque1. Elle ne figure pas dans l’aperçu des principales collections françaises et étrangères que donna Hubert Carrier dans son œuvre monumentale, La presse de la Fronde (1648-1653) : Les Mazarinades2. Elle ne peut en aucune manière se mesurer avec les riches collections conservées en France, mais sans doute avec quelques-uns des ensembles remarquables dispersés à travers le monde qui ont fait l’objet de catalogues ou de descriptions. Notre intention est d’en présenter ici les singularités, tout en mettant en relief les pièces uniques ou rares qu’elle contient, ainsi que la provenance de ses volumes.

Même si la Bibliothèque royale est aujourd’hui à la fois bibliothèque nationale et bibliothèque de l’université de Copenhague, jusqu’au début du XXe siècle les bibliothèques royale et universitaire de la capitale danoise menèrent des existences parallèles et séparées ; ce n’est que très récemment que les deux institutions – collections et structures – ont été fusionnées. La bibliothèque de l’université de Copenhague avait été fondée en 1482 et assuma en réalité la fonction de bibliothèque royale jusqu’au milieu du XVIIe siècle. La Bibliothèque royale fut fondée au temps de la Fronde, juste après l’accession au trône de Frédéric III, fils de Christian IV, en 1648.

Illustration n° 1 – La collection de mazarinades de la Bibliothèque royale de Copenhague : 33 recueils, dont le neuvième a anciennement disparu.

LA COLLECTION DE MAZARINADES DE LA BIBLIOTHÈQUE ROYALE ET SON SIGNALEMENT

Les mazarinades de la Bibliothèque royale composent 33 recueils factices, de provenances diverses, anciennement conservés en plusieurs endroits des fonds, mais qui furent regroupés au XIXe siècle pour former une « collection de mazarinades » à proprement parler3. Dans le catalogue systématique de la Bibliothèque royale, la collection porte les cotes 64-287-02782 à 64-287-028144. Le neuvième volume de cet ensemble (coté 64-287-02790) a malheureusement disparu il y a longtemps, et par conséquent il ne reste que 32 volumes (ill. 1).

La seule notice dont on disposait jusqu’à récemment dans le catalogue en ligne était le strict reflet de l’entrée qui avait été rédigée, en français, dans le catalogue manuscrit du XVIIIe siècle : « 135 de ces rares satyres et vers burlesques de Sandricourt et Scarron, généralement nommées Mazarinades, dont il y avoit 159 dans le catalogue du Duc de la Vallière, spécifiées au tome III, p. 251-62 ».

La notice signalait également l’existence d’un fichier manuscrit. Un de nos prédécesseurs avait de fait déjà dressé un fichier de dépouillement de la collection de mazarinades (où l’on constatait déjà l’absence inexpliquée du 9e volume) et de quatre autres recueils factices de pamphlets français5. À en juger par l’écriture des fiches, ce travail date du début du XXe siècle, mais son auteur n’a pas pris en considération la Bibliographie des Mazarinades de Célestin Moreau. Nous avons entrepris le catalogage de la collection à partir du fichier manuscrit, mais il s’est assez rapidement avéré indispensable de travailler mazarinades en main. Les notices sont aujourd’hui disponibles dans le catalogue en ligne de la Bibliothèque royale6, et dans un inventaire spécifique publié au format pdf, afin de faciliter le repérage et la comparaison de l’ensemble avec les collections d’autres bibliothèques7.

En attendant une nouvelle bibliographie des mazarinades (la Bibliothèque Mazarine en nourrit le projet), le catalogue repose, en matière de références, sur la bibliographie de Célestin Moreau et ses suppléments8, ainsi que sur d’autres catalogues de collections déjà publiés9. Nous avons suivi la structure logique des références proposée par l’équipe des RIM (Recherches internationales sur les Mazarinades) 10, en adoptant les abréviations suivantes dans les références bibliographiques :

M0 : Moreau.

M1 : premier Supplément de Moreau11.

M2 : 2e Supplément de Moreau (1862) 12.

M3 : 3e Supplément de Moreau (1869) 13.

M4 : Supplément de Socard (1876) 14.

M5 : Supplément de Labadie (1904) 15.

Les RIM proposent d’utiliser les chiffres « M6_ », « M7_ », etc., si d’autres catalogues numérotent des pièces qui n’auraient pas été décrites dans les précédents. Nous avons ainsi proposé d’affecter la référence « M6_ » aux pièces mentionnées par Armand d’Artois dans son exemplaire interfolié de la bibliographie de Moreau, conservé à la Mazarine16. Étant donné que d’Artois n’avait pas lui-même ajouté de numéro à ces pièces, nous n’avons pas ajouté de numéro de série après le préfixe « M6_ ». On suggère d’employer l’abréviation « Mz_ » pour les pièces qui n’ont apparemment jamais été recensées. « Mx_ » étant temporairement affecté aux pièces en cours d’identification d’après les catalogues et les suppléments, avant d’être référencées en « Mz_ ». En outre, nous avons choisi d’utiliser « Ms_ » pour les pièces manuscrites.

Cette structure logique des références permet de trier les mazarinades dans un catalogue électronique. Malheureusement, elle reconduit sans la résoudre l’ambiguïté fondamentale de la « bibliographie » de Moreau : elle ne prend pas systématiquement en compte le fait qu’une mazarinade (entité textuelle) peut avoir fait l’objet de plusieurs éditions ou impressions (unités bibliographiques). D’ailleurs, la séquence de numérotation de Moreau ne correspond pas elle-même à un principe systématique, puisque d’une part les numéros individuels couvrent souvent plusieurs éditions, et d’autre part, dans certains cas, plusieurs numéros ont été employés pour faire référence à une même édition.

