Un libraire fournisseur de grandes bibliothèques européennes
Treuttel & Würtz
Annika HASS
Université de la Sarre
Bien que Treuttel & Würtz aient édité des titres marquants tels que la deuxième traduction française de Goethe, Herman et Dorothée, en 1800, ou la première édition d’Adolphe de Benjamin Constant en 1816 ou encore la première édition des œuvres complètes d’Anne Louise Germaine de Staël en 1820 et 1821, la maison édition et librairie internationale a été l’objet de peu d’études. En 1772, Jean-Georges Treuttel (1744-1826), d’origines strasbourgeoises, s’installe en tant qu’associé du libraire et éditeur Jean-Geoffroy Bauer (1724-1781) dans sa ville natale. Après la mort de celui-ci en 1783, il dirige d’abord seul la librairie, puis avec Jean-Godefroy Würtz (1768-1841) son neveu et gendre1. Tous deux s’établissent à Paris en 1796, sous la raison sociale Treuttel et Würtz : la direction de la succursale de Strasbourg est dès lors exercée par un autre membre de la famille, Jean Georges Kammerer. En 1817, une autre succursale est ouverte à Londres, et en 1828 Treuttel et Würtz font partie d’une « Librairie française » à Bruxelles. Ils sont non seulement une maison d’édition de premier plan, mais aussi une librairie internationale qui fournit des clients et de grandes bibliothèques de Berlin, Genève et Paris jusqu’à Londres et à Oxford.
Nous présenterons ici successivement le projet de fournir des bibliothèques, la position stratégique des succursales à cet égard, et leurs stratégies et spécificités. Le cadre chronologique envisagé va de la mi-XVIIIe siècle, lorsque Bauer, puis Bauer et Treuttel peuvent être considérés comme les précurseur de la librairie Treuttel et Würtz, jusqu’à la mort du dernier des fondateurs à la mi-XIXe siècle.
RÉUNIR L’UTILE ET L’AGRÉABLE : FOURNIR DES BIBLIOTHÈQUES
Une des spécialités de Treuttel et Würtz concerne l’approvisionnement de grandes bibliothèques. Ainsi, Treuttel et Würtz écrivent au libraire Bertuch en 1815 qu’ils aimeraient que celui-ci incite le professeur Graf (?) à acheter chez eux tous les livres provenant de France et destinés à l’Université :
Sie würden unsre Dankbarkeit noch mehr vermehren, wenn Sie die Güte haben ihn dahin zu bestimmen uns mit der Anschaffung der sämmtlichen [sic !] französischen Litteratur für die dortige Universität zu beauftragen, welche wir uns schmeicheln bei unserer Verbindung mit unserm eignen Hause in Paris dem Mittelpunkt des ganzen franz. Buchhandels, mit möglicher Pünktlichkeit, Schnelligkeit und Billigkeit zu allgemeiner Zufriedenheit zu vollziehen, was uns denn auch das vieljährige Zutrau[e]n der vorzüglichsten Bibliotheken in Deutschland erhalten hat2.
Les arguments présentés pour faire venir « littérature française » (« französische Litteratur ») par l’intermédiaire de Treuttel et Würtz concernent d’abord la position stratégique des succursales, qui permettent de fournir les livres avec ponctualité, rapidité et à bon marché. Par ailleurs, la Maison se recommande comme étant depuis des années le fournisseur des meilleurs bibliothèques d’Allemagne (« vorzüglichsten Bibliotheken in Deutschland »).
Avec l’approvisionnement des bibliothèques, Treuttel et Würtz poursuivent un double-objectif : certes, la clientèle des bibliothèques assure à la vente de livres une source régulière d’opérations. Mais les livres transmettent aussi un contenu abstrait, et l’essor des bibliothèques, surtout des bibliothèques publiques, s’inscrit au premier rang au sein des objectifs des Lumières, comme favorable au progrès et à l’éducation. Les grandes bibliothèques et les bibliothèques nouvellement fondées, par exemple celle du marquis de Paulmy, disposent de crédits élevés pour les achats de livres : Bauer et Treuttel sont non seulement, d’après les sources conservées, les fournisseurs les plus importants de la future Bibliothèque de l’Arsenal3, mais aussi les premiers fournisseurs du fonds allemand de la Bibliothèque royale à Paris, entre 1750 et 17924.
