Les mazarinades génovéfaines et la stratégie politique de l’odieux (avril-septembre 1652)
Yann RODIER
Professeur assistant et chef du département d’Histoire à l’Université Paris-Sorbonne Abu Dhabi (PSUAD)
Sur une eau-forte imprimée en 1652 et attribuée à Nicolas Cochin (1610-1686), La Magnifique procession de la châsse Sainte-Geneviève patronne de Paris faite pour la paix (ill. 1), sont représentés le cérémonial et l’ordre protocolaire de cet événement : les Augustins et les ordres mendiants en tête du cortège, suivis du clergé séculier, des porteurs de la châsse de Sainte-Geneviève, de l’archevêque de Paris Jean-François de Gondi, des chanoines de Notre-Dame et de l’abbé de Sainte-Geneviève, Antoine Sconin. Enfin, la procession est clôturée par les membres des cours souveraines, le gouverneur de Paris et les officiers de la ville. Tous affichent un semblant d’unanimité urbaine au service de la pacification, qui dissimule les enjeux politiques mis en œuvre par les princes, le Parlement et la Cour.
Représenté au centre de la composition, Gondi avait pourtant œuvré pour empêcher l’invocation publique de la châsse de Sainte Geneviève, préférant soutenir le combat des frondeurs plutôt que la paix1. Le chaos et les désordres civils dans la capitale, au mois de juin 1652, en appelaient pourtant à l’ultime recours du ciel en la sainte protectrice de Paris. Paris renouait ainsi avec une tradition de ferveur collective supposée apaiser le courroux divin. Au temps tourmenté de la Ligue, après le meurtre des Guises, la ville avait été placée le 2 janvier 1589 sous l’intercession de sainte Geneviève, avant qu’une grande procession sanctificatrice d’enfants vêtus de blanc et de pénitents fût organisée2.
Le fléau qui s’abattit sur la population lors du dramatique été 1652 légitimait par conséquent une telle procession. Une procession qui nous introduit dans le labyrinthe complexe de la Fronde puisqu’elle fit l’objet de diverses interprétations et d’une publicisation relayée par une série de mazarinades.
D’après les registres du Parlement et selon l’archevêque de Paris, la procession aurait été requise pour restaurer le bien de l’État et la tranquillité publique en faveur du roi3. Madame de Motteville, qui assista à la procession, prétendit dans ses Mémoires qu’elle résultait d’une demande du public parisien à l’Hôtel de Ville pour chasser Mazarin et obtenir la paix4. Guy Joly, opposé à Gondi quand il rédigea ses mémoires, en apporta une interprétation beaucoup plus politique. Il incrimina la radicalisation des positions politiques dans la capitale frondeuse, à cause de Condé et d’Orléans, tentés de se rendre maîtres de la ville et du Parlement sous prétexte de veiller à leur sûreté. Arrivé à Paris le 11 avril 1652, Condé avait produit une impression favorable grâce à la fermeté de son discours et son refus de déposer les armes tant que Mazarin resterait au pouvoir. Entre les mois d’avril et de juin, de nombreuses tractations pour la paix et le retour du roi eurent lieu entre la Cour, le Parlement et les princes, devenus populaires dans la capitale. Guy Joly estime par conséquent que « ce fut dans cette vue que le prévôt des marchands et les échevins proposèrent au Parlement de faire une procession générale pour la paix avec la châsse de sainte Geneviève, patronne de Paris, attendu que ces actions extérieures de religion font souvent de grands effets sur les esprits des peuples dans des conjonctures douteuses et embarrassantes5. » Moshe Sluhovsky a émis l’hypothèse que les instigateurs de la procession seraient les membres de la confraternité des porteurs du reliquaire, anti-mazarins patentés, afin d’apporter la paix à la royauté et l’union des princes autour du roi6. Quels que soient les instigateurs réels, la difficulté d’attribuer la paternité de l’événement révèle combien il suscita les passions dans un climat de radicalisation politique induite par l’union des deux Frondes (décembre 1651-octobre 1652), une union décidée après le rappel au pouvoir de Mazarin malgré la promesse royale, quelques mois plus tôt, de bannir le ministre honni.
La procession de la châsse de Sainte-Geneviève ne constitue-t-elle pas une « cérémonie de l’information », selon l’expression de Michèle Fogel7, représentative de la radicalisation de l’action politique à la fin de la Fronde ?
L’engrenage textuel de dix mazarinades, publiées avant et après cet événement, traduit la stratégie politique du « rendre odieux » publicisée par les princes, le cardinal de Retz et les royalistes. Christian Jouhaud a interprété ces libelles comme un spectacle au service de l’action politique plus que de la réalité8. Ces mazarinades peuvent aussi être étudiées à l’aune de leur visée émotionnelle, de leur capacité à nourrir une haine publique efficiente, à l’heure où l’étude des passions fascine le monde savant9. La question de l’émotion publique plus que celle de l’opinion publique peut constituer une lecture stimulante de ces textes. Livrets, gravures et descriptions ont aussi complété la publicisation de cette cérémonie autant religieuse que politique.