Citons d’abord le cas où plusieurs numéros se réfèrent à une même édition. Dans le premier supplément, justement intitulé « Additions et corrections », Moreau – qui n’avait pas pu prévoir les besoins créés par les outils numériques – utilise des numéros aussi bien pour signaler des mazarinades qu’il n’avait pas inclues dans sa bibliographie, que pour corriger des erreurs de ladite bibliographie. Il ajoute ainsi, sous une référence numérique nouvelle, des renseignements qui complètent une notice déjà identifiée dans sa bibliographie sous un autre numéro. Par exemple Le Censeur du temps et du monde, portant en main la clef promise du Politique lutin &c. (Paris, 1652) porte le n° 667 dans la bibliographie, et le n° 60 dans son premier supplément. Dans un cas, Moreau se trouve même affecter trois numéros différents à une seule pièce. Ainsi, dans son premier supplément, il constate à propos du n° 112 : « C’est le ’Parénétique’ que Mathieu Du Bos dédie au duc d’Elbeuf dans la pièce intitulée : A Monseigneur Charles de Lorraine. J’ai eu le tort de faire deux titres d’un seul pamphlet17. » C’est-à-dire que le n° 112 du premier supplément couvre les deux nos 3 et 1416 de la bibliographie de Moreau, ce qui peut s’écrire ainsi dans la nomenclature RIM : M0_0003 = M0_1416 = M1_0112.

Mais dans d’autres cas, Moreau a été trop parcimonieux. Déjà Hubert Carrier avait critiqué le fait que Moreau avait assigné un seul numéro à ce qu’il identifiait comme un périodique, et pas un numéro différent pour chaque livraison18. Une approche bibliographique renouvelée des mazarinades doit en effet distinguer chaque livraison, ce que nous avons fait en dressant le catalogue de la collection de Copenhague.

On propose en la matière de désigner par un suffixe numérique chaque livraison d’un périodique ou d’une série. Ainsi, La quatriesme partie du parlement burlesque de Ponthoise, ou la response au libelle impertinent intitulé le parlement burlesque de Paris, pourrait être désignée dans le catalogue par la référence M0_2701_4.

Dans la plupart des entrées, Moreau fait mention de différentes éditions d’un même texte sous une seule rubrique. Dans ces cas, nous avons ajouté une lettre au numéro de Moreau, afin de distinguer les différentes unités bibliographiques. Par exemple, à propos de la Declaration du Roy, contenant la levée des Modifications portées par l’Arrest de Verification de l’Amnistie accordée par sa Majesté. Donnée à Mantes le 26. Septembre mil six cens cinquante-deux, mazarinade référencée sous le n° 916, Moreau signale trois éditions données à Pontoise par Julien Courant et une quatrième imprimée à Paris par Antoine Estienne. Par conséquent nous avons référencé comme « 916d » l’édition d’Antoine Estienne : M0_0916_d.

Dans certains cas, nous avons eu recours à « l’empreinte » telle que définie par le STCN (Short Title Catalogue Netherlands) pour distinguer différentes éditions d’un même texte. Ainsi pour identifier précisément chacune des 7 éditions signalées par Moreau pour les Soupirs français sur la paix italienne (710). Dans le cas où l’édition conservée à la Bibliothèque royale de Copenhague témoigne d’une variante qui n’apparaît pas chez Moreau, nous avons ajouté le suffixe « z » si elle n’apparaît pas non plus dans les compléments apportés par d’Artois. Ainsi pour une édition de la Lettre d’avis à messieurs du Parlement de Paris, escrite par un provincial (Vol. 10, n° 37), qui a été imprimée sans lieu ni date, mais sur 27 pages, alors que Moreau ne signalait que la variante composée sur 34 pages.

Citons encore l’exemple des Articles de la Declaration du Roy, resolue en la Conference de Ruel, mazarinade imprimée à Lyon chez Jean-Aymé Candy en 1649 (Vol. 10, n° 16). Sous le n° 413, Moreau fait mention de deux éditions imprimées à Saint-Germain-en-Laye, sans évoquer d’édition lyonnaise. Comme cette édition lyonnaise est aussi absente des notes de d’Artois conservées à la Mazarine, nous lui avons affecté le numéro M0_0413_z. Un autre exemplaire en est conservé à la bibliothèque municipale de Lyon (cote 333 102). Il y a dans la collection danoise 16 éditions lyonnaises imprimées par Jean-Aymé Candy qui ne sont pas mentionnées dans le catalogue de d’Artois. Dans notre catalogue, elles apparaissent sous leur numéro Moreau avec un « _z » en suffixe. Les éditions variantes absentes de Moreau dont nous n’avons pas encore pu contrôler la présence dans les notes de d’Artois, apparaissent sous leur numéro Moreau avec un suffixe « _x ». Il y en a deux qui sont imprimées par Candy à Lyon.