C’est ce double-objectif que Jean Godefroy Würtz vise en 1830 lorsqu’il demande au ministère de l’Intérieur de mettre en place des bibliothèques publiques pour sauver les libraires de la crise. Sa lettre du 20 octobre 1830 s’adresse directement à François Guizot. François Guizot, protestant comme la famille du libraire, et Treuttel et Würtz se connaissaient de longue date, puisque le futur ministre avait publié à cette adresse une traduction de l’allemand vers le français parue en 18115. En 1829, paraît dans l’Almanach des dames, publié à Paris et à Tübingen, un portrait de la première épouse de Guizot, Pauline de Meulan, décédée deux années plus tôt6 :
Vous avez bien voulu, Monsieur, par une lettre du 13 de ce mois, me faire espérer que Vous prendriez en sérieuse considération le projet que j’ai eu l’honneur de Vous soumettre par ma lettre sus mentionné ; je me permets de nouveau d’appeler toute votre sollicitude sur cet objet qui devient de plus en plus urgent.
En prenant sur la somme de 30 millions notés pour venir au Secours des manufactures, la somme de 3 à 4 millions seulement pour former des Bibliothèques publiques dans les différentes villes de l’intérieur, par un choix judicieusement fait dans les Catalogues des divers libraires-fabricants, Vous parviendrez à tirer la librairie de la Crise épouvantable qui la menace & servirez en même tems les progrès de l’instruction qui faute d’aliment se trouve Singulièrement retardé[e] dans la plupart des villes de l’intérieur. Une mesure aussi éminemment propre à concilier les intérêts de l’Etat avec les besoins d’une branche d’industrie qui mérite à tous égards une protection particulière du Gouvernement, me paroit digne de l’attention du Ministre éclairé en qui la librairie met toute sa confiance7...
En 1830, les libraires (surtout les libraires parisiens) reçoivent en effet un crédit de 30 millions de francs, tandis que Guizot fait souscrire le Gouvernement à un certain nombre d’ouvrages nouveaux destinés à fournir les bibliothèques publiques. Odile et Henri-Jean Martin ont montré qu’il s’agissait d’une pratique de subvention indirecte8, laquelle a été mise en œuvre à la suggestion de Würtz. L’objectif est, certes, le soutien financier aux professionnels, mais aussi la poursuite des objectifs classiques de la pensée des Lumières :
Une bibliothèque des Lumières sera non seulement une bibliothèques riche et bien gérée, mais aussi une bibliothèque utile au « public », et par conséquent ouverte à ceux qui pourraient en avoir besoin9.
D’autres membres de la famille Treuttel et Würtz s’engagent dans le domaine de l’éducation : Suzanne Marie Treuttel, épouse de Jean Georges Treuttel et sœur de Jean Godefroy Würtz, est, comme ancienne élève du pasteur Jean Frédéric Oberlin, influencée par la pédagogie de Rousseau, et crée en 1817 deux écoles à Groslay, commune au nord de Paris où le couple avait sa résidence de campagne10. Nous sommes dans l’air du temps, et dans la perspective d’une éthique réformée toujours attentive à l’engagement au service de la communauté ou de la collectivité. Guizot introduira en 1833 la loi sur l’instruction primaire obligeant chaque commune à créer une école. Développer des bibliothèques publiques constitue ainsi un objectif compatible avec la politique mise de l’avant par Guizot et la nouvelle Monarchie de Juillet.