Plusieurs mémorialistes ont témoigné de la grandiose procession urbaine du 11 juin, jour de la Saint-Barnabé10. L’unanimisme du corps de Ville passe par la présence de la Cour en robes rouges et par l’ensemble des représentants religieux auxquels l’archevêque de Paris avait adressé un Mandement officiel11. Le déploiement sans précédent de reliques dans la capitale, depuis les guerres de Religion, constitua peut-être la plus grande manifestation de masse que le XVIIe siècle connut, selon Guy Patin12. La procession spectaculaire de la cérémonie religieuse fut doublée du spectacle politique des acteurs de la Fronde.
Condé chercha à faire renaître à son profit l’esprit désuet du catholicisme corporatif, en capitalisant la sympathie publique et en se présentant lui-même comme un intercesseur politique légitime entre le peuple et la Cour. Madame de Motteville souligna la théâtralisation politique de Condé qu’elle jugea grossière et qui « pour gagner le peuple et se faire le roi des halles aussi bien que le duc de Beaufort, se tint dans les rues et parmi la populace, lorsque le duc d’Orléans et tout le monde étoit aux fenêtres pour voir passer la procession13. ». Sous une apparente dévotion, écrit-elle, le prince faisait toucher son chapelet sur chacune des châsses :
mais quand celle de sainte Geneviève vint à passer, alors comme un forcené, après s’être mis à genoux dans la rue, il sourit se jeter entre les prêtres : et baisant cent fois cette sainte châsse, il y fait baiser encore son chapelet, et se retira avec l’applaudissement du peuple. Ils crioient tous après lui, disant : « Ah ! le bon prince ! et qu’il est dévot14 ! »
Le prince de Beaufort ne manqua pas d’imiter Condé. Retz, Condé et Beaufort tentèrent en effet de faire coïncider leur cause politique à l’aspiration pacifique des Parisiens, en se servant de la procession, pour alimenter les ressentiments contre Mazarin. Les frondeurs radicaux faisaient corps, dans l’espace public, avec le peuple en procession, priant pour la paix, alors même qu’ils avaient tenté d’empêcher la descente de la châsse de crainte que la haine publique ne se retournât contre eux, dans une capitale réduite aux abois. Le risque potentiel d’exclusion publique obligeait les princes à manifester leur adhésion à cette dévotion populaire et à faire croire que leur combat politique visait à restaurer la paix publique.
Les incidents processionnels révèlent aussi les tensions politiques entre frondeurs et parlementaires. Condé suivait l’abbé de Sainte-Geneviève et avait à sa gauche l’abbé de Beaufort, marchant lui-même derrière l’archevêque. Le duc d’Orléans marcha seul avec sa garde, depuis le départ de l’abbaye Sainte-Geneviève, à défaut d’obtenir la place du roi dans la procession. Le Parlement argua pourtant que cette place était sienne en l’absence du souverain. Le refus réitéré qu’il prît la place réservée au monarque l’obligea à quitter la procession15. Sa défaite cérémonielle profita à son concurrent direct, Condé. Sitôt la procession entrée dans Notre-Dame, Condé sortit de son rang et se mit de côté en faisant mine de l’honorer mais ce fut surtout pour être lui-même honoré par le Parlement et les autres participants16. Gondi se fit quant à lui transporter en chaise, et donna sa bénédiction au peuple innombrable venu pour l’occasion17. Véritable cérémonie de l’information, cette procession s’accompagna d’une importante publicisation imprimée, vecteur de l’émotion publique.
Une première mazarinade, prétendument écrite par un chanoine, Le veu des Parisiens à sainte Geneviève, interprète la procession génovéfaine comme l’expression de la haine publique du peuple parisien contre Mazarin. L’auteur s’adresse à Dieu pour Lui demander d’apaiser sa colère et de procéder à un miracle pour chasser Mazarin-Attila, cause directe de la misère populaire : « que le vengeur des Peuples [Dieu], bannisse loin de luy l’estranger, qui fait servir son Nom Auguste à ses passions, & à ses interests particuliers, contre ceux du public & de la Couronne18. » Madame de Motteville souligna aussi dans ses Mémoires que le peuple priait pour que Mazarin fût chassé. Dans cette mazarinade, la mise en scène de la vox populi, unie dans son exécration au cours de cette procession, justifiait le combat des princes contre le gouvernement. La subversion politique de l’événement est alors remise en cause par Antoine Godeau, évêque de Vence et polygraphe19, qui rédigea deux mazarinades en faveur du parti royal.