Aux 18 éditions imprimées chez Candy, dont Moreau avait signalé le texte imprimé chez d’autres éditeurs, il faut ajouter une pièce imprimée chez Candy dont le texte nous semble être resté inconnu de tous les bibliographes des mazarinades. Comme deux autres pièces imprimées chez Candy, elle est liée à l’abbé de Saint-Martin-d’Ainay, Camille de Neufville de Villeroy (1606-1693), et son contenu nous autorise à la qualifier de mazarinade : Lettre du Roy à Monseigneur l’Abbé d’Esnay, Lieutenant Général pour Sa Majesté au Gouvernement de Lyonnois, Forests, & Beaujollois : Avec la Relation de ce qui s’est fait & passé à Charenton, Lyon, Chez Jean-Aymé Candy, Imprimeur Ordinaire du Roy, 1649 (ill. 2) 19.

Illustration n° 2Lettre du Roy à Monseigneur l’Abbé d’Esnay [Camille de Neufville de Villeroy], Lieutenant Général pour Sa Majesté au Gouvernement de Lyonnois, Forests, & Beaujollois : Avec la Relation de ce qui s'est fait & passé à Charenton, Lyon : Jean-Aymé Candy, 1649. Inconnu des bibliographes des mazarinades.

LES PIÈCES LES PLUS RARES

Les 32 recueils rassemblent au total 6 pièces manuscrites, de nombreux portraits gravés et près de 1 940 pièces imprimées. 76 d’entre elles ne sont pas de véritables mazarinades. Selon la nomenclature présentée précédemment, 23 sont référencées « Mz » et 22 sont référencées « Mx ». À ces chiffres, qui désignent les éditions potentiellement inconnues, il faut ajouter les variantes non signalées par Moreau : on en compte 18 qui ne figurent pas dans le catalogue d’Artois (_z) et 54 qui n’ont pas encore été contrôlées dans le catalogue d’Artois (_x) 20.

L’une de ces pièces, absente de Moreau comme des notes de d’Artois, qui porte pour titre l’anodine adresse A Nosseigneurs de Parlement (Vol. 19, n° 23), contient la requête de Pierre Bourgeois, marchand bourgeois de Paris. Elle est liée à l’affaire des fripiers, qui a été traitée brillamment par Christian Jouhaud dans son livre La Fronde des mots21. On en retrouve également un exemplaire à la BnF et un à la Mazarine22.

Dans la description qu’il donne de la mazarinade numérotée 3362 (Responce a la fauce Relation du Parlement de Provence), Moreau ne donne qu’une référence au n° 23 000 de la Bibliothèque historique du Père Lelong23. L’entrée est marquée du signe « : / : » dans l’exemplaire interfolié par d’Artois de la bibliographie de Moreau, ce qui signifie que d’Artois n’est pas parvenu à en localiser un exemplaire. Or un tel exemplaire figure dans la collection de Copenhague (Vol. 14, n° 41).

Moreau écrit, à propos de son n° 1207, Eloge funèbre, du R. Père Louis Bonet curé de S. Eulalie de Bourdeaux : « Sans aucun doute, il y a de l’Éloge, une édition de Bordeaux, mais nous ne l’avons jamais vue. Nous ne connaissons même, de l’édition de Paris, que l’exemplaire de la Bibliothèque de l’Arsenal ». Le soupçon de Moreau est aujourd’hui confirmé par l’exemplaire retrouvé à Copenhague de l’édition imprimée à Bordeaux chez Pierre du Coq (Vol. 33, n°. 31) (ill. 3).

Illustration n° 3Éloge funèbre, du R. Père Louis Bonet curé de S. Eulalie de Bourdeaux. Bordeaux, Pierre du Coq, 1651. Moreau (1207), ne connaissant que l’édition parisienne, avait soupçonné l’existence de cette édition bordelaise.

Signalons une autre mazarinade bordelaise qui n’apparaît ni dans la bibliographie de Moreau, ni dans le supplément de Labadie (qui a pourtant inclus beaucoup de mazarinades bordelaises) : Arrest de la cour du parlement de Bourdeaux. Portant, que tres-humbles & iteratives Remontrances seront faites au Roy sur le sujet de la Retraite de Monsieur le Prince & des affaires presentes. Avec les Remontrances faites en consequence dudit Arrest (Vol. 33, n° 36) 24. Une troisième mazarinade bordelaise, qui manque également dans la bibliographie de Moreau, est la Relation veritable de tout ce qui s’est faict & passé au Parlement en presence de Monseigneur le Duc d’Orleans, & Monsieur le Prince de Condé, le 26. Juillet 1652, imprimée par Guillaume de La Court avec la mention « Jouxte la copie imprimée à Paris » (Vol. 33, n° 44). Nous connaissions l’édition parisienne imprimée par la Veuve de Jean I Guillemot, « imprimeuse » ordinaire de son Altesse Royale (i. e. le duc d’Orléans), mais nous n’avons pas trouvé d’autre exemplaire de l’édition bordelaise dans les catalogues et les fonds dépouillés.

Parmi les mazarinades régionales – ou les rééditions régionales de mazarinades parisiennes25 –, nous trouvons aussi l’Arrest du Parlement de Tolose, du 12. Janvier 1652 donné toutes les Chambres Assemblées. Contre le Cardinal Mazarin, dont le texte semble correspondre à celui du n° 305 de Moreau, Arrest du Parlement de Paris Contre le Cardinal Mazarin, qu'on localisera également à la bibliothèque de l’Université de Harvard dans une édition publiée à Toulouse26. Le parlement de Toulouse aurait ainsi fait imprimer l’arrêt initialement émis par le parlement de Paris, et déjà confié aux presses de la capitale (ill. 4).