POSITIONS STRATÉGIQUES DE LA LIBRAIRIE INTERNATIONALE ET BIBLIOTHÈQUES FOURNIES
Strasbourg, ville-frontière entre la France et l’espace germanophone, a appartenu au cours de l’histoire alternativement à l’un ou à l’autre territoire. La ville a une longue tradition d’échanges, et offre des conditions très favorables pour le commerce international : elle joue un rôle majeur dans les transferts culturels entre la France et l’Allemagne précisément dans la période qui nous intéresse ici. Peu avant la Révolution, le libraire Frédéric Saltzmann11 décrit la situation spécifique de sa branche d’activités :
Ce Commerce [de la librairie] a cependant un avantage à Strasbourg, qui est propre à la situation de cette ville. Ses libraires fournissent une partie de l’Allemagne de livres français, et procurent réciproquement aux Français les livres imprimés en Allemagne et dans le Nord. C’est ce qui donne ici à cet[te] espece de Commerce une étendue considérable, qu’on chercheroit vainement ailleurs. (...) Une partie du Commerce des livres consiste dans l’échange. Les foires de Leipzig ont mis les échanges tellement en vogue, qu’ils font la base de ce Commerce en Allemagne, en Suisse, et dans tout le Nord. (...). Le Commerce des livres imprimés en Allemagne, en Suisse, en Prusse, et dans tout le Nord est considérable à Strasbourg. Mais il pourroit l’être d’avantage12...
Bauer, Treuttel et Würtz sont parmi les principaux acteurs dans un domaine dans lequel ils se spécialisent. Ils maîtrisent parfaitement le français et l’allemand, ils ont un commissionnaire permanent à Leipzig (d’abord le libraire Johann Gottlieb Müller, puis la librairie Barth) et ils sont aussi eux-mêmes présents aux foires13.
Si Strasbourg est un lieu favorable pour le commerce international, surtout avec l’Allemagne, Paris constitue bien évidemment le cœur de la librairie française. Dans un pays aussi centralisé que la France, la capitale occupe une position stratégique non seulement pour les informations, mais aussi pour les décisions officielles, l’obtention des privilèges de librairie, etc. 14. Sous l’Ancien Régime, Bauer et Treuttel ont un correspondant qui agit en leur nom à Paris : le libraire Durant neveu reçoit leurs envois, qu’il transmet aux clients, dont le marquis de Paulmy15. À partir de 1796, Treuttel et Würtz ouvrent leur propre Maison à Paris, qui devient le siège principal de l’entreprise, sous la direction des fondateurs eux-mêmes.
Quelques années plus tard, à l’époque du blocus continental, Treuttel et Würtz sont les seuls libraires avec Bossange d’obtenir une licence d’exportation vers l’Angleterre16. À partir de 1817, ils ouvrent leur succursale à Londres17, qui est dirigée par le fils de Treuttel, Charles Treuttel, et par Adolphe Richter, employé de longue date. Rappelons que Londres s’est imposée comme la plus grande ville du monde pour la « libraire » depuis les années 180018. Ce sont donc surtout des livres achetés à l’étranger que Treuttel et Würtz, et auparavant Bauer ou Bauer et Treuttel, fournissent aux bibliothèques.
La Maison fournit entre la seconde moitié du XVIIIe et la première moitié du XIXe siècle plus de dix bibliothèques majeures en France, Allemagne, Angleterre et Suisse : il s’agit, selon l’ordre supposé chronologique de la Bibliothèque royale de Paris19 et de la bibliothèque du marquis de Paulmy20, de la bibliothèque de la Cour à Weimar (aujourd’hui Anna Amalia Bibliothek) 21 et des Bibliothèques de Strasbourg – la Bibliothèque centrale après la Révolution22, et encore la Kaiserliche Universitäts-und Landesbibliothek après 187123. Mais les libraires fournissent aussi la bibliothèque de Göttingen à la fin du XVIIIe siècle24, la bibliothèque royale de Berlin25. la bibliothèque du monastère de Polling26, la bibliothèque du savant Bernhard von Lindenau à Altenburg27, la Bibliothèque de Genève, la Bibliothèque royale de Londres et la Bodléienne d’Oxford28.