Il propose une lecture morale et spirituelle d’une procession religieuse organisée contre le jeu des factions politiques. La première, L’Hymne de Sainte-Geneviève, se présente sous la forme d’une imprécation à la sainte en faveur de la paix pour rallumer l’amour de la patrie et du roi contre la furie haineuse du peuple20. La seconde, L’Advis aux Parisiens, plus politique, désapprouve la déloyauté des Parisiens pour leur roi et les avertit que la sainte n’accédera pas à leur faveur si leur piété n’est pas sincère. Il dépeint les violences inouïes exercées dans la capitale par le peuple insoumis et fait craindre les méfaits d’une sédition abolissant toute autorité monarchique21. Il fustige les faux dévots et la procession-mascarade de ceux qui ne s’y rendraient que pour faire valoir leurs intérêts partisans : « Que de gens y viendront avec des esprits ou plains de faction, de sedition, de revolte, deguisées sous le pretexte du bien public, ou deschirez de haine, ou rongez d’envie, ou bruslans d’avarice, ou esclaves de mauvaises amours22 ! » Il les invite à s’affranchir de leurs péchés (seules causes de la poursuite des guerres civiles) et de leurs partis pris politiques, pour savoir si les princes étaient bien ou mal conseillés. Les attaques anti-mazarines, résultat, selon l’auteur, des passions politiques suscitées par les campagnes de presse, se trouvent ainsi invalidées : « Repentez-vous d’avoir suivy en vos actions les mauvais conseils de la chair, & du sang, de la haine, de l’avarice, & des autres passions desreglées23. » Il compare le crime biblique d’Akân contre Dieu à celui du peuple frondeur contre le roi, à l’origine de la colère divine contre le peuple d’Israël24. Il formule également des menaces prophétiques contre la ville de Paris, comparée à la ville des Ninivites, promise à la destruction si les factions ne cessent25. Son objectif consiste par conséquent à promouvoir la pacification urbaine que l’intercession à sainte Geneviève peut rendre effective, à condition que le peuple se soumette à son roi légitime.
Christophe de Hennot, connu pour ses apologies d’Anne d’Autriche et de Louis XIV, abonde en ce sens dans une curieuse mazarinade, publiée trois fois après la procession, en latin. Le choix de la langue était un moyen d’éviter de porter la polémique séditieuse dans l’espace public en la réservant à l’usage des lettrés, en particulier à l’archevêque de Paris. L’utilisation politique de la procession et les prêches manipulateurs du cardinal de Retz à l’égard du peuple constituent la cible de cet écrit26. Son opuscule apologétique sur Matthieu Molé, premier président du Parlement de Paris, permet du reste de déceler à quel parti probable Hennot se rattache. Molé se distingua en effet pour sa modération sous la Fronde, et fut récompensé du titre de garde des Sceaux, en remplacement de Séguier, dès septembre 1651. Antoine Godeau prononça son éloge funèbre quelques années plus tard.
Conscient de la manipulation politique de la procession génovéfaine, sous l’égide du Parlement et des princes, l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, à l’initiative de l’abbé Henri de Verneuil, bâtard d’Henri IV et prince fidèle du parti royaliste, organisa une contre-procession le 16 juin autour de la châsse de saint Germain. Sur la gravure publiée à l’occasion (ill. 2), Germain est nommé patron de Paris et concurrence clairement Geneviève. Le légat et quelques magistrats du Parlement participèrent à cette action que seules quelques rares sources mentionnent, à l’exception de la très longue description qu’en fait la Gazette27. L’estampe sollicite davantage le retour du roi dans la capitale que la paix à proprement dite pour contrecarrer la procession génovéfaine28.
Cependant le contexte de radicalisation des frondeurs au mois de juin 1652, marqué par la « guerre des Menardeau » (25 juin) et le massacre de l’hôtel de Ville (4 juillet), explique à nouveau la mobilisation de la figure de sainte Geneviève. L’échec pacificateur de la procession pâtit de l’aggravation de la situation politique et économique qu’il convenait de justifier.
Sans revenir sur la complexité factuelle des événements politiques de l’été 1652, rappelons les épisodes marquants qui desservirent la fronde des princes et firent craindre une subversion totale de l’ordre politique. La procession de la châsse de sainte Geneviève fut suivie dès le 21 juin : d’une émeute contre le Parlement et d’un rassemblement de séditieux, harangués par le duc de Beaufort29 ; de la guerre des Ménardeau le 25 juin, relatée par le maître d’hôtel du roi, Jean Vallier, qui insista sans surprise sur la violence extraordinaire des milices du prince de Condé et du peuple30 ; et du massacre de l’Hôtel de Ville le 4 juillet. Ces incidents intervinrent après une tentative de paix entre les princes et le roi, sabordée par les frondeurs les plus radicaux en l’absence du duc d’Orléans. Le chaos politique se superposa au chaos économique et social.