Illustration n° 4Arrest du Parlement de Tolose, du 12. Janvier 1652 donné toutes les Chambres Assemblées. Contre le Cardinal Mazarin. Texte correspondant à Moreau 305.

PROVENANCES

Les pièces les plus rares figurent dans les volumes 10 et 33 de la collection. Nous ne connaissons pas la provenance du volume 10. Le volume 33, avec plusieurs autres volumes de mazarinades, a appartenu au comte Otto Thott (1703-1785), qui avait une très riche bibliothèque27, au contenu très largement européen. Sa collection comportait de nombreux recueils de mazarinades, dont les éléments aujourd’hui conservés à la Bibliothèque royale ne portent que très partiellement témoignage, car l’essentiel a été vendu à l’étranger.

D’autres volumes de la collection proviennent de la bibliothèque de Christian Reitzer (1665-1736), professeur de droit à l’université de Copenhague. L’un de ces volumes (vol. 26, coté 64-287-02807) figurait antérieurement dans la bibliothèque de Mogens Krag (1625-1676), particulièrement riche en livres français, italiens et espagnols28. Avant d’être recruté par l’armée danoise en 1657, Krag avait apparemment passé plusieurs années au service de la France. De sa bibliothèque proviennent aussi, en marge des mazarinades proprement dites, d’autres pièces d’actualité : un Factum, ou Defenses de Messire Philippe de la Mothe-Houdancourt, Duc de Cardonne & Marechal de France, cy-devant Vice-Roy et Capitaine General en Catalogne (Paris, Louis Sevestre, 1649, 64-276-02682), les 12 livraisons de Le courrier françois traduit fidellement en vers burlesques, (Paris, chez Claude Boudeville, 1649, 64-287-02816), et un Recueil de plusieurs pieces curieuses de ce temps publié à la Haye en 165229.

Un volume de la collection (vol. 23, 64-287-02804) provient de la bibliothèque du diplomate Just Høg (1640-1694), qui était ambassadeur à Paris de 1679 à 1681 (après avoir été en poste à Nimègue entre 1676 et 1679), et dont on sait qu’il possédait d’autres mazarinades par ailleurs, également aujourd’hui à la Bibliothèque royale. Il avait acheté a Nimègue un exemplaire de l’Histoire des Mouvemens de Bourdeaux par Jacques Fonteneil (Bordeaux, J. Mongiron-Millanges, 1651, Moreau 1643), jugée rarissime par Moreau. De sa bibliothèque, proviennent aussi la traduction française de l’œuvre de Galeazzo Gualdo Priorato, Vie et qualitez du Cardinal Mazarin, premier ministre du Roy très-chrestien, et toutes les livraisons du Mercure François parues entre 1617 et 1648, rassemblées sous une reliure caractéristique.

On identifie donc plusieurs possesseurs danois de mazarinades dès le XVIIe siècle et la période de la Fronde. Le constat n’est pas étonnant, étant donné les relations assez étroites alors de la France et du Danemark ou, plus exactement, l’attraction exercée par la France sur les Danois aux cours des XVIIe et XVIIIe siècles. Le roi Frédéric III manifestait un goût assuré pour les lettres, et avait voyagé en France ; il fut avec sa femme Sophie Amélie (princesse de Braunschweig-Lüneburg), très attentif à une culture française dont il assura l’influence au Danemark, en particulier sur la musique et les ballets de cour, l’architecture et la décoration intérieure. La nouvelle galerie conçue pour la Bibliothèque royale de Copenhague fut directement inspirée de l’organisation et du décor de la bibliothèque personnelle de Mazarin, ce qui explique la présence aujourd’hui, dans la collection de dessins de la Bibliothèque royale, de relevés effectués dans le palais Mazarin dans les années 166030. Par ailleurs, avant d’être nommé premier bibliothécaire de la collection royale de Copenhague en 1653, Marcus Meibom avait été le collaborateur de Gabriel Naudé, recruté comme bibliothécaire par Christine de Suède. Le successeur de Meibom, Schumacher, grâce à ses contacts avec l’abbé Paulmier, fit venir à Copenhague deux relieurs lyonnais, Jean Michel et Gaspard Micholet. Ils relièrent ainsi entre deux et trois mille volumes pour le roi de Danemark entre 1664 et 166831. Un des livres revêtus de cette reliure caractéristique « Frédéric III » est l’Esclaircissement de quelques difficultez touchant l’administration du Cardinal Mazarin (Moreau 1181).

La représentation de la Fronde au sein de la Bibliothèque royale aurait pu être plus importante encore : le collectionneur danois Joachim Gersdorff, dont la bibliothèque allait enrichir les collections royales danoises, avait par le truchement de l’érudit Villum Lange essayé d’acheter des livres lors de la vente publique forcée de la bibliothèque de Mazarin, au début de l’année 1652 ; seule l’arrivée tardive de Villum Lange à Paris l’empêcha de participer à la curée32.

Plusieurs officiers danois ont participé à la Fronde33. Parmi eux, l’officier Josias Rantzau (1609-1650), issu d’une famille de Schleswig-Holstein qui s’était illustrée dans l’histoire du Danemark, était au service du roi de France depuis 1635, et deviendrait le gouverneur malchanceux de Dunkerque.