STRATÉGIES DE VENTE : INFORMATIONS, CONSEILS ET LIVRES ACHETÉS À L’ÉTRANGER
Sabine Juratic a montré que les informations produites par les libraires, non seulement les catalogues de fonds et d’assortiment, mais aussi les conseils spécifiques donnés aux clients par les professionnels, jouent un rôle décisif dans l’approvisionnement des bibliothèques29. C’est aussi le cas pour la relation entre Bauer, Treuttel et Würtz et leurs bibliothèques-clientes.
Catalogue de libraires et conseils personnels
Un premier catalogue de Bauer, datant de 1749 et aujourd’hui à la Bibliothèque nationale de France30, représente déjà une cinquantaine de pages organisées en deux ensembles : d’une part, les livres latins et allemands présentés à la foire à Leipzig, de l’autre, les livres français. Treuttel et Würtz poursuivent et amplifient cette pratique de publication de catalogues et de feuilles d’informations, dont ils publient plusieurs types : des catalogues de fonds, des catalogues de nouveautés et des circulaires (Geschäftsrundschreiben) annonçant par exemple l’ouverture de la succursale à Londres ou d’autres changements importants.
Dans la correspondance de Bauer et Treuttel adressée au marquis de Paulmy ou à son secrétaire Pierre-Antoine Soyer pour la fourniture de la future Bibliothèque de l’Arsenal, Bauer et Treuttel envoient plusieurs fois des catalogues de libraires. Il s’agit bien évidemment d’abord de leurs propres catalogues, qu’ils se font payer et qu’on retrouve parfois sur les factures adressées aux clients. Mais les libraires envoient aussi des catalogues de leurs confrères allemands (p. ex. de Georg Wolfgang Knorr Seel. Erben à Nuremberg, 1785), des journaux allemands informant des parutions nouvelles, et des catalogues des foires allemandes. Outre ces informations bibliographiques plus générales sur les nouveautés, Bauer et surtout Treuttel donnent des conseils spécifiques, adaptés à la bibliothèque du client. Treuttel conclut volontiers ses lettres en proposant des livres dont il pense qu’ils pourraient plaire à ses clients et qu’ils correspondent aux orientations de leur bibliothèque31.
Outre ces stratégies de vente plus générales et conformément au programme de la libraire internationale formulé par Treuttel, la librairie fournit les bibliothèques en livres achetés à l’étranger. C’est le cas pour la bibliothèque du marquis de Paulmy, pour la bibliothèque du roi de France et pour celle du roi d’Angleterre, auprès duquel Treuttel et Würtz sont officiellement nommé « Foreign Booksellers to the King » 32 en 182833. La correspondance considérable échangée pour la fourniture de la Bibliothèque de l’Arsenal donne un aperçu des origines des livres. Bauer et Treuttel proposent des titres, et ils exécutent ensuite les commandes à eux faites pour la foire à Leipzig. En juin 1772, Bauer s’adresse au marquis :
Monseigneur,
Parmi les nouveautés d’Allemagne que nous venons de recevoir de la foire de Leipzig nous trouvons quelques petites pièces volantes, que nous prenons la liberté de présenter ici à Votre Excellence dans leur première fraîcheur. (...) Toutes nos marchandises, Monseigneur, ne sont pas encore arrivées ; nous vous proposons après leur entrée de faire rapport à Votre Excellence de cette récolte, que nous supposons être cette année un peu considérable34...
Il y a des listes longues de commandes, par exemple 18 août 1785, où Paulmy s’adresse directement à Treuttel :
Je vous suis obligé de votre attention, Monsieur, à me donner des renseignemens sur les livres qui peuvent manquer dans ma Bibliothèque. J’en ai profité et particulièrement du catalogue de la foire de St. Michel de Leipsic 1784 que vous m’avez envoyé. Vous voudrez bien m’expédier par la voie ordinaire du Sr. Durand tous les objets dont la note est-ci-après, et dont je vous ferai toucher le montant de votre volonté. Je serois surtout bien aise qu’il vous fut possible de completer mon exemplaire des Catastrophes du Globe35.