Robert Descimon estime que la participation du peuple au massacre de l’Hôtel de Ville répond à trois mobiles spécifiques : le pain, le vin et les armes. L’absence de la Cour avait aussi provoqué un chômage important dans l’artisanat parisien tandis que l’afflux de paysans chassés par la guerre paupérisa l’espace urbain. Le salariat aurait instrumentalisé la haine envers les dominants, au profit des partis politiques31. Enfin, planait le spectre redouté d’un pouvoir populaire que la république anglaise de Cromwell incarnait dans les esprits et dans les mazarinades du parti monarchique, publiées à l’été 1652. La disposition de la capitale à négocier la paix et le retour du roi sans Mazarin se trouvait compromise par la division croissante des modérés et des extrémistes, au point de créer une infra-Fronde, une Fronde intestine rendant moins lisible l’action politique. Encore fallait-il que l’identification et l’interprétation de ces causes pragmatiques permissent l’engagement du peuple frondeur en faveur des princes. Les mazarinades lièrent les déconvenues socio-économiques dramatiques de l’été 1652 aux actions politiques de la Cour et de Mazarin. La reprise active de la propagande royale après le massacre de l’Hôtel de Ville conteste le lien de cause à effet établi entre ces deux faits. L’échec apparent de la procession génovéfaine et de la dévotion populaire dans le processus de pacification urbaine se devait d’être expliqué.
La fiction narrative de la génovéphanie, forme de prosopopée mystique, devint un procédé narratif privilégié pour crédibiliser la parole politique. Les Bons avis par revelation de Sainte Genevieve étaient retranscrits sous la plume d’un saint ermite, source familière du conseil politique dans les mazarinades, dès 1649. Il est ici chargé de délivrer les paroles de la sainte, venue expliquer pourquoi les troubles se perpétuaient, malgré la procession pacificatrice. La génovéphanie privilégie le mode mystique de l’apparition et de la révélation prophétiques dans une ville attentive à tous les signes théophaniques, capables de justifier ou d’infirmer l’action politique des princes. Dans cette mazarinade frondeuse, la sainte révèle quel était le plan à suivre pour obtenir la paix et recommande aux Parisiens d’organiser une milice urbaine pour détruire les troupes mazarines et espagnoles, responsables de tous les maux32. Elle déclare à l’ermite que Sa Majesté :
avoit en horreur les impietez, les sacrileges, les vols, viols, meurtres, incendies, trahisons d’Estat & du Peuple, […] & les Autheurs de si grands maux, qu’elle en vouloit l’extirpation & en laissoit l’execution à tout le peuple, & le mettoit dans un plein pouvoir & liberté de s’unir & s’armer, parce que la force & les armes estoient le seul & unique remede avec lequel l’on restabliroit le Roy & la Monarchie dans leur ancienne estenduë33.
La révélation de la sainte frondeuse invitait à l’action politique, justifiait l’usage de la violence et recommandait l’union entre les princes, le Parlement et l’Hôtel de Ville. Devenue un pur prétexte, l’« union », qui rappelait le souvenir de la Ligue, n’était qu’un « mot d’ordre manipulateur de la propagande condéenne34 » destiné à faire croire que le prince prenait en compte les desiderata des institutions traditionnelles alors qu’il cherchait à s’emparer du pouvoir urbain et des ressources fiscales de la capitale.
L’« union » promue par Condé à des fins de propagande faisait de la sainte une condéenne convaincue et métamorphosait la parole princière en une parole inspirée du ciel. L’ermite rapportait au discours indirect les paroles de Geneviève et rappelait que sa fonction de sainte établissait que « les veritez qui en sortoient [de sa bouche] devoient estre des oracles, & qu’elle m’assuroit de la part de Dieu, que pour restablir en France la Monarchie, il falloit que le peuple oppressé contre les Loix fist en diligence une Union generalle à l’effet de remettre toutes choses dans leur ancien ordre35. » La sainte lui promit que « Dieu seroit le Protecteur d’une Union si saincte, & que par icelle il feroit cesser les abus & les exceds qui sont en France ». La conclusion de la mazarinade exhorte à signer l’arrêt d’Union entre les princes et la ville de Paris pour libérer le roi et déclarer les mazarins criminels de lèse-majesté36. La sainte établit un programme politique précis, fondé sur l’union générale du peuple, sur l’armement et la mobilisation de tous les bourgeois et artisans de la cité, sur la tempérance de l’absolutisme royal et sur la prise en compte des corps intermédiaires, en faisant des États Généraux le gardien des lois fondamentales du royaume37. L’idéal d’une restauration de l’« ordinaire » n’était désiré, parmi les princes, que par le duc d’Orléans, en désaccord avec Condé38. En d’autres termes, le projet de la sainte était déjà celui des princes mais il recouvrait leurs actions d’un halo de sainteté. L’argument xénophobe figurait enfin en bonne part dans cette rhétorique de l’odieux contre les mazarins, rendus responsables des pires maux. Elle rappelait que l’armée royale n’était pas française mais était une « veritable armée Mazarine & espagnolle, & qui doibt estre en horreur & en abomination à toute la France39. » Ces mazarinades sont aussi conçues pour saper la stratégie de l’odieux déployée par l’adversaire.