Les liens diplomatiques entre la France et le Danemark étaient réguliers (rappelons la visite de Corfitz Ulfeldt et de la princesse Léonore Christine à Paris en 1646). Les relations savantes étaient tout autant sinon plus étroites : Ole Worm correspondit avec Gabriel Naudé et Isaac Lapeyrère pendant et après la Fronde. Les officiers, les nobles et les diplomates qui voyageaient pouvaient acquérir des livres en France, mais il était également possible d’acheter des livres français à Copenhague. Le catalogue du libraire néerlandais Johannes Janssonius, qui tenait une boutique dans la bourse de Copenhague, nous donne une idée des livres étrangers qui étaient disponibles dans la ville en 164934. Ce catalogue est classé par langues : livres en latin (96 pages), allemand (27 pages), français (11 pages) et italien (6 pages). Les livres français dont Janssonius affiche ainsi la disponibilité en 1649 ne concernent évidemment pas la Fronde, mais couvrent une partie de l’actualité du temps du ministériat de Richelieu ou du début du XVIIe siècle : Recueil de diverses pieces probablement imprimé entre 1640 et 1643, ou bien Remonstrance au roy par un certain Croset, publié pour la première fois en 161035.

LE RECUEIL DE PIERRE CAMUSET

À côté des provenances danoises, on repère une provenance française contemporaine de la Fronde. Six recueils factices de la collection ont été rassemblés par ou pour un certain Pierre Camuset, qui se présente comme « conseiller du roi, eslu en l’election de Paris36 ». Camuset a donné pour titre à l’ensemble : Recueil et Memoires de tout ce qui s’est fait et passé durant les années 1648 et 1649 (ill. 5 et 6). Les textes du premier volume sont introduits par une « Preface servant d’avertissement au Lecteur », imprimée, dont le texte correspond à celui d’une préface publiée par ailleurs au moins trois fois, chaque fois associée avec une page de titre différente commençant par Recueil de plusieurs pièces curieuses (Moreau 3040-3042). Sous son n° 3042, Moreau cite Guy Patin qui, dans sa correspondance, faisait état d’un projet nourri en 1649 par trois libraires du Palais, de donner une édition collective des meilleures mazarinades de l’année ; l’édition aurait été interrompue par la paix de Saint-Germain (30 mars 1649) et la défense de rien imprimer contre le cardinal Mazarin. Les pages de titre avec préface constitueraient donc les seuls vestiges de cette collaboration éditoriale. L’emploi de cette préface dans plusieurs recueils de mazarinades conservés à Copenhague (en tête des volumes 14, 16 et 30) laisse plutôt penser que la page de titre et la préface pouvaient être utilisées par des lecteurs-collectionneurs organisant et constituant leurs propres recueils factices. Pierre Camuset a fait de même : le texte de la préface qu’il a utilisée est le même que celui du Recueil de plusieurs pièces curieuses signalé par Moreau, mais imprimé en italiques et dans un corps beaucoup plus petit, ce qui avait permis de faire tenir le texte dans deux pages au lieu de huit.

Illustration n° 5 – Page de titre manuscrite rédigée par Pierre Camuset, « conseiller du roi, eslu en l’election de Paris », pour le Recueil et Memoires de tout ce qui s’est fait et passé durant les années 1648 et 1649.

Cet ensemble comprend également des tables de contenu, et intègre des mazarinades copiées à la main, dans une calligraphie soignée (on y retrouve notamment une copie de La custode de la reine). En constituant ces tables, Pierre Camuset a mis en valeur le genre des pièces, copiant par exemple en lettres plus grosses le terme « Remonstrances » dans le titre Tres-humbles Remonstrances du Parlement de Normandie au semestre de septembre, au Roy et à la Reyne Regente. Il a par ailleurs ajouté quelques commentaires ou explications aux pièces ainsi listées : « Suprimez par la declaration du mois d’avril pour la pacification des troubles et mouvemens de Paris aux fins d’estre restablis dans la fonction de ses charges ».

La collection de mazarinades de Camuset contient un nombre élevé de portraits, gravés par Balthasar Montcornet, parmi lesquels nous retrouvons les protagonistes de la Fronde. Les portraits sont particulièrement nombreux dans le premier volume, qui s’ouvre avec ceux de Broussel, Richelieu, Concini, La Mothe-Houdancourt, puis Louis XIV, Anne d’Autriche, Le Duc d’Anjou, Madame, Mademoiselle, les ducs de Montmorency et d’Aiguillon. Vient ensuite une série de 32 personnages ainsi présentée : « Les Pourtraits et […] noms des Princes, Seigneurs et Notables du Conseil, qui ont pris la Deffence du Cardinal Mazarin ». Ils sont suivis d’une autre série, de 26 planches : « Les Pourtraits et noms des Princes et Seigneurs qui ont résiste aux Viollences du Card.al Mazarin par luy exercées tant a l’encontre du Parlement que la ville de Paris qu’il a Blocquée et assiegée en l’année 1649 ». De cette formulation on suppose aisément le parti que prit Camuset dans le conflit.

Illustration n° 6 – Recueil factice constitué par ou pour Pierre Camuset (Copenhague, Bibliothèque royale, 64-287-02783).

Que sait-on de Pierre Camuset ? Le 9 décembre 1622, il avait été enregistré à la cour des aides comme élu en l’élection de Paris37. Il avait épousé le 10 février 1641 Agnès, fille de Jean Le Noir, avocat au Parlement, en présence de René Chartier, qui était docteur régent de la faculté de Médecine, et que l’on connaît comme éditeur des œuvres d’Hippocrate et de Galien38. Il est également cité par quelques actes conservés dans le minutier central des notaires parisiens pour les années 1641 à 1644. Il est mort avant 1670, puisqu’un factum imprimé cette année désigne Agnès Le Noir comme veuve39.