Vous devez être persuadé de tous les sentimens avec lesquels je suis très parfaitement, Monsieur, votre très humble serviteur
R. de Paulmy36.
Cette commande est longue de trois pages et contenant 49 titres. On conserve en outre un certain nombre de factures de Bauer et Treuttel, dont celle qui suit la commande ci-dessus et où on retrouve plusieurs titres, comme l’Alcoran des Princes37 où Flora japonica de Carl Peter Thunberg38. Outre, parfois, l’origine des exemplaires, Treuttel mentionne le format, le prix, un titre bref, et (mais pas toujours) le nom de l’auteur. Les factures permettent en outre de donner un premier aperçu des réseaux internationaux de la librairie Treuttel et Würtz : les exemplaires fournis à Paulmy viennent de Stockholm, de Saint-Petersbourg et de Milan, outre les villes de l’espace germanophone telles que Berlin, Mannheim, Göttingen ou Vienne, et différents centres de production en Suisse (Neuchâtel). Bien évidemment, les libraires strasbourgeois figurent aussi comme éditeurs de certains titres achetés par le marquis, comme la Géographie de Büsching39.
Il s’agit d’imprimés : des livres et des périodiques (comme le Journal de Berlin), mais aussi des catalogues et des cartes géographiques, tous modernes, c’est-à-dire récemment parus et présentés à la foire de Leipzig. Aucun manuscrit ne figure sur les factures ne se trouve sur les factures.
La répartition thématique permet de souligner l’importance des titres d’Histoire et de Belles-Lettres. En ce qui concerne les formats dominants, il y a relativement peu d’in-folio et d’in-12, mais surtout des in-8° et des in-4°. Enfin, sur le plan de la répartition par langues, le français représente les trois-quarts des achats, le reste des titres étant en latin et en allemand.
La fourniture des grandes bibliothèques fait partie des spécificités de la librairie internationale Bauer, Treuttel et Würtz, et les sommes engagées par des amateurs comme le marquis de Paulmy sont réellement considérables. Cette activité est très probablement à l’origine du premier « décollage » de la Maison, et elle constitue aussi pour elle par la suite une source permanente de revenus, qu’il s’agisse de la librairie de détail ou de l’activité d’édition. Les positions stratégiques des succursales (Paris, Strasbourg, Londres) constituent un réseau permettant d’assurer la circulation la plus rapide des informations bibliographique, de la correspondance d’affaires, des exemplaires expédiés et des paiements à faire ou à encaisser. Enfin, la spécialisation dans la « librairie internationale » permet à la Maison de renforcer sa position auprès des principaux clients, dont les bibliothèques, tout en jouant sur les économies d’échelles et en préservant ses marges de bénéfice.
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1 Frédéric Barbier : « Une librairie “internationale”. Treuttel et Würtz à Strasbourg, Paris et Londres », dans Revue d’Alsace, n° 111, 1985, pp. 111-125. Giles Barber, « Treuttel and Würtz : Some Aspects of the Importation of Books from France, c. 1825 », dans The Library, 23/2, 1968, pp. 118-144.
2 Treuttel et Würtz à Bertuch, le 2 févr. 1815 (Weimar, Goethe-und Schillerarchiv (GSA), 06/5286,2, n° 61). « Vous accroîtriez encore notre reconnaissance, si vous aviez la bonté de l’inciter à se procurer de toute littérature française pour l’université auprès de notre maison de commerce. Nous nous flattons en raison de notre relation avec notre propre succursale de Paris, au centre de toute la librairie française, de fournir la littérature française avec ponctualité, rapidité et à bon marché, à la satisfaction de tous, ce qui nous a permis de garder la confiance de longe date d’excellentes bibliothèques en Allemagne. »
3 Martine Lefèvre, Danielle Muzerelle, « La bibliothèque du marquis Paulmy », dans Claude Jolly (dir.), Histoire des bibliothèques françaises. Les bibliothèques sous l’Ancien Régime 1530-1789, Paris, Promodis, Éd. du Cercle de la Librairie, 1988, pp. 302-315, ici p. 308.