Les fausses rumeurs qui circulaient au sujet de chacun des princes étaient contestées de manière systématique : « je ne puis souffrir que ses ennemis, pour le rendre odieux [Condé], luy imposent que son dessein est de s’eslever à la Royauté, c’est une proposition ridicule, impossible, & qui n’est inventée que pour le faire abandonner, & former, si l’on pouvoit, la division entre les Princes & les peuples40. » Dans l’urgence d’une situation politique envenimée, juste avant la signature de l’édit d’Union et de son épilogue sanglant, la sainte tente de réhabiliter par ce truchement la voix des anti-mazarins. Cette manipulation discursive de la génovéphanie fut reprise par le pouvoir royal pour dédire les propos de la sainte, rapportés par l’ermite. Une autre mazarinade, L’apparition de Sainte Geneviesve a la Reyne, recourut au même procédé et prétendit relater un miracle que la reine elle-même aurait confessé en juillet 1652, lorsque le roi rassembla les députés à Saint-Denis en faveur de la paix. La sainte avait incité Anne d’Autriche à chasser Mazarin pour restaurer la paix et inviter les Parisiens à s’unir pour vaincre les ennemis de la foi41.
La Revelation de sainte Genevieve, mazarinade royaliste, abonde dans le sens d’Antoine Godeau et lie le mutisme de la sainte, devant les lamentos de son peuple souffrant, à leur hostilité contre le pouvoir royal. Tant que les frondeurs recourront à l’artillerie contre les armées royales, la sainte ne les satisfera pas. Apparue dans le songe pieux du moine en prières pour lui demander grâce, la figure de Geneviève, devenue porte-parole du parti royal, lui affirme que Dieu souhaite l’entier assujettissement de l’esprit des hommes à l’autorité du seul monarque qu’il a établie42. Un long monologue de la sainte oppose la haine brutale d’un peuple prêt à verser son sang et à massacrer les Parisiens de l’Hôtel de Ville, à la posture modérée des rois justiciers et des ministres qui ne versent pas le sang du peuple43. Elle s’efforce de dessiller les yeux aveuglés du peuple frondeur que l’on manipule à dessein et dont les vœux pacifiques ne peuvent être exaucés :
De tes portes, [Paris], si l’on passe dans tes ruës, on entent autre chose que des faussetez, des mensonges, des medisances horribles, imprimées & débitées par des mains & des voix mercenaires & jettées pour tromper la credule populace, & pour faire gemir tes bons citoyens, qui n’ayant pas la liberté de se declarer serviteurs de leur Roy, passent pour seditieux & meschans, s’ils s’assemblent pour mettre ordre à ces desordres, & terminer s’ils peuvent leurs calamitez44.
La propagande royaliste mit l’accent sur cette stratégie de l’odieux à l’égard du peuple frondeur en rappelant combien cette rébellion pouvait subvertir l’État. Le massacre de l’Hôtel de Ville, perpétré par les partisans de Condé et les milices bourgeoises pour terrifier les modérés, devait contribuer à incriminer les adversaires de Condé45. Ce faisant, il avait peut-être espéré décrédibiliser ceux qui cherchaient une solution pacifique avec la Cour, se venger de l’affront du 2 juillet, lorsque les armées du prince avaient été abandonnées à leur triste sort46, ou retourner la situation en défaveur des royalistes.
Les échecs de la propagande condéenne entre juillet et octobre 1652 permirent de renverser l’expression de la haine publique contre les princes. Le massacre de l’Hôtel de Ville servit de prétexte pour retourner la haine publique anti-mazarine contre le prince. Guy Joly insinue que Mazarin en aurait été l’instigateur pour intimider la Cour et « lui faire connoître ce qu’il pouvoit dans Paris, ayant envoyé en même temps des ordres secrets à ses amis pour augmenter le désordre et porter la confusion jusqu’au dernier point, afin d’en faire tomber toute la haine sur M. le prince, et de le ruiner entièrement dans l’esprit des Parisiens : en quoi il réussit parfaitement bien47. » Les soupçons qui pesèrent contre Condé ainsi que la propagande du pouvoir royal métamorphosèrent l’opinion : « il [Condé] faisoit un fort grand fonds sur la haine publique contre le cardinal Mazarin, d’où il esperoit tirer de grands avantages : mais faute d’un chef de confiance, cette haine s’étouffa peu à peu, et chacun ne songea qu’à se soumettre, dans la crainte de se perdre48. » Le père Berthod, favorable au parti royaliste, décrivit le mieux cette reconquête des cœurs par les imprimés contre l’action des princes49. Des rassemblements populaires pour la paix étaient dépêchés tous les jours au palais du Luxembourg et à l’hôtel de Condé. Les bons serviteurs du roi y « travaillaient » le peuple en lui démontrant la tyrannie du parti du prince, et les violences exercées dans les villages alentour par les armées étrangères50. Le mémorialiste indique que les princes s’étonnèrent de voir le peuple changer si rapidement et s’efforcèrent donc de répandre des calomnies contre Mazarin et la reine, en vain. Le père Georges, capucin au service de Condé, courait à cet effet les maisons pendant le Carême et
leur disoit que la Reine avoit de tres meschans sentimens pour Paris, qu’elle n’en demandoit que la destruction, qu’elle ne respiroit que le sang et la vie des Parisiens ; qu’elle en vouloit eloigner le Roi, pour, par son absence, faire mourir le peuple de faim, ou bien y entrer les armes à la main, et mettre toutes les maisons au pillage, aussi bien que les femmes à la merci des soldats.