Élu en 1622, marié en 1641, mort avant 1670, Pierre Camuset est né au tournant du siècle. Il a sans doute été, de par ses fonctions, au centre des questions fiscales débattues au début de la Fronde. Nous ne savons pas quel chemin ont suivi les volumes de mazarinades qu’il a rassemblés, avant d’entrer dans la collection de la Bibliothèque royale.

AUTRES MAZARINADES DISPERSÉES DANS LES FONDS DE LA BIBLIOTHÈQUE ROYALE

À la série désormais bien identifiée de mazarinades décrite précédemment, il faut ajouter un nombre élevé de pièces qui se trouvent dispersées dans les fonds de livres étrangers de la Bibliothèque royale ou dans les fonds anciens de la bibliothèque de l’université de Copenhague40.

Dans le fonds ancien de l’université de Copenhague, se trouvent par exemple quelques mazarinades qui ont été achetées à la vente publique de la bibliothèque d’Otto Thott. Ce dernier, en sa qualité de patron de l’université, lui avait en effet laissé par voie testamentaire 10 000 rixdales afin qu’elle acquière des livres lors de la vente de sa propre collection. Ainsi de 5 volumes contenant l’Histoire du temps, ou Le veritable recit de ce qui s’est passé dans le Parlement depuis le mois d’Aoust 1647, jusques au mois de Nov. 1648, et le Journal contenant tout ce qui s’est fait et passé en la cour de Parlement de Paris, toutes les chambres assemblées, sur le suiet des affaires du temps present, 1648-165241. Même provenance pour quatre tomes intitulés Recueil de plusieurs pieces curieuses de ce temps : servant d'histoire des mouvemens arrivez en France, depuis le depart de Monsieur le Prince de Condé de la Cour, et le retour de Monsieur le Cardinal Mazarin ; jusques à present (Cote : Fr. 9901 4°).

L’ancien fonds de livres étrangers de la Bibliothèque royale comprend également de nombreux recueils factices qui n’ont pas été intégrés dans la collection de mazarinades proprement dite. L’un de ceux-ci provient de la bibliothèque du comte Gregers Christian Haxthausen (1733-1802) ; il est décrit dans le catalogue manuscrit ancien de la Bibliothèque royale comme Collectio libellorum, ad historiam Galliæ et Cardinalis Mazarini ad an. 1651-54 pertinentium (Cote : 64-288-2818). Signalons aussi un exemplaire du Mascurat de Gabriel Naudé, qui provient de la bibliothèque d’un autre collectionneur danois du XVIIIe siècle, Bolle Willum Luxdorph (1716-1788). Luxdorph manifestait un intérêt tout particulier pour les pamphlets politiques danois de son temps : il a en effet créé une collection des pièces politiques publiées pendant la période de la « liberté de presse » au Danemark, instaurée par le médecin du roi et premier ministre Struensee (1770-1773) 42. On observe certaines ressemblances entre « la fronde des mots » en France au XVIIe siècle et la guerre des pamphlets au Danemark au XVIIIe. Dans les deux cas, un premier ministre étranger suscite une vague d’hostilité par « voie de presse », qui vise entre autres ses liens intimes avec la Reine (parfaitement établis dans le cas de Struensee et de Caroline Mathilde de Hanovre) et dénonce une tentative d’usurpation du pouvoir. Mais Struensee finira sur l’échafaud tandis que Mazarin a triomphé. Luxdorph était non seulement bibliophile mais lecteur. Il a couvert de notes un feuillet de garde de son Mascurat : il s’y livre justement à une étude comparée de la situation en France au milieu du XVIIe siècle et au Danemark à la fin du XVIIIe siècle (ill. 7). Il s’arrête notamment sur les passages consacrés par Naudé à l’appropriation de l’imprimé par le peuple. Mascurat s’adresse ainsi à Saint-Ange :

[…] tu aurois bien dequoy t’estonner davantage, si tu connoissois les Autheurs de la plus grand part des libelles […] ie te puis fournir bon garent, que les admirables sentimens d’une Villageoise à Monsieur le Prince sont la quatre ou cinquiéme des pieces, qu’une simple servante de Libraire, après avoir bien escurè ses pots, & lavé ses escuelles, nous a données en cette occasion43.

Luxdorph note pour sa part, à propos de ce passage, et en faisant directement allusion à la chute de Struensee (17 janvier 1772) : « Mon valet faisait aussi d’esses mechans vers au sujet de la revolution du 17 de Janvier 1772. » Il précise qu’il a acquis son exemplaire du Mascurat à la vente après décès de la bibliothèque de son ami Frederik Christian Sevel, en 1779, pour le prix de quatre écus danois. Dans sa bibliothèque, Luxdorph avait aussi un exemplaire de la première édition (1649), qui fut par la suite acquis par la Bibliothèque royale44.

Si la bibliothèque de Luxdorph, étrangement, ne semble pas avoir contenu de recueils factices de mazarinades, elle montre en tout cas, avec les notes de lectures de son propriétaire, l’intérêt que les grands collectionneurs du XVIIIe siècle pouvaient porter à l’histoire de la communication imprimée. Elle témoigne en particulier d’une mise en perspective consciente de la Fronde et du corpus des mazarinades, avec d’autres événements européens, comme la guerre des pamphlets ouverte au Danemark en 1770 avec les mesures d’abolition de la censure et de « libération de la Presse ».