4 Lise Devreux, « Comment appréhender les fonds allemands de la Bibliothèque nationale de France ? Sources et méthodologie », dans Hans-Erich Bödeker, Anne Saada (dir.), Bibliothek als Archiv, Göttingen, Vandenhoeck und Ruprecht, 2007 (« Veröffentlichungen des Max-Planck-Instituts für Geschichte », 221), pp. 171-182, ici p. 177.
5 L’Espagne en mil huit cent huit, ou Recherches sur l’état de l’Administration, des Sciences, des Lettres, des Arts, du Commerce et des Manufactures, de l’Instruction publique, de la force Militaire, de la Marine, de la Population de l’Espagne, et sur le Caractère de ses habitants. faites dans un Voyage à Madrid en l’année 1808 par J. F. Rehfues, Bibliothècaire de S. M. le roi de Würtemberg. Ouvrage traduit en français sur le manuscrit en langue allemande. Suivi d’un Fragment historique, intitulé : Les Espagnols du XIVe siècle. Traduit de l’allemand, Strasbourg, Treuttel et Würtz, 1811, 2 vol.
6 Almanach des Dames pour l’an 1829. Paris, Treuttel et Würtz ; Tübingen, Cotta, 1829, non- paginé. L’Almanach des Dames était un périodique à succès édité sur une période longue (1801/1802-1840) et qui a servi de modèle pour d’autres almanachs littéraires s’adressant à un public féminin (Hans-Jürgen Lüsebrink, Annika Haß, « L’Almanach des Dames als Medium weiblicher Geschmacksbildung und Forum “feministischer” Debatten », dans Hans-Jürgen Lüsebrink, York-Gothart Mix (dir.) en collab. avec Jan Fickert et Bianca Weyers, Französische Almanachkultur im deutschen Sprachraum (1700-1815). Gattungsstrukturen, komparatistische Aspekte, Diskursformen, Göttingen, V & R unipress, 2013, pp. 279-307.)
7 Jean-Godefroy Würtz à François Guizot, 20 oct. 1830 (AN, F18 567).
8 Odile et Henri-Jean Martin, « Le monde des éditeurs », dans Henri-Jean Martin, Roger Chartier (dir.), Histoire de l’édition française. T. III : Le temps des éditeurs. Du Romantisme à la Belle Époque, Paris, Promodis, 1985, pp. 159-215, ici p. 173.
9 Frédéric Barbier, « En France : Le privé et le public, ou qu’est-ce qu’une bibliothèque des Lumières ? », dans Frédéric Barbier, Andrea De Pasquale (dir.), Un’istituzione dei Lumi : la bibliotheca. Teoria, gestione e pratiche biblioteconnomiche nell’Europa dei Lumi. Convegno Internazionale Parma, 20-21 maggio 2011, Parma, Museo Bodoniano, 2013, pp. 10-28, ici p. 12.
10 Giles Barber, « Treuttel and Würtz », art. cité, p. 121.
11 Directeur de la librairie académique (Akademische Buchhandlung) à Strasbourg. Jean Sgard, « Frédéric Saltzmann (1749-1821) », dans Dictionnaire des journalistes (1600-1789). Édition électronique revue, corrigée et augmentée du Dictionnaire des journalistes (1600-1789). version de 2011, en ligne sous http://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/737-frederic-saltzmann (1er avril 2015).