Les bourgeois en conçurent « une haine mortelle contre M. le prince » à l’approche des armées du duc de Lorraine. Le 14 septembre, Condé fut contraint de quitter une ville dans laquelle sa propre vie n’était plus assurée. La haine anti-mazarine se reportait sur sa propre personne, dans une capitale acquise à l’idée d’une paix sans conditions, et préludait à la liesse qui accompagna l’entrée du roi à Paris le 21 octobre : « et sur cela on peut dire qu’il n’y a que les Français qui aillent si vite d’une extrémité à l’autre ; car on vit presque en un même temps la passion que le peuple avoit de servir les princes se convertir en une aversion mortelle pour eux51. » En ce sens, les mazarinades agirent et furent conçues comme une véritable fabrique de l’odieux, un outil capable de susciter l’émotion publique au service de l’action politique. Gabriel Naudé l’avait pressenti lorsqu’il comparait Henri III et Mazarin, tous deux victimes de campagnes de calomnie publique : « il devint [de] tout bon, tout innocent, & tout vertueux qu’il estoit, le but de la calomnie, l’object de la haine publique, & toutes ses vertus furent transmuées en vices, toutes ses actions en crimes, sa vie ne fut plus qu’un perpétuel scandale, ses pensées estoient criminelles, on en fit un Judas & un Antéchrist, comme l’on a fait du Cardinal Mazarin52. » Mascurat recommandait donc à Saint-Ange dès 1649 l’étude de tous les travaux physiognomoniques anciens et modernes pour comprendre quel rôle jouait les mazarinades dans l’expression des haines publiques provoquées par les libelles.
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1 Moshe Sluhovsky, Patroness of Paris. Rituals of Devotion in Early Modern France, Leyde, New York, Cologne, Brill, 1998, p. 133. Le cardinal de Retz soutint que l’Octave de la fête du Corpus Christi n’était pas un temps approprié pour une telle procession. Elle risquait de surcroît d’affaiblir son autorité épiscopale et de donner l’initiative aux établissements religieux concurrents au moment où Retz tentait d’éliminer leurs privilèges et leurs exemptions. Les jours suivants, le cardinal de Retz continua ses efforts pour empêcher la procession mais il fut rebuté par le Parlement.
2 Denis Crouzet, Les guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion (vers 1525-1610), Seyssel, Champ Vallon, 1990, t. 1, p. 380-386.
3 Arrêt de la cour de parlement pour la descente de la châsse de Sainte Geneviève, Paris, [25 mai 1652] (Moreau 314 ; BnF : F-23669 (217)). Jean-François de Gondi, Mandement de Monseigneur l’Illustrissime & Reverendissime Archevesque de Paris, pour la Procession de la Chasse de Sainte Geneviesve. Avec l’ordre & le chemin des Processions, Paris, P. Targa, 1652 (Moreau 2348), p. 1 (BnF : 4-Z Le Senne-1456 (32)).
4 Françoise de Motteville, Mémoires, Paris, Foucault, 1824, t. 39, p. 333-335 (Collection des mémoires relatifs à l’histoire de France).
5 Guy Joly, Mémoires, Paris, 1838, t. 2, p. 73.
6 Indication donnée par M. Sluhovsky, Patroness of Paris…, op. cit., p. 132, d’après un manuscrit provenant de l’abbaye Sainte-Geneviève.
7 Michèle Fogel, Les Cérémonies de l’information dans la France du xvie siècle au xviie siècle, Paris, Fayard, 1989.
8 Christian Jouhaud, Mazarinades : la Fronde des mots, Paris, Aubier, 1985.
9 Yann Rodier, La raison de l’odieux. L’imaginaire d’une passion, la haine dans la France du premier xviie siècle (1610-1659), Université Paris IV, thèse de doctorat, sous la dir. de Denis Crouzet, 2012.