Illustration n° 7 – Notes de Bolle Willum Luxdorph (1716-1788) sur un feuillet de garde de son exemplaire du Mascurat (1650) (Copenhague, Bibliothèque royale, 64-287-02781).

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1 Le projet de recherche à l’origine de cet article a été rendu possible grâce à l’aide du ministère de la culture danois. Nous remercions Ivan Boserup, Susanne Budde, Tom Engelbrecht, Iris Graessner, Jakob Kyril Meile, Patrick Rebollar, Yann Sordet et Christophe Vellet du soutien qu’ils ont apporté à la mise en œuvre du projet.

2 Hubert Carrier, La Presse de la Fronde (1648-1653) : Les Mazarinades, Genève, Droz, 2 t. (1 : La Conquête de l’opinion ; 2 : Les Hommes du livre) 1989-1991.

3 La collection a été présentée pour la première fois dans Anders Toftgaard, « Blandt talende statuer og manende genfærd. Mazarinader i Det Kongelige Biblioteks samlinger », dans Fund og Forskning i Det Kongelige Biblioteks samlinger, 53, 2014, p. 57-111.

4 Les cotes sont à interpréter ainsi : numéro du volume du catalogue systématique ; numéro de page et numéro de série.

5 Collectio Libellorum variorum : Pièces du Temps & Nouvelles de Courier, 1626-1649 (cote 62-11-00096) ; Collectio libellorum, ad historiam Galliæ et Cardinalis Mazarini ad an. 1651-54 pertinentium (cote 64-288-02828) ; Collectio libellorum, adhistoriam Galliae 1643-52 (cote 64-293-2876) ; Pièces du Temps du Cardinal de Richelieu (cote 64-293-2875).

6 Il est maintenant possible de chercher par numéro Moreau dans le catalogue (http://rex.kb.dk).

7 Anders Toftgaard, Catalogue de la collection de mazarinades à la Bibliotheque Royale, dans Fund og Forskning Online, 2015, http://www.kb.dk/da/nb/publikationer/fundogforskning-onlin/mazarinader/index.html [page consultée le 2 novembre 2015].

8 Célestin Moreau, Bibliographie des mazarinades, Paris, 1850-1851.

9 James E. Walsh, Mazarinades : a catalogue of the collection of 17th-century French civil war tracts in the Houghton, Boston, 1976. Robert O. Lindsay & John Neu, Mazarinades : A Checklist of Copies in Major Collections in the United States, Metuchen, N. J., 1972.

10 http://www.mazarinades.org/2011/04/structure-logique-et-historique-des-references/ [page consultée le 2 novembre 2015].

11 C. Moreau, « Additions et corrections », dans id., Bibliographie des mazarinades…, op. cit., t. 3, p. 419-464.

12 C. Moreau, « Supplément à la Bibliographie des Mazarinades », Bulletin du bibliophile, 1862, p. 786-829.

13 C. Moreau, « Supplément à la Bibliographie des Mazarinades », Bulletin du bibliophile, 1869, p. 61-81.

14 Émile Socard, Supplément à la Bibliographie des Mazarinades, Paris, 1876.

15 Ernest Labadie, Nouveau supplément à la Bibliographie des mazarinades, Paris, 1904.

16 Coté à la Mazarine 35835-35837, cf. Hubert Carrier, La presse de la Fronde…, op. cit., p. 12.

17 C. Moreau, « Additions et corrections »…, op. cit., p. 437.

18 Hubert Carrier, La presse de la Fronde…, op. cit., t. 1, p. 71.

19 La même pièce (incomplète) se trouve localisée à la Herzog August Bibliothek de Wolfenbüttel (M : Gk 2190 [10]). Une lettre antérieure, datée de Saint-Germain-en-Laye le 26 février 1649, qui porte au colophon « Jouxte la Coppie imprimée à S. Germain en Laye 1649 », correspond à Moreau 2141 (cf. Isnard & Honoré, Actes Royaux, t. II, Louis XIV, n° 10657).

20 Ces chiffres corrigent ceux données dans A. Toftgaard, « Blandt talende statuer og manende genfærd », art. cit., p. 96-99.

21 Christian Jouhaud, Mazarinades : la Fronde des mots, Paris, 1985, 2e éd., 2009, p. 45.

22 BnF : 4-FM-4052. BM : 4° A 15418, pièce 31.

23 Jacques Le Long et Charles-Marie Fevret de Fontette, Bibliothèque historique de la France, t. 2, Paris, 1769, p. 525.

24 Mais dont on trouve également un exemplaire à la Bibliothèque de l’Arsenal, sous la cote 8-H-7676 (35).

25 H. Carrier, La presse de la Fronde…, op. cit., t. 2, p. 266.

26 Cote FB6 F844P 651a13d (édition de Toulouse de l’arrêt parisien).

27 Les manuscrits (4 154 numéros dans le catalogue) et les livres les plus anciens (6 159 imprimés avant 1531) rassemblés par Otto Thott ont été légués à la Bibliothèque royale ; le reste de sa collection a été vendu aux enchères. Le catalogue de sa bibliothèque comporte pas moins de 7 tomes en 12 volumes (Catalogi Bibliothecæ Thottianæ, Copenhague, 1789-1795). Pour une description de cette exceptionnelle collection, voir N. C. L. Abrahams, « Notice historique », dans Description des manuscrits français du Moyen Âge de la Bibliothèque Royale de Copenhague, Copenhague, 1844.