12 Lettre de Frédéric Saltzmann, [ca.] 1786 (Archives de Strasbourg, AA2357).
13 Frédéric Barbier, « Une librairie ‘internationale’ », art. cité, p. 117 ; Cf. pour Garbe : Bauer & Treuttel à Friedrich Justin Bertuch, 13 janvier 1779 (Weimar, GSA, 06/87, n° 4). Cf. aussi : Johann Goldfriedrich, Geschichte des deutschen Buchhandels vom Beginn des klassischen Literaturperiode bis zum Beginn der Fremdherrschaft (1740-1804). Im Auftrag des Börsenvereins der Deutschen Buchhändler herausgegeben von der Historischen Kommission desselben, t. 3, Leipzig, Verein des Börsenvereins der Deutschen Buchhändler, 1909, pp. 578-579.
14 Sabine Juratic, « Les libraires parisiens et les bibliothèques au XVIIIe siècle », dans Un’istituzione dei Lumi, ouvr. cité, pp. 165-180, ici pp. 166-168.
15 Cf. entre autres : Antoine-René de Voyer de Paulmy d’Argenson à Jean Georges Treuttel, 18 août 1785 (Bibliothèque de l’Arsenal, ms. 6768).
16 Frédéric Barbier, « Une librairie “internationale” », art. cité, p. 115.
17 Circulaire de Treuttel et Würtz du 1er févr. 1817 (BnF, 8° Q10B).
18 James Raven, « Londres », dans Dictionnaire encyclopédique du livre, t. II, Paris, Electre-Éditions du Cercle de la librairie, 2005, pp. 803-807, ici pp. 804-805 ; James Raven, « Le commerce de librairie “en gros” à Londres au XVIIIe siècle », dans Frédéric Barbier, Sabine Juratic, Dominique Varry (dir.), L’Europe et le livre. Réseaux et pratiques du négoce de librairie XVIe-XIXe siècles, Paris, Klincksieck, 1996, pp. 157-172.
19 Lise Devreux, « Comment appréhende... », art. cité, p. 177.
20 Martine Le fèvre, Danielle Muzerelle, « La bibliothèque du marquis de Paulmy », art. cité, p. 308.
21 Par ex. : Bauer et Treuttel à Friedrich Justin Bertuch, 27 mai 1778 (Weimar, GSA, 06/87, n° 2).
22 Magali Jaquinez, À la recherche de la bibliothèque disparue : la bibliothèque du Temple Neuf, fin XVIIIe-XIXe siècle, Strasbourg, Univ. de Strasbourg, 2014, pp. 58-61 (mémoire de master 2, sous la dir. d’Isabelle Laboulais, dactyl.).
23 Archives de la BNU, AL 50/167.
24 Lise Devreux, « Comment appréhender... », p. 180.
25 Eugen Paunel, Die Staatsbibliothek zu Berlin. Ihre Geschichte und Organisation während der ersten zwei Jahrhunderte seit ihrer Eröffnung 1661-1871. Mit 64 Abbildungen, Berlin, Walter de Gruyter & Co, 1965.
26 Alois Schmid, « Die Rolle der bayerischen Klosterbibliotheken im wissenschaftlichen Leben des 17. und 18. Jahrhunderts », dans Paul Raabe (éd.), Öffentliche und private Bibliotheken im 17. und 18. Jahrhundert. Raritätenkammern, Forschungsinstrumente oder Bildungstätten ?, Bremen, Wolfenbüttel, Jacobi Verlag, 1977, pp. 143-186, ici p. 150. Les fonds de Polling sont aujourd’hui conservés à la Bayerische Staatsbibliothek de Munich.
27 Bernhard von Lindenau (1779-1854), astronome et homme d’État. Ayant pris sa retraite, il s’est consacré à sa collection d’art, qui est ensuite devenue un musée. Cf. Karlheinz Blaschke, « Lindenau, Bernhard von » dans Neue Deutsche Biographie, 14, 1985, pp. 592-593 ; Cf. Felicitas Marwinski, Anke Heilmann, « Kunstbibliothek im Lindenau-Museum » dans, Handbuch der historischen Buchbestände in Deutschland, dir. Bernhard Fabian (en ligne sous : http://fabian.sub. uni-goettingen.de/fabian?Lindenau-Museum, consulté le 1er avril 2015).