10 Moyen pour obtenir de Dieu une véritable paix par l’intercession de Sainte Geneviève en la solennité de la descente de sa chasse, 1652 (Moreau 2513), publié dans : Charles Maignart de Bernières, Recueil des relations contenant ce qui s’est fait pour l’assistance des pauvres, [Paris, vers 1652] (BnF Lb37 34). De la Haye, La Remontrance presentée aux eschevins & Bourgeois de la Ville de Paris, sur la descente de la Chasse de sainte Geneviesve, pour la Paix generale ; Avec la Harangue presentée à Monseigneur le Duc d’Orleans sur le mesme subiet. Le tout dédié à son Altesse Royale. Par son tres-humble & tres obeissant serviteur de La Haye, Paris, F. Pousset, 1652 (Moreau 3332 ; BnF Lb37 2621). François Nicolas Baudot Dubuisson-Aubenay, Journal des guerres civiles, éd. Gustave Saige, Paris, Champion, 1885, t. 2, p. 236. Un livret descriptif relate aussi le déroulement de la cérémonie : L’ordre et cérémonie, qui se doit observer en la descente de Sainte Geneviesve…, Paris, F. Noël, 1652 (Moreau 2626 ; BnF Lb37 2620).
11 Jean-François de Gondi, Mandement…, op. cit., p. 1.
12 Guy Patin, Lettres, éd. J. H. Réveillé-Parise, Paris, 1846, t. 3, p. 4-5 (lettre CCCCVI à André Falconet, 28 juin 1652).
13 Françoise de Motteville, Mémoires…, op. cit., p. 333.
14 Ibid., p. 333-334. Voir aussi Jean Vallier, Journal de Jean Vallier, maître d’Hôtel du Roi (1648-1657), éd. Henry Courteault, Paris, Librairie Renouard, p. 262.
15 Jean Vallier, Journal de Jean Vallier…, op. cit., p. 262-263. Le nouvelliste anonyme du manuscrit français 25026 (f. 94ro) donne des détails sur cet incident que les relations officielles ne mentionnent pas. Il trouva dans le chœur un exempt des gardes du corps, Riquetti, avec quatre de ses gardes qui lui fit savoir qu’il devait fermer la porte derrière lui et que les gardes d’Orléans n’avaient pas de fonctions là où se trouvaient ceux du roi en son absence.
16 Françoise de Motteville, Mémoires…, op. cit., p. 334 et François Nicolas Baudot Dubuisson-Aubenay, Journal des guerres civiles…, op. cit., p. 236-237.
17 Ibid., p. 236.
18 Le veu des Parisiens à sainte Geneviève leur patronne, Par un bon religieux touchant les misères presentes, Paris, N. Boisset, 1652, (Moreau 4047), p. 6-7.
19 Cousin et ami de Conrart, Godeau entra à l’Académie dès 1634 et devint membre de la Compagnie du Saint-Sacrement en 1639. Proche de Richelieu, il devint évêque de Grasse avant de devenir évêque de Vence. Sous la Fronde, il écrivit des mazarinades en faveur du pouvoir royal.
20 [Antoine Godeau], Hymne de Ste Geneviesve Patronne de la ville de Paris, Paris, P. le Petit, 1652 (Moreau 1671), p. 18.
21 [Antoine Godeau], Advis aux Parisiens sur la descente de la Chasse de sainte Geneviesve, & la Procession qui se doit faire pour demander la Paix. Par un Curé de la ville de Paris, Paris, 1652 (Moreau 492), p. 4-5 : « Les placards parloient hardiment de se delivrer de Roy, de Parlement, & de Princes, pour introduire la Republique d’Angleterre. »
22 Ibid., p. 11.
23 Ibid., p. 12.
24 Josué 7, 1-26. Akân avait péché contre Dieu en commettant un grave larcin. Il fut lapidé par le peuple d’Israël pour apaiser le courroux divin.
25 Ibid., p. 15.
26 Christophe de Hennot, Sanctae Genovefae Parisinorum Patronae supplicatio pro pace. Habita II. Iunii 1652, S. l., 1652 (Moreau 3579) ; Panegyricus Ludovico Adeodato dictus ac dicatus a Christophoro de Hennot (1643) et Panegyricus Annae Austriacae reginae augustissimae Galliarum regenti dictus (1644) ; Panegyricus regi christianissimo Ludovico XIV a Deo dato Parisiis dictus post expeditiones anni 1653 (1654).
27 Gazette, « La descente et procession de la Chasse de St Germain, Evesque & Patron de Paris », n° 71 du vendredi 14 juin, p. 594.
28 La Procession de la châsse de Saint-Germain, BnF, coll. Hennin, t. 40, G.154443.
29 Supplication ou requête présentée à SAR, samedi dernier, par les bourgeois qui s’etoient assemblés le vendredi 21 juin 1652, à la place royale… (Moreau 3733 ; BnF, Lb37 2666). Voir aussi : Valentin Conrart, Mémoires de Valentin Conrart, Genève, Slatkine Reprints, 1971, p. 100, et Jean Vallier, Journal de Jean Vallier…, op. cit., p. 276-278.