28 Pour l’identification de la provenance, voir A. Toftgaard, « Blandt talende statuer og manende genfærd », art. cit., p. 104-105.

29 Recueil de plusieurs pieces curieuses de ce temps (coté Fr. 9933 4°). Inconnu des bibliographes, ce volume a été cité par Hubert Carrier (La presse de la Fronde…, op. cit., t. 1, p. 472 n. 465, t. 2, p. 269, n. 157). Un autre exemplaire de la même édition (coté 64-288-02824) porte un ex-libris de Corfitz Rosenkrantz (1628-1653), qui se trouvait à Orléans en 1650, et qui mourut jeune à Madrid, où il était secrétaire du diplomate danois Cornelius Lerche.

30 Knud Bøgh, « Kardinal Mazarin og Frederik III’s bibliotekssal, en arkitektonisk forbindelse », dans Fund og Forskning i Det Kongelige Biblioteks samlinger, 12, 1965, p. 7-30. Yann Sordet, « D’un palais (1643) l’autre (1668) : les bibliothèque(s) Mazarine(s) et leur décor », Journal des Savants, 2015, p. 92-94.

31 Harald Ilsøe, Det Kongelige Bibliotek i støbeskeen. Studier og samlinger til bestandens historie indtil ca. 1780, Copenhague, Museum Tusculanum, 1999, vol. 1, p. 41-42.

32 Carl S. Petersen, « Marcus Meibom og Villum Lange. Et Bidrag til Det kongelige Biblioteks Historie », dans Fund og Forskning i Det Kongelige Biblioteks samlinger, 1, 1954, p. 1-39.

33 Henny Glarbo, « Fra reformationen til Christian V.s død », dans Danske i Paris gennem Tiderne, éd. Franz v. Jessen, Copenhague, 1936, p. 113-204.

34 Catalogus librorum qui hoc anno 1649 Hafniæ prostant in officina Jansoniana et in ejus absentia apud Melchiorem Martzan reperiuntur, Copenhague, Typis Martzanianis, 1649. À ce propos, voir A. Toftgaard, « Les langues à la cour de Danemark à la Renaissance et l’italianisme à l’époque de Christian IV (1577-1648) », dans Les Cours : lieux de rencontre et d’élaboration des langues vernaculaires a la Renaissance, dir. J. Balsamo et A. K. Bleuler, Genève, Droz, 2016, p. 153-180.

35 C’est la Remonstrance au Roy, pour le resoudre à oster aux faux notaires les moyens, qu'ils ont d’antidatter, et de varier… les fueillets de leurs livres… Par Iean de Croset, Lyon, 1610.

36 64-287-02783 à 64-287-02788. D’après la notice de l’ancien catalogue alphabétique de la bibliothèque, qui traitait Camuset comme « auteur » du recueil, les deux tomes suivant composaient un supplément créé par Camuset lui-même. Cette hypothèse est délicate à confirmer, la reliure du tome coté 64-287-02789 (vol. 8 de la collection) étant singulièrement différente de celles des six volumes précédents, et le volume 9 (64-287-02790) ayant disparu.

37 Cf. le registre (manuscrit) dressé par E. Compardon, Table alphabétique des lettres patentes, provisions d’offices et anoblissements enrégistrés à la cour des aides. (Z1A 5224-633 et Z1A 134-144). Originaux et copies collationnées (années 1189-1790), Paris, Archives nationales.

38 Paris, Archives nationales, MC/ET/XLIII/32.

39 De surcroît « infirme et incapable » : Factum pour Damoiselle Agnés le Noir, vefve de M. Pierre Camuset, vivant Conseiller du Roy & Esleu en l’Election de Paris, deffenderesse en evocation, Contre Monsieur M. Jacques-François Hebert, Conseiller de sa Majesté en la Cour des aydes de Paris, demandeur, & Dame Catherine Pasquier, sa mère, aussi deffenderesse en ladite evocation, & demanderesse afin de despens contre ladite Damoiselle Le Noir, suivant sa Requeste du 23 juin 1670, BnF, ms. n.a.f. 2439 (recueil de factums).

40 Les collections historiques restent organisées selon la systématique ancienne. La collection de manuscrits comprend également quelques mazarinades manuscrites, sous les cotes GKS 605 folio ; GKS 606 folio, NKS 510 c kvart, Thott 418 folio, Thott 1335 kvart, Thott 1524 kvart.

41 Catalogi bibliothecæ Thottianæ tomus 5, pars 2, Copenhague, 1792, n° 13277-81

42 Henrik Horstbøll, « Bolle Willum Luxdorphs samling af trykkefrihedens skrifter 1770-1773 », dans Fund og Forskning i Det Kongelige Biblioteks samlinger, 44, 2005, p. 397-440.

43 Gabriel Naudé, Jugement de tout ce qui a este imprimé contre le cardinal Mazarin, [Paris], [s. n.], 1650, p. 8-9.

44 Bibliotheca Luxdorphiana, sive index librorum quos reliquitB. W. Luxdorph… quorum sectio fiet 1789 ad d. 14 Septembris 1789, pars I, p. 170, n° 1522 et 1523. Les noms des acheteurs se trouvent dans l’exemplaire conservé à la Bibliothèque nationale de la Norvège (cote A 35 Lux). L’édition de 1649 est aujourd’hui conservée sous la cote 64-287-02779.