28 Peter Ward-Jones, « The Bodleian Library », dans Handbuch der historischen Buchbestände in Deutschland, ouvr. cité (http://fabian.sub.uni-goettingen.de/fabian?The\_Bodleian\_Library, consulté le 1er avril 2015).
29 Sabine Juratic, « Les libraires parisiens et les bibliothèques au XVIIIe siècle », art. cité, pp. 173-174.
30 CATALOGUS LIBRORUM LATINORUM, GERMANICORU, &C. RECENTIORUM ÆQUE AC VETERUM, AD DIVERSUM GENUS SCIENTIARUM SPECTARNTIUM ex Nundinis vernalibus Francofurtensibus & Lipsiensibus, aliundèque HOC ANNO M DCC XLIX averctorum, Quos BIBLIOPOLIUM JOH. GOTHOFREDI BAUERI, ARGENTORATI, In Platea, vulgo SCHLAUCH-GASS dicta, propè Collegium Wilhelmitanum situm, ÆQUO PRETIO VENALES EXHIBET. 1749 (BnF, Q 8568).
31 Corresponcance entre Bauer et Treuttel concernant l’approvisionnement de la future bibliothèque de l’Arsenal (Bibliothèque de l’Arsenal, ms. 6167).
32 CATALOGUE OF BOOKS IN THE GERMAN, GREEK, AND LATIN LANGUAGES, Published in Germany, From January to June, 1828, FOR WHICH ORDERS ARE RECEIVED BY TREUTTEL AND WÜRTZ, TREUTTEL, JUN. AND RICHTER, Foreign Booksellers to the King, No. 30, SOHO SQUARE, LONDON. PRICE TWO SHILLINGS, TO BE RETURNED TO PURCHASERS (BnF, 8° Q10 B).
33 Treuttel et Würtz ont succédé à la « Librairie royale » de Bothe à Londres en 1826. Cf. Thomas Keiderling, « Der deutsch-englische Kommissionsbuchhandel über Leipzig von 1800 bis 1875 », dans Leipziger Jahrbuch für Buchgeschichte, 6, 1996, pp. 211-282, ici p. 240.
34 Jean-Geoffroy Bauer à Antoine-René de Voyer de Paulmy d’Argenson, juin 1772 (Bibliothèque de l’Arsenal, ms. 6768).
35 Il s’agit probablement de Johann Ernst Immanuel Walch, Recueil des monumens des catastrophes que le globe terrestre a essuiées, contenant des pétrifications dessinées, gravées et enluminées d’après les originaux, commencé par feu Mr George Wolffgang Knorr et continué par ses héritiers, avec l’histoire naturelle de ces corps, par Mr Jean Ernest Emmanuel Walch. Traduit de l’allemand, Nuremberg, 1768-1778, 4 t. en 6 vol., 2°.
36 Antoine-René de Voyer de Paulmy d’Argenson à Jean Georges Treuttel, 18 août 1785 (Bibliothèque de l’Arsenal, ms. 6768).
37 Cf. Catherine II. Impératrice de Russie, Stiepan-Annibale d’Albanie à Frédéric-Guillaume de Prusse. Épître pathétique, philosophique, historique, etc., ou l’Alcoran des princes destinés au trône, traduit de la 10e édition italienne, par main de maître..., St. Pétersbourg, Imprimerie de l’Académie impériale, 1783.
38 Cf. Caroli Petri Thunberg, Flora Japonica : sistens plantas insularum japonicarum ; secundus systema sexuale emendatum redactas... Lipsiae, in bibliopolio J. G. Mülleriano, 1784.
39 Cf. Anton Friedrich Büsching, Géographie universelle, traduite de l’allemand de Mr Büsching sur sa septième édition, avec des augmentations et corrections qui ne se trouvent pas dans l’original, Strasbourg, Treuttel, 1785-an V.