30 Jean Vallier, Journal de Jean Vallier…, op. cit., p. 279-291. Vallier est le plus précis sur la journée du 25, dont il fut le spectateur horrifié. La compagnie bourgeoise du quai des Orfèvres ne supporta pas ce même jour qu’une compagnie du quartier de Saint-Eustache vint garder le Palais et protéger son chef, Claude Ménardeau, conseiller de la grande chambre connu pour ses sympathies mazarines.
31 Robert Descimon, « Autopsie du massacre de l’Hôtel de Ville (4 juillet 1652). Paris et la “Fronde des Princes” », Annales, Histoire, Sciences sociales, 1999, 54/2, p. 324-326.
32 Les Bons avis par revelation de Sainte Geneviesve à l’Hermite solitaire, 1652 (Moreau 593), p. 6 (Bibl. Mazarine, M. 12593). Sainte Geneviève explique très précisément les modalités d’élections d’un général issu du peuple pour diriger la milice de Paris et énumère quelles seront ses fonctions contre les Mazarins.
33 Ibid., p. 5.
34 Robert Descimon, « Autopsie du massacre de l’Hôtel de Ville… », art. cit., p. 344 et 346.
35 Les Bons avis par revelation de Sainte Geneviesve…, op. cit., p. 5-6. Ce terme politique d’union est compris par la sainte comme un droit du peuple contre ceux qui en font une interdiction. La sainte affirme que ces interdictions contre l’union des peuples sont de « fausses maximes que les Ministres d’Estat avoient inventées pour contrevenir aux loix fondamentales de la Monarchie, changer la Royauté en Tyrannie, & tenir la France dans une confusion la plus injuste qui fut jamais », p. 7.
36 Ibid., p. 33.
37 Les corps intermédiaires doivent seuls décider, selon la sainte, des déclarations de guerre et des prélèvements fiscaux, ibid., p. 9. Elle révèle à l’ermite ce qu’elle entend par le mot d’Etats. Ce sont ceux qui précèdent la monarchie française et qui rendent le droit aux particuliers, gratuitement et sans épices, p. 11.
38 La sainte l’estime capable de déclarer sur son autorité le roi captif et prisonnier de Mazarin et d’ériger la milice de Paris, ibid., p. 15.
39 Ibid., p. 20. Voir aussi les autres allusions anti-espagnoles, p. 25, 30.
40 Ibid., p. 21.
41 L’apparition de Sainte Geneviesve a la Reyne, le jour de l’Arrivée en Cour de Messieurs les Deputez, Paris, A. le Bon, 1652, p. 7, BnF Lb37 2631.
42 Revelation de sainte Genevieve à un religieux de son Ordre sur les miseres du Temps. Où elle luy declare la raison pour laquelle elle n’a pas fait Miracle cette Année, Paris, 1652 (Moreau 3540), p. 8.
43 Ibid., p. 11.
44 Ibid., p. 13.
45 R. Descimon doute du caractère prémédité de ce massacre. La « journée des pailles » apparaîtrait comme un règlement de comptes passionnels entre Frondeurs, anciens ou nouveaux, un mouvement tactique tel qu’un capitaine en improvise au cœur de la bataille (« Autopsie du massacre de l’Hôtel de Ville… », art. cit., p. 348).
46 Seule l’intervention de la Grande Mademoiselle pour ouvrir les portes du faubourg Saint-Antoine le 2 juillet après les combats entre l’armée de Condé et de Turenne avait sauvé les armées du prince en leur permettant de rentrer dans Paris.
47 Guy Joly, Mémoires…, op. cit., p. 76. Il estime que l’on a su depuis que ces ordres avaient été donnés par le sieur Ariste, commis du comte de Brienne, secrétaire d’État.
48 Ibid., p. 80.
49 Berthod était gardien du couvent des Cordeliers de Brioude. Demeuré à Paris sous la Fronde, il entretenait une correspondance chiffrée avec le père Faure, savant cordelier protégé de Richelieu et sous-précepteur de Louis XIV, nommé évêque de Glandèves en 1651. Honoré de la confiance de la régente, de Mazarin, de Servien et de Le Tellier, Berthod informait Faure des dispositions de la capitale. Faure lui transmettait les ordres de la Cour, pour échauffer ou modérer le zèle des royalistes. Il participa aux négociations pour faire revenir le roi dans la capitale.
50 François Berthod, Mémoires, Genève, Slatkine Reprints, 1971, p. 300-301, 306, 318.
51 Ibid., p. 319, 363, 369.
52 [Gabriel Naudé], Iugement de tout ce qui a esté imprimé contre le cardinal Mazarin, depuis le sixiéme Ianvier, iusques à la Declaration du premier Avril mil six cens quarante neuf, Paris, S. Cramoisy, 1649, p. 